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3. RESULTATS DU PROGRAMME 2013-2016 EXECUTE PAR LE FCE

3.3. O UTCOME , INDICATEURS DE RÉSULTATS SECTORIELS

Il est à noter que les fonds PME ont certes bien contribué aux résultats sectoriels qui se reflètent dans l’évolution des indicateurs du secteur de l’Education, mais il s’agit bien de noter que d’autres acteurs, d’autres facteurs interviennent dans l’obtention de ces résultats dont l’essentiel a été porté par le gouvernement et les acteurs locaux de l’Education.

Le Ministère de l’Education dispose d’un SIGE (Système d’Information pour la Gestion de l’Education) alimenté annuellement par des informations collectées auprès des écoles. Le

SIGE est fonctionnel mais il n’intègre malheureusement toujours pas les données sur les résultats aux examens nationaux ni l’information concernant les budgets. Ceci est dû au fait que les bases de données sont mises en place de manière séparée par les services ayant dans leurs missions les examens et les budgets, ce qui pose un problème d’exploitation des informations à partir des bases différentes et non harmonisées.

Pour pouvoir mesurer les résultats sectoriels, le Burundi adresse en septembre 2014 une requête à l’IIPE (Institut International de Planification de l’Education), Pôle de Dakar, pour l’accompagner dans la mise à jour d’un diagnostic sectoriel de type RESEN (Rapport d’Etat du Système Educatif National).

Prévu initialement pour être complet, le nouveau diagnostic du secteur de l’éducation et de la formation au Burundi, produit en 2016, est réduit dans la mesure où les évènements que le pays a connu n’ont pas permis à l’équipe nationale de collecter les données essentielles à la réalisation des 8 chapitres spécifiques habituels.

Ce document10 en cours de finalisation par l’appui de l’UNICEF permet néanmoins de situer les résultats sectoriels suivants :

3.3.1. Les dépenses de l’éducation et de la formation

L’ensemble des dépenses publiques (sur financement national) d’éducation a représenté en moyenne 16,7% des dépenses totales publiques de l’Etat hors service de la dette entre 2011 et 2014. Il faut souligner par ailleurs, que le pays a consacré plus du tiers (33,2% en moyenne entre 2011 et 2014) de ses dépenses courantes, hors services de la dette aux dépenses courantes de l’éducation, montrant ainsi l’intérêt manifeste que l’Etat Burundais accorde à l’éducation. Les dépenses d’éducation financées à travers le Fonds Commun de l’Education (FCE-BAS) ont représenté en 2014, 19,5% de l’ensemble des dépenses d’éducation contre 4% des dépenses en 2011.

3.3.2. Taux de couverture scolaire

Une amélioration notable de la couverture scolaire à tous les niveaux d’enseignement peut être constatée.

L’évolution des effectifs scolarisés en regard de celle de la population scolarisable permet d’apprécier la capacité d’accueil du système éducatif burundais aux différents niveaux d’enseignement. Pour cela, l’indicateur communément utilisé est le TBS (Taux Brut de Scolarisation)11.

10 Rapport d’Etat sur le Système Educatif National. Pour une politique éducative plus inclusive et axée sur la qualité. Burundi 2016, version 5/6/2017

11Le TBS est obtenu en rapportant, pour un niveau donné et une année donnée, l’effectif total d’élèves sans distinction d’âge à la population en âge officiel de fréquenter ce niveau. Concernant l’enseignement supérieur, l’enseignement technique et la formation professionnelle pour lesquels les cursus assez diversifiés rendent difficile la définition d’une population scolarisable, on utilisera le nombre d’étudiants (ou d’élèves) pour 100 000 habitants. Cet indicateur est obtenu en rapportant l’effectif total du niveau (enseignement

Le tableau ci-dessous présente l’évolution TBS entre 2004-05 et 2013-14 au Burundi et fait état de progrès notables en matière de couverture scolaire dans l’ensemble.

La capacité d’accueil du préscolaire a été multipliée par 5 entre 2005 et 2014 avec un TBS qui est passé de 1,4% en 2005 à 8,1% en 2014. Malgré cet accroissement important, la couverture scolaire à ce niveau d’enseignement reste faible, puisqu’en 2014, un peu plus de 90% de jeunes enfants d’âge du préscolaire n’y ont pas accès.

Quant aux 3 premiers cycles, c’est-à-dire les 6 premières années du fondamental correspondant à ce qui était nommé l’enseignement primaire avant la réforme du PSDEF, son TBS est passé de 82% en 2005 à 135% en 2014 traduisant un accroissement soutenu de la capacité d’accueil à ce niveau d’enseignement dû aux efforts, à la fois en termes de recrutement d’enseignants et de constructions de salles de classes, consentis par l’Etat burundais appuyé par ses partenaires.

Le secondaire premier cycle qui devient le quatrième cycle du fondamental, c’est-à-dire les 7,8 et 9ème années du fondamental après la réforme du PSDEF, a également connu une amélioration assez importante de sa couverture scolaire qui a plus que triplé entre 2005 et 2014, dans la mesure où le TBS estimé à 15,5% en 2005 atteint en 2014, 53,9%.

