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Le groupe a été créé pour une communication rapide entre tous les membres de la PAH Barcelona et pour cela son usage doit être

réduit au minimum pour éviter qu’il perde de l’efficacité et qu’il reste

fidèle à sa fonction première : ÊTRE L’UNIQUE SOURCE OFFICIELLE

D’INFORMATION SUR L’ACTIVITÉ DE PAH BCN. Il est demandé à

tous les usagers un exercice d’intelligence émotionnelle afin d’éviter

les commentaires et le partage de nos émotions, en particulier les

émotions négatives. Les commentaires rapides et parfois peu réfléchis

sont à l’origine de malentendus qui finissent par provoquer des conflits

inutiles. Nous avons tous nos opinions et nos points de vue, qui ne

coïncident pas forcément, mais ce n’est pas le lieu pour les exprimer.»

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14 : Extrait traduit des règles d’utilisation du groupe Telegram de la PAH.

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Dans la commission, il nous est arrivé souvent de travailler en collaboration sur un Titanpad. Il s’agit finalement du même principe que Google Drive, qui permet de collaborer à plusieurs sur un même fichier. Néanmoins, le Titanpad ne demande aucune identification particulière, il suffit d’avoir eu l’adresse du fichier pour y accéder. De cette manière, aucune adresse mail n’est rattachée au fichier. Néanmoins, son libre accès est une limite évidente. Si quelqu’un arrive à trouver l’adresse du fichier, il peut avoir accès à tout le contenu et même y participer. Il est aussi possible de générer un Titanpad privé, mais il s’agira de s’identifier particulièrement. La commission utilise beaucoup cette manière de travailler, surtout pour l’élaboration de documents en commun, comme le scénario de la vidéo dont nous avons parlé plus avant par exemple. Néanmoins, les échanges se font toujours simplement sur une boîte mail classique.

À Calafou, une okupa de la cinquième couronne Barcelonaise,

il n’est pas question d’utiliser ces réseaux classiques. Calafou, se définit comme une colonie éco-industrielle post-capitaliste. Au 19ème siècle, ce fut un moulin puis une usine de textile. Sur le site, se déployaient les lieux de fabrication, les logements des ouvriers, des salles communes et une école. Calafou est actuellement un site en ruines réinvesti en partie par une vingtaine de personnes. Leur mode de vie est assez extrême, partant du principe que ce site est un rejet de la société capitaliste, ils le réinvestissent selon des principes communautaires anarchistes qu’ils conçoivent comme préfigurant la chute du modèle. Parmi les ruines et les gravats, chaque occupant s’est approprié un local, une partie, un espace pour y installer un atelier particulier. On y trouve une brasserie artisanale, un atelier mécanique, une grande halle de fabrication pour bois et métal, mais aussi un atelier informatique où se pratique l’art du hacking qui s’apparente au piratage informatique ou ce qui permet l’échange discret d’informations illégales ou personnelles. En en parlant un peu avec Miguel, celui qui nous a fait visiter les lieux, il est important pour eux de laisser le moins de traces possible sur internet et de n’échanger des informations que de manière cachée. Il m’explique qu’ils utilisent pour cela la messagerie Riseup.net. Mais d’après leur description, ce qui ressort également c’est le besoin de se

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« À Sants il y a beaucoup de collectifs, vraiment, et des jeunes

comme des vieux. Nous on adore les mouvements associatifs

du quartier, ce sont toujours des personnes motivées et super

sympas. Ce sont des personnes engagées et vraiment douées,

il y en a qui sont des experts, d’ailleurs quand il ne faut pas

rigoler, ils ne rigolent pas... Avec Llum et Aida, on est dans le

groupe Whatsapp du quartier, qui réunit toutes les associations.

Ça s’appelle la Radio roja. Ce groupe, c’est pas pour discuter ou

papoter comme avec le Télégram de la PAH, où ils s’envoient

des petits coeurs, etc. Dans ce groupe, s’il y a une urgence, que

quelqu’un envoie un message d’alerte avec un lieu de rendez-

vous c’est direct, Pam !! Tout le monde est là, même à 3 heures

du matin ! Ça ne rigole pas, c’est beaucoup plus sérieux. Quand

il y a une expulsion de prévue, un collectif en danger, quand il y

a besoin de soutien à tel endroit, pour monter la garde, s’il y en a

sentir indépendant d’un grand nombre de réseaux internet et mobile détenu par des entreprises internationales dont ils ne partagent pas la philosophie. Les réseaux cryptés sont l’occasion d’une émancipation, mais aussi d’une forme de créativité, générer des prototypes de nouveaux moyens de communiquer.

Néanmoins, à la commission Obra Social, nous communiquons au travers de l’application Whatsapp pour ce qui est des échanges quotidiens, où les groupes organisés restent les plus utilisés et les plus pratiques. Lors de mon enquête, j’ai été intégrée à 4 groupes différents, qui fluctuent en fonction des besoins et des participants. Le groupe principalement utilisé pour l’échange d’informations, de rendez-vous et d’opinions s’appelle Okupas y contentas15. Ces groupes, loin d’être aussi ouverts que le Télégram général de la PAH sont plus libres et permettent d’échanger de manière informelle, parallèle. Un soir de plus à la terrasse du Bona Sort, Monica nous parle du quartier. Il est vrai qu’elle lui accorde beaucoup de temps et aussi beaucoup d’affection. Elle nous explique alors comment ils s’organisent dans le quartier avec les réseaux associatifs :

15 : Okupas et contentes

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16 : Discussion avec Monica à la terrasse du Bona Sort le 16/05/16

qui se font surprendre par des fascistes de l’autre côté enfin voilà,