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4 Chapitre 2 : Activité cambiale saisonnière chez quatre espèces d’arbres de

4.3 Résultats

4.3.2 Parkia nitida

4.3.2.1 Suivi phénologique global

On note que 90 % des défeuillaisons ont eu lieu entre juillet et octobre (Figure 32). Chez cette espèce, les individus ont donc défeuillé dans la première partie de la saison sèche.

La majorité des individus avait une périodicité de défeuillaison annuelle. Seuls quatre individus sur les 12-16 individus suivis possédaient des cycles plus courts, entre 7,5 et 10 mois.

Figure 32 : Pourcentage d'individus défeuillés par mois des espèces Parkia nitida (n=12 en 2009, n=16

en 2010 et 2011 et n=15 en 2012) et Parkia velutina (n=18 en 2009, n=21 en 2010 et n=20 en 2011 et 2012) et précipitations mensuelles entre janvier 2009 et août 2012. Les précipitations sont issues de la station

météorologique de Guyaflux.

4.3.2.2 Suivi phénologique des individus de l’étude de l’activité

cambiale (Figure 33)

Parmi les cinq individus suivis, chacun des arbres a défeuillé au moins une fois pendant la durée du suivi. Une période de défeuillaison durait entre 15 jours et un mois. Entre février 2010 et février 2012, nous avons observé 10 défeuillaisons tout individu confondu, intervenant toujours entre juillet et octobre. L’espacement entre deux épisodes de défeuillaison était en moyenne de 12,5 mois et variait de 10,5 à 13 mois selon l'individu. Les

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cinq individus présentaient donc le patron de défeuillaison que l’on retrouve le plus souvent chez cette espèce (i.e. défeuillaison annuelle entre juillet et octobre).

Deux individus seulement ont fleuri sur la période suivie. Une seule floraison a été suivie par une fructification. Il s’agit de l’individu 5 avec une floraison en mai 2011 et une fructification en juin 2011 soit deux mois avant un épisode de défeuillaison.

Figure 33 : Phénologie des cinq individus de Parkia nitida (PN) et précipitations mensuelles entre avril

2009 et février 2012. Les précipitations sont issues de la station météorologique de Guyaflux. Période de défeuillaison, Floraison, Fructification.

4.3.2.3 Activité cambiale (Figure 34)

Afin de garder un discours synthétique, nous commenterons, dans les paragraphes suivants, principalement les propriétés du corrélogramme calculées pour le nombre de cellules total (Σ_cz_ez_wz, en vert foncé). Les corrélogrammes calculés à partir des autres variables (zone cambiale (cz, en noir), zone en élargissement (ez, en bleu) et zone en épaississement (wz, en vert clair)) ne seront soulignés que dans certains cas pour appuyer notre synthèse.

Les corrélogrammes de l’individu PN1, calculés à partir des variables ez, wz et

Σ_cz_ez_wz, montrent une forme à tendance sinusoïdale mais sans atteindre des valeurs

significatives. Outre l’aspect significatif ou non de ces valeurs prises une à une, la forme sinusoïdale des courbes révèle une tendance vers un fonctionnement cyclique avec une période d’environ 12 mois. L’histogramme va dans ce sens puisqu’il présente une forte activité aux alentours de décembre en 2010 et 2011 avec un maximum de 55 cellules (Σ_cz_ez_wz). Aucune tendance n’est observée en ce qui concerne le nombre de cellules de la zone cambiale (cz).

PN2 montre également des corrélogrammes de forme sinusoïdale pour les variables wz et Σ_cz_ez_wz. Les valeurs sont significativement positives au décalage de rang de 9,5 mois

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et significativement négatives aux décalages de rang de 3 à 5,5 mois (avec un maximum à 4,5 mois). L’histogramme montre un maximum d’activité en juillet 2010 avec un maximum de 38 cellules (Σ_cz_ez_wz). Un autre maximum est visible en mai 2011 avec un maximum de 57 cellules. La période d’environ 9,5 mois traduit l’écart moyen séparant ces périodes de forte et faible activité. Les corrélogrammes correspondant au nombre de cellules dans la zone cambiale (cz) et en élargissement (ez) ne montrent pas de signal clair. On devine une diminution progressive des courbes jusqu’à un minimum significatif à 13 mois suivi d’une augmentation progressive sans atteindre de valeurs significativement positives.

