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No ! Que ocurre, me meto en la PAH !»

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5 : En ligne sur http://www.stopdesahucios.es

6 : Exrait d’entretien avec Aida le 13/08/16 : «Avant le 15M il y avait 8 PAH en Espagne, c’est une chose, une chose... Un mouvement super minoritaire. Le boom ça a été avec le 15M. Presque toutes les PAH qui ont surgi à cette époque surgissent avec l’idée du droit au logement. C’est-à-dire que ce sont les bureaux de logements des quartiers, les supports de logement du 15M qui ensuite se sont convertis en PAH. Alors c’est clair qu’on part d’une base où nous nous luttons contre le droit au logement, pas seulement contre les hypothèques.»

«Antes del 15M habia 8 PAHs en España, era una cosa,

una cosa... un movimiento super minoritario. El boom lo tiene con

el 15M. Casi todas estas PAHs que surgen en esta epoca y surgen

ya con la idea del derecho a la vivienda. O sea son las oficinas

de viviendas de los barrios, los soportes de vivienda del 15M que

despues se convierten en PAHs. Pues claro ya partimos de la

base que nosotros damos la cruz por el derecho a la vivienda, no

solamente por las hipotecas.»

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réseaux, notamment au travers de la plateforme stopdesahucios5 qui devait permettre de déclarer une expulsion et de convoquer le plus de monde possible à la minute. Pour un mouvement comme la PAH, cet évènement a eu un effet incroyable. En effet, la PAH est un exemple de ce que le 15M a su générer au travers des réseaux, formels ou informels. L’association fut créée en 2009 à Barcelone et c’est grâce au 15M qu’elle s’est étendue à tout le territoire. C’est l’exemple qu’il est possible aujourd’hui de construire, simplement par l’échange de savoirs et de pensées, des identités politiques collectives qui peuvent avoir un impact extrêmement puissant. Aida à ce sujet nous éclaire sur le changement qu’a opéré le 15M sur la PAH :

On se rend bien compte alors que la PAH est finalement avant tout un réseau, un réseau de plateforme de droit au logement, qui avait déjà leur organisation indépendante dans les quartiers ou dans les villes. En cela, la PAH a élargi son aire d’influence et donc son champ d’action. La lutte contre le système hypothécaire est devenue une lutte généralisée pour l’application du droit au logement sous toutes ses formes. Elle est aussi devenue un mouvement organisé, en commissions régionales et nationales, permettant le partage d’expériences, l’élaboration de normes de façon démocratique, mais aussi l’organisation d’événements à grande échelle. La PAH ici est un exemple, peut être le plus représentatif, mais il est à mettre en parallèle avec d’autres mouvements comme ceux des fonctionnaires de santé

Marea Blanca ou des personnes retraitées Iaioflautas.

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C’est dans ce paysage interconnecté, d’un réseau déjà organisé de manière ponctuelle et subversive sous le nom des indignés que la campagne pour la mairie de Barcelone commence. Mais le 15M a permis aux mouvements sociaux de changer de vocabulaire, et il a notamment montré sa capacité à construire des discours beaucoup plus

Empoderados. On perçoit alors une forte tendance des mouvements

sociaux à s’approprier un langage de l’ordre du politique. Il ne s’agit plus de se positionner contre, mais d’être pour quelque chose, d’être force de proposition. C’est ainsi qu’a été constituée la ILP Habitatge (Iniciativa Legislativa Popular) par la PAH de Barcelone, notamment défendue activement après le 15M. Cette loi a donc été écrite par des citoyens et activistes de la PAH en proposant de réels dispositifs législatifs à mettre en oeuvre dans un calendrier concret.

Le groupement politique à l’origine de la plateforme Guanyem

Barcelona, candidat à l’élection municipale de Barcelone en 2015 a

pris forme deux ans après le 15M dès février 2013. Elle se constitue un noyau de 20 personnes autour du DESC, l’Observatoire des Droits Économiques Sociaux et Culturels. Ce noyau est composé en grande partie d’universitaires et d’activistes militants de divers mouvements sociaux, notamment de la PAH, qui y mène une forme de militantisme universitaire et académique. La constitution du groupement politique en projet est dévoilée en octobre 2013. Lorsque Guanyem Barcelona devient affilié au mouvement national Podemos en janvier 2014, le mouvement s’accélère et prend de l’ampleur. La plateforme devient une représentation politique pour des mouvements sociaux qui ont participé au 15M, tout comme pour des mouvements intellectuels de diverses origines. Le processus Guanyem se concrétise et devient le lieu politique d’une convergence de différents milieux notamment militants. En septembre 2014, 30000 personnes signent le manifeste du tout jeune projet politique. Le projet prend aussi place dans les villes en périphérie de Barcelone comme Terrassa et l’Hospitalet del Llobregat.

