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9. Conclusion

9.3. Perspectives

À travers cette recherche qui m'a permis un travail de réflexion sur la vieillesse des migrants, quelques questions ouvertes subsistent. Qu'est-ce vraiment la saudade ? Est-elle toujours aussi présente et vive aujourd'hui qu'il y a 20 ans, dans l'esprit des Portugais ? Est-elle en évolution pourquoi et comment ? Et encore, quelle est la problématique des femmes migrantes vieillissantes ? Est-elle différente de celle des hommes ? Comment parviennent-elles à passer le cap de la retraite et comment vivent-elles cette nouvelle étape de leur vie ? Pour terminer, à l'époque où la mode du coaching est en plein essor, ne pourrait-on pas imaginer de créer des séminaires qui incitent les préretraités à réaliser leurs projets ou leurs rêves enfouis ou interdits ?

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Bibliographie

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Annexes

Annexe I : Canevas et guide d'entretien 1. Questions générales

Date et lieu de naissance Famille : parents et fratrie

Parcours scolaire et professionnel

Départ du Portugal, quand et comment s'est passé ce départ, seul ou accompagné ? Lieu du pays d'accueil et premières impressions

Activités familiales, professionnelles ou autres

Lien avec la communauté portugaise, les associations, les clubs de rencontre, etc.

Contact avec la famille et les amis restés au Portugal Retour en vacances au Portugal et fréquence.

2. Rapport avec les nationaux

Quel type de rapport entretenez-vous avec les Suisses ? Naturalisation, oui, non, comment ça s'est passé ? Intégration réussie ou non ?

3. Retraite

À quel âge avez-vous pris la retraite ?

Comment avez-vous imaginé votre retraite et comment l'avez-vous vécue ? Avez-vous des projets et se sont-ils réalisés ?

Avez-vous suivi des cours ou en avez-vous eu envie ?

Avez-vous imaginé rentrer au Portugal et si oui ou non pour quelle raison ? Comment imaginez-vous votre avenir ?

Que représente pour vous la vieillesse ?

La sépulture en Suisse ou au Portugal ? (Cette question si le chemin est préparé).

Il va sans dire qu'au fil des entretiens d'autres questions sont venues à l'esprit et/ou que spontanément les interviewés ont amorcé d'autres questions ou alors que des questions ont été tout simplement annulées.

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Annexe II : Critères de la transcription des interviews

! Italique : questions, intervention du chercheur

! Normal : réponses de l'interviewé

! La retranscription des interviews est inchangée, les interviews ne comportent pas d'erreur de transcription, le problème de langue étant présent dans le discours des interviewés néanmoins, la ponctuation liée à la structure syntaxique des phrases a été reconstituée afin d'avoir une meilleure compréhension.

! Certains mots sont écrits phonétiquement

! Les parties incompréhensibles sont signifiées XXXX

! Les prénoms des interviewés ont été anonymisés sauf celui de Carlos

! Les noms des institutions ont été également changés à part l'association « Entrlaçar »

! Les noms des lieux sont réels

! Entre parenthèses : les préambules et les commentaires du chercheur.

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Annexe III : Récits

1. Récit de Carlos……….125 2. Récit de Elena………..133 3. Récit de Ricardo……….……..140 4. Récit de Marco……… 146 5. Récit de Matilde………..……… 155 6. Réctit de Paulo……….162 7. Récit de Helder………168

1. Récit de Carlos

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e veux peut-être vous expliquer en quelques mots ce que je fais et comment se déroulera l'entretien. Je suis à l'université à Genève et je prépare un mémoire pour obtenir un master en Formation des adultes et puis, j'ai pris comme sujet, la retraite chez les migrants portugais de première génération. Ce qu'ils font à la retraite, s'ils restent en Suisse ou rentrent au Portugal, si ils ont des projets et lesquels sont-ils. Parce que les premiers Portugais qui sont venus, si je ne me trompe pas, c'est dans les années 70, la majorité arrive à la retraite ou bien même, ils ont dépassé l'âge de la retraite).