Tout comme pour le primaire qui devient les 6 premières années du fondamental, cette amélioration a été possible largement grâce à la multiplication des établissements communaux. La couverture scolaire a été doublée au second cycle du secondaire devenu le post-fondamental, en passant de 4% à 11,7% sur la période reprise dans le tableau ci-dessus.

Pour la période couverte par le Programme 2013-2016 on relève que le TBS du préscolaire a augmenté d’une façon pertinente de 5,7 en 2011-2012 à 8,1 en 2013-2014.

Il est étonnant que le TBS pour les 6 premières années du fondamental ait baissé de 140,9 en 2011-2012 à 135,2 en 2013-2014. Une des explications pourrait être l’évolution

supérieur ou enseignement technique) à la population totale du pays puis en multipliant le résultat obtenu par 100 000

2004-05 2008-09 2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14

Préscolaire 1,4 7,9 6,9 5,3 5,7 6,4 8,1

Fondamental 1 (cycle 1 à 3) 81,6 136,9 141,8 144,9 140,9 136,9 135,2 Enseignement Secondaire général 10,9 18,3 21,4 24,1 26,9 31,2 35,8

1er cycle général 15,5 28,1 33,0 37,1 41,1 47,3 53,9

2nd cycle général 4,0 5,0 6,0 7,0 8,2 10,0 11,7

Secondaire général & pédagogique

2nd cycle général + péd. 4,0 8,8 10,2 11,5 12,6 14,3 16,7

EFTP 214 248 248 242 336 441

Enseignement Supérieur 258,2 222 356 337 419 500

démographique mal prise en compte ces années concernées. L’augmentation importante du TBS dans le 1er cycle du secondaire correspondant au quatrième cycle du fondamental de 26,9 en 2011-2012 à 35,8 en 2013-2014 montre un résultat déjà probant de la réforme du PSDEF soutenue par le Programme 2013-16 ciblée spécifiquement pour augmenter les capacités d’accueil dans ces classes-là.

La couverture de l’EFTP (Enseignements et Formations Techniques et Professionnels est passée de 242 apprenants pour 100 000 habitants en 2011-2012 à une augmentation substantielle à 441 apprenants en 2013-2014, soit une multiplication par un facteur de 2 en 2 ans. Cela montre bien le défi correspondant pour pouvoir augmenter aussi bien les capacités d’accueil que la qualité indispensable pour que l’ETFP offre une plus-value vers le monde du travail.

Enfin, la couverture au niveau de l’enseignement supérieur s’est élargie puisque le nombre d’étudiants pour 100 000 habitants est passé de 258 à 500 entre 2004 et 2013.

3.3.3. Taux d’accès et d’achèvement en primaire et post-primaire

Pour pouvoir estimer le lien entre le taux d’accès et le taux d’achèvement, les données12 reprises ci-dessous tentent d’apprécier les parcours scolaires des enfants en indiquant . les profils de scolarisation. Ceci indique les chances qu’a un individu d’une cohorte donnée d’atteindre chacune des classes et éventuellement chacun des paliers du système.

Le graphique13 ci-après présente visuellement les taux d’accès, le TBA (Taux Brut d’Accès) aux différentes classes du primaire au secondaire second cycle, sur la base des données administratives scolaires et démographiques, pour les années scolaires 2009-10 et 2013-14, afin d’apprécier l’évolution des conditions d’accès et donc d’achèvement dans le système éducatif burundais.

12 Rapport d’Etat sur le Système Educatif National. Pour une politique éducative plus inclusive et axée sur la qualité. Burundi 2016, version 5/6/2017

13 Rapport d’Etat sur le Système Educatif National. Pour une politique éducative plus inclusive et axée sur la qualité. Burundi 2016, version 5/6/2017

Note: Les effectifs scolarisés au niveau du secondaire 2 devenu le post-fondamental,(10, 11, 12 et 13ème années) sont composés des effectifs du secondaire général (3 ans) ainsi que du secondaire pédagogique et technique (4 ans).

Plusieurs constats peuvent être faits à partir du graphique ci-dessus qui reprend l’évolution transversale du profil de scolarisation :

I. D’abord, concernant l’accès au 6 années du cycle primaire, en 2013-14 tout comme 5 ans plus tôt, le TBA s’élève à 137%, ce qui témoigne d’un accès encore massif à l’école primaire au Burundi. Toutefois, ces valeurs élevées ne signifient pas pour autant que le Burundi a atteint l’accès universel à l’école primaire. Il est d’ailleurs utile de noter que le taux d’accès au primaire est resté inchangé depuis 2010, ce qui généralement s’explique par des inscriptions consistantes des cohortes d’enfants hors de l’âge officiel d’entrée au primaire. Autrement dit, un nombre important d’enfants burundais soit en âge précoce ou soit en retard continue de s’inscrire au primaire.

