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On l’a vu, la Réforme Territoriale transforme la compétence « Transports Urbains » en compétence « Mobilités ». Ce nouveau nom symbolise bien la diversification de l’action des AOM au cours de 20 dernières années. Leur action ne s’arrête plus désormais { la seule exploitation du réseau de transports mais recouvre l’ensemble du champ des mobilités afin de proposer une solution de mobilité globale.

Cela permet, d’une part, de penser la politique de transports en cohérence avec la planification de la voirie et du stationnement, et d’autre part, de mieux prendre en compte les « nouvelles mobilités ». L’appellation de « nouvelles mobilités » regroupe une multitude de pratiques qui ont émergé, réémergé ou ont été réinventées ces dernières années. Elles ne sont en réalité pas si nouvelles et quelque peu disparates, puisqu’on y regroupe des modes de déplacement actifs tels que le vélo, la trottinette, le longboard, les rollers, et des usages innovants de la voiture : covoiturage, autopartage, voiture autonome et électrique. Leur principal point commun, en réalité, est d’avoir connu une prise de conscience de la part des autorités organisatrices depuis le début des années 2000.

En ce qui concerne les modes actifs, les politiques peuvent être très disparates d’une AOM { l’autre. Certaines villes développent leur réseau cyclable depuis les années 1990 avec des résultats qui commencent à apparaître : c’est le cas de Toulouse ou Montpellier. D’autres ont amorcé ces politiques plus tard mais avec des résultats déjà encourageants comme Alès ou Albi. Des subventions { l’achat de vélos électriques ont pu également être mises en place { Mende ou Rodez ; des systèmes de vélo en libre-service ont été implantés à Toulouse (VéloToulouse), Montpellier (VéloMagg) et Perpignan (Vélo Bip) mais celui de Perpignan ne sera pas renouvelé au terme du contrat fin 2018. À Montauban, il est également possible de louer des vélos courte ou

longue durée avec le service MonBeeCycle. La CA de l’Albigeois, elle, propose des actions de sensibilisation et des cours de vélo en partenariat avec la Maison du Vélo de Toulouse.

De manière générale, une nouvelle dynamique visant à redonner leur place aux piétons et cyclistes est { l’œuvre depuis les années 2000 dans la plupart des villes de la région : piétonisations, développement de zones 30 et zones de rencontres, doubles-sens cyclables, requalification de la voirie… La plupart de ces politiques se heurtent cependant { la difficulté de remettre en cause l’importance du stationnement dans les villes.

Les usages partagés de la voiture, s’ils sont souvent regroupés par commodité, répondent en réalité à des enjeux très différents selon les pratiques et les territoires. L’autopartage est principalement implanté dans les territoires les plus urbains, où la présence d’un réseau de transports performant ou l’exercice des modes actifs permet de se passer de l’automobile au quotidien. Il permet alors à ceux qui en font le choix de ne plus posséder de voiture. Grâce à ces services, on n’utilise la voiture que quand on en a réellement besoin (achats, trajets occasionnels) et on mutualise ainsi les coûts liés { l’achat, { l’entretien, { l’assurance et au stationnement.

Le covoiturage, quant à lui, peut recouvrir plusieurs pratiques bien distinctes. Le covoiturage de longue-distance, dont l’acteur majeur en France est la société Blablacar, ne concerne que très peu les AOM (tout au plus lui réservent-elles quelques places de stationnement aux pôles d’échanges et parkings relais). Mais le covoiturage de courte distance en milieu urbain est un moyen de réduire la congestion et les externalités négatives liées { l’utilisation de l’automobile.

Enfin, dans les territoires périurbains ou ruraux, où il est très difficile de se passer de la voiture, le covoiturage et l’autostop permettent { des populations qui n’y ont pas accès (jeunes, chômeurs, précaires surtout) de se déplacer. L’autostop est par exemple pratique courante dans le Couserans. Ces pratiques sont très spontanées et fournissent des solutions aux problèmes d’accès aux emplois, aux services et aux soins que connaissent ces territoires. Elles souffrent cependant d’un manque d’organisation et de sécurisation qui les empêche de se diffuser dans toutes les catégories de la population (femmes, actifs, personnes âgées…).

Pour développer le covoiturage, les AOM, mais aussi certains territoires ruraux, déploient des moyens importants : plateformes de mises en relation (celles-ci ont cependant tendance à s’essouffler avec le temps : étant basées sur des trajets réguliers, les covoitureurs n’ont plus besoin de passer par la plateforme passée la première rencontre), sensibilisation et promotion auprès des entreprises, et recours à des services de covoiturage courte-distance. Parmi ceux-ci,

RézoPouce, Société Coopérative créée en 2010 { l’initiative de communes et intercommunalités du Tarn et Garonne et du Nord de la Haute-Garonne, a développé un concept d’autostop organisé, et est aujourd’hui déployée sur de nombreux territoires ruraux et urbains (notamment la CA du Grand Montauban et le SMTC Tisséo) en Occitanie et dans toute la France. Coovia, startup toulousaine créée en 2012, développe une application mettant en relation les covoitureurs réguliers, et mène de nombreuses opérations en collaboration avec le SMTC Tisséo. Récemment, Blablacar a également lancé une expérimentation de covoiturage courte distance, baptisée Blablalines, sur le trajet Toulouse-Montauban.

On compte par ailleurs deux services d’autopartage sur le territoire régional : la coopérative Citiz à Toulouse, et Modulauto à Montpellier, Nîmes, Narbonne et Perpignan. Ces services fonctionnent en collaboration avec les AOM, proposant par exemple des tarifications combinées.