Alors, je vais vous laisser parler très librement peut-être juste cerner quelques questions, si vous ne me comprenez pas, vous me le direz. Donc, c'est vrai que pour savoir ce qui se passe à la retraite, c'est aussi intéressant de savoir quand vous êtes né, dans quelle région du Portugal, comment s'est passé l'école, la formation professionnelle et puis plus tard quand vous êtes venus en Suisse, comment s'est passé votre intégration en Suisse, si vous avez des contacts avec votre famille dans votre pays, si vous rentrez souvent au Portugal. Comment vous représentez-vous la vieillesse, je n'emploie pas ce mot d'une façon péjorative. Depuis que j'ai rencontré à Genève dans un centre de gérontologie, à l'université un doctorant qui m'a appris qu'ont était vieux à partir de 83-85 ans, alors nous sommes encore jeunes. Je vous laisse donc raconter, je ne vous forcerai en aucun cas si vous ne voulez pas répondre à une question éventuelle.

Ah, je répondrai à toutes les questions (rires). Pour orienter la discussion, c'est bien que vous fassiez de temps en temps des questions, oui tout-à-fait, parce qu'on fait le tour du monde sans rien dire, qu'on ne fait rien d'utile pour votre travail, c'est bien que... ça sera de toute façon utile, mais je vais vous laisser parler, ne pas vous couper la parole et de temps à autre vous poser une question. Oui, tout-à-fait.

Quand êtes-vous né ? Voilà, ça fait 75 ans, le 31 janvier 38, je suis de la même année que Helder mais plus vieux parce que je suis du mois de janvier et Helder du mois d'août. Alors, j'ai fait l'école primaire au Portugal dans la région du centre, pas loin d'une ville qui s'appelle Aveiro, c'est une ville entre Coimbra et Porto, c'est une région qu'on appelle la Venise portugaise, euh, mais dans un ptit village, je suis né dans un ptit village, les enfants qui allaient à l'école étaient 5

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des gens qui avaient les moyens, les autres, les enfants devaient travailler avec leurs parents dans les champs. Euh, mon père et ma mère étaient des petits agriculteurs et à ce moment-là, 38-45, ça été difficile. Je me souviens très bien de la guerre.

Quels souvenirs vous avez ? J'ai des mauvais souvenirs, mes frères quand ils voulaient me contrôler, ils me disaient : voilà, la guerre, elle vient, elle arrive, alors j'avais peur de la guerre et j'entendais parler des horreurs de la guerre, j'étais trop petit, mais je me souviens très bien, eh on n'avait pas assez à manger, c'était la faim en ce temps-là, parce que on était nourri avec de la soupe et du pain de maïs, la plupart du temps, c'était comme ça. Mais, je me rappelle qu'au Portugal, on a reçu des enfants d'Autriche, deux jeunes-filles qui ont été chez des personnes qui avaient les moyens, je me rappelle de les avoir vues à l'école. Après la guerre, elles sont parties en Autriche.Quand j'avais 12 ans, 12 ans et demi, je suis parti pour chercher du travail, c'était difficile. Mon père, il m'a obligé de faire les 4 ans d'école primaire, ça été le meilleur héritage qu'il m'a laissé parce que avec ça plus tard, j'ai pu faire des choses que je vais vous raconter. A 12 ans, 12 ans et demi, je suis parti de mon village direction Lisbonne. Et il y a une ville XXXX, je suis descendu parce que je connaissais des personnes qui étaient boulangers. Alors, j'ai commencé à travailler dans une boulangerie jusqu'à 17 ans, de 12 à 17 ans. Les parents, ils sont restés dans le village. Je les ai vus 3 ans après, la première fois. Il fallait avoir des chaussures, la condition, on ne pouvait pas rentrer sans être bien habillé et chaussé et avoir de l'argent pour aller voir la famille. Voilà, j'ai travaillé jusqu'à 17 ans, j'étais militant d'un mouvement ouvrier qui s'appelle « Jeunesse catholique ouvrier ». Alors j'ai commencé à 13 ans à militer dans ce mouvement et à 17 ans, j'ai décidé de rentrer au séminaire et j'y suis resté jusqu'à 28, 29 ans. J'ai fait 11 ans de séminaire. Je suis rentré en 1955 jusqu'à 1966 et c'est en 68, que j'ai décidé, parce que il n'y avait pas d'équivalence pour l'université, c'était un accord avec le gouvernement, il faisait exprès, voilà, je ne sais pas si je vais trop vite ou...

