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Niveau 2 : l’évaluation pédagogique

LE MANAGEMENT DE LA FORMATION

SECTION 2 : EVALUATION ET UTILISATION DES RESULTATS

II- les quatres niveaux d’évaluation

2- Niveau 2 : l’évaluation pédagogique

La question est : quelles connaissances, savoir- faire ou comportements

L’évaluation pédagogique mesure les acquis des stagiaires, à l’issue de la

formation, et la mémorisation des notions acquises après la formation, à une

échéance plus ou moins éloignée. Elle suppose que des objectifs, fondés sur des

critères permettant une observation et une mesure aient été définis.

Tout un courant de la pédagogie des adultes a été influencé par les travaux d’un

américain, R. F. Mager (1). Ce courant est fondé sur le principe selon lequel les effets

de toute activité éducative doivent pouvoir être mesurés par des indicateurs, qui sont

eux mêmes à rechercher dans l’observation de l’acquisition effective de connaissances,

savoir- faire ou comportements, à partir d’objectifs définis au préalable par des

objectifs opératoires, qui définissent une capacité que le stagiaire doit être en mesure de

manifester de façon observable et mesurable. C’est ce qu’on appelle parfois un référentiel

de formation.

Mager et les auteurs qui ont travaillé sur cette approche ont bien montré

qu’elle pouvait s’appliquer à de larges pans de la formation, notamment

professionnelle. Elle suppose des précautions techniques dans la pertinence des

indicateurs.

L’évaluation suppose qu’un ou des indicateurs pertinents, et des formes de test

adaptés, aient été prévus. Cette démarche exclut donc par principe toute action dont les

intentions seraient exprimées uniquement par des programmes académiques ou des

objectifs imprécis, du type « comprendre » ou « se sensibiliser à.. ».

On ne s’intéressera donc qu’à ce que le stagiaire soit en mesure de prouver par

un acte. On observe d’ailleurs que dans les fiches descriptives des stages, les objectifs

sont souvent précis, et formulés en terme de « être capable de ... ».

Le problème est que, bien souvent, cette présentation ne va pas jusqu’au bout

de sa propre logique, on formule assez bien les objectifs, mais on ne se donne pas

réellement les moyens de vérifier s’ils sont atteints par chaque stagiaire.

La question est de savoir quelle va être la destination de l’information ainsi

recueillie.

L’explication est plus sociologique que méthodologique, dans la majorité des

actions de formation, cette information reste confidentielle, à supposer même que le

formateur se soit donné les moyens d’une vérification individuelle des capacités. quoi

qu’il en soit, le stagiaire aura son « attestation de présence » et sera, du même coup

supposé avoir acquis des connaissances.

Alors qu’ en vérité, personne n’est dupe, comme en témoignent les difficultés

bien connues du « retour » : une formation non validée correspond bien souvent à

une non mise en application.

Cependant le problème pédagogique à l’origine peut devenir un problème d’un tout

autre ordre, lorsqu’il se pose en terme de jugement public sur les capacités d’une

personne du moment où le test final peut montrer que le stagiaire « n’est pas

Il est frappant de constater que cette difficulté s’évanouit dès lors que

l’ensemble des partenaires s’accordent sur l’importance de l’enjeu de cette évaluation :

reconnaissance d’acquis donnant droit à une nouvelle qualification - habilitation à

utiliser un matériel particulier, par exemple-, ou bien , formations diplômantes.

Donc les blocages correspondent à la fois, à une certaine culture de la

formation sans enjeux ou sans enjeux précis (longtemps réputée « terrain neutre »), ou

à des incohérences des systèmes de décision dans la gestion des personnes (liaisons

entre qualification, appréciation, formation, gestion de carrière et gestion anticipatrice

des emplois ).

Cela montre aussi bien que l’évaluation est au moins un problème sociologique

qu’un problème technique.

Comme toute méthode, elle a des limites, et l’alternative est claire : ou bien

l’entreprise dans son ensemble s’accorde à considérer que les acquis individuels d’une

formation doivent être validés d’une façon visible pour l’environnement, et que cette

validation a des enjeux pour les personnes, ou bien elle doit accepter de rester sans

réponse à sa question de mesure des effets pédagogiques.

Nous avons évoqué, le cas des évaluations en fin de formation. Par ailleurs, et

vu ses difficultés mentionnées, il est souvent pertinent de construire la formation en

séquences à la fin desquelles les moyens d’évaluer ses acquis sont donnés aux

L’évaluation pédagogique prend alors non plus l’aspect d’un bilan final

(avec lequel elle n’est pas contradictoire), mais celui d’une technique permettant aux

acteurs que sont le stagiaire et le formateur, de faire périodiquement le point , et

éventuellement d’envisager des compléments individuels.

C’est ce qu’on appelle l’évaluation formative, ainsi nommée parce qu’elle

joue un rôle dans le dispositif d’apprentissage, en permettant des évaluations partielles

à des étapes significatives de la formation, et qui fonctionne comme une sorte de

tableau de bord et de suivi des acquis individuels.

Ce type d’évaluation devient alors surtout un moyen pédagogique, que plusieurs

entreprises ont systématisé.

Il est à noter qu’aucune formation, quelle que soit sa qualité pédagogique, ne

peut avoir d’effets d’apprentissage réels et durables en l’absence de renforcement de

cet apprentissage en situation de travail, donc les conséquences ici sont plus

managériales que pédagogiques.

Notons simplement ici que différentes techniques de contrôle de la

mémorisation sont possible : autocontrôle par test mis à disposition des stagiaires (

certaines entreprises ont conçu des sortes de quiz qui fonctionnent sur messagerie

interne ), et différentes formes de regroupement des anciens stagiaires dans les