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3.

D’après les recommandations de la HAS, l’examen clinique doit permettre de diagnostiquer les enfants en surpoids/obèses, dépister les facteurs de risque et les comorbidités et d’éliminer une étiologie d’obésité secondaire.

Les antécédents familiaux et personnels doivent être recherchés à l’interrogatoire ainsi que des signes de souffrance psychologique. Une mesure de la taille, du poids et du tour de taille est réalisée, ainsi que le calcul de l’IMC. Les données doivent être reportées sur les courbes du carnet de santé. Fitch et al. dans le rapport sur les directives cliniques de l’obésité chez les enfants et adolescents avaient recommandé une surveillance de l’IMC chez tous les enfants de 2 à 18 ans au moins une fois par an, idéalement lors d'une visite de routine. (17)

L’examen devait être complet avec la mesure de la tension artérielle (TA), grâce à un brassard adapté, et de la fréquence cardiaque de repos au moins une fois par an chez tous les enfants de 3 ans et plus selon Fitch et al. Le stade pubertaire devait être évalué ainsi que les signes de pathologies endocriniennes ou d’obésité syndromique et les signes de complications. (17)

Les examens complémentaires n’étaient pas recommandés chez les adolescents en surpoids sans signes évocateurs de comorbidité ou d’étiologie et sans antécédents familiaux de diabète ou de dyslipidémie selon la HAS et le SSMG. (12)(33) Un bilan biologique systématique était recommandé chez ceux avec des antécédents familiaux de diabète ou de dyslipidémie d’après la HAS. Le comité d’experts du SSMG proposait de réaliser un bilan, même en cas d’obésité non compliquée, afin de rechercher des complications éventuelles et de rassurer les parents. Il comprenait :

- Un bilan lipidique : Fitch et al. recommandaient de le réaliser chez les 9-11 ans en surpoids et obèses, à partir de 10 ans d’après les recommandations canadiennes et > 8 ans, non à jeun et sans le HDL pour le groupe d'experts de l’«US National Heart, Lung and Blood Institute » (NHLBI) de 2011. (17)(11)

- La glycémie à jeun : selon les lignes directrices d’ADA de 2000, le dépistage du diabète, par le dosage de la GAJ et de l’HbA1c, devaient être effectué également chez

le Canada, ce dosage devait être réalisé chez tous les enfants > 10 ans en surpoids associé au bilan lipidique.

- Les transaminases : elles devaient être dosées pour rechercher une stéatose hépatique non alcoolique chez les enfants de 10-18 ans avec un IMC ≥ 95ème percentile ou ≥ 85ème percentile avec des facteurs de risque supplémentaires. (12)(33)

Le NICE 2006 proposait d’inclure dans les bilans de dépistage la mesure des taux d’insuline, du glucose et de la fonction endocrinienne. (12)

Pour le Canada, des investigations supplémentaires, telles que le dosage des enzymes hépatiques, l'analyse des urines et des études de sommeil devaient dépister d'autres problèmes communs liés à l'obésité. Aux USA, il était suggéré que les parents dont les enfants avaient pris du poids et atteint un poids > 97e percentile à 3 ans soient informés de la disponibilité du test génétique MC4R. (12)

F.

Prise en charge

D’après le rapport international de l’OMS de l’enquête 2009-2010, les profils alimentaires des jeunes changeaient entre 11 et 15 ans, ce qui suggérait que cette étape était essentielle pour les interventions. (42) Figure 14 : Lieux et modalités d’action pour la prévention du surpoids et de l’obésité des adolescents selon Lee A et Gibbs SE. (206) Les comportements généralement ciblés étaient : Ø l’augmentation de la consommation de fruits et de légumes, Ø la réduction de la consommation de boissons sucrées, Ø la réduction des aliments riches en graisses saturées, en sel et en sucre, Ø la réduction du temps passé à regarder la télévision et/ou devant les écrans,

Prévention

1.

Les données sur la prévention de l'obésité pour les soins primaires étaient faibles et ne montraient que des bénéfices modestes pour l'IMC sans efficacité à long terme d’après le Canadian Task Force. (77) Seidell et Halberstadt précisaient dans un article sur l'obésité et sa prévention, que l'achat et la consommation d'aliments étaient influencés par de nombreux facteurs qui s'influençaient mutuellement de différentes façons. L’absence d'un seul facteur de causalité impliquait également que les interventions isolées ne pouvaient avoir qu’un faible impact global. (22)

a)

Au niveau individuel :

