• Aucun résultat trouvé

Les OSI, bénéficiaires de financements de l’AFD pour le montage de projets de

Chapitre 1 : L’Etat comme plateforme de concertation et de partenariat

1.1. La concertation, pilier principal des relations entre le MAEE et les OSI

1.2.3 Les OSI, bénéficiaires de financements de l’AFD pour le montage de projets de

En dehors du cofinancement, l’AFD a mis en place divers instruments pour le

financement d’initiatives portées par les OSI dans le domaine de la coopération au

141

Agence française de Développement, Le cofinancement des projets et programmes de terrain à l’initiative des organisations non gouvernementales, juillet 2010, pp. 6-7 (http://www.afd.fr/jahia/webdav/site/afd/shared/PORTAILS/PUBLICATIONS/ONG_2/procedures2010/guid e_procedures_terrain.pdf). 142 ibid. 143 ibid. 144

Agence française de Développement (Division Etudes et capitalisation), « A la rencontre du troisième type. Les collaborations de l’AFD avec les ONG internationales et les collectivités territoriales

françaises », in ExPost n° 06, décembre 2008, p.

59

développement. Parmi ces instruments, on peut citer notamment la Facilité d’innovation

sectorielle ONG (FISONG) et les concours locaux de faible montant (CLFM).

La FISONG, créée en 2007, est dédiée au financement d’opérations novatrices portées

par les ONG : elle « permet l’organisation d’appels à propositions ouverts aux ONG, qui

visent à sélectionner des projets de terrain innovants portés par des ONG dans les

secteurs déterminés conjointement entre les ONG et l’AFD. »

145

Les objectifs assignés

à cet instrument, adossé à l’octroi de subventions, sont les suivants :

- valoriser et encourager les capacités d’innovation et de capitalisation des ONG ;

- tester, à petite échelle, des méthodologies ou des approches innovantes dans

des secteurs d’intervention de l’AFD dans la perspective d’éventuelles

extensions à plus large échelle ;

- favoriser une capitalisation mutuelle AFD-ONG sur des thèmes d’intérêt

commun ;

- créer des synergies entre l’AFD et les ONG pour améliorer la coordination des

politiques publiques avec les initiatives de la coopération non gouvernementale;

- renforcer le partenariat avec les ONG comme vecteurs d’aide adaptés à des

situations d’absence ou de défaillance des maîtrises d’ouvrages publiques :

Etats «fragiles», politiques sectorielles déficientes, absence de maîtrises

d’ouvrages nationales ou régionales ;

- utiliser la capacité de réactivité et le réseau de partenaires locaux des ONG

pour répondre à des situations d’urgence

146

.

Dotée d’une enveloppe financière de 15 millions d’euros pour la période 2007-2009, la

FISONG est un dispositif à succès qui a permis de financer jusqu’ici de nombreux

projets dans des domaines variés : projets de développement en Afghanistan,

interventions en matière de formation et d’insertion professionnelle, interventions dans

le domaine de la micro-assurance santé, interventions sur l’utilisation de l’eau en

145

http://www.afd.fr/jahia/Jahia/home/AFD/nospartenaires/ONG/Financement-ONG/FISONG/presentation-fisong (dernière consultation, le 09 avril 2011).

146

60

agriculture, interventions en contexte de post crise, éducation, agriculture de

conservation, renforcement des organisations paysannes et rurales, etc.

147

Ajoutons

que le secrétariat de la concertation sectorielle entre l’AFD et les ONG dans le cadre

de la FISONG est assuré par la plateforme Coordination SUD.

S’agissant des « Concours locaux de faible montant » (CLFM), également mis en place

en 2007, ils s’adressent à différents types d’acteurs (institution publique ou privée,

collectivité locale, ONG, etc.) en vue du financement, dans les pays bénéficiaires, de

petits projets via le recours à une subvention accordée par les agences locales de

l’AFD.

