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CHAPITRE 4 : RÉSULTATS

4.5 C ONDITIONS GAGNANTES A L ’ UTILISATION D ' ACTIVITES DE PLEIN AIR

La dernière question ouverte posée lors des entrevues est la suivante : « Quelles sont les conditions gagnantes à mettre en place pour vous permettre d’utiliser les activités de plein air? ». Pour cette question générale, les éléments partagés ont été regroupés selon les quatre catégories suivantes : l'activité, les éléments naturels, les ressources et les acteurs impliqués. À noter qu’étant donné l’absence de modèle théorique, les catégories ont été construites à partir du discours des participants.

4.5.1 L’activité

Selon les participants interrogés (n = 4), l’activité de plein air se doit d’être intéressante pour les élèves, accessible en terme de distance et avoir un coût raisonnable.

Par ailleurs, dans le meilleur des mondes, les activités devraient être diversifiées afin de permettre aux élèves de ne pas toujours faire les mêmes activités.

Il faut que tu aies des activités qui sont intéressantes aussi [pour les élèves]. (Participant 10)

Il faut que ce soit des activités que les jeunes aiment. Donc pour moi, mes conditions gagnantes c’est qu’il faut que je parte de leurs idées. Qu’est-ce qu’ils ont le goût de faire? (Participant 11)

4.5.2 Les éléments naturels

Une autre condition gagnante perçue par les enseignants (n = 5) est la température clémente. Bien que personne ne puisse contrôler cette variable, il n’en demeure pas moins que ce point a été soulevé par certains.

C’est sûr que le beau temps faut qu’il soit là. (Participant 10) S’il faisait toujours beau, ça serait bingo [parfait] ! (Participant 2)

C’est sûr que c’est facilitant [faire des activités de plein air] quand il fait beau. (Participant 4)

4.5.3 Les ressources

Parmi les éléments perçus par les enseignants comme conditions gagnantes à mettre en place pour leur permettre d’utiliser les activités de plein air avec leurs élèves à des fins pédagogiques, les participants ont systématiquement nommé les ressources financières, matérielles, humaines et physiques. Premièrement, en ce qui concerne les ressources financières, plusieurs participants (n = 11) sont d’avis qu’il faudrait minimiser, voire éliminer, les contraintes budgétaires.

Deuxièmement, avoir du matériel adéquat (Participant 4) fait partie des conditions gagnantes pour permettre aux enseignants d’avoir recours aux activités de plein air. En ce sens, trois participants ont mentionné leur souhait d’avoir l’équipement à portée de main (Participant 13) lorsque vient le temps de s’en servir.

Troisièmement, la présence de ressources humaines adéquates et en quantité suffisante représente aussi une condition gagnante pour les enseignants (n = 9). Les personnes appelées à interagir avec les élèves dans le cadre d’une activité de plein air (que ce soient des intervenants, des guides ou autre) doivent être à l’aise et habiles (Participant 2) dans ce qu’elles font et former une équipe motivée et engagée (Participant 10).

Finalement, en ce qui concerne les ressources physiques, la condition gagnante est d’être à proximité des lieux (Participant 13) offrant des activités de plein air et d’avoir des endroits pour le plein air qui sont accessibles (Participant 5) (n = 5). De surcroît, il serait préférable que le site soit préparé à l’avance (Participant 7) permettant ainsi d’éviter les mauvaises surprises. Le participant 6 indique également que le fait de connaître préalablement les lieux est l’idéal.

En ce qui concernant le transport, l’accessibilité à celui-ci (principalement en autobus scolaire) devrait être plus facile qu’elle ne l’est présentement. Par ailleurs, il faudrait que les coûts dudit transport soient moindres donc, plus abordables (n = 4).

[Idéalement] c’est d’avoir un transport qui est accessible. (Participant 9)

Si on avait tout l’argent du monde, on aurait un autobus tout le temps. (Participant 2)

Il y a beaucoup d’activités qui sont gratuites, mais le problème c’est qu’il faut toujours se transporter là-bas. (Participant 1)

4.5.4 Les acteurs impliqués

Presque tous les participants interrogés (n = 11) croient que la formation des futurs enseignants représente une condition gagnante à mettre en place. Cela pourrait prendre diverses formes : un cours à options (pas un cours de 45 heures) (Participant 12) ou encore une forme d'ateliers de sensibilisation aux activités de plein air (Participant 8).

L’ouverture d’esprit de même que le support des gens œuvrant au sein de la commission scolaire ainsi que de la direction d'école apparaissent comme une condition gagnante nommée par la moitié des participants (n = 6). Pour chaque sortie planifiée par les enseignants, il faut que ça soit accepté et que ça passe dans le système [administratif] (Participant 5).

En ce qui concerne les parents, plusieurs participants interrogés (n = 8) ont noté qu’une bonne collaboration est une condition gagnante pour permettre aux enseignants d’utiliser les activités de plein air avec leur groupe. Cette collaboration peut se manifester de différentes manières : faire une demande de passeport pour son enfant (Participant 13), fournir le bagage nécessaire (Participant 13) à son enfant pour l’activité. De plus, que les parents concernés aient une vision positive des activités de plein air ferait également partie de cette condition gagnante.

De nombreux participants (n = 7) ont soulevé le fait que l’intérêt des élèves pour l’activité est une condition gagnante à l’utilisation d'activités de plein air.

[Avoir] des élèves qui veulent coopérer et qui sont contents d’y aller et que tu sais que tu leur fais plaisir. (Participant 12)

Toujours selon les participants interrogés (n = 7), une autre condition gagnante est la présence d’enseignants confiants, disponibles et compétents sachant transmettre aux élèves des connaissances sur le sujet. En outre, quatre participants ont soulevé l'importance d’une bonne collaboration entre les enseignants dans la mise en œuvre de ce type d'activités.

La collaboration des enseignants, c’est sûr que ça serait une condition gagnante pour que ces activités-là s’exercent, c’est sûr. (Participant 4)

En somme, nombreux sont les participants (n = 7) qui ont mentionné qu’il faudrait augmenter la fréquence et le nombre de sorties en plein air. Selon eux, cela permettrait à l’élève d’en retirer un maximum de bénéfices et d’avantages. Cependant, le portrait actuel de l’utilisation de ces activités ne permettrait pas l’atteinte d’objectifs substantiels :

[…] surtout si tu fais juste une activité dans l’année, ce n’est pas suffisant. […] Ce n’est pas en faisant une activité par année qui va faire que ça va changer [le comportement des élèves]. Il en faudrait plus […] pour pouvoir voir vraiment un résultat. (Participant 6)

La fréquence de ce genre d’activités là est tellement petite qu’on ne retire pas tant d’avantages que ça parce qu’on ne le fait pas assez. (Participant 12)

Mentionnons que les participants ont démontré pendant l’entrevue un intérêt pour le thème de l'utilisation d'activités de plein air auprès de groupes d'élèves en trouble du comportement. De nombreux aspects positifs ainsi que des obstacles ont été mentionnés par ces derniers. Au-delà du plaisir à pratiquer une activité de plein air, les enseignants rencontrés semblent conscients qu'ils peuvent aussi offrir à travers celles-ci des opportunités aux élèves TC d'apprendre, de développer et de mettre en pratique des habiletés sociales. Le prochain chapitre aura pour but de discuter des résultats de l’étude.

CHAPITRE 5 :