• Aucun résultat trouvé

Les trucs épisodiques intéressent l’Ivoirien parce qu’ils se scotchent à l’histoire. Nos premières productions – le cinéma était payant – c’était parce que Groguhet faisait des sitcoms à la télévision. (…) Les Ivoiriens ont été préparés aux histoires à suite. Il y a aussi les téléfilms américains, Dallas, Dynastie. Puis les séries brésiliennes, Dona Beija. Quand ça passe, tu ne vois personne dans la rue. Claudel

Un genre partage certaines caractéristiques qui lui permettent d’être reconnu par un public. Ces normes partagées par les créateurs et leur public peuvent renvoyer à la fois à l’universel et au spécifique. Elles puisent donc à la culture télévisuelle d’un pays qui va au-delà de ses productions nationales. Le panorama télévisuel ivoirien est considéré ici depuis les genres étrangers qui ressortent des propos des réalisateurs et des producteurs.

Proches des séries ivoiriennes, on retrouve les séries burkinabés qui remportent un grand succès. Par exemple, la série Les Bobodioufs175 est très populaire entre 2000 et 2003. Précédant Ma Famille, la série s’inscrit dans la transition vers le format feuilleton, bien qu’elle reste associée au « théâtre filmé » à sketchs satiriques : « Les Bobodioufs? Ça, c’est côté satirique. (...) Je parle [de] série qui est racontée

étape par étape. C’est un peu nouveau dans la sous-région, avec le style. » (Adama) Malgré le dynamisme de l’audiovisuel burkinabé et la diffusion des séries burkinabés sur TV5, les réalisateurs ivoiriens ne se disent pas influencés par le genre. En effet, ils considèrent l’esthétique ivoirienne à l’avant-garde de la modernité en Afrique de l’Ouest francophone et entretiennent une dynamique identitaire où le Burkina Faso est l’arrière-cour de la Côte d’Ivoire, le « village »176.

Le marché UEMOA est friand de films ivoiriens. C’est le style des Ivoiriens, la culture, la manière d’être des Ivoiriens. La Côte d’Ivoire est l’eldorado, on nous considère comme l’Europe. Quand tu admires quelqu’un, tu aimes ce qu’il fait. (...) Y’a un désir de quelque chose de nouveau. On était habitué aux mêmes films. Ils veulent quelque chose de nouveau, ils sont fatigués du vieux cinéma, je veux dire des films burkinabés. Les gens sont fatigués de la brousse, la même thématique de pauvreté, le folklore, on veut des personnes qui vont au travail, d’autres sujets qu’aller aux champs. Christophe

Le modèle ivoirien est beaucoup copié en matière de musique, d’ambiance dans la musique. C’est une référence pour la sous-région. C’est ça l’atout des séries ivoiriennes. Les Ivoiriens aiment l’ambiance, la mode. C’est ce qui fait que les gens vont voir les séries : les nouvelles tendances, l’ambiance, comment les jeunes se comportent (...) Ici, les gens adorent faire la fête. Ce n’est pas comme au Burkina Faso ou au Bénin où les gens sont calmes. Charles

Autre puissance régionale, les films de Nollywood sont également présents sur les écrans ivoiriens, quoique la vague Nollywood soit plutôt récente et n’obtienne pas un succès fulgurant. À mon arrivée à Abidjan en 2012, aucune chaine diffusant des films nigérians n’est offerte. On trouve les DVD nigérians sur les étals des vendeurs de DVD piratés. En 2013, Canal + ajoute à son bouquet la chaine Nollywood TV rendant ainsi accessible à un plus grand public abidjanais les films de Nollywood. Quelques mois après, Canal inclut aussi la chaine Novelas TV qui supplante Nollywood TV pour les cotes d’écoute177.

