• Aucun résultat trouvé

5. Synthèse des résultats/discussion

8.1 Explicatifs des outils développés dans les résultats :

Outil CHST de l’article « Improving care in care homes : A qualitative evaluation of the Croydon care home support team » :

The Croydon care home support team (CHST) est une petite équipe multidisciplinaire composée spécifiquement d’infirmières, d’infirmières spécialisées en psychiatrie et des travailleurs sociaux. Cette équipe a été développée en raison de l’incidence de la maltraitance infligée aux personnes âgées présentes dans les foyers de soins. Les objectifs sont que l’équipe présente une stratégie afin d’améliorer les normes des soins et de ce fait diminuer les risques de maltraitance.

L’équipe CHST a développé une philosophie qui consiste dans un premier temps à ne pas blâmer ou juger les soignants et la qualité des soins. De plus, elle vise la promotion du travail d’équipe, le perfectionnement de l’équipe, l’amélioration des soins centrés sur la personne, ainsi que l’encouragement des soignants à évaluer la qualité de leurs propres soins. L’équipe indique vouloir fournir des pistes autour des bonnes pratiques de soins.

Les apports de l’équipe sont les suivants : dans un premier temps, elle évalue avec le gestionnaire du foyer quels types d’apports sont bénéfiques dans leur situation. Divers ateliers sont proposés et les sujets divergent :

− Protection des adultes vulnérables − Plans de soins centrés sur la personne − Communication

− Tenue des dossiers − Comportements difficiles − Comprendre la démence − Notification des incidents − Loi sur la capacité mentale − Contrôle des infections

− Conseils des infirmières et des sages-femmes − Soins de nutrition

− Activité

− Soins de la peau − Soins de continence − Comprendre la dépression − Evaluation des risques

Les ateliers sont développés de manière à être interactifs afin que le personnel soignant exprime ses difficultés perçues dans la pratique quotidienne. L’équipe propose aussi aux soignants de demander des

compléments d’informations à des équipe spécialisées dans diverses situations (soins palliatifs, soins de nutritions, …).

Outils CARIE et SANE de l’étude « Elder Mistreatment in the Nursing Home: A Systematic Review » :

Dans l'étude menée par Lindbloom et al. (2007), deux programmes de formations sont identifiés comme efficaces pour prévenir la maltraitance des personnes âgées.

− Le programme CARIE (Coalition des avocats pour les droits des personnes âgées infirmes) a été reconnu comme utile par 93% des participants. Il s'agit d'une session de formation comprenant 8 modules, de 8 heures chacun, où des discussions ouvertes ainsi que des jeux de rôles sur la maltraitance en EMS sont proposés.

− Le programme SANE (Infirmiers inspecteurs des agressions sexuelles) permet aux infirmières d'être entraînées à reconnaitre et à prendre soins des personnes âgées souffrant de maltraitance sexuelle. Cette formation permet d'améliorer les procédures judiciaires par une meilleure collaboration entre le personnel soignant et les autres professionnels impliqués (avocats, police, etc).

Outil SOAP dans l'étude « Prevention and Early Identification of Elder abuse » :

permettant aux cliniciens d'identifier, de dénoncer, et de prévenir la maltraitance des personnes âgées. Il s'agit de l'outil « SOAP » (Subjective, Objectif, Evaluation, Planification). Nous avons ci-dessous traduit et résumé cet outil sous forme de schéma.

SUBJECTIF :

Les phrases suivantes correspondent à des drapeaux rouges indiquant la nécessité de réaliser plus d'investigations :

− Abandon : « Je suis tout seul. Personne ne m'aide et ne prend soin de moi ».

− Maltraitance physique : « Ils m'ont fait mal. Ne dîtes à personne qu'ils m'ont fait mal ».

− Exploitation : « Je ne sais pas ce qui est arrivé à mon argent. Je n'arrive plus à payer. J'ai perdu mon argent et mes bijoux. Je ne comprends pas ce qui s'est passé ».