(1) Familial

Comme le comportement des enfants et des adolescents était dépendant du choix de leurs parents, leurs implications étaient essentielles dans la prévention de l’obésité selon L. Bonato. L’éducation des parents devrait donc être renforcée. Un programme visant seulement les parents, a montré une plus grande réduction de poids chez les enfants, ainsi que chez leurs parents, par rapport aux interventions visant les parents-enfants ou seulement les enfants. (142)

Oude Luttikhuis et al. ainsi qu’Orringer et al. retrouvaient que les programmes de gestion de poids axés sur la famille diminuaient la probabilité d’une obésité future, au moins au début de l'âge adulte, en modifiant les mauvaises habitudes de toute la famille. (173)(33) Une revue systématique de Whittemore et al. a évalué la nature et l'efficacité de la participation de la famille dans les interventions contre l'obésité des enfants américains de 5 à 18 ans entre 1995 et 2012. 18 études sur la prévention de l’obésité ont été retenues. Elles avaient toutes une influence positive sur l’activité physique et l'apport alimentaire des enfants. (207)

interventions n'a révélé un effet statistiquement significatif sur les résultats liés au poids tels que l'IMC et la prévalence du surpoids ou de l'obésité. Mais 3 études ont signalé des effets d'intervention significativement positifs sur le régime alimentaire ou les résultats d’activité physique. (208)

(2) Nutrition

Boles et al. ont examiné en 2011 l'impact d'une campagne médiatique visant à éduquer les résidents de Portland sur la quantité de sucre ajouté dans les sodas ainsi que sur leurs effets sur la santé. Une enquête téléphonique de 402 personnes a mesuré leur sensibilisation à cette campagne. Environ 80 % des personnes qui étaient au courant de la campagne avaient l'intention de réduire la quantité de boissons gazeuses ou sucrées données aux enfants mais sans changement significatif dans la consommation auto déclarée de soda. Ils étaient également plus susceptibles de convenir que la consommation excessive de sucre pouvait entrainer des problèmes de santé (97,3 % contre 85,9 %). (209) De même, Isoldi et Dolar, dans une étude expérimentale New Yorkaise, dont le but était de réduire la consommation de boissons sucrées chez 128 jeunes de 5 à 14 ans, ont retrouvé une augmentation significative des connaissances après l’intervention mais le changement d'attitude n'était pas significatif. Environ 77 % des 10-14 ans ont déclaré être « d’accord » pour réduire la consommation de boissons sucrées après la participation au programme. (210) D’après une étude transversale américaine chez les 8-18 ans, les consommateurs de yogourt avaient une prévalence de surpoids ou d'obésité plus faible. Cette évaluation des données de la NHANES de 2005-2008 par Keast et al. montrait que leur consommation > 2 par jour était associée à une plus grande consommation de calcium et de vitamine D et à des mesures plus faibles de l'adiposité chez les enfants américains (baisse de l'IMC pour l'âge, TT inférieur et pli cutané sous-scapulaire plus petit) après ajustement des différences démographiques et de l’apport énergétique. (211)

(3) Multimédia

Murray et al. dans une revue de la littérature Cochrane, ont retrouvé que les applications interactives de communication en santé semblaient avoir des effets positifs sur les utilisateurs. Ils se sentaient plus soutenus socialement et amélioraient les résultats cliniques et comportementaux par rapport aux non-utilisateurs. (212)

Une étude analytique quasi expérimentale publiée en 2012, a examiné l’influence d’une intervention de jeu de réalité alternative chez 115 étudiants sur l’activité physique et le gain de poids. Johnston et al. ont retrouvé une augmentation significative du poids et de l'IMC pour le groupe intervention et contrôle entre le début et la fin de l’intervention. Le nombre de jour d’activité physique vigoureuse par semaine a diminué dans les 2 groupes mais cette différence était significative seulement pour le groupe contrôle (3,9 ± 2 contre groupe intervention 3,1 ± 1,8 p = 0,001). Le nombre de pas par semaine a augmenté de manière significative dans le groupe intervention (p < 0,01) et a diminué dans le groupe contrôle (p < 0,01). (213)

Whittemore et al. ont initié une revue systématique de 12 études sur les programmes scolaire de prévention de l'obésité sur internet pour les adolescents. Dans toutes les études, les chercheurs ont utilisé des mesures d'auto-évaluation pour les comportements liés à la santé. 10 des programmes inclus ont entraîné des résultats positifs liés à la prévention de l’obésité à court terme (< 3-6 mois) sur internet. Ces programmes ont été comparés à la forme papier et les résultats étaient mitigés. Dans deux des trois études, le programme sur internet a eu plus d'effets sur certains comportements de santé, notamment une augmentation de l’activité physique et une diminution de l'IMC par rapport à l'éducation traditionnelle. (207)