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2.3 Les susceptibilités magnétiques

3.1.2 Origine de l'AVP

K= 

33 32 31 23 22 21 13 12 11

K

K

K

K

K

K

K

K

K

Dans le cas où les axes principaux de la forme de l'ellipsoïde correspondent à ceux du

repère (Oxyz), on peut simplifier le tenseur qui devient :

K= 

min int max

0

0

0

0

0

0

K

K

K

Comme déjà expliqué dans le Chapitre I (3.2.b) pour l'anisotropie magnétique, la

forme de l'ellipsoïde dépend des grandeurs relatives des valeurs principales (K

max

, K

int

et

K

min

). En plus de l'intérêt que présente la forme ellipsoïdale qui autorise les changements de

repère (la diagonalisation), l'analyse de l‘anisotropie des propriétés citées plus haut présente

de nombreux autres avantages. En effet, leur sensibilité à la microstructure permet d‘estimer

l‘état global de la roche, qui est en l‘occurrence vue comme un objet unique, homogène et

anisotrope, dans lequel un grand nombre de contributions individuelles (grain, fissure,

matrice, ...) sont pondérées par leurs abondances relatives.

3.1.2 Origine de l'AVP

L'ensemble des résultats obtenus sur l‘étude de l'AVP montre l'existence d'un lien

étroit entre anisotropie de propriétés physiques (notamment AVP et ASM) et caractéristiques

microstructurales, ce qui permet de sortir potentiellement une information géologique de ces

anisotropies. L‘anisotropie de vitesse est fonction de la densité et des composants de la roche.

Aussi, elle donne des indications sur la texture matricielle, la texture et la disposition des

grains et la connectivité des pores. La comparaison entre les vitesses des ondes P sur des

échantillons secs d‘une part, et saturés en eau d‘autre part, permet de contraindre la

perméabilité de la roche. Les résultats peuvent être combinés à d'autres analyses, de type

porosité mercure et imprégnation de la roche en ferrofluide.

3.1.2.1 Les facteurs influençant l’AVP

a) La forme des pores

Ce cas de figure correspond à une vitesse de propagation maximale dans la direction

générale d‘allongement des pores et minimale perpendiculairement à celle-ci (figure 58).

Kachanov (1992) a proposé un modèle avec un milieu isotrope comportant des cavités de

forme elliptique. D'après ce modèle, l‘allongement préférentiel de pores elliptiques parallèles

facilite la déformation du milieu dans la direction perpendiculaire à l‘allongement des pores.

Cette direction porte par conséquent les ondes P les plus lentes. Pour de faibles rapports de

forme (<0.4), Eshelby (1957) et ensuite Cheng (1993) ont établi un modèle permettant de

calculer les valeurs du tenseur complet des coefficients élastiques. Rathore et al. (1994) ont pu

valider expérimentalement ce type de comportement en mesurant les anisotropies de vitesses

acoustiques créées par une porosité composée partiellement de cylindres très aplatis introduits

parallèlement les uns aux autres dans un grès synthétique. La chute de rigidité dans la

direction perpendiculaire au plan d‘allongement des cylindres a pour effet de diminuer

considérablement les vitesses acoustiques dans cette même direction, faisant apparaître une

anisotropie élastique importante allant jusqu'à 30%.

.

b) Forme des grains

On observe généralement une similitude entre l‘influence des formes des grains et

celle des formes des pores vis-à-vis de la vitesse des ondes P. Dans le cas de grains de forme

non sphérique superposés et présentant une orientation commune de leurs grands côtés dans la

direction horizontale, on peut considérer les zones de contact entre les grains comme des

composants à part entière. En utilisant les moyennes de Voigt (1889) et de Reuss (1929)

(correspondant au calcul des moyennes arithmétiques (Voigt) et harmonique (Reuss) des

modules élastiques initiaux pondérés par leurs fractions volumiques), pour des directions de

propagation horizontale et verticale, on peut calculer les modules d'onde sachant que

l‘empilement des grains apparaît alors comme un milieu stratifié. Les milieux stratifiés

comme les argiles et les roches métamorphiques sont les exemples les plus fréquents

d‘anisotropies élastiques produites par l‘allongement préférentiel d‘une phase (Sayers, 1994;

Johnston et Christensen, 1995; Burlini et Kunze, 2000; Brosch et al., 2000).

c) Distribution des contacts intergranulaires

On considère deux zones de contact (horizontale et verticale) dont la première présente

plus de contacts que la seconde. Louis (2003) a démontré que la déformation sous un

chargement horizontal est plus facile qu'une déformation sous un chargement vertical.