Non ça va très bien, c'est parfait, je vais juste contrôler mon enregistreur.

Voilà, j'avais déjà 29 ans quand j'ai terminé et en 68, j'ai décidé d'aller à l'université, alors, j'ai travaillé dans une paroisse, curé, j'étais avec un prêtre qui était déjà là et j'ai commencé à faire les études de lettres à l'université de Lisbonne. Pendant ce temps-là, j'ai commencé dans la paroisse, le service religieux, les mariages, les décès, tout ça, baptême, mais j'étais aussi prof de morale et de religion, c'était une discipline obligatoire en ce temps-là, j'étais prof de religion à l'école officielle et là, je, je commençais à avoir des problèmes, parce que c'était au moment de la guerre coloniale, Portugal-Mozambique. Et avec les élèves, on réfléchissait à propos de la

guerre, c'était défendu de le faire. J'ai commencé à avoir des problèmes avec la police politique.

De 68 à 72, ils m'ont arrêté tous les ans et j'allais en prison politique. La dernière fois, ça a été du mois de mai à juillet 72, alors, à cause de ça, j'ai eu des problèmes avec l'évêque qui m'a appelé et qui m'a dit : tu dois terminer ou tu dois sortir. Alors j'ai dit, non, je ne sors pas, je reste (rire).

Mais la situation s'est compliquée et dans un moment, en 1973, j'ai décidé de laisser tout ça et de partir. Mais, le gouvernement m'avait défendu de travailler comme prof à l'école. Je me suis demandé, alors, mais qu'est-ce que je vais faire...Un ancien élève métallurgique m'a invité à travailler dans un syndicat de métallurgie et c'est ça que j'ai fait jusqu'à 75, avant la révolution et quelques mois après la révolution. Et puis, je me suis marié, j'ai eu une fille, un fils et je pars de Lisbonne pour Santarém et à Santarém, j'ai fait plusieurs choses, j'ai fait un journal qui existe encore, une école de musique qui existe encore. Et à un certain moment, j'étais tellement fatigué avec la vie, j'ai divorcé et en 95. J'ai décidé de partir au Mozambique pour travailler. C'était un ancien rêve que j'avais. J'ai passé au Mozambique de 95 en 98. J'ai travaillé dans la formation des instituteurs, des institutrices et enseigné à l'université catholique pour enseigner la littérature, tout ça. En 98, je suis rentré en Suisse, à Orbe, jusqu'en 2005. Et encore ailleurs, à Yverdon, à Cossonay, la Sarraz, Lausanne, voilà, j'arrive à la retraite. Alors, j'ai travaillé jusqu'à 70 ans, parce qu'au Portugal, on peut avoir la retraite à 65 ans. J'ai décidé de travailler jusqu'à 70.

Alors qu'est-ce que vous faisiez, en Suisse, je crois que vous avez oublié de me dire...j'ai été enseignant de langues dans le milieu portugais toujours en liaison avec le ministère de l'éducation portugaise. C'est ce que j'ai fait de 98 à 70 non jusqu'à 2007, février 2008, parce que... j'ai continué euh, j'avais beaucoup d'amis ici. J'avais connu Entrelaçar avant, alors, j'ai toujours travaillé comme bénévole, après j'étais continuellement libre, alors j'ai continué à Entralaçar, jusqu'à maintenant. Mais comme je pars, j'ai décidé d'arrêter. Il y a un temps pour tout. Il est l'heure de partir. Il faut qu'on laisse les choses pour nettoyer l'esprit, le cerveau. Il faut que je commence à penser à autre chose, voilà. Au Portugal, j'ai déjà beaucoup de choses à faire, pasque je suis membre d'une association qui s'appelle « José Alfonso » qui a été un chanteur qui a composé une chanson qui s'appelle XXXX comme signe pour informer les militaires qui étaient d'accord avec le 25 avril, alors, il y a une assemblée nationale qui s'appelle « Alfonso », je suis membre de cette association. A Santarém, il y a une branche de cette association. On essaye de divulguer dans tout le Portugal aussi il y a une commission pour les commémorations de la révolution du 25 avril. J'ai préparé d'autres activités en lien avec ces commémorations du 3 avril jusqu'au 25 avril et c'est ça. Je ne sais pas...

