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4 Chapitre 2 : Activité cambiale saisonnière chez quatre espèces d’arbres de

4.3 Résultats

4.3.3 Parkia velutina

4.3.3.1 Suivi phénologique global

Lorsque l’on avait considéré les 21 individus suivis, on avait observé une plus forte proportion de défeuillaison durant les mois de juillet et août que durant les autres mois de l’année (Figure 32). En effet, plus de 50 % des individus ont défeuillé durant cette période en 2010, 2011 et 2012. On a cependant noté que le pic de défeuillaison en 2009 était moins resserré comparé aux autres années. Chez cette espèce, les individus ont donc principalement défeuillé au début de la saison sèche (i.e. avant les mois les plus secs). En 2010, 2011 et 2012, le pic de défeuillaison se situait 3 mois après le mois le plus humide.

Le pic de défeuillaison était principalement dû aux individus ayant une périodicité de défeuillaison annuelle. Les autres individus présentaient une périodicité plus courte, entre 9 et 10 mois en moyenne, et défeuillaient donc à différents moments dans l’année d’une année à l’autre.

4.3.3.2 Suivi phénologique des individus de l'étude de l'activité

cambiale (Figure 36)

Pour ces cinq individus, entre avril 2009 et février 2012, nous avons observé 18 défeuillaisons tout individu confondu d’une durée comprise entre 15 jours et un mois. Chaque arbre a défeuillé au moins une fois par an durant la période considérée. Quatre d’entre eux ont même défeuillé deux fois dans l'année, PV1 et PV2 en 2010 et PV3 et PV5 en 2011. Parmi ces individus, PV4 était le seul à posséder le patron de défeuillaison qui semble le plus commun chez cette espèce (i.e. défeuillaison annuelle entre juillet et août, Nicolini et al., 2012). Les quatre autres individus avaient des cycles moyens plus courts entre 9 et 10 mois et défeuillaient à différents moments dans l’année.

Chaque individu a fleuri au moins une fois durant ces 34 mois de suivi. Il y a eu 11 floraisons. Ces épisodes ont eu lieu entre 2 et 3 mois après la période de défeuillaison mais chaque défeuillaison n’était pas systématiquement suivie par une floraison.

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Figure 36 : Phénologie des cinq individus de Parkia velutina (PV) et précipitations mensuelles entre

avril 2009 et février 2012. Les précipitations sont issues de la station météorologique de Guyaflux. Période de défeuillaison, Floraison, Mort.

4.3.3.3 Activité cambiale (Figure 37)

Le corrélogramme de l’individu PV1 montre une forme sinusoïdale avec des valeurs significativement positives au décalage de rang d’environ 8,5 mois pour l’ensemble des zones considérées (cz, ez, wz et Σ_cz_ez_wz). Les valeurs sont significativement négatives aux décalages de rang de 3,5 mois et de 12,5 mois. L’histogramme montre deux maxima d’activité, le premier très étalé se situant entre mai et août 2010 avec un maximum de 28 cellules (Σ_cz_ez_wz) et le second étant aux alentours de janvier-février 2011 avec un maximum de 50 cellules. La période d’environ 8,5 mois traduit l’écart moyen séparant ces périodes de forte et faible activité.

Pour PV2, même si les corrélogrammes des variables wz et Σ_cz_ez_wz montrent une forme sinusoïdale, les valeurs ne sont pas significatives (une valeur négative au décalage de rang de 3,7 mois). Cette absence de périodicité significative se reflète dans l’histogramme avec des maxima d’activité variables exprimés à des mois variables. En 2009, l’activité est élevée aux alentours d’août-septembre (Σ_cz_ez_wz = 30 cellules). En 2010, elle est maximum en juillet avec un maximum de 40 cellules. Enfin, deux maxima sont visibles en 2011, le premier en février (Σ_cz_ez_wz = 45 cellules) et le second (Σ_cz_ez_wz = 25 cellules) en décembre.

