d’architecture puisqu’il traduit l’institutionnalisation et donc la légitimation de ce type de musée sur la scène internationale.
L’ICAM est fondé sur le modèle de l’International Council of Museums, il est affilié à l’ICOM en tant que dispositif international spécialisé et organisation des membres. L’ICAM entretient également des rapports privilégiés avec le Conseil international des archives (ISA). Fondé pour répondre à l’existence des musées architecturaux en tant qu’institutions spécifiques, le titre « confédération » regroupe une gamme très variée d’institutions, comprenant des musées, des centres, des archives, des collections et des librairies. L’ICAM est la confédération internationale des musées architecturaux et de l’organisation des musées, des collections et des centres architecturaux. Elle s’appuie sur l’idée de rassemblement afin de renforcer les liens entre les acteurs de la promotion de l’architecture à l’échelle locale, nationale et internationale et d’aider à la conservation des documents d’architecture en encourageant la coopération entre les institutions membres. Depuis sa création, un congrès se tient tous les deux ans dans un pays différent. En 2008, l’ICAM regroupait 150 institutions situées dans 28 pays différents dont le Centro de documentación e investigación de la arquitectura pública à Buenos Aires, le Centre canadien d’architecture à Montréal, le musée Alvar Aalto en Finlande, le musée des Plans- Reliefs et la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris, le Deutsches Architektur Museum à Francfort-sur-le-Main, le musée de l’Architecture hongroise à Budapest, l’Accademia Nazionale di San Luca à Rome, le musée de l’Architecture A.V. Schussev à Moscou, la Càtedra Gaudí à Barcelone, le Sir John Soane’s Museum à Londres ou encore les Archives Frank Lloyd Wright à Scottsdale en Arizona.
Le Centre Canadien d’Architecture (CCA), centre international de recherche et musée à la fois, est le premier du genre à revendiquer et à promouvoir la recherche de haut niveau dans le domaine
de l’architecture. Fondé à Montréal en 1979 par Phyllis Lambert, le Centre Canadien d’Architecture (CCA) a pour but d’étudier et de faire connaître les œuvres architecturales dans la perspective de leur relation avec l’histoire et la société.75 La politique du centre est de promouvoir la connaissance de l’architecture par des programmes d’étude (recherche, conférences, séminaires), par des expositions et par des publications qui s’adressent aux architectes, aux historiens d’art, aux universitaires et aussi au grand public. Une des missions phare est la promotion de la recherche scientifique facilitée par l’accès à la très riche bibliothèque et aux
75. VERGE Béatrice, VERMETTE Nil, Le Centre canadien d'architecture in Continuité, 18, 1983, p.36 [en ligne], consulté le 5 mai 2015. URL : http://id.erudit.org/iderudit/18298ac
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prestigieuses archives (consultation de la collection, salle de lecture). Cette institution est davantage un lieu de travail et d’étude qu’une recherche de mise en espace de celle ci.76 Ce n’est pas une aventure spatiale comme au DAM de Franckfort mais plutôt une aventure à travers le temps. Le centre de recherche pour l’étude de l’architecture met davantage l’accent sur l’évolution chronologique et l’histoire comparative. Le CCA forme un corpus sur l’architecture au sens le plus large. Les collections concernent l’architecture, les Arts Déco, le paysage, l’urbanisme, l’environnement et rassemblent l’ensemble des éléments composants l’histoire d’un bâtiment ou d’un site, sur des supports différents, Le CCA compte parmi les trois plus importants fonds de dessins, de photographies et de livres : 60 0000 photographies, 100 000 dessins, 150 archives, 215 000 volumes et plus de 5000 titres périodiques. Pour établir la collection, le CCA s’est donné comme principe directeur de rendre accessible un corpus documentaire global et intégré aux spécialistes qui font de la recherche interdisciplinaire, afin de révéler le caractère changeant de la réflexion et de l’observation appliquées au bâti, de témoigner de la grandeur des cercles culturels et intellectuels du passé, et de créer une assise à l’avenir de la théorie et de la pratique architecturale.77
Le Deutsch Architecktur Museum (DAM) est le premier projet de musée d’architecture en Allemagne. Ce musée est le résultat d’une réunion réunissant 37 associations d’architectes et d’ingénieurs de toute l’Allemagne, tenue en 1906. Toutefois, ce n’est qu’en 1979 que la ville de Francfort décide la construction du musée. Installé en bordure du Main dans une villa néoclassique, l’intérieur a été rénové par Oswald Mathias Ungers en 1984, l’architecte n’a gardé que la peau du bâtiment XIXe.78
Heinrich Klotz, conservateur de cette institution, a choisi de centrer la collection sur la seconde moitié du XXe siècle. Le musée fait parti des exemples récents où émerge un véritable questionnement sur le parti à adopter. Le Musée allemand d’Architecture, ne se considère pas comme un musée, mais comme un lieu de réflexion sur l’architecture et l’urbanisme. La visite est comparable à aventure spatiale, le musée est une « œuvre plus sensible que théorique, un bâtiment qui crée des fictions et raconte de nouveaux imaginaires ».79 Jean Dethier souligne que le « thème majeur du musée de Francfort-sur-Main est l’idée de faire de l’espace une expérience pour faire prendre conscience au visiteur des possibilités et peut-être aussi des limites de l’architecture ».80 La réalisation d’Ungers fut l’objet de nombreuses critiques concernant la neutralité du musée, son rôle et sa signification. L’idée de la maison dans la maison est une réponse au problème de l’exposition d’architecture, Ungers propose de considérer l’exposition comme sa propre architecture. A l’intérieur, l’exposition contient des plans, des maquettes, des photos et des instruments allant du XVIIIe au XXe siècle, mais il est également - pour celui qui sait « lire » un bâtiment - un ensemble de signes et d’allusions à des modèles architecturaux hétéroclites.
76. MONNIER Geniève, Architecture, art et société in Connaissance des arts 453, novembre 1989 77. Survol institutionel, ww.cca.qc.ca/fr, [en ligne], consulté le 6 août 2015. URL : http://www.cca.qc.ca/ fr/collection/294-survol-institutionnel
78. COUVERT Fabienne, Exposer l'architecture : le musée d'architecture en question, Rome, Diagonale, 1997, p.52
79. propos de KLOTZ Heinrich in LORIERS Marie-Christine, Le musée d'architecture de Francfort-le-Main ou l'architecture mis en boite, TA, 355, septembre 1984