Si on aime que les Nigérians mettent les réalités africaines à l’écran, le public ivoirien est en général moins friand des histoires de sorcellerie. Certains me diront que ça leur fait peur, d’autres dénoncent une redondance de ces histoires simplistes, alors que d’autres mentionnent la pudeur de mettre cela à l’écran. On peut aussi relier le peu de présence de la sorcellerie à l’absence de séries évangéliques sur les écrans

176 Les liens entre les deux pays sont pourtant multiples, ambigus et contradictoires, que ce soit pour des enjeux

politiques (Banégas, Otayek 2003), de mobilité (Bjarnesen 2012, 2013a) et entre les deux industries. Ainsi, plusieurs acteurs ivoiriens jouent dans les séries burkinabés. Les deux pays ont même déjà eu un projet de nationalité commune.

177Ce qui est le cas pour la majorité des pays francophones, Polle, Benjamin. 2017. « Médias : le palmarès des

chaînes de télévision les plus regardées en Afrique francophone ». Jeune Afrique. 20 février.

ivoiriens178. Notons également que dans l’imaginaire social ivoirien la sorcellerie est associée aux étrangers (Béninois, Togolais ou Nigérians) ou aux peuples ivoiriens du Nord. Étant des sociétés initiatiques, il est plus difficile de mettre à l’écran les secrets autour de cette connaissance. Finalement, pour les artisans ivoiriens, le genre ivoirien se définit par sa modernité et par extension, son urbanité. La sorcellerie reste associée au village.179

Pour les réalisateurs ivoiriens, l’importance de Nollywood est surtout en termes d’industrie, plutôt que de style. Ils reconnaissent également une qualité technique aux films nigérians qui ont, selon eux, plus de rythme et de décors que les films ivoiriens. Par ailleurs, plusieurs confondent les films nigérians, ghanéens ou sud-africains. Par exemple, la série sud-africaine Jacob’s Cross très populaire à Abidjan est identifiée « au film anango180 ». Pour cette raison, je préfère parler d’une présence des téléfilms de l’Afrique anglophone plutôt que de Nollywood, sans y inclure toutefois les téléfilms évangéliques ghanéens qui ne sont pas très populaires.

Si le film marche au Nigéria, vous êtes milliardaires. Le Nigérian achète des DVD qui parlent de ses histoires et regarde d’abord ça avant de regarder autre chose. Culturellement, je ne sais pas pourquoi, mais le Nigérian est d’abord fier de sa culture. Florent

Nigéria ou Ghana ? J’ai du mal à voir la différence. Ils font des coproductions. C’est le même style. Ce n’est pas alarmé, ce n’est pas trop villageois. Tu vois des voitures, de la royauté. Tu vois la dame démunie. Il y a le suspense quand la voiture gare, de bons plans serrés. La femme te parle, c’est fort, puissant, dynamique. Ici, on fait des scènes de village avec des plans larges, une caméra statique. On n’a pas de vrais plans. Jean-Jacques

Les productions américaines restent la référence télévisuelle la plus mentionnée par les réalisateurs ivoiriens. Leur présence sur les écrans ivoiriens remonte aux années 1980, alors que la RTI diffuse entre autres la série Dallas. La boze américaine occupe aussi une place de choix, alors qu’Houphouët-Boigny, grand amateur de boxe, fait éretransmettre en direct les combats en pleine nuit. Finalement, le western, très populaire en Afrique francophone181, occupe également une place spéciale dans le répertoire partagé ivoirien. Au milieu des années 80, les westerns du dimanche après-midi sur la RTI sont une institution

178 Pour une réflexion sur la dynamique entre la représentation de la sorcellerie et les séries évangéliques au

Congo, voir Pype 2009b.

179 Pour des exemples de la relation sorcellerie-village au Congo, voir Pype 2009b, 112. 180 On appelle ainsi les Nigérians en Côte d’ivoire.

181 La plupart des études se penchent sur le Western en République démocratique du Congo, voir Mbemba

et sont mentionnés par les réalisateurs comme des inspirations importantes. Les westerns sont également projetés au cinéma.