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C'est un beau parcours on peut reprendre, lorsque vous étiez en Suisse, vous retourniez souvent au pays ? Avez-vous toujours gardé des liens, comment ça se passe ?

Je profitais de toutes les pauses scolaires pour aller au Portugal pour contacter mes amis, pour faire des choses. Oui, presque toutes les vacances, j'ai pris le chemin du Portugal.

Vos enfants sont au Portugal ? Oui, j'ai un fils de 40 ans en ce moment et une fille de 39, j'ai un ptit -fils et bientôt une ptite- fille au mois de juillet.

Et puis, c'était un choix, vous vous étiez dit, à la retraite, j'irai au Portugal, comment ça c'est passé ? Non, euh, c'était difficile de faire le choix, aussi? Oui, ça été difficile, j'aimerais bien vivre en Suisse, je dit ça souvent, le problème, c'est que ma rente, c'est la rente du Portugal, c'est pas ici. Ah, oui. Ici, je n'ai rien, je n'ai jamais rien eu, alors la rente portugaise pour vivre au Portugal, ça va, mais j'ai des responsabilités au Portugal, je dois encore aider mon fils qui a décidé de faire médecine. Il a fait un doctorat en biologie marine, maritime, on dit maritime ? Oui, je crois, maritime. Il est prof, mais dans une université privée, alors il y a de moins en moins d'élèves. Dans le public, il aurait peut-être un travail assuré, mais dans le privé c'est compliqué. Alors, il a décidé de faire médecine, il est déjà en 4ième année. Alors, il est prof, il s'occupe de son fils, mon ptit-fils et prépare sa médecine et pour ça, il faut que quelqu'un l'aide, c'est moi, je dois encore l'aider. Avec mes responsabilités et la maison que j'ai au Portugal, c'était pas possible. Alors, j'ai décidé de partir, mais ça me fait mal. Oui, ça vous fait mal. Oui, j'aimerais bien être là. C'est la première fois que j'ai senti, c'est un peu exagéré de le dire, de sentir des troubles psychiques, entre guillemets. Mais... Un peu déprimé. Oui, un peu déprimé, c'est la première fois. Ce matin, je suis sorti de la maison. J'ai fait à pied le chemin de Ouchy vers Pully et je regardais le lac eh, on va bientôt partir d'ici... voilà. Mais c'est un peu compliqué.

C'est la première fois que je me sens retraité. Mais au Portugal, il y a beaucoup de choses à faire.

Quand je suis arrivé en Suisse pour la première fois, j'ai gardé ma valise fermée. Parce que je suis arrivé au mois de septembre en 98, quelques jours après, la neige, elle a commencé et pour moi, c'était quelque chose de nouveau et quand j'habitais à Orbe dans un ptit studio et quand je vais jusqu'au château et quand je vois la plaine complètement blanche de neige, je pense à Santarém avec la plaine couverte d'eau. Pour moi, Madame, ça a été difficile de m'adapter, j'ai eu des collègues qui m'ont dit, reste là jusqu'au printemps, tu restes là, j'ai obéi, et au printemps, j'ai,

Quand je suis arrivé en Suisse pour la première fois, j'ai gardé ma valise fermée. Parce que je suis arrivé au mois de septembre en 98, quelques jours après, la neige, elle a commencé et pour moi, c'était quelque chose de nouveau et quand j'habitais à Orbe dans un ptit studio et quand je vais jusqu'au château et quand je vois la plaine complètement blanche de neige, je pense à Santarém avec la plaine couverte d'eau. Pour moi, Madame, ça a été difficile de m'adapter, j'ai eu des collègues qui m'ont dit, reste là jusqu'au printemps, tu restes là, j'ai obéi, et au printemps, j'ai,