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Mohamedou Ould Baba Sy

Dans le document RESOURCES in AFRICA (Page 144-148)

Observatoire du Sahara et du Sahel

Les investigations menées ont permis une assez bonne connaissance de la géométrie des ces aquifères et ont rendu possible le calcul des réserves emmagasinées dans ces formations géologiques (Tableau 1). La lecture de ce tableau montre que la durée de renouvellement des ressources en eau de ces aquifères est de l’ordre de dizaines de milliers d’années. Leurs taux de renouvellement est très faible, et illus-tre ainsi leur caractère fossile (Margat, 1992) ou non renouvelable.

1.2 Résultats des modèles du SASS et du SAI

Des résultats édifiants sont donnés par les mo-dèles du SASS et du SAI qui, en réalisant leurs

objectifs, ont conduit à actualiser la connais-sance de ces aquifères. Un des résultats les plus importants est le calcul des bilans en eau des systèmes aquifères au terme du calage en régime d’équilibre. Ainsi les ressources en eau du SASS ont été évaluées à environ 30 m3/s (OSS, 2003). Quant au SAI, les relations étroites entre les aquifères et leurs principaux exutoires naturels ont pu être définies et les dé bits quan-tifiés. Le modèle établit la ressource globale du SAI à environ 5 m3/s, soit 150 millions de m3/an, dont 82% soutiennent les écoulements du fleuve Niger. Les hypothèses formulées sur l’exploita-tion des nappes du SAI ont permis d’aboutir à des résultats pertinents, notamment les baisses relativement fortes des niveaux des nappes dans certaines localités, notamment près de la frontière Nigéro-nigériane (OSS, 2007).

Figure 1. Coupe W-E à travers le SAI

Tableau 1. Réserves des aquifères du SAI et du SASS Réservoir

Aquifère

Volume d’eau moyen

(109m3) S

Flux moyen (109m3)

Q

Durée de renouvellement

(années) S / Q

Taux de renouvellement

Q / S

SAI

Continental intercalaire

(OSS, 2007) 3 891 0,05 77 820 1,28 x 10-5

Continental terminal

(OSS, 2007) 1 057 0,103 10 262 9,74 x 10-5

SASS

Continental intercalaire

(Babasy, 2005) 20 000 0,296 70 000 1,48 x 10-5

Complexe terminal

(Babasy, 2005) 11 000 0,573 20 000 5,20 x 10-5

2. Simulations exploratoires dans le SASS

Il convenait tout d’abord de pouvoir pré dire l’état du système à l’horizon de réfé rence (2050) dans le cas où l’on décidait de main tenir l’en-semble des prélèvements du SASS à leur niveau de l’an 2000. Cette simulation constitue la référence incontournable (appelé scénario zéro) pour pouvoir estimer l’effet de tout prélè-vement additionnel envisageable sur le sys-tème : l’évaluation des résultats des Simula-tions Prévisionnelles ne peut se faire en connaissance de cause que par réfé rence aux résultats obtenus sur le scénario zéro (OSS, 2003).

En maintenant les prélèvements de l’an 2000 constants, on calcule l’évolution du système jusqu’à l’horizon 2050. La simulation du main-tien des prélèvements 2000 sur une longue période permet d’éprouver la capacité prédic-tive du modèle. Cette simulation permet d’es-timer l’impact à long terme (sur l’horizon 2050) d’un maintien des prélèvements du SASS à leur niveau de 2000 : impacts en termes de rabattements supplémentaires et de diminution du débit des exutoires naturels. Nous présen-tons ci-dessous les principaux résultats des

simulations effectuées dans la nappe du Conti-nental Intercalaire (CI) dans les régions du Bas-sin occidental et de Biskra (en Algérie) et Gha-dames-Derj (en Libye).

Bassin Occidental : Les simulations explora-toires ont permis d’identifier des réserves (potentialités) importantes (zone non exploi-tée), non soupçonnées initialement, dont la mobilisation pourrait être une alternative pour soulager d’autres zones très sollicitées (Région de Biskra, au nord).

Biskra :Des prélèvements additionnels ont été portés localement dans la région de Biskra et ses environs et simulés. Les rabattements 2050 calculés au CI, après déduction des rabattements de la simulation Zéro et que nous appellerons « rabattements nets » sont portés sur la Figure 2. Elle montre des baisses pouvant atteindre 450 m dans la région de Biskra. Le rayon d’influence de ces prélève-ments dépassant la frontière de l’Algérie et se propagent dans les autres pays voisins (Tunisie et Libye).

Ghadames-Derj : La simulation dans cette région a consisté à maintenir un pompage continu avec un débit de 2.85 m3/s au champ captant de Ghadamès-Derj de 2001 à 2050. Les

Figure 2. Rabattement calculés en 2050 au CI

rabat tements nets (impact spécifique au champ de Ghadamès, déduction faite des effets du maintien des prélèvements 2000) sont présentés sur la Figure 3. Les baisses additionnelles calculées peuvent atteindre 130 m. Dans cette zone située près du point triple des trois pays, l’influence des prélève-ments additionnels est vite ressentie au niveau des deux autres pays voisins (Algé-rie, Tunisie).

Conclusion

Les interactions entre interrogations, informa-tions et modèles ont conduit à une meilleure connaissance, caractérisation, compréhension et quantification des phénomènes modélisés.

Ces modèles ont aussi permis de faire des pré-dictions pour les pays concernés et servent ainsi d’outils d’aide à la décision.

En définitive, l’activité de modélisation entre-prise dans le cadre des projets de l’OSS (SASS et SAI) met en place un cadre de concertation entre les différents acteurs (entre les pays ; et entre l’OSS et les pays). Elle permet aux admi-nistrations nationales responsables des

res-sources en eau de s’approprier d’un outil de gestion et de suivi de l’utilisation de la res-source. En ce sens, elle intègre le contexte de la GIRE, traitant les problèmes sur une échelle intersectorielle.

Bibliographie

Baba Sy M., 2005. Recharge et paléorecharge du système aquifère du Sahara septentrio -nal. Thèse de Doctorat en Géologie. Faculté des Sciences de Tunis, Janv. 2005, 277 p.

Margat J., 1992. Les eaux fossiles. Afrique contemporaine, N°161 (Spécial) 1er trimestre.

OSS, 2003. Système Aquifère du Sahara Sep -ten trional. Volume 4 : Modèle Mathématique.

Projet SASS ; Rapport interne. Annexes.

Tunis, Tunisie. 229 p.

OSS, 2007. Modèle mathématique du Système Aquifère d’Iullemeden. Projet SAI ; Rapport interne. Annexes. Tunis, Tunisie. 85 p.

Figure 3. Rabattements calculés en 2050 au CI

Gestion conjointe des systèmes aquifère côtier partagé

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