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progresser progresser considérablement

1.3.2 Les pays en développement .1 En Tunisie

Plusieurs décisions et actions traduisent l'engagement de la Tunisie en faveur des logiciels libres c’est ainsi qu’il y a eu :

• La création du Secrétariat d'État de l'Informatique et des logiciels libres sous l’autorité du Ministère des Technologies de la Communication dont les attributions seraient de créer un environnement favorable pour encourager le développement du secteur des TIC et la promotion des logiciels libres ;

• La création en 2002 d'une Association Tunisienne des Utilisateurs des logiciels libres ;

82 Centre Interuniversitaire de Recherche en Analyse des Organisations (CIRANO). Vers un Réseau d’expertise en standards ouverts et en logiciels libres et ouverts (RESOLL). [en ligne]. CIRANO (Montréal), 2004- [réf du 08 mai 2007]. Disponible sur Internet :

<http://www.cirano.qc.ca/pdf/publication/2004RP-13.pdf>

• L'obligation légale, dans les appels d'offres, de ne pas citer le nom commercial des logiciels, afin de donner la chance aux solutions bâties sur le libre ;

• Le développement en 2006, d’un portail d’information sur les logiciels libres dont l’objectif est de démystifier le concept des logiciels libres et de drainer le débat et les actions en faveur de cette alternative.

Il faut reconnaître que l’initiative tunisienne en faveur des logiciels libres est indéniable, mais elle reste insuffisante pour atteindre une conscience réelle de l’importance de ces technologies. Il faut aller au-delà de la simple démystification du concept des logiciels libres et œuvrer pour aboutir à une utilisation effective de ces solutions. Il faut construire de véritables stratégies impliquant aussi bien le secteur public que privé, agissant aussi bien au niveau des organisations non gouvernementales (ONG) qu’au niveau de l’enseignement et ce, afin de promouvoir une utilisation effective et intelligente de ces outils.

1.3.2.2 En Afrique du sud

L'Afrique du Sud est très active dans le domaine du logiciel libre. De nombreuses municipalités et plusieurs ministères ont déjà adopté ces solutions afin de se doter des infrastructures technologiques leur permettant d'accéder à la société de l'information. Ainsi, le GITOC " Government Information Technology Officers' Council ", en français " Conseil des fonctionnaires publics chargés de l‘informatique" a doté le gouvernement sud-Africain d'une stratégie en ce qui concerne le logiciel libre. Il a convenu que le rôle des logiciels libres devait être explicitement reconnu dans les politiques gouvernementales83.

Aujourd’hui, l’Afrique du Sud est devenue le leader de la coopération régionale en matière de logiciels libres, notamment avec la création de la Fondation Africaine pour les logiciels libres/ouverts (FOSSFA). Cette dernière a comme objectif de promouvoir l’utilisation des logiciels libres en Afrique. La "FOSSFA" rassemble un consortium de partenaires de l’Education, de la Santé et du gouvernement et ce, pour œuvrer à la concrétisation des projets en faveur des TIC en Afrique, édictés par les recommandations du Sommet mondial de la société de l’information84.

1.3.2.3 L’expérience arabe

Les pays arabes ont également pris conscience du rôle que peuvent jouer les logiciels libres comme outils de réduction du fossé numérique et d’adhésion à la société de l’information.

83 GITOC. Using Open Source Software in the South African Government – A Proposed strategy compiled by the Governmen Information Technology Officers Council. (Technical Report Version 3.3).

[en ligne]. GITOC (UK), 2003- [réf. du 24 mai 2006. Disponible sur Internet: <http://www.tbs-sct.gc.ca/fap-paf/oss-ll/foss-llo/foss-llo_f.pdf>.

84 SMSI. Project ID: 1146049310. FOSSF: Free and Open Source Software Foundation. [en ligne]- [réf

du 24 mai 2006]. Disponible sur internet:

<http://www.itu.int/wsis/stocktaking/scripts/documents.asp?project=1146049310&lang=fr >.

Cependant, une seule initiative est reconnue jusqu’à ce jour, il s’agit de la rencontre organisée par l'Organisation Arabe pour l'Education, la Culture et les Sciences (ALECSO) à laquelle a pris part le Maroc, et qui a adopté plusieurs recommandations à l'issue de ses travaux, dont notamment la création de la Fédération Arabe des Sources Libres et Ouvertes. Cette fédération regroupe les représentants du secteur public et privé, les ONG et la société civile et œuvre en vue de contribuer à la coordination des actions arabes communes en collaboration avec les organisations arabes, régionales et internationales concernées85.

Malgré cette initiative, et jusqu’à cette date, il faut reconnaître qu’aucune retombée de cette expérience arabe n’est digne de mention.

1.3.2.4 L’expérience marocaine

Au Maroc, le débat sur l’usage et l’appropriation des logiciels libres est en phase de balbutiement. Néanmoins, le gouvernement marocain commence à prendre conscience de l’importance de ces outils. Le pas a déjà été franchi par quelques ministères, des opérations pilotes ont été lancées et les résultats sont jugés à priori encourageants. Ceci, pourrait pousser d’autres administrations à suivre l’exemple.

