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a)

La prévention

Le médecin généraliste est le mieux placé pour connaître l’enfant, ses antécédents personnels et familiaux et son mode de vie. Ces facteurs sont essentiels pour le dépistage, le suivi des patients et une prise en charge globale. De plus, il est présent à chaque étape de la vie des patients : de la grossesse de la mère jusqu’à la fin de l’adolescence. Il peut donc mettre en place une prévention précoce et adaptée en rappelant les différentes recommandations. (26) Cela a été rappelé par l‘expertise collective de l’INSERM sur l’obésité en 2006. (1)

Des essais de prévention suggéraient que les interventions impliquant directement les parents d'enfants d'âge préscolaire, en dehors du milieu de l'éducation, étaient les plus efficaces. Par exemple, la campagne américaine «move» contre l'obésité infantile a montré des résultats intéressants surtout lorsque les enfants pouvaient être identifiés comme à risque. De plus, les nouveaux parents étaient plus réceptifs aux informations et aux conseils donnés sur la santé de leur enfant. Raj et Kumar et Fitch et al. recommandaient donc de faire passer des messages de prévention, ciblant toutes les familles, à partir de la naissance de l'enfant et quel que soit le statut pondéral de celui-ci. (56)(17)(61)

La stratégie préventive idéale était d'empêcher les enfants, présentant un IMC normal, de devenir en surpoids ou obèses. Cela permettra d’obtenir des effets bénéfiques pour la santé à long terme selon l’OMS car il est difficile de perdre du poids en changeant de mode de vie. (99)

Les lignes directrices cliniques pour le traitement et la prévention de l'obésité infantile du Royaume-Uni (Nice 2013; ACCES 2010), de l'Australie (NHMRC 2003), du Canada (Lau 2007), de la Malaisie (Ismail 2004) et l’AAP recommandaient une approche multiple pour réduire la consommation d'énergie :

- en augmentant l’activité physique modérée à vigoureuse ≥ 60 minutes / jour. Ces recommandations ont été reprises dans Healthy People 2020. (309)(171)

- en mangeant ≥ 5 jours / semaine en famille,

- en consommant des boissons sucrées < 3 jours / semaines. Les adolescents ne devraient pas consommer de boissons énergisantes selon l’AAP, malgré qu’ils soient 30 et 50 % à déclarer en consommer. (109)(36)

- en mettant en place des techniques de changement de comportement. (43)(114)(103)

Une intervention pouvait être considérée comme préventive pour un enfant avec un IMC normal, mais thérapeutique pour un enfant en surpoids ou obèse. (171)

Des conseils simples sur ces recommandations seraient un début pour la prévention du surpoids et de l’obésité. (11)(99) Selon les recommandations de l’AAP, de l'American Medical Association, des CDC et du Département américain de la santé et des services sociaux, les cliniciens devraient les surveiller et donner des conseils sur le mode de vie au moins une fois par an. O’Connor et al. dans une revue de la littérature sur le dépistage et le traitement de l'obésité et du surpoids chez les 2-18 ans recommandaient que ces conseils soient donnés à tous les patients et à leurs parents. (171)

La fréquence des conseils sur le mode de vie donnés par les médecins aux adolescents américains de 11-14 ans en bonne santé, en surpoids et obèses a été examinée par Oreskovic et al. Cette étude a utilisé des données d'enquête recueillies dans le cadre d’une étude longitudinale de Boston en 2014. Les fournisseurs de soins de santé semblaient être bien positionnés pour jouer un rôle dans la prévention de l'obésité car la plupart des jeunes américains interagissaient avec eux au moins une fois par an. Mais les contraintes de temps, un remboursement insuffisant et une faible efficacité des médecins limitaient cette interaction. Parmi les adolescents en bonne santé, 13 % ont déclaré n'avoir jamais discuté de l'alimentation ou de l’activité physique lors de leur consultation avec un médecin. En revanche, 56 % des adolescents obèses ont déclaré en avoir parlé à chaque visite, ce qui

était plus que leurs pairs en bonne santé : plus de conseils sur la nutrition (β = 0,88, p = 0,001) et sur l’activité physique (β = 0,80; p = 0,006). Il n'y avait aucune différence

entre les patients en surpoids et de poids sain. Le poids des adolescents était le seul prédicteur associé aux conseils. (266)

Kallem et al. ont examiné en 2013 la relation entre la prise de poids, la nutrition et l'activité physique de 959 élèves de 5e et 6e années. Les enfants obèses étaient environ deux fois plus

que les enfants en bonne santé (p < 0,01). Cependant, 23,9 % des enfants obèses ont déclaré n'avoir reçu aucun conseil sur leur poids. (267)

b)

Le dépistage

Il est important de dépister et de proposer une prise en charge précoce du surpoids et de l’obésité pour prévenir son installation et sa persistance à l’âge adulte : 20 à 50 % des enfants et 50 à 70 % des adolescents obèses le resteront. (1)(12)(16)

(1) Recommandations

France

(a)

D’après les recommandations de bonne pratique de la HAS, la surveillance de l’IMC devait être réalisée au minimum 3 fois par an jusqu’à l’âge de 2 ans, puis au moins 2 fois par an et ceci de manière systématique quelque soit le motif de consultation, la corpulence apparente de l’enfant ou son âge. Les enfants avec une famille à risque et/ou en situation de vulnérabilité devaient être surveillés de manière plus soutenue. (12)

International

(b)

Le Groupe de travail sur les services préventifs des États-Unis (USPSTF) recommandait en 2010 un dépistage de l'obésité à partir de 6 ans sans fréquence établie. (36)(268)

L’IOM recommandait, depuis 2005, de mesurer l'IMC des enfants à l'école et de signaler les résultats aux parents. (219) Les CDC ne faisaient aucune recommandation sur la surveillance scolaire. (36)

Le Canada en 2006 proposait la création d'un système national de surveillance intégrant au minimum la mesure du TT. (263)(269)

Figure 15 : Tableau des recommandations américaines USPSTF. (268)