Le bénéfice de ce dispositif est soumis à des critères déterminés : les projets éligibles

doivent se situer dans une fourchette de 300.000 à 750.000 euros ; s’inscrire en priorité

dans les secteurs de concentration de la coopération française dans le pays

bénéficiaire définis dans les documents-cadres de partenariat (DCP) ; l’avis de

l’ambassadeur de France est requis au stade d’identification des projets, …

148

Les engagements financiers au titre des CLFM sont estimés, en 2007, à plus de 4

millions d’euros consacrés à la réalisation de 9 projets en Afrique, en Asie et au

Proche-Orient

149

. Le Bénin en particulier a bénéficié de deux projets dans ce cadre : le Projet

d’aménagement et de construction du marché de Houénoussou à Cotonou et le projet

de développement de la filière piscicole dans le département du Couffo (la maîtrise

d’ouvrage de ce dernier ayant été assurée par l’ONG Andia)

150

.

Comme on peut le constater, le partenariat opérationnel entre l’AFD et les OSI repose

sur des mécanismes de soutien diversifiés. Notons que l’agence a également

développé en support de ce partenariat opérationnel une politique de dialogue et de

concertation avec les ONG notamment en ce qui concerne les stratégies d’intervention

147

http://www.afd.fr/jahia/Jahia/home/AFD/nospartenaires/ONG/Financement-ONG/FISONG/actualites-fisong (consulté le 10 avril 2011).

148 http://www.afd.fr/jahia/Jahia/home/AFD/nospartenaires/ONG/Financement-ONG/CLFM (consulté le 10 avril 2011) 149 ibid. 150 ibid.

61

sectorielles. A travers ce dialogue dit sectoriel, l’AFD s’assigne quatre objectifs

principaux : « la transparence et le partage d’informations, par une communication

renforcée, afin d’améliorer la connaissance mutuelle de l’AFD et des organisations de

la société civile, et de favoriser les échanges réciproques ; une réflexion commune

autour des stratégies mises en œuvre et des grandes problématiques du

développement ; un échange des savoir-faire respectifs et une recherche de

complémentarités et de voies d’interaction sur le plan opérationnel ; et une

capitalisation d’expériences communes pour améliorer l’efficacité de l’action de

coopération internationale de la France »

151

. Toutefois, il s’agit, selon la DGM/CIV,

d’un « dialogue de gestion » qui ne saurait se substituer au dialogue politique conduit

par le MAEE via ses instances de concertation

152

.

Conclusion sur l’hypothèse 1 :

A la lumière de tout ce qui précède, les conclusions ci-après peuvent être tirées :

- Il existe une volonté politique certaine au niveau du MAEE d’organiser des

relations d’échanges continus avec les OSI quant à leur contribution à la

coopération au développement française : cette volonté se traduit notamment par

la mise en place de structures d’interface (MCNG, MAAIONG, DGM/CIV) et

d’instances de concertation (CCD, HCCI et maintenant le CSCNG) dédiées au

dialogue politique avec les acteurs non gouvernementaux, et plus

particulièrement avec les OSI.

- L’instance faîtière de pilotage de la coopération française au développement

demeure la CICID qui est une institution essentiellement interministérielle : la

mise en place d’instances de concertation avec les OSI relève ainsi d’une

recommandation de la CCID. Cet état de fait traduit le leadership qu’entend

conserver l’Etat sur la définition de la politique de développement de la France,

le MAEE assurant, à travers la présidence des différentes instances de

151

http://www.afd.fr/jahia/Jahia/home/AFD/nospartenaires/ONG/AFD-et-ONG/pid/1693 (consulté le 11 avril 2011).

152

62

concertation avec les acteurs non gouvernementaux (à l’exception de l’ex-HCCI),

la coordination avec ces acteurs selon les orientations de la CICID.

- Le dialogue politique avec les OSI est doublé d’un volet opérationnel conduit par

l’AFD, institution sous cotutelle du MAEE : le partenariat opérationnel présenté

ci-dessus confère ainsi au dialogue Etat-OSI un caractère visiblement actif.

L’ensemble des éléments susmentionnés accrédite en définitive l’hypothèse 1 ci-dessus

énoncée : face à l’émergence des OSI, le MAEE se pose bel et bien en coordinateur

de la coopération au développement française en développant un dialogue actif

avec les OSI.

Ce dialogue actif est-il pour autant efficace ? Suffit-il à aplanir les divergences entre le

MAEE et les OSI ? Ces interrogations sont au cœur du chapitre suivant.

63

Chapitre 2 : La réponse communicationnelle en question : de