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CHAPITRE 2 : CADRE THÉORIQUE

2.4 P ROGRAMMES D ’ ENTRAINEMENT AUX HABILETES SOCIALES AU SECONDAIRE

2.5.3 Bénéfices et impacts des activités de plein air

Il existe différents bénéfices à l’utilisation du plein air (Armour et Sandford, 2013; Hattie et al., 1997). Jensen et Guthrie (2006) les regroupent en quatre catégories : les bénéfices personnels, les bénéfices socioculturels, les bénéfices environnementaux et éducatifs et finalement, les bénéfices économiques. Les bénéfices personnels incluent le bien-être psychologique et le bien-être physique du participant. En ce sens, ces mêmes auteurs indiquent que « les activités possédant un certain niveau de défi personnel peuvent influencer positivement le concept de soi du participant » [traduction libre] (Jensen et Guthrie, 2006, p. 42). Dans les bénéfices socioculturels, ces derniers remarquent que le plein air fournit une opportunité de communication et de création de liens avec autrui. Souvent, selon eux, des relations durables se développent parmi les personnes qui font la même activité.

Par exemple, les grimpeurs peuvent se regrouper pour partager leurs expériences et pour obtenir du soutien mutuel. La même chose est vraie pour les chasseurs, randonneurs, skieurs, et les participants à de nombreuses autres activités [traduction libre] (Jensen et Guthrie, 2006, p. 43).

Pour leur part, les bénéfices environnementaux et éducatifs ne sont pas négligeables. En effet, « l'éducation en plein air fournit un environnement excitant et stimulant pour l'apprentissage » [traduction libre] (Jensen et Guthrie, 2006, p. 45). Ainsi, les auteurs dénotent que certains élèves qui s’ennuient en classe peuvent être stimulés à apprendre à travers des expériences en plein air. Finalement, les bénéfices économiques font références à la contribution du plein air sur l’économie. Bien que cet aspect ne soit pas la visée première de ce mémoire, il est tout de même impératif de soulever le fait que les parcs tels que les parcs nationaux ont un rôle important dans l’économie du tourisme.

Howell (2008) a effectué une petite recension des bénéfices de la participation à des camps offrant une multitude d’activités de plein air dans un environnement naturel. Il reconnaît l’existence de bénéfices sociaux d’une telle expérience. Par ailleurs, Philliber Research Associates et American Camp Association (2005) affirment qu’il est possible de constater chez les campeurs une augmentation de l’estime de soi, un développement des habiletés sociales permettant notamment de se faire des amis et l’acquisition des qualités de leadership. La sensibilisation à l’environnement serait également plus marquée.

Une méta-analyse menée par Hattie et coll. (1997) souligne une grande variété de bénéfices pouvant être retirés de la participation à des activités de plein air. Ils ont identifié 40 types de bénéfices qu’ils ont regroupés en six catégories : académique, leadership, concept de soi, personnalité, liens interpersonnels et capacité à être aventureux (voir Annexe II). En définitive, les résultats de l’étude de Hattie et coll. (1997) suggèrent que les programmes d’aventure pour lesquels diverses activités de plein air sont utilisées peuvent avoir des résultats notables dont les effets sont durables pour les jeunes participants.

Dès les années 1980, les bénéfices psychologiques des activités de plein air étaient documentés. Kaplan et Talbot (1983) ont effectué une étude sur les effets psychologiques d’une expérience en plein air. Ils ont constaté que ces bénéfices apparaissaient progressivement débutants par « une prise de conscience intense de la relation entre l'individu et l'environnement physique » [traduction libre] (p. 192). Miles (1987) reprenant les travaux de Kaplan et Talbot (1983) explique ce que cela signifie :

Parfois, les gens trouvent que la vie quotidienne leur cause des difficultés à se concentrer, à effectuer du travail mental soutenu et qu’elle les amène à être irritables face aux bruits et aux distractions. Cela peut être des symptômes d'un « mécanisme de fatigue de l’attention poussée au-delà de ses limites efficaces » (Kaplan et Talbot, 1983 p. 188). Les activités de plein air semblent libérer les gens de cette condition [traduction libre] (p. 5).

Par la suite, au fur et à mesure que l’expérience en plein air se déroule, un second bénéfice apparaît (Kaplan et Talbot, 1983). Il s’agit de l’augmentation de la confiance en soi et un sentiment de tranquillité. La confiance en soi vient du fait que certaines peurs des participants ont été éliminées et qu’elles ont été remplacées par le sentiment que l’on peut faire face à de nombreux défis. Les participants vivent alors une profonde et satisfaisante expérience. Finalement, le troisième bénéfice noté par Kaplan et Talbot (1983) est décrit comme étant une propension à la contemplation et définit ainsi :

[…] ce niveau de bénéfice reflète un haut degré de compatibilité. L'harmonie entre les perceptions d’une personne, ses plans et ce qui est nécessaire pour son accomplissement sont si grands qu'il y a maintenant de la place sa pensée interne – place, en d’autres termes, pour la contemplation [traduction libre] (p. 193).

Notons que ce stade de la contemplation n’apparaît qu’autour du septième jour environ de présence dans la nature (Kaplan et Talbot, 1983).

Plus près de nous, Boudreault (2012) a dénombré les avantages de recourir à des activités de plein air avec des jeunes ont été exposés : développement de plusieurs habiletés chez le jeune, effets sur la santé, réponse à des besoins et aspects recherchés par les adolescents (c’est-à-dire de la nouveauté, du défi, une dimension sociale, de la non- compétition, la coopération, la découverte de son identité, la réalisation de soi), stimule la capacité d’analyse et la créativité.

Kino-Québec (2011) a également établi un portrait des éléments de mieux-être associés à la pratique fréquente d’activités physiques et sportives durant l’enfance et l’adolescence. Parmi ceux-ci, nous retrouvons : l’augmentation de la compétence sociale (ex. : habileté à résoudre des conflits et développement de la confiance envers les autres) et l’augmentation du bien-être psychologique (ex. : accroissement de l’estime de soi, diminution des symptômes de dépression, de stress et d’anxiété). Bien que l’étude de Kino- Québec (2011) traite essentiellement de la pratique d’activités physiques, certains de leurs constats peuvent être transposés aux activités de plein air puisque ces dernières sont une forme d’activité physique.

En 2011, l’Université de Waterloo a mené une étude à l’échelle canadienne visant à explorer les bénéfices divers qu’il est possible de retirer en participant à un camp d’été (camp d’été offrant, entre autres, différentes activités de plein air). Sur le plan social, il a été noté que 65 % des jeunes ont connu une augmentation de leurs aptitudes sociales suite à leur séjour; aptitudes leur permettant de créer de nouvelles amitiés et de régler des conflits pouvant survenir (Glover et al., 2011).

D’ailleurs, dans son étude portant sur le traitement des adolescents dans un milieu clinique versus un milieu naturel (c’est-à-dire, à l’extérieur), Williams (2000) en est arrivé

à la conclusion que le traitement des adolescents était plus efficace dans un contexte de plein air que dans un milieu clinique.