Puis je découvre un nouveau réalisateur, Sam Peckinpah. Il a fait Guet-apens, The Getaway avec Steve McQueen. J’ai vu une autre façon de faire des films, il y avait de l’action, on ne tournait pas de la même manière. Je voyais les films au cinéma Magic. Puis, j’ai commencé à faire attention aux films à la télé. On n’avait pas de télé, on trichait en allant regarder chez les voisins. Simon Templar, Le Saint avec Roger Moore. Puis la télé a été partout en noir et blanc. Puis, j’ai commencé à m’intéresser, à regarder tous les films. Et je voyais aussi les films au cinéma. En 1982 ou 84, j’ai vu Rambo et Commando. J’ai suivi la rivalité entre Stallone et Schwarzi. Puis la rivalité entre Van Damme et Dolph Lundgren. Charles

Les années 80 sont également marquées par l’apparition des vidéoclubs où sont diffusés ces films d’action182. En plus des films américains, on y présente aussi des films pornographiques et surtout, les films de Kung Fu, que ce soit Bruce Lee, Jackie Chan ou « shaolin ». La RTI diffuse tous les samedis après le journal télévisé la série Kung Fu avec David Caradine. À la même époque, Van Damme introduit les films de karaté à l’américaine. Le cinéma d’art martial est un déclencheur pour plusieurs réalisateurs.

Puis en 78, je suis allé au cinéma la première fois à Marcory. J’ai vu un film, Big Boss avec Bruce Lee et ça m’a scotché, épaté, de voir dans le noir avec du monde, silence et dans un grand écran blanc et on voit des images, de l’action, une histoire. C’était le top pour moi. J’avais 8 ans. Charles

J’ai grandi près d’un cinéma à Abidjan, Le Magic, où dans mon enfance je passais le plus clair de mon temps. Un jour, alors que nous regardions un film de Bruce Lee, un homme s’est levé avec un couteau et a transpercé l’écran pour poignarder le méchant du film. Depuis, j’ai toujours été frappé par la force de vérité du cinéma et la mythologie qu’il pouvait créer. Philippe Lacôte183

Pendant la décennie des années 90, l’institution « ciné nuit » diffuse les samedis à minuit des films d’action ou des films d’horreur. La RTI présente aussi des séries américaines populaires : Mac Giver, Fresh Prince of Bel Air, Beverly Hills 90210, 21 Jump Street et Alerte à Malibu. Pendant les années 2000, les séries d’actions américaines, par exemple 24 heures chrono et Prison Break, sont très appréciées. Diffusées sur Canal +, elles créent aussi un lucratif commerce de DVD gravés. Ces séries seront par la suite diffusées sur RTI 2. Le succès d’une série peut se mesurer à la quantité de personnes

182Les vidéoclubs sont des petites salles avec un lecteur VHS où l’entrée est à 100 ou 200 FCFA (entre 0.20 et

0.40 $). Lors de ma recherche, j’ai cherché les vidéoclubs qui ont presque disparu avec l’avènement des DVD et de l’internet. Le seul vidéoclub que j’ai pu voir était à Abobo.

183Guguen, Guillaume. 2014. « Cannes : “Je n’ai pas fait le film ‘Run’ pour réconcilier les Ivoiriens“ ». France 24.

qui utiliseront un surnom qui en est dérivé ; Shaolin, Dylan, Brandon, Jack Bauer. Les réalisateurs apprécient également l’image positive, le patriotisme et la force que projettent les films américains.

Si jamais il y a la guerre aux États-Unis [on va croire que] une seule personne pourrait les sauver. Est-ce que tu vois ? Ils ont su faire ça. C’est la première puissance mondiale, mais ils exagèrent. Pour nous, les Américains peuvent tout faire. L’Américain est fier de lui, il tape sa poitrine. Paul

La plupart des réalisateurs considèrent toutefois que le niveau technique américain est difficile à atteindre dans le contexte ivoirien et préfère viser les films d’Afrique anglophone.