Une compaction uniaxiale sur un ensemble de grains sphériques réoriente les contacts

intergranulaires et durcit le milieu parallèlement à la direction de la compaction (Anandarajah,

1995).

d) Les réseaux de fissures

Sayers et Kachanov (1995) ont envisagé de manière théorique, les effets des

configurations de fissures évoquées ci-dessus sur les vitesses de propagation d‘ondes

acoustiques et, ont modélisé l‘évolution de la densité de fissures durant le chargement triaxial

d‘un cylindre de grès.

Globalement, il y a une similitude entre l'impact de la fissuration sur les propriétés

physiques et celui de l'allongement préférentiel des grains ou de la porosité. On considère

deux milieux comme étant non poreux et isotropes, dont l'un présente un réseau de fissures

sub-parallèles et l'autre des fissures qui ont comme seul point commun leur direction (figure

58). Pour le premier milieu, les vitesses d‘ondes P sont réduites de manière significative

perpendiculairement au réseau de fissures. Il en résulte un plan isotrope de vitesses maximales

parallèle au plan des fissures. Pour le deuxième cas, avec un axe commun entre les fissures

(figure 58), le plan perpendiculaire à cet axe présentera une isotropie de vitesse (minimale), et

la direction de vitesse maximale sera parallèle à la direction commune des fissures. Un certain

nombre d‘autres études (Walsh, 1965; Hudson, 1980; 1981; Thomsen, 1995 et Kachanov

1993) ont traité de manière théorique le comportement élastique statique ou dynamique de

milieux présentant une distribution non aléatoire de fissures. Les effets des configurations de

fissures évoquées ci-dessus sur les vitesses de propagation d‘ondes acoustiques et l‘évolution

de la densité de fissures pendant le chargement triaxial d‘un cylindre de grès ont été mis en

lumière théoriquement par Sayers et Kachanov (1995).

3.1.2.2 Types de fabriques (AVP)

a) Fabrique sédimentaire

Avant de subir un éventuel raccourcissement horizontal, la roche est caractérisée par

une fabrique sédimentaire. Cette dernière est subdivisible en deux fabriques présentant des

géométries contradictoires pour les propriétés élastiques : une forme se rapportant au dépôt

des sédiments, et une autre à leur compaction (Louis et al., 2003). Si l'on met de côté le

deuxième type, on peut définir le premier type de fabrique comme étant un allongement des

grains et de la porosité dans le plan de stratification. Ceci a été constaté par Louis et al. (2003)

lors de l‘étude microstructurale. Une anisotropie correspondant aux effets escomptés (une

direction de plus faible conductivité perpendiculaire au plan de stratification) confirme la

présence de cette fabrique, via des mesures de conductivité électrique. Aussi, leur examen

d'images montre un allongement systématique des bâtonnets de micas (biotite et muscovite)

dans le plan de stratification (Louis et al., 2003).

Le deuxième type de fabrique (compaction) entraîne une modification au niveau des

largeurs et des indentations aux contacts des grains, d'où une augmentation de la proportion

visible de ces contacts dans le plan de stratification (Louis et al., 2003). Après un certain seuil

de contrainte due à la compaction, les grains se fissurent verticalement. De ce fait, l'élasticité

produite par la compaction présente une symétrie similaire mais inverse à celle du premier

type de fabrique. Cette dernière place le maximum des vitesses d‘onde P dans le pôle de

stratification.

.

b) Fabrique de raccourcissement horizontal

Suivant le mode de déformation (cataclase, pression-dissolution, dislocations), il y a

différentes manières d‘exposer la configuration microstructurale établie dans une roche

sédimentaire pendant un raccourcissement. Dans le cas d‘une compression horizontale, il est

possible d‘avoir une situation commune à celle du chargement lithostatique (compaction).

Cependant, dans ce cas, la contrainte verticale liée au poids des sédiments rend inégales les

contraintes perpendiculaires à la direction de raccourcissement. De cet état de contraintes en

résulte aussi la formation de fractures verticales conjuguées, ainsi que la fermeture des

fissures perpendiculaires à la direction de raccourcissement, ce qui isole encore plus les

familles de fractures conjuguées engendrées.