Selon les principes de démocraties participatives, appliquées au 15M, il s’agit de mettre en place dans les quartiers et sur les réseaux des espaces politiques qui soient force de propositions, de formuler des stratégies. Mais le plus important fut cette volonté de mettre en place

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le plus d’outils participatifs possible. Il s’agit de faire converger le plus de mouvements sociaux afin de faire valoir la plus grande légitimité possible. En février 2015, la plateforme Guanyem Barcelone annonce sa fusion avec le parti catalan de podemos, Podem, les partis écologistes ICV et Equo, et les partis d’extrême gauche EUiA et Procés Constituent. Conjointement ils forment le groupement Barcelona en comù.

Les plans locaux de quartiers élaborés lors des assemblées locales ou sur internet sont proposés et choisis de manière participative pendant la campagne électorale. Le processus donne alors naissance à un Plan de Xoc (Plan de choc), un plan élaboré donc à partir des à mettre en place dès les premiers mois du mandat. Il s’agit d’une série d’axes thématiques et territoriaux, et c’est une méthode pour l’élaboration d’un programme de manière à construire avec les habitants.

Ada Colau et son groupement gagnent les élections municipales le 25 mai 2015 avec un fort taux de participation par rapport aux élections précédentes. En novembre 2015 le groupement En Comú

Podem, qui résulte d’une alliance entre Barcelona en comú, parti

municipal et Podemos, se présente à la tête de la Generalitat Catalana, l’assemblée régionale.

La formation de l’assemblée municipale est composée de 11 représentants du groupement Barcelona en comù. Néanmoins, pour avoir la majorité, il a été question de s’allier avec des partis de gauche largement représentée comme ERC, PSC et la CUP7. Ce large pacte des gauches n’a su se maintenir, notamment par faute d’accords entre un parti classique comme le PSC et un parti anticapitaliste comme la CUP. En mai 2016, Barcelona en comú pactise avec le PSC, une décision qui fera émerger de nombreuses oppositions au sein du groupement majoritaire, notamment par la CUP et ERC qui se situeront dorénavant en opposition.

Le principe du parti Barcelona en comú, c’est bien de construire en commun une nouvelle forme de participation politique dans la ville de Barcelone, chose qui permettra de manière démocratique, l’élaboration d’axes et de stratégies politiques en adéquation avec la volonté des citoyens. Toujours en lien avec les nouvelles pratiques politiques en réseau (que nous avions déjà évoqué avec les indignés),

7 : ERC : Gauche républicaine nationaliste catalane. PSC : Parti Socialiste de Catalogne, d’orientation fédéraliste, en lien avec le PSOE. CUP : Candidature d’unité populaire, parti indépendantiste catalan de gauche radicale.

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le parti se base sur une communauté virtuelle enregistrée sur la plateforme participative, notamment au travers Decidim Barcelona. Mais cette façon de faire la politique municipale est intervenue comme

nous l’avions vu en amont grâce à la fabrication du Pla de Xoc par Guanyem Barcelona. Ce Pla

de Xoc se base sur 4 directives, il s’agit de

privilégier la création d’emplois dignes en diversifiant les modèles économiques, de garantir les droits sociaux basiques, de réinterroger les privatisations et les projets contraires au bien commun et de promouvoir la transparence et la fin des privilèges. Dans la façon dont est fabriqué le programme de Barcelona en comú, il y a en trame de fond la volonté de changer de modèle pour la ville, notamment au travers de l’élaboration du PAM (Plan d’Action Municipale) qui lui même accorde des PAD (Plan d’Action par Districts), élaborés au travers des assemblées de quartier. Elles sont coordonnées par le parti en commissions territoriales autonomes qui avec d’autres commissions autonomes et la communauté d’adhérents actifs du parti (environ 1700 personnes) représente un jeu complexe organisé et hiérarchisé qui se termine par les quelques élus de l’exécutif.

De ce PAM ont été dégagés des axes de réflexions nouveaux, non conventionnels. En effet, il s’agit de réflexions prenant en compte les revendications des mouvements sociaux des quartiers souvent «alters», par exemple celles du milieu Okupa. On peut citer notamment le thème Jeunesse et migration, diversité sexuelle ou encore des thèmes plus rattachés à la défense des droits sociaux fondamentaux comme Urbanisme habitat et mobilité, droits humains civils et sociaux ou minorités ethniques et culturelles. Le PAM est pensé comme un outil constamment remis en question et réinventé, capable de faire émerger des thèmes et des axes propres aux mouvements sociaux des quartiers, dont le mouvement de lutte pour le droit au logement ou les Okupas font partie. Souvent engagés dans leurs quartiers, il est intéressant de se rendre compte de leur participation et de leur collaboration avec les

«Volem fer de Barcelona