Les corrélogrammes de l’individu PV3 montrent une forme sinusoïdale surtout pour les variables cz, wz et Σ_cz_ez_wz avec des valeurs significativement positives au décalage de rang de 10 mois. Les valeurs sont significativement négatives aux décalages de rang de 4 à 6,5 mois (avec un maximum à 5,5 mois). Le nombre de cellules total fluctue avec une période

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de 10 mois. L’histogramme montre deux maxima d’activité en 2010, le premier en juin (Σ_cz_ez_wz = 53 cellules) et le second en août-septembre (Σ_cz_ez_wz = 89 cellules). Le dernier maximum observé se situe en 2011 aux alentours de mai-juillet avec un maximum de 35 cellules.

Les corrélogrammes de l’individu PV4 montrent une forme sinusoïdale pour les variables wz, et Σ_cz_ez_wz. Toutefois, les valeurs significatives de décalage de rang sont différentes de PV3 et PV1 en étant significativement positives de 11 à 14 mois (avec un maximum à 12,5 mois) et significativement négatives aux décalages de rang de 4,5 à 7,5 mois.

Les corrélogrammes de PV5 sont également de forme sinusoïdale avec des valeurs significativement positives au décalage de rang de 9,5 mois. Avec PV1 et PV3, c’est l’individu qui montre le plus clairement un fonctionnement périodique pour la zone cambiale (cz). Les valeurs sont significativement négatives aux décalages de rang de 4 à 6,5 mois (avec un maximum à 5 mois) et de 12 à 16,5 (avec un maximum à 15 mois). Le nombre de cellules total fluctue avec une période de 9,5 mois. L’histogramme montre deux maxima, le premier en juin 2010 et le second en mai 2011. La période d’environ 9,5 mois traduit l’écart moyen séparant ces périodes de forte et faible activité.

Ainsi, sur les cinq individus suivis, seul PV4 semble exprimer une variation périodique annuelle dans le fonctionnement de son cambium. PV1 et PV2 seraient plutôt calés sur un rythme d’environ 8-8,5 mois tandis que PV3 et PV5 seraient plutôt calés sur un rythme d’environ 9,5-10 mois. PV3 et PV5 possédaient les maxima d’intensité d’activité les plus élevés (Σ_cz_ez_wz = 88,7 et 102,3 respectivement contre Σ_cz_ez_wz = 49,3 en moyenne pour PV1, PV2 et PV4).

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Figure 37 : Fonction d’auto-corrélation de Pearson (colonne de gauche) et activité cambiale

bimensuelle (nombre de cellules dans la zone cambiale (cz, en noir) + nombre de cellules en élargissement (ez, en bleu) + nombre de cellules en épaississement (wz, en vert) = somme du nombre de cellules (Σ_cz_ez_wz, en vert foncé)) chez Parkia velutina (PV). Les pointillés rouges marquent l'intervalle de confiance à 95 %. Les zones grisées en arrière-plan représentent les périodes de défeuillaison (gris foncé) et l’état « feuille jeune » (gris

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4.3.3.4 Relation entre l’activité cambiale et la phénologie

L’activité cambiale tendait à diminuer quelque temps avant la chute des feuilles et reprenait immédiatement ou dans les quatre mois suivant la défeuillaison.

Les épisodes de défeuillaison et de faible activité cambiale ont ainsi semblé

concomitants (Figure 38, Kruskal-Wallis, p-value = 7,3e-08 à l’échelle de la population et

Kruskal-Wallis, p-value = 6,6e-04 pour PV1, Kruskal-Wallis, p-value = 0,089 pour PV2,

Kruskal-Wallis, p-value = 0,021 pour PV3, Kruskal-Wallis, p-value = 0,051 pour PV4 et

Kruskal-Wallis, p-value = 2,4e-04 pour PV5). La p-value la moins significative pour

l’individu PV2 s’explique par la défeuillaison de septembre 2010 qui a lieu alors que l’activité cambiale était élevée.

Figure 38 : Activité cambiale moyenne (Σ_cz_ez_wz : somme du nombre de cellules des trois zones de

différentiation (i.e. zone cambiale (cz), zone en élargissement (ez) et zone en épaississement (wz)) tout individu et toute année confondus en fonction du stade de feuillaison chez Parkia velutina.

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