− Négligence : « Mon proche-aidant est très occupé, ce n'est pas sa faute s'il n'a pas le temps de me donner à manger, de me donner mes médicaments, de changer ma protection ».

− Maltraitance psychologique : « Je ne veux pas me plaindre, si je me plains mon fils/fille va crier. S'il vous plait, ne vous moquez pas de moi ».

médicaments ou de prendre soin de moi. Je n'ai pas besoin de me baigner beaucoup, je suis assez propre comme ça ».

OBJECTIFS :

Manifestations physiques :

Plaies à différentes étapes de guérison, ecchymoses, chutes, déshydratation, fractures à différentes étapes de guérison, lacérations, diarrhées, constipation, dénutrition, utilisation inappropriée des médicaments, hygiène insuffisante, signes de maltraitance sexuelle, escarres, brûlures à la miction, délirium.

Manifestations psychologiques :

Evaluer pour le proche aidant et le patient : Anxiété, impatience, irritabilité, nervosité et colère envers le proche aidant, dépression, terreur, nervosité, Impatience du proche aidant envers le patient.

Evaluations :

− Patient en danger immédiat de maltraitance ou de négligence.

− Explications insuffisantes par rapport aux problèmes physiques, ou suspicions de maltraitance.

− Capacité de prise de décisions diminuée (risques d'auto-négligence)

Planifications :

• Prendre contact avec les urgences et le service de protection des adultes (APS).

• Faire appel à l'APS et aux urgences en cas de maltraitance sexuelle pour récolter des preuves.

• Utiliser les intermédiaires (professionnels de la santé), faire appel à un avocat

− Absence de suspicions de maltraitance ou de négligence.

si disponible, faire appel à l'APS s'il n'y a pas de membres de la famille disponibles, contacter le proche aidant ou un professionnel pour évaluer les atteintes cognitives. • Réaliser l'examen médical de routine,

prendre contact avec d'autres professionnels si besoin.

Outil EVIBE de l’article : « Un outil simple pour mesurer le bien-être immédiat des personnes âgées en Ehpad »

L'échelle Evaluation instantanée du bien-être (EVIBE) a été utilisée dans le cadre d'une étude afin d'évaluer le bien-être des personnes âgées dans les EMS. Cet outil comprend une double cotation avec une face de pictogrammes et de couleurs. « Les pictogrammes vont du sourire (valeur numérique 5) à la tristesse (valeur numérique 1) » (Kuhnel & al., p.2, 2014). La deuxième face permet l'évaluation du soignant (échelle de 1 à 5).

Le test effectué avec l'aide de l'outil EVIBE, a consisté à recueillir par les soignants l'évaluation des résidents. « Tout au long de la journée, il interroge

la personne au moment où il la rencontre en lui présentant l'échelle et en lui demandant: Comment vous sentez-vous maintenant/tout de suite ? » (Kuhnel & al., p.2, 2014). Il y aura donc la réponse que le soignant attribue sur le bien-être du résident, et la réponse que le résident donne pour lui-même.

Kuhnel et al. (2014) expliquent que 1980 observations ont été effectuées. « 3,48 pour l'évaluation par le résident (auto-évaluation) et de 3,63 pour l'évaluation réalisée par le personnel (hétéro -évaluation) » (Kuhnel & al., p.3, 2014). Les auteurs ont pu en conclure que l'outil permet une bonne reproductibilité inter-juges, ce qui tend à valider son utilisation au quotidien sur le terrain. Toujours selon eux, cette échelle favorise une démarche bientraitante pour les professionnels et pour les résidents. Elle aide également les professionnels à se sentir valorisés dans leur accomplissement professionnel permettant de diminuer le risque de burn out. Finalement, cette démarche peut à la fois agir sur les conditions de travail du soignant et sur la qualité de vie des résidents.