PN3 montre un comportement similaire à PN1 (i.e. périodicité aux alentours de 11,5 mois) mais en exprimant des valeurs significatives (négativement de 4,5 à 7,5 mois et positivement aux décalages de rang de 10 à 13 mois) pour les variables ez, wz et Σ_cz_ez_wz. Aucune tendance claire n’apparaît pour le nombre de cellule de la zone cambiale (cz). L’histogramme présente une forte activité aux alentours de novembre-décembre en 2010 et 2011 avec un maximum de 38 et 30 cellules respectivement. La période d’environ 11,5 mois traduit l’écart moyen séparant ces périodes de forte et faible activité.

Le corrélogramme de PN4 est semblable à celui observé chez PN1 et PN3. Pour les variables ez, wz et Σ_cz_ez_wz, les valeurs sont significativement positives aux décalages de rang allant de 10 à 13 mois (avec un maximum à 11,5 mois) et négatives aux décalages de rang de 4 à 6,5 mois et de 15 à 18,5 mois. L’histogramme présente une forte activité aux alentours de mars en 2010 et 2011 avec un maximum de 42 et 33 cellules respectivement. Un autre maximum est visible en 2012 en janvier plus précoce et plus élevé que les deux précédents avec un maximum de 53 cellules. La période d’environ 11,5 mois traduit l’écart moyen séparant ces périodes de forte et faible activité.

Contrairement aux quatre individus précédents, le corrélogramme de PN5 ne montre ni de forme particulière, ni de valeurs significatives. Au regard de l’histogramme, cette absence de périodicité est certainement dû au faible niveau d’activité de cet individu durant le suivi avec un maximum ne dépassant les 24 cellules (Σ_cz_ez_wz).

Ainsi, sur les cinq individus suivis, trois (PN1, PN3, PN4) semblent exprimer de manière plus ou moins prononcée un rythme annuel avec une variation périodique (d’environ 12 mois) du nombre de cellules total (Σ_cz_ez_wz). Cette variation est surtout le fait de la variation du nombre de cellules en épaississement (wz). Ces individus semblent plutôt pousser aux alentours de décembre-janvier. PN2 montre un rythme inférieur à l’année et a surtout montré une forte période d’activité de mars à mai 2012. PN5 a une croissance très réduite.

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Figure 34 : Fonction d’auto-corrélation de Pearson (colonne de gauche) et activité cambiale

bimensuelle (nombre de cellules dans la zone cambiale (cz, en noir) + nombre de cellules en élargissement (ez, en bleu) + nombre de cellules en épaississement (wz, en vert clair) = somme du nombre de cellules (Σ_cz_ez_wz,

en vert foncé)) chez Parkia nitida (PN). Les pointillés rouges marquent l'intervalle de confiance à 95 %. Les zones grisées en arrière-plan représentent les périodes de défeuillaison (gris foncé) et l’état « feuille jeune » (gris

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4.3.2.4 Relation entre l’activité cambiale et la phénologie

De manière générale, l’activité cambiale était faible durant 1 à 6 mois avant la chute des feuilles et reprenait immédiatement ou dans les deux mois suivant la défeuillaison. Les épisodes de défeuillaison et de faible activité cambiale ont ainsi semblé concomitants (Figure

35, Kruskal-Wallis, p-value = 3,0e-04 à l’échelle de la population et Kruskal-Wallis, p-value =

0,011 pour PN1, Kruskal-Wallis, p-value = 0,61 pour PN2, Kruskal-Wallis, p-value = 0,0049 pour PN3, Kruskal-Wallis, p-value = 0,019 pour PN4 et Kruskal-Wallis, p-value = 0,078 pour PN5). On a constaté au niveau individuel, une absence de différence significative entre l’activité cambiale moyenne lorsque l’arbre était défeuillé et lorsqu’il ne l’était pas pour les individus PN2 et PN3. Pour PN2, ceci était dû à la défeuillaison de septembre 2010 qui a eu lieu alors que l’activité cambiale était élevée. Pour PN3, c’était le faible contraste entre les plus faibles et les plus fortes valeurs d’activité cambiale qui a rendu le test non significatif alors que sur le graphique on remarque bien que les épisodes de défeuillaison ont eu lieu alors que l’activité cambiale était faible. Ce constat peut également être fait pour PN5 qui présentait des valeurs maximales d’activité faible et une p-value faiblement significative.

Figure 35 : Activité cambiale moyenne (Σ_cz_ez_wz : somme du nombre de cellules des trois zones de

différentiation (i.e. zone cambiale (cz), zone en élargissement (ez) et zone en épaississement (wz)) tout individu et toute année confondus en fonction du stade de feuillaison chez Parkia nitida.

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