II. Il fait ressortir également une nette amélioration du taux d’achèvement des trois premiers cycle du fondamental qui correspond au 6 années du primaire (taux d’accès en 6ème) qui est estimé en 2013-14 à 71% alors qu’il n’était que de 54%

en 2010. Ceci témoigne de progrès notable en matière d’achèvement de ce cycle mais le pays fait toujours face à une forte déperdition et est encore loin d’atteindre l’objectif de la scolarisation primaire universelle qui stipule un taux d’achèvement de 100%.

III. L’accès au quatrième cycle du fondamental, qui correspond au premier cycle du secondaire (collège) s’est beaucoup amélioré. Le taux brut d’accès en 7ème année du fondamental (collège) a presque doublé entre 2009-10 et 2013-14 passant de 33% à 63%. Le taux d’achèvement de ce cycle s’est également amélioré passant de 17% à 28% dans la même période. Cependant, ce taux reste très bas car les élèves qui arrivent en dernière année du quatrième cycle du fondamental (collège) ne représentent que 28% des jeunes de 16 ans qui auraient dû fréquenter ce niveau.

IV. L’analyse du taux d’accès au post-fondamental ou ce qui était le second cycle du

secondaire montre que ce dernier s’est également amélioré même s’il reste à un niveau très bas. En effet, ce taux est de 24% en 2013-14 contre 13% en 2009-10, ce qui signifie que seulement 24% de jeunes de 17 ans accèdent au post-fondamental (général, pédagogique et technique) contre 13% en 2009-10et 4%

en 2000. L’achèvement du secondaire général, pédagogique et technique reste très bas, estimé à 2% en 2000 et 7% en 2010, il est à présent de 13%, ce qui est plutôt inquiétant lorsqu’on considère qu’il existe assez peu d’opportunités/passerelles vers la formation professionnelle.

3.3.4. Gestion des enseignants

La DGRH (Direction Générale des Ressources Humaines) du Ministère de l’Education sert d’interface du Secteur de l’Education avec le Ministère de la Fonction Publique. Pour l’affectation des enseignants, elle ne gère que les mutations interprovinciales, les provinces et les communes ayant la responsabilité des affectations sur leur territoire.

Pour mener à bien cette fonction, la DGRH développe une base de données nominatives du personnel de l’Education et de la Formation afin de faire le lien avec les données de la Fonction Publique.

On constate une augmentation substantielle des effectifs des enseignants entre 2010 et 2014 dénotant un effort important de recrutement effectué par le Gouvernement sur la période. En effet les enseignants du primaire (1er à la 6ème année de l’enseignement fondamental) ont connu une augmentation de 23% sur la période en passant de 35 430 en 2010 à 43 640 en 2014. Quant aux enseignants du secondaire général et pédagogique, leur effectif est passé de 8 705 à 15 926, soit une augmentation de plus de 80% sur la période.

Dans l’enseignement primaire, les titulaires représentaient 89% du corps enseignant en 2010 contre 11% de suppléants. Il était prévu dans le PDSEF que la proportion des suppléants diminue dans le système en les affectant dans des classes dont ils auront la responsabilité sur toute l’année, mais en en 2014, leur nombre a plutôt augmenté et ils représentent maintenant 18% du corps enseignants des 3 premiers cycles du fondamental14.

Tableau15 : Personnel enseignant par niveau d’enseignement dans établissements publics, 2010 et 2014

1417% si le calcul prend en compte les titulaires 7-9 des nouvelles classes de 7ème construites dans les écoles primaires.

15 Rapport d’Etat sur le Système Educatif National. Pour une politique éducative plus inclusive et axée sur la qualité. Burundi 2016, version 5/6/2017

Titulaire 1-6 31 444 88,7% 35 726 81,9% 14%

Suppléant 1-6 3 986 11,3% 7 686 17,8% 93%

Maître responsable - - 228 0,5%

Secondaire général

et pédagogique 8 705 - 15 926 - 83%

Comme conséquence directe de ces recrutements, les conditions d’encadrement des élèves dans le système se sont améliorées principalement dans les établissements publics et notamment au primaire. En effet de 52 :1 en 2010, le rapport élèves-maitre dans l’enseignement primaire public a chuté à 46 :116 Le taux d’encadrement dans le privé est quant à lui passé de 30 :1 à 28 :1 sur la même période.

Tableau17 : Ratio élèves-maitre au primaire, par statut et zone d’implantation de l’école, 2010 et 2014

Type d'école 2010 2014

Public 52 :1 46 :1

Privé 30 :1 28 :1

Ensemble 51 :1 46 :1

16 Le calcul tient en compte l’ensemble des suppléants. En considérant que la majorité des suppléants ne sont pas en responsabilité de classe mais assiste un enseignant titulaire ou responsable alors le REM dans les écoles publique passerait de 58 :1 à 56 :1.

17 Rapport d’Etat sur le Système Educatif National. Pour une politique éducative plus inclusive et axée sur la qualité. Burundi 2016, version 5/6/2017

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