1.3.2.4.1 Le Ministère des Finances et de la Privatisation

Le Ministère des Finances est le pionnier dans le domaine. En effet, ce dernier vient de créer un comité du libre. Cette entité rattachée au groupe " cadre stratégique des systèmes d’information " a une triple vocation, dans le sens où elle vise à encourager la prise de conscience des enjeux de cette nouvelle alternative en matière des SI, d’unifier les démarches et de proposer un plan général de migration vers le libre. Le plan d’action pour l’année 2006 de ce Ministère était très clair à ce sujet et allait d’ailleurs dans ce sens, dans la mesure où il exhortait au renforcement de l’utilisation des logiciels libres. Une réflexion autour de ces outils a été initiée au sein d’un groupe de travail institué à cet effet, qui a élaboré un rapport d'étude sur le sujet. Une des principales recommandations de ce rapport consistait à réduire le budget afférant au domaine des logiciels bureautiques de l'ordre de 25%, à l'échelle du ministère pour l'exercice 2006.

Ainsi, le recours aux logiciels libres pour la bureautique a démarré en 2005 et a été généralisé pour les acquisitions 2006 générant une économie estimée 5 MDH. Certaines directions du ministère ont également entamé l’expérimentation des logiciels libres dans d’autres domaines comme le réseau, la sécurité, etc. C’est le cas de l’Administration des Douanes, la Direction des Affaires Générales et la Trésorerie Générale du Royaume.

L’évaluation et la capitalisation de ces expériences sont prévues vers la fin de l’année 2007. Pour accompagner l’introduction et l’utilisation des logiciels libres, le Ministère avait

85 و ا ةا و ر"ا #$و ة%ا ت' (ا ع*+ا .م او او ا ا با -. ا. [En ligne] 2005, [réf. Du 2005-12-24]. Disponible sur Internet : www.infotunisie.com/2005/archives_decembre.html.

programmé au titre de l’exercice 2006, des axes de formation pour les informaticiens. L’objectif étant de créer un centre de compétence Ministère autour des logiciels libres86.

1.3.2.4.2 Le Ministère de l’Enseignement Supérieur

En ce qui concerne le Ministère de l’Enseignement Supérieur, on note le projet SIRIUS87 (Système d'Information pour la Réforme Inter Universitaire et Scolaire). C’est un projet libre de développement d'une application de gestion de la scolarité au niveau des établissements de l'enseignement supérieur au Maroc. Initié par l'université Hassan II Mohammedia en partenariat avec l'association OSIM88, ce projet a pour ambition de créer une synergie entre les compétences et les ressources au sein des universités et écoles marocaines avec les développeurs libres de par le monde. Les logiciels développés et l'architecture conceptualisée dans le projet SIRIUS89 ont été mis en oeuvre à la rentrée 2003/2004 au niveau de quelques facultés relevant de l'université Hassan II de Mohammedia. Toute personne physique ou morale, école ou faculté, enseignant ou étudiant est libre de télécharger le logiciel, consulter ses sources, l'installer, le tester et l'utiliser en toute liberté.

Malgré cette initiative fort appréciée, il faut reconnaître que ce projet n’a jamais fait l’objet d’une traduction en langue arabe. Une question peut à cet effet nous interpeller : pourquoi les structures gouvernementales n’aident-elles pas par leurs décisions à la promotion de notre langue nationale en faisant d’elle une info-langue ?

1.3.2.4.3 Le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Autre expérience pilote en matière de libre, est celle initiée par le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération et ce, à travers le développement d’une solution basée sur le libre pour la gestion des services consulaires destinés aux trois millions de MRE (Marocains Résidents à l’Etranger) répartis à travers le monde. « Nous avons choisi le libre pour deux principales raisons : par souci de sécurité et afin de garantir une autonomie au niveau de l’évolution de notre système d’information », soutient Mr M.Ayar, le responsable en charge du projet90.

1.3.2.4.4 Le Département des Pêches Maritimes

Le Département des Pêches Maritimes quant à lui, a déployé le logiciel libre "Open Office" sur environ 60% de son parc de 800 ordinateurs et compte le généraliser avant la fin de l’année 2006. Cette décision a permis au ministère de faire des économies substantielles en terme

86 DAAG. Cadre stratégique des systèmes d’informations du Ministère des finances et de la privatisation : état d’avancement.[en ligne]. DAAG (Rabat), Décembre 2005- [réf du 15 mai 2007].

Disponible sur l’intranet du Ministère des Finances :< http://maliya.finances.gov.ma>. p.2.

87 Ministère des services gouvernementaux du Québec MSGQ. Le Maroc à l’heure du libre. [en ligne].MSGQ (Québec)- [réf. du 04 juin 2006]. Disponible sur Internet : <http://www.logiciel-libre.gouv.qc.ca/index.php?id=212>.

88 OSIM : Open Source In Morocco ’est une association qui œuvre pour l’intégration des logiciels libres au Maroc.

89 L’URL de projet Sirius est disponible à l’adresse suivante :<http://sirius.sourceforge.net/>

90 Direction des Affaires Administratives et Générales. Op. Cit.

d'acquisition de licences d’une part, et d’autre part de valoriser les équipes informatiques en leur permettant de jouer leur plein rôle de concepteurs de systèmes d’information. Ainsi, la mutation des systèmes a concerné, dans un premier temps, les plateformes systèmes de "la Division de l'organisation, des méthodes et de la gestion informatique " (DOMGI). La seconde phase a quant à elle porté sur l'application de la même démarche sur l'ensemble des systèmes d’information du département des Pêches maritimes. La validation des technologies, l'appropriation des compétences indispensables à leur mise en œuvre et l’exploitation du support technique ont conditionnées un tel passage.