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Chapitre 2 : Méthodologie, Corpus et techniques expérimentales

1. Objets archéologiques

Le corpus se compose de 21 objets sélectionnés sur trois sites archéologiques distincts par leurs caractéristiques environnementales. Les sites archéologiques peuvent être immergés en milieu marin et subaquatique ou terrestres. Dans tous les cas, les paramètres environnementaux comme la concentration en dioxygène, le pH, la présence d’éléments extérieurs comme le chlore ou encore le contact avec d’autres types de matériaux peuvent modifier les conditions de corrosion des objets enfouis. Ces caractéristiques pour chacun des sites sont décrites ci-après. Les objets à l’issue des fouilles ont été stockés dans des environnements aqueux ou à l’air conférant ainsi des caractéristiques retrouvées sur l’ensemble des objets pouvant être stabilisé en traitement subcritique.

i. Site archéologique sous-marin : Les Saintes-Maries-de-la-Mer

Les premiers objets étudiés proviennent d’un site archéologique sous-marin situé au large des Saintes- Maries-de-la-Mer. Ce site, présenté sur la Figure 21 et daté entre le 1er siècle avant et après notre ère est constitué d’un ensemble d’épaves chargées de barres de fer [112] de différentes formes et tailles classées selon leur composition et leur typologie [113]. Un grand nombre de ces objets issus du site des Saintes- Maries-de-la Mer sont utilisés pour des recherches menées en archéologie et archéométrie [112, 113] mais aussi dans l’étude des processus de corrosion et des techniques de stabilisation des objets ferreux issus de fouilles sous-marines [26, 53]. Les objets provenant de ce site archéologique ont donc été en contact avec

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une eau présentant une salinité élevée. De plus, la profondeur des épaves, la sédimentation sur fond sableux ou l’accumulation des microorganismes marins ont développé une couche de concrétion recouvrant les objets et appauvrissant le milieu en oxygène.

Figure 21 : Schématisation de l’emplacement de certaines épaves du site archéologique des Saintes-Maries-de-la-Mer, établie par Pagès et al. [112].

Dans le contexte de notre étude, les objets issus de ce site de fouilles ont été soumis à deux types de stockage. Le Tableau 6 présente les objets étudiés ainsi que le type de stockage auxquels ils ont été soumis en sortie de fouilles.

Tableau 6 : Barres de fer provenant du site des Saintes-Maries-de-la-Mer et conditions de stockage en sortie de fouilles.

Enfin, des fragments de couches de produits de corrosion de barres de fer issues du site archéologique sous- marin (Les-Saintes-Maries-de-La-Mer) et stocké à l’air depuis 2008 ont été prélevés et étudiés séparément pour différentes conditions de traitement. L’analyse du mélange moyen de ces fragments obtenue par DRX a montré la présence très majoritaire d’akaganéite, mais les phases de lépidocrocite et goethite composent également ces échantillons.

ii. Site subaquatique : Arles-Rhône-3

Le site Arles Rhône 3 est un site subaquatique dans lequel a été découvert en 2004, un bateau à fond plat daté du milieu du 1er siècle de notre ère. Ce chaland, découvert sur la rive droite du Rhône, près de la berge, est situé dans le port romain de la cité d’Arelate. Placé à une profondeur comprise entre 4 et 8 mètres, le bateau fait une longueur de 30,70 mètres et a été retrouvé avec toute sa cargaison constituée de blocs de pierre calcaire et de quelques outils et céramiques constituant le mobilier [114].

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Un très grand nombre de clous permettant de maintenir la structure du chaland, se sont corrodés dans le fond du Rhône au contact du bois. Afin d’être sorti du site de fouilles, le chaland a été sectionné en 10 tronçons sous l’eau et les clous ont été retirés un à un de la structure afin que le bois puisse faire l’objet d’une campagne de restauration.

La Figure 22 présente le schéma de découpe du chaland romain dans son contexte archéologique ainsi que son inclinaison dans le Rhône.

Figure 22 : Description schématique du chaland romain, a) plan des zones fouillées de l’épave entre 2007 et 2010, b) relevé de la coupe transversale du chaland, d’après [114].

Les clous sélectionnés dans le cadre de notre étude ont été prélevés à différentes localisations sur toute la longueur du chaland. Sachant que celui-ci était incliné dans le limon du Rhône, une partie des clous en fer a rapidement été recouverte par le chargement et s’est retrouvée dans le fond du fleuve certainement plus appauvri en oxygène. Les parties les plus hautes du chaland ont dû être soumises à un degré d’aération plus important. Le Tableau 7 regroupe la liste des échantillons étudiés ainsi que la localisation approximative (flanc 1 ou 2) sur le chaland.

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iii. Site terrestre : Le Castellet

Le dernier site archéologique sélectionné est celui du Castellet, Le Galantin, également d’époque romaine. Ce site terrestre a été fouillé par le Centre Archéologique du Var, lors de fouilles préventives et de sauvetage urgent, et présente deux villas occupées entre le Haut-Empire et la fin de l’Antiquité [115].

Une vue aérienne du site de fouilles est représentée sur la Figure 23. Trois lots de clous ont été prélevés en 2013 sur trois zones différentes nommées secteurs 1, 2 et 3. Ces trois secteurs se différencient par leur environnement, majoritairement argileux dans le cas des secteurs 1 et 3, calcaire pour le secteur 2. La partie ouest du secteur 3 présente un terrain riche en sables et se trouve proche de la rivière l’Aren. Les autres secteurs sont secs et présentent des sols durs.

Figure 23 : Vue aérienne du site archéologique du Castellet, Le Galantin, et position des différents secteurs de fouilles.

Les objets étudiés lors de cette étude sont listés dans le Tableau 8 avec leur secteur de provenance.

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