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Mots clésRésumé

Dans le document RESOURCES in AFRICA (Page 148-152)

Introduction

En Afrique occidentale, au cours de la dernière décennie plusieurs aquifères côtiers, lagunes et mangroves ont été détruits, en raison de l’ab-sence d’une gestion globale des ressources en eau (Owolabi and Obot, 1998 ; Boukari et al., 1996, Jourda et al., 2006). Les risques identifiés incluent l’intrusion saline qui pourrait détruire les aquifères côtiers et leurs ressources d’eau potable (Sama, 1989; Tijani and al., 1996 ; Niels and Banoeng-yakubo, 2001). Pour faire face à ces menaces, le projet : « Gestion conjointe des aquifères côtiers du Golfe de Guinée» a été ini-tié par l’UNESCO/PHI et soumis au financement duFonds de l’Environnement Mondial (FEM).

Les risques régionaux (conflits entre pays voi-sins dus à la mauvaise gouvernance des aqui-fères partagés) et les avantages liés à l’action préventive commune seraient identifiés et trai-tés dans le dit projet au travers des processus de l’Analyse Diagnostique Transfrontalière (Anonyme, 2002) et du Programme d’Action Stratégique (PAS) au niveau sous-régional et national. Selon les recommandations du FEM, le but de conduire une Analyse Diagnostique Transfrontalière (ADT) est de mesurer l’impor-tance relative des sources et des causes, immé-diates et profondes, des problèmes sur les eaux transfrontalières, et pour identifier des actions préventives et réparatrices potentielles. L’ADT fournit la base pour le développement des Plans d’Action Nationaux (PAN), du PAS dans le secteur des eaux internationales du FEM et de la base de données régionale pour une gestion rationnelle des aquifères côtiers comme outil de prévention des conflits.

En effet, la gestion commune des aquifères transfrontaliers, l’information hydrogéologique et écologique harmonisée, adéquate, appro-priée et valide sera cruciale dans l’établisse-ment d’une base de données cohérente. Il est donc impératif que la collecte de données hydrogéologiques centralisées existantes et nouvelles soit accompagnée du développe-ment d’outils puissants et robustes de l’infor-mation comme une base de données régionale devant servir de système d’information. Cepen-dant, la construction d’une base de données pour un seul pays n’est pas une tâche facile à plus forte raison la construction d’une base de

données régionale impliquant cinq pays de la sous région (Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Togo et Nigeria). Cette phase de mise en place requiert plusieurs étapes notamment l’identifi-cation des problèmes, des données et des mécanismes de fonctionnement, et de la struc-ture de cette base de données. C’est le point des activités et les perspectives dans la mise en œuvre du projet que se propose de traiter cet article.

1. Contexte géologique et hydrogéologique

La portée de l’ADT couvre les cinq pays du Golfe de Guinée à savoir : Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria et Togo. Le Golfe de Guinée comporte deux bassins sédimentaires côtiers (Tastet, 1979) (Figure 1) dont l’un (le Bassin de Tano) s’étend depuis la ville de Fresco à l’Ouest (Côte d’Ivoire) jusqu’à Axim (Ghana) et l’autre (le Bassin de Kéta), part de la ville de Kéta (Ghana), Togo, Bénin, jusqu’à la ville de Calabar à l’Est (Nigeria).

L’histoire géologique de ces deux bassins est liée à l’ouverture de l’Océan Atlantique. Le bassin sédimentaire de Tano est le prolonge-ment du bassin sédiprolonge-mentaire de Kéta (Mes-traud, 1970 in Tastet, 1972). La nature lithologique des sédiments est formée de sables, sables argileux et de calcaires. L’âge des formations va du Crétacé au Quaternaire.

Ces deux bassins sédimentaires renferment deux principaux systèmes aquifères partagés (Jourda, 2004). Ces systèmes aquifères com-portent globalement quatre aquifères princi-paux (Tableau 1):

• les aquifères confinées du Crétacé moyen à supérieur (Albien jusqu’au Maastrichien) formés d’horizons de sables et de calcaires ;

• les aquifères confinés de l’Eo-Paléocène constitués de calcaires;

• l’aquifère libre du Mio-pliocène (Continental Terminal) formé de sables et graviers.