Tout le monde voudra faire des films avec des armes. C’est ça qui les stimule. Quand ils regardent le cinéma américain et européen, ils te diront que c’est Jack Bauer qui leur plaît. C’est ce qu’il fera. (...) Tu ne vas pas te dire que tu fais un film comme les Américains qui ont tout le matériel avec 100 000 000 $. Et avec 10 000 000 FCFA (20 000 $), tu auras un film propre ? Les Ghanéens, ils font des films, propres, simples. Quand ils mettent des fusils, ils gâchent tout. Jean-Jacques

Le cinéma afro-américain plus militant ne remporte pas un gros succès ; les revendications des Afro- américains184 résonnant peu au quotidien des Ivoiriens. De jeunes réalisateurs mentionnent plutôt le modèle de réussite des comédies afro-américaines. Toutefois, les séries qui portent sur l’esclavage tel Roots185 et Shaka zulu, la série sud-africaine souvent prise pour une série américaine, restent très populaires.

Non, je n’aime pas l’esprit Spike Lee. J’aime son style, mais les revendications sociales et politiques, je n’aime pas. Tout ce qui est division, je n’aime pas. Pourquoi les Noirs sont brimés ? Il a dit que Tarantino ne devait pas réaliser Django, je suis pas là-dedans. Charles

Il veut faire comme Tyler Perry, le pape du cinéma afro-américain. Lui, il se définit par rapport à lui. Il a trouvé ce truc qui fait qu’il n’a pas besoin de faire des films revendicateurs comme Spike Lee. Il fait de l’argent avec ça. Il a créé une industrie autour du cinéma afro-américain. Les enfants américains se retrouvent dans ces films. Raïssa

Les films français « où l’on aime trop manger et où y’a pas d’action » ne sont pas très prisés, exception faite des films de Louis de Funès qui participent du répertoire ivoirien. Ce sont d’ailleurs les seuls films

184 Jusqu’à Black Lives Matter, les forums de discussion virtuels ivoiriens n’abordaient presque jamais les enjeux

des Afro-américains.

185 Werner (2012) parle d’un traumatisme laissé chez les spectateurs après la diffusion de Roots, ce qui ne

non américains présentés dans les vidéoclubs. Si le cinéma français n’est pas très populaire, la télévision française, en particulier TF1, est très suivie. Les docu-fictions présentées en après-midi sont très appréciées. Le concept de ces reconstitutions de faits vécus par des acteurs a été repris par la série Chroniques africaines diffusée sur A+ et gagnante au FESPACO 2015.

Qui t’a inspiré ? Bon… Je ne sais pas. Groguhet, c’était... pff. Il m’a un peu inspiré, mais c’était beaucoup pour faire rire. J’étais petite, mais c’est beaucoup plus international mon influence. Les films français, Louis de Funès. Prisca

Les telenovelas, aussi appelées « films brésiliens » ou « film de 19 heures » en référence à leur case horaire, sont rarement mentionnées par les réalisateurs, mais s’imposent dans le répertoire télévisuel ivoirien à la suite de leur diffusion massive dans toute l’Afrique de l’Ouest (Touré 2007) depuis les années 1990. Mélodrames ou telenovelas (Touré 2007, Werner 2012), les « women’s genres » (Kuhn 1984) sont d’ailleurs l’objet de la majorité des études sur les séries télévisées non occidentales. Si on retrouve certains éléments des telenovelas dans le genre ivoirien, le mélodrame, quant à lui, reste marginal, malgré la présence de genres mélodramatiques étrangers sur les écrans ivoiriens depuis plusieurs années.

Ang (1985) dans son étude sur Dallas affirme que les mélodrames captent leur auditoire à travers le registre de l’émotion et les situations de la vie quotidienne davantage qu’à travers le suspense narratif186. Tufte reconnaît que ces situations de la vie quotidienne procurent une « ontological security » qui ne passe pas nécessairement par les émotions, mais par les

plots, persons, issues and their relevance to the public’s own concerns in everyday life. ( … ) The ‘true life’ character of telenovelas validates the viewers’ daily life, making them recognize themselves as actors in their daily story. Despite often portraying a material world far from the viewers’ own lives, the telenovelas touch some everyday experiences which are highly recognizable for them (…) counter- balancing the many processes of socio-cultural and political-economic marginalization experienced by many low-income citizens of Brazil. Tufte 2004

