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3-5 Des perspectives et des propositions pour l’avenir de l’intégration des TIC en éducation :

Il s’avère aujourd’hui qu’en dépit des recherches réalisées au cours des dernières années, aussi bien dans les écoles que dans les universités, les résultats ne rendent pas compte de grands changements d’usage ou de pratiques créatives du web .

Par contre, ils montrent que les impacts positifs ou négatifs des nouvelles pratiques demeurent peu connus comme le manque de concentration et la dispersion des intérêts, mais aussi le développement de l'engagement, de la collaboration et de l'autonomie.

Cependant, les enseignants et les formateurs devront toujours admettre l’utilité d’une attitude critique face aux technologies tout en étant intelligents et créatifs.3

Selon le rapport de la mission Fourgous du 24 fevrier 2012, pour encourager et réussir l’intégration et le développement de l’usage des TIC, il faut :

- Favoriser les pratiques numériques innovantes et leur évolution ;

1

L'école de Palo Alto est un courant de pensée et de recherche ayant pris le nom de la ville de Palo Alto en Californie, à partir du début des années 1950. On le cite en psychologie et psycho-sociologie ainsi qu’en sciences de l'information et de la communication en rapport avec les concepts de la cybernétique. Ce courant est notamment à l'origine de la thérapie familiale et de la thérapie brève. L'école a été fondée par Gregory Bateson avec le concours de Donald D. Jackson, John Weakland, Jay Haley, Richard Fisch, William Fry et Paul Watzlawick.

2 Mélissa Saadoun, Piloter le changement avec les cybertechnologies, op.cit., pp 50. 3 B. Charlier, F..Henrie, Apprendre avec les technologies, op.cit., 2010, p156.

- Intégrer les usages des TIC dans les examens, diplôme et concours en faisant confiance aux enseignants innovants pour la réalisation de leurs projets et la mise en place de nouvelles de pratiques pédagogiques innovantes ;

- Consacrer « un volant d’heures » pour les projets transdisciplinaires et la diffusion de « pédagogies innovantes » ;

- Valider des stages pratiques intégrant l’usage des TIC ;

- former les enseignants en favorisant le travail de groupes, l’interdisciplinarité et l’auto- apprentissage ;

- Créer des espaces virtuels au sein des universités ou des classes virtuelles sur des ENT, reproduisant des simulations de la classe afin de reproduire des situations de travail enseignants- élèves et de se familiariser avec les outils qu’ils utiliseront lorsqu’ils seront enseignants ;

- Rendre compte des compétences acquises par les élèves par la mise en place d’un enseignement innovant ;

- Expliquer l’avantage de l’évolution des pratiques pédagogiques (rôle de leadership du chef d’établissement et de conseiller des inspecteurs).

- Exiger la maîtrise des compétences numériques et transversales pour l’inscription aux examens et aux concours ;Selon Jean-Louis Auduc, «intégrer le numérique dans les concours

des grandes écoles serait ainsi également un signe fort et l’un des déclencheurs de cette « cascade numérique ». 1

- Considérer les compétences transversales attendues au 21esiècle et recommandées par le Parlement européen aux examens: autonomie, esprit critique, aptitude au travail collaboratif, créativité, capacité d’apprendre, e-compétences…etc. 2

Finalement, pour Jacques Wallet3, professeur de l’université de Rouen, « pour intégrer le numérique dans ses pratiques, il faut qu’il y ait soit une facilitation, soit une obligation » Car pour les enseignants, utiliser les outils numériques en classe est beaucoup plus complexe et demande beaucoup plus de savoir- faire qu’un « cours classique ». En outre, rien n’oblige à les utiliser. D’ailleurs, les comparaisons internationales nous informent que les pays qui les utilisent le plus sont ceux où leur utilisation a été rendue obligatoire.4

1Auduc Jean-Louis. Directeur-adjoint d’IUFM, et membre du Think tank Terra Nova. Auditionné le 8 novembre 2 Jean-Michel Fourgous, Apprendre autrement à l’ère du numérique, consulté le 10/12/2017sur le site :

http://www.missionfourgous-tice.fr/missionfourgous2/IMG/pdf/Rapport_Mission_Fourgous_2_V2_-_153-158.pdf

3 Auditionné le 9 janvier 2012.

Conclusion :

Les technologies de l’information et de communication nous offrent bien des outils susceptibles d’accroitre l’impact et la résonnance de l’enseignement et de l’apprentissage du français, pourvu qu’elles soient bien utilisées. En effet, les TIC sont perçues comme levier du changement, des déclencheurs et une aide précieuse à de nouvelles approches pédagogiques.

D’autres part, nous savons, aujourd’hui que ce qui entrave une intégration réussie et totale des TIC dans l’éducation sont souvent le manque de temps, la difficulté d'accès aux ordinateurs, le manque ou l’inexistence de supports techniques et pédagogiques, le manque de supports aux initiatives, des obstacles d’ordre psychologique et des peurs face aux usages didactiques des TIC et le manque de modèles…etc. Cependant, équiper les écoles et les classes en tableaux numériques interactifs (TNI), ordinateurs et environnements numérique de travail (ENT) ne servira pas à grand choses si les enseignants ne sont formés. Il faut les accompagner afin qu’ils s’approprient ces supports, qu’ils s’en servent comme leviers pour innover et développer chez leurs élèves les compétences nécessaires à leur usage, la confiance en soi, le goût et le plaisir d’apprendre et leur permettre à tous de réussir. De plus, il faut gérer la technologie et la pédagogie en même temps et travailler sur tous les niveaux : apprentissage, enseignement, référentiel programme, institutions et autorités mais surtout commencer par la formation initiale des enseignants de français car elle est un enjeu humain et politique assez délicat. Selon Marcel Lebrun, la matière humaine est plus difficile à traiter que les nouveaux joujoux technologiques. Après tout, changer l’enseignement est l’affaire des enseignants et non pas celle des outils.

Parce que: « Les meilleures technologies du monde ne transforment jamais un mauvais

enseignement en un bon enseignement ».1

Pour cela, il est nécessaire que les enseignants et les formateurs remettent en question leurs conceptions, leurs valeurs et leurs croyances par l’acquisition de compétences leurs permettant d’enrichir l’environnement éducatif et de promouvoir un processus plus dynamique d’enseignement-apprentissage.

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Partie II

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