Matusitz, Breen, Zhang, & Seblega (2013) Éléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser
Titre Le titre - Améliorer l'intégrité des résidents de maisons de retraite par l'optimisation des compétences de communication interpersonnelles du personnel - précise la population (les résidents), le contexte de soins (les maisons de retraite), et la problématique (l’amélioration de l'intégrité).
Le titre indique également le thème principal de cet article : les compétences de communication du personnel soignant.
On peut donc dire que le titre nous renseigne de façon précise sur l’article.
Résumé Le résumé met en évidence les faits importants qui seront traités dans cet article :
• L'augmentation des violences dans les maisons de retraite.
• L'amélioration de l'intégrité des résidents par l'amélioration des compétences de communication du personnel soignant. • Les théories de communication
interpersonnelles comme méthodes pour lutter contre les violences dans les soins. La méthode n'est pas expliquée clairement, on sait simplement que des stratégies innovantes ont été examinées par les auteurs.
cités dans le résumé. INTRODUCTION
Problème de la
recherche Le problème est développé dans l'introduction, et les auteurs s'appuient sur des statistiques pour mettre en avant la pertinence de la problématique :
« Le nombre de maisons de retraite aux États-Unis qui ont rapportés des abus et violences a augmenté ces dernières années ». (p.63)
« Certains membres du personnel peuvent ne pas percevoir les résidents comme des personnes avec des droits ordinaires. Ainsi, les membres du personnel peuvent ne pas soutenir les résidents de façon adéquate dans les activités nécessaires pour préserver leur personnalité et leur identité ». (p.63)
Recension des écrits Il n'y a pas de recension des écrits présente dans l'introduction.
Cadre de recherche On apprend dans l'introduction que 3 théories de communication interpersonnelles seront examinées en tant que méthodes éducationnelles pour améliorer la communication des soignants, et par conséquent l'intégrité des résidents.
Il s'agit de « La théorie de la réduction des doutes », de « La théorie de l'insertion sociale », et de « La théorie du renforcement des décisions ».
Buts et question de
recherche Le but de cette étude est clairement mentionné : « Dans cet article nous présentons une opportunité d'aborder certains changements innovants qui pourraient améliorer les maisons de retraites au travers du pays. Bien que nous reconnaissions que les traitements des résidents sont parfois reliés à d'autres facteurs que le manque de connaissances ou les mauvaises attitudes de communication du personnel, nous
proposons dans cette analyse d'améliorer l’intégrité des résidents à travers l'amélioration des compétences de communication interpersonnelles du personnel ». (p. 63-64) Les auteurs mettent en avant l'importance d'employer et de développer ces compétences de communication dans les soins aux résidents âgés pour diminuer la violence dans les soins et améliorer l'intégrité des personnes soignées. METHODE
Population et échantillon La population étudiée ici ce compose de deux groupes, les résidents de maisons de retraites, et le personnel soignant.
On sous-entend dans cet article que les résidents sont des personnes âgées, sans précisions. Il est cependant expliqué à plusieurs reprises que ces compétences de communication que devraient acquérir les soignants seraient particulièrement bénéfiques pour les résidents âgés souffrants de troubles cognitifs.
Quant au personnel de maison de retraite, il fait référence à divers soignants : infirmiers, et infirmiers assistants. Certaines pratiques sont toutefois également conseillées à d'autres « praticiens en soins », comme les médecins. Les études utilisées pour cette revue ont toutes été réalisées aux USA.
Considérations éthiques Aucune considération éthique n’est mentionnée. Devis de recherche Le devis de la recherche, ainsi que les outils
ayant étés utilisés, ne sont pas mentionnés. Modes de collectes de
données Le processus de collecte des données n'est pas décrit. Conduite de la recherche La méthode utilisée pour rédiger cette revue n'est
Analyse des données Les données ont été séparées en deux parties : La première, divisée en 6 points, amène des apports sur la communication, l'intégrité, les abus en maisons de retraite, l'avis des proches, la taille des institutions, et les dysfonctions cognitives des résidents.
La deuxième partie décrit 3 théories de communication interpersonnelle et leur utilité pour préserver l'intégrité des résidents.
RESULTATS Présentation des
résultats Les résultats sont sous forme de texte narratifs, composé de plusieurs parties logiquement regroupées. Il n'y a pas de tableau pour illustrer les résultats.
Un premier point de vue sur la communication interpersonnelle, où l'on apprend que celle-ci est essentiel pour comprendre et répondre aux besoins des résidents. Ainsi les résidents ne pourraient être pleinement satisfaits si la communication n'est pas adéquate.
On parle ensuite de l'intégrité des résidents, terme très abordé dans cette revue.
L'intégrité est définie comme le fait d'agir en conciliant les croyances et valeurs de la personne, et de respecter ses valeurs et désirs individuels, ainsi que son intimité.
Des soins respectant la dignité, et réalisés en tenant compte de l'histoire de la personne sont nécessaires au maintient de l'intégrité.
