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1959-60 1965-66 PAR RAPPORT A L ’ANNEE PRECEDENTE

1977 1978 1979 1972-76 1975-76 4,2 2,7 4,9 3 3/4 2 Japon ... 10,9 8,2 5,2 5 3/4 4 3/4 Allemagne ... 4,9 3,3 2,6 3 4 Fran ce... 5,9 4,7 3 ,0 3 3 1/2 R oyaum e-Uni... 3,3 2,1 1,6 3 2 1/4 Canada ... 5,1 4,7 2 ,7 3 1/2 4 I t a lie ... 5,6 4,1 1,7 2 3 1/2 Total des pays

ci-d e ssu s... 5,5 4, 0 4, 0 3 3/4 3 Autres pays de

l ’OCDE ... 5,5 4,4 1.8 2 1/4 3 Total O C D E ... 5,5 4,1 3,7 3 1/2 3

Le maintien de 1 Orientation prudente qui caractérise actuellement les politiques de régulation de la demande et qu’inspirent les craintes de reprise des pressions inflationnistes ou de nouvelles difficultés de balance des paiements, pourrait aboutir à des taux de croissance de la production globales à moyen terme voisins de ceux qui ont été enregis­ trés dans un passé récent. Cependant, il n’est pas évident qu’un scéna­ rio de ce genre, correspondant à une hypothèse basse, permettrait

sûrement de surmonter certaines, voire la plupart, des contraintes auxquelles doivent aujourdfhui faire face les responsables de l ’action économique. En premier lieu, un climat économique déprimé, en abaissant les niveaux dfinvestissement, conduirait à un ralentissement moyen de la croissance potentielle des économies de nos pays. En second lieu, l ’inflation ne se ralentirait pas nécessairement malgré la baisse des pressions de la demande, si la lutte pour la répartition des revenus s ’aggravait comme cela pourrait bien se produire au cas où

les salaires réels ne progresseraient que lentement. Enfin, le désé­

quilibre des paiements internationaux persisterait de façon presque certaine en même temps que le chômage monterait encore et dépasse­ rait les niveaux actuels déjà élevés.

Une autre solution, plus souhaitable, consisterait en une accéléra­ tion de la croissance qui passerait de la moyenne actuelle de l ’OCDE, qui est de 3 % à un taux réalisable de 4 1/2 % par an. Cette accéléra­ tion permettrait une reprise progressive de l factivité et un rétablisse­ ment du plein emploi vers le milieu des années 80. Sans doute, le taux d’inflation qui, d’après les estimations, correspondrait à ce scénario serait-il encore relativement élevé par rapport au niveau enregistré dans le passé (6 1/2 % entre le moment présent et 1985), mais il flé­ chirait au cour s de la période et se situerait au niveau plus acceptable de 5 % la dernière année.

Si ce scénario est réalisable, il n’en est pas moins ambitieux. Il supposerait un haut degré de coordination internationale pour atténuer les difficultés potentielles de balance des paiements et nécessiterait de vigoureuses initiatives nationales pour venir à bout des contraintes inté­ rieures, ce qui, inévitablement comporterait des risques considérables. A cet égard, on peut en particulier faire les observations suivantes :

i) Les mesures d’ordre intérieur devraient permettre une reprise de l ’investissement privé. A cet effet, il faudrait non seule­ ment assurer un accroissement progressif de la demande et favoriser la constitution du capital privé par une réorientation de la consommation privée et publique, mais il faudrait aussi, par ailleurs, modifier la répartition du revenu en faveur des bénéfices plus nettement que ne le feraient les facteurs cycli­ ques normaux.

ii) Dans le même temps, il faudrait que les politiques soient con­ venablement différenciées d’un pays à l ’autre, en particulier

dans les premiers stades de la reprise, de manière à atténuer les contraintes extérieures affectant les pays relativement fai­ bles.

iii) Quant aux risques, une accélération de la croissance de la de­ mande pourrait avoir des conséquences défavorables sur le taux dTinflation, en particulier dans une conjoncture où les anticipations inflationnistes sont encore extrêmement fréquentes et où les prix des produits de base sont particulièrement insta­ bles.

iv) Au demeurant, la réalisation du scénario ne résoudrait pas d’un seul coup tous les problèmes : les niveaux de chômage, même s’ils étaient progressivement abaissés, resteraient éle­ vés pour l ’ensemble de la période.

La grande conclusion que l ’on peut tirer de ce panorama général de l ’évolution possible à moyen terme est que la situation économique continuera probablement de laisser à désirer. Même sur la base d’hy­ pothèses favorables, les taux de croissance de la production ne retrou­ veraient pas leurs niveaux des années 60, tandis que les niveaux de chômage et les taux d’inflation resteraient en moyenne plus élevés qu’au cours de cette période. Au reste, si les politiques économiques ne remplissaient pas pleinement les missions qui leur sont assignées, le résultat probable serait moins favorable et le monde industrialisé pro­ gresserait péniblement dans la voie d’une croissance relativement mé­ diocre et continuerait d’enregistrer des résultats globaux peu satisfai­ sants.

Par ailleurs, on commence à reconnaître que les événements et les schémas de croissance des années 50 et 60 se sont caractérisés par des facteurs spécifiques :

- coûts faibles et parfois décroissants des matières premières ; - expansion démographique ;

- accroissements rapides de la productivité dans l ’agriculture et les industries manufacturières grâce à une urbanisation, et à une éducation accrues, ainsi qu’ à des innovations technologiques importantes.

Vers la fin des années 1970 et probablement jusqu’ à la fin du siècle nos économies se trouvent devant des conditions qui seront moins favo­ rables à la croissance au sens traditionnel du terme dans les pays de l ’OCDE. Parmi les contraintes physiques, on peut citer :

- la hausse des coûts des matières premières ; - la stabilisation sur le plan démographique ;

- un ralentissement des accroissements de productivité à cause de : possibilités réduites des économies d’échelle dans la pro­ duction industrielle et agricole, diminution du nombre des

innovations technologiques importantes et changements structu­ rels tels que l ’importance croissante du secteur des services dans les économies des pays de l ’OCDE.

Et, surtout, on voit se manifester dans nos sociétés le désir d’un meilleur équilibre entre les objectifs de croissance quantitatifs et qua­ litatifs.

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IMPLICATIONS DES PERSPECTIVES DE CROISSANCE