L’équivalent au Nigeria de l’aquifère du

Figure 1. Cadre géologique des bassins sédimentaires côtiers du Golfe de Guinée

COTE D’IVOIRE

GHANA

TOGO BENIN NIGERIA Bassin

de Tano

Bassin de Kéta QUATERNAIRE Holocène

Pléistocène

FORMA-TION DU BÉNIN TERTIAIRE

Néogène Pliocène Miocène Paléogène

Oligocène Eocène Paléocène

CRETACE

Sénonien (Crétacé sup.)

Maastrichtien

Campanien ? ?

(Les bassins de Tano et de Kéta ne sont pas contigus) Santonien

Coniacien (Crétacé

moyen)

Turonien Cénomanien Albien Aptien SOCLE

PRECAMBRIEN

Tableau 1. Systèmes Aquifères Côtiers du Golfe de Guinée (SACGG) Lacune de sédimentation

Socle précambrien Aquifère

Aquiclude Limite inférieure incertaine

?

Continental Terminal est l’aquifère de sables de la plaine côtière (Formation de Bénin) dont l’épaisseur peut atteindre 800 m (Ibe et al., 1998) ;

• L’aquifère libre des cordons sableux de dune du littoral (importance limitée).

Pour des raisons économiques, le Continental Terminal (CT), avec une épaisseur variable et un niveau statique allant de 45 à 150 m, est actuellement l’aquifère le plus utilisé dans la zone côtière. L’aquifère artésien calcaire par-tiellement fossile (Crétacé supérieur) d’une pro-fondeur variant de 200 à 800 m représente les grandes réserves d’eau communes qui sont d’une importance stratégique régionale pour satisfaire les demandes en eau croissante et fournir des sources d’approvisionnements alternatives afin de protéger les aquifères peu profonds menacés par la surexploitation dans la bande côtière (Boukari et al., 1996 ; Sama, 1989).

2. Méthode

Le développement de la structure de la base de données régionale a été réalisé selon deux pro-cessus essentiels.

Le premier processus a d’abord consisté à mener une ADT suivant deux étapes. Au cours de la première étape, les informations prélimi-naires ont été recueillies ainsi que les données collectées et celle-ci peut être résumée en trois points:

• mission de reconnaissance menée en août 2004 par le consultant de l’UNESCO dans les 5 pays sous-régionaux (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Togo) dans le cadre de la préparation d’un document d’ébauche

« PDF A » sur les aquifères côtiers trans-frontaliers partagés du Golfe de Guinée;

• rapports des ateliers nationaux tenus en août 2005 dans les cinq pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Togo) pour la préparation du document du projet régional

(MSP) dans le cadre de l’exécution du

« PDF A »;

• cinq pays participants ont identifié sept menaces significatives au cours de la réu-nion régionale du groupe de travail tenue à Paris en janvier 2006 dans le cadre de l’exé-cution de « PDF A ». Chaque pays a classé les menaces par ordre d’importance. La menace la plus importante a eu la cote 1 et la moins importante la cote 7. A la fin, les cotes obtenues par chaque menace par pays sont additionnées. La menace qui a la cote la plus faible est la plus importante et inver-sement.

La seconde étape a consisté à exécuter la chaîne d’analyse causale. Les problèmes et les thèmes principaux perçus ont été analysés pour déterminer les causes primaires, secon-daires et profondes de ces problèmes ou thèmes. L’identification des causes profondes est importante parce que celles-ci tendent à être des contributeurs plus systémiques et plus fondamentaux à la dégradation environne-mentale. Les interventions et les actions diri-gées contre les causes profondes tendent à être plus durables et plus efficaces que les inter-ventions dirigées contre les causes primaires ou secondaires.

L’ADT préliminaire permet de clarifier les liens entre les causes profondes et les problèmes perçus pour encourager des interventions plus durables à ce niveau. L’information détaillée sur l’état des systèmes aquifères du Golfe de Gui-née, les problèmes et les questions majeurs, leurs causes et leurs impacts rassemblés ont été examinés et alors synthétisés dans les tables analytiques.

A la suite de cette ADT, des réunions de concer-tations ont eu lieu entre les différents délégués des cinq pays et les partenaires au développe-ment afin de réfléchir sur le schéma directeur et la structure de la base de données régionale.

Enfin le projet a été rédigé sous un format syn-thétique (Format PIF) pour être soumis à l’ap-probation du FEM.

3. Résultats

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