Dans les soins, les soignants peuvent aussi préserver l'intégrité de la personne âgée en communiquant, en les encourageant à se confier, et en étant réceptifs à leurs désirs.
Le troisième point aborde les abus dans les maisons de retraite :
Bien que les EMS soient destinés à protéger les résidents, certains ne peuvent répondre à cette mission.
Les actes révélateurs de maltraitance les plus présents sont les suivants : le manque de satisfaction chez les résidents, la fréquence de l'utilisation de moyens de contrainte physique ou chimique ainsi que l'utilisation inadaptée de médicaments psychoactifs, la présence d'escarre, et la fréquence des sondages chez les personnes incontinentes.
Les auteurs rappellent qu'aux USA de nombreux sites internet fiables révèlent et mettent en garde contre les actes de maltraitances rapportés sur plusieurs maisons de retraite. Ces rapports semblent être les signaux les plus évidents portant sur la qualité d'une institution.
Quatrième point, les opinions des proches des résidents : les proches ont particulièrement relevé le sentiment de solitude et le manque d'accès aux activités chez les résidents.
Cinquième point, l'intégrité compromise par les dysfonctions cognitives : les résidents souffrant de troubles cognitifs ne peuvent plus protéger leur propre intégrité. Il est important que les professionnels aient conscience de leur responsabilité à protéger l'intégrité de ces personnes.
Sixième point, le lien entre la qualité des soins et la taille de la maison de retraite : Il semblerait que les maisons de retraite de petite taille aient moins de ressources, mais soient cependant plus aptes à s'adapter aux besoins des résidents, et les soignants entretiendraient de meilleures relations sociales avec les résidents.
Il s'ensuit ensuite un apport sur les théories de communication interpersonnelles, et comment celles-ci pourraient améliorer les soins.
La théorie de la réduction du doute, stipule que deux personnes se rencontrant pour la première fois sont naturellement méfiantes. Cette méfiance va diminuer au fil des interactions, si celles-ci se passent bien.
Dans les soins, si les soignants prennent le temps de bien communiquer avec les résidents (avec un ton de voix et un langage corporel adapté, une présence physique, ainsi qu'une dissimulation des expressions faciales négatives), une meilleure relation se crée entre eux, et les résidents peuvent ressentir un sentiment de sécurité et de bien-être.
La théorie de l'insertion sociale démontre comment la révélation de soi se fait au fur et à mesure que la relation progresse. Une intimité se crée entre le soignant et le résident au fil des interactions, et va conduire le résident à mieux se confier au soignant. Ce lien est particulièrement important dans la relation avec une personne souffrant de troubles cognitifs.
La troisième théorie, la théorie du renforcement des décisions, explique que l'on choisit de suivre ou non les recommandations d'une personne en examinant son comportement et l'acceptabilité de son caractère. Si un soignant n'est pas considéré comme " correct " par le résident, celui-ci risque de ne pas suivre les recommandations en lien avec son traitement, et créer un obstacle dans le processus de soins. L'amélioration des compétences de communication peut permettre aux soignants d'être mieux acceptés par les résidents, qui seront donc plus compliants.
Un dernier point évoque le rôle de la consolidation d'équipe. En effet, une équipe soudée améliore la satisfaction du personnel, et la communication avec les résidents.
Les diverses théories de communication pourraient aussi être utiles dans un processus de consolidation d'équipe, pour améliorer la satisfaction de tous.
DISCUSSION Interprétations des
résultats Les résultats répondent à la question mentionnée dans le titre : de meilleures compétences de communication interpersonnelle chez les soignants peuvent améliorer certains aspects dans l'intégrité de la personne âgée résidant en maisons de retraite :
« Améliorer les compétences de communication dans les maisons de retraite pour atteindre une intégrité optimale, une satisfaction, des meilleurs résultats, chez les résidents, est une solution viable face à cette sérieuse problématique sociale et de santé ». (p.69)
Bien que les programmes de formation des soignants incluent déjà des apports sur la communication, certaines théories psychologiques ont été ignorées. Cette revue complète le manque d'informations à ce sujet et démontre comment ces théories pourraient guider les praticiens, par une meilleure compréhension des mécanismes de la communication.
Les limites sont définies : « Actuellement, cependant, il y a de grandes variantes dans les protocoles de développement et d'implantation à travers les programmes de formation et les écoles d'infirmières, ce qui rend les comparaisons entre les protocoles difficiles ». (p.69). Il serait bénéfique comme recherches futures d'établir des protocoles basés sur la pratique probante en lien avec la communication.
Conséquences et
recommandations Les conclusions découlent logiquement des résultats, et sont appuyées sur le contenu de la revue.
En conséquences des résultats, les auteurs affirment que les compétences de communication interpersonnelles sont essentielles et devraient être un élément obligatoire dans les programmes de formation du personnel soignant.
Pour faire face à cette grande problématique qu'est la violence dans les maisons de retraite, les auteurs recommandent d'explorer chaque piste pouvant identifier des méthodes efficaces pour garantir des soins optimaux aux résidents.
Grilles adaptées du Fortin (2010)