186 «While the Ewings were larger than life in terms of their opulent lifestyle, and were the constant subject of

grandiose narrative plots including murder attempts, kidnappings, dubious billion dollar business deals, political machinations, mistaken identities, and so on, the hub of the story – and the key anchor for the intense audience involvement – were the ordinary‟ human dimensions of personal and family relationships, marked by age-old rituals such as births, marriages and deaths, the intimacies, disappointments and petty jealousies of romance and friendship, and the moral dilemmas brought about by conflicting interests and values. In short, it is at the intimate level of feeling that Dallas resonated. This has remained the key ingredient of the soap opera genre in general – an important element of its enduring global appeal, to which I shall return. »Ang 2007, 1-2

En modifiant l’intention pédagogique et satirique et en se concentrant à « mettre leur quotidien à l’écran », les séries des années 2000 s’inscrivent dans ce discours de mise en scène de la vie quotidienne. Elles le font toutefois sans adopter un « strong Manicheistic scheme » (Abu-Lughod 2002, 116) et divers ressorts de mise en scène tels le zoom et la musique qui mettent de l’avant une « rich inner life. » (Abu- Lughod 2002, 117) Comme nous le verrons (chapitre 8), les séries ivoiriennes présentent plutôt un quotidien diversifié et une moralité ouverte.

Les réalisateurs reprochent aux telenovelas leur manque d’originalité187.

Dès le premier mois, tu sais tout… tu restes pour savoir à quel moment il va dire telle chose. Moi, je n’aime pas parce que… on sait tout! Il arrive jusqu’à… on ne sait pas ce qui va se passer, il est proche de le dire et puis… il le dit pas, on reprend... Les gens aiment, ça passe le temps. Jean-Jacques

S’ils ne les apprécient pas, les réalisateurs reconnaissent toutefois la popularité des telenovelas et s’en inspirent. Si on peut supposer que le « doublage brouille les caractéristiques culturelles » (Werner 2012, 100) ou que « les relations sociales en termes de filiation, d’unions matrimoniales, de divorces, de disputes et de réconciliations » (Werner 2012, 102) sont représentées de manière similaire, l’attrait des telenovelas pour les réalisateurs Ivoiriens réside dans leurs représentations urbaines et modernes de la vie quotidienne, dans leur capacité à vendre du beau et dans leur proximité à l’esprit africain.

L’innovation, c’est participer à placer le rêve ivoirien au-delà de ce qu’on connaît. Delta a essayé avec une jeune femme huppée qui vient avec majordome. Nous, on a mis les accessoires. L’aisance des personnages. (…) Les accessoires, c’est nouveau pour les décors. C’est vrai que les films ivoiriens plaisent pour les scénarios, mais ils restent du travail pour les décors. C’est souvent une maison. (…) Quand on regarde les films des Blancs, on sent le détail, on sent la recherche. (…) Souvent, c’est dû à un manque de budget. (…) Souvent, on a l’impression que seuls les blancs ont besoin de la qualité. Tout le monde en a de besoin. Christophe Le seul programme qui marche, ce sont les films brésiliens. On a la même culture que les Sud-Américains : l’amour, je rêve, le prince charmant, j’étais pauvre, je deviens riche... C’est l’esprit de l’église ça. On espère, on regarde des films où on ne travaille jamais, on ne fait que de l’amour. On est dans un roman. C’est bien ça pour l’Afrique, c’est un esprit bien africain. Simon

187 Comme le dit le rappeur Billy Billy : « Politique africaine, ça on connaît. C’est comme film brésilien, ça pas

Le cinéma indien connaît un grand succès en Afrique dans les années 70 et 80 (Larkin 1997, 2003), intérêt qui décline avec les années (Barlet 2010) pour se tourner finalement vers les séries indiennes. Celles-ci concurrencent maintenant les telenovelas. En effet, en 2011, la RTI privilégie les séries indiennes aux telenovelas, celles-ci étant « plus proches des valeurs culturelles des Ivoiriens »188. Au-