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4.4 Troisi` eme ´ etape : la mod´ elisation du syst` eme optique

4.4.2 Le mod` ele de flou

equation en proposant un mod`ele discret dans la partie 4.4.3. Mais avant tout, nous avons besoin de mod´eliser la PSF du syst`eme, c’est-`a-dire le flou.

4.4.2 Le mod`ele de flou

Nous avons discut´e des diff´erents mod`eles de « flou » dans le chapitre 3. Le mod`ele de flou le plus commun en vision par ordinateur est le mod`ele de flou gaussien. Apr`es avoir ´

etudi´e le mod`ele presque exact de Stokseth, nous en d´eriverons un mod`ele de flou gaussien et nous l’´etudierons. Nous allons voir que bien que ces deux mod`eles soient assez proches « `a l’œil », il peut exister au sens des moindres carr´es une erreur importante entre eux. Nous verrons pourquoi nous abandonnons le mod`ele gaussien.

4.4.2.1 Le mod`ele de Stokseth

Nous allons reprendre les commentaires sur la formulation de l’OTF de Stokseth qui est plus d´etaill´ee dans les chapitres 2 et 3. Contrairement `a ce que nous avons annonc´e jusqu’`a pr´esent, nous allons travailler directement avec l’OTF10 H(u, v, ε) et non avec la PSF11 h(x, y, ε). Ces fonctions sont ´equivalentes `a une transformation de Fourier pr`es, et il est plus ais´e d’´etablir l’´equation de l’OTF [Castleman 96] [Stokseth 69] :

H(q, ε) = (1 − 1.38 ( q fc) + 0.0304 ( q fc) 2+ 0.344 (q fc) 3) J inc  4k w(ε)  1 − q fc  q fc  (4.7) o`u q = px2+ y2, J inc(x) = 2J1(x)

x avec J1 le premier ordre de la fonction de Bessel, fc = λ d2 A

f est la fr´equence de coupure et k = 2 πλ . Stokseth note w(ε) = −di− ∆z(ε) cos α + q d2i + 2di∆z(ε) + (∆z(ε) cos α)2 o`u α = arctan  A di  et ∆z(ε) = dif (df+ε) df+ε−f pour un microscope.

L’avantage de cette formulation est qu’elle simplifie et corrige celle de Hopkins [Hopkins 55]. Elle permet de mod´eliser l’OTF du syst`eme par une fonction ne d´ependant que des va-riables d’espace, et seulement 5 param`etres du syst`eme optique. Ce sont :

– le grossissement G : c’est uniquement le grossissement de l’objectif, pas celui de l’oculaire ;

– la longueur d’onde λ utilis´ee ;

– la longueur optique du tube di: en microscopie, la distance diest fix´ee par la longueur optique du tube. La distance m´ecanique du tube (distance physique) est g´en´eralement de 160mm. Cela nous donne une longueur optique comprise entre 190 et 210mm. Cela d´epend du fabricant ;

10. Optical Transfert Function : Fonction de Transfert Optique en fran¸cais.

96 CHAPITRE 4. LE MOD `ELE PROPOS ´E

– l’ouverture num´erique ON ;

– l’indice n0 du milieu entre le sp´ecimen et la premi`ere lentille du microscope : si le microscope est `a immersion, cet indice est celui de l’huile utilis´ee pour r´ealiser l’immersion. Sinon, cet indice est celui de l’air.

Le mod`ele de Stokseth est le mod`ele le plus proche de la r´ealit´e [[cite]] pour de grandes comme pour de petites d´efocalisations. Mais il semble complexe (fonction de Bessel) et on rencontre tr`es souvent en vision par ordinateur un mod`ele de flou gaussien. Nous allons en d´eriver un du mod`ele de Stokseth pour v´erifier s’il peut effectivement simplifier le mod`ele.

4.4.2.2 Le mod`ele gaussien

Nous avons d´evelopp´e un mod`ele de flou gaussien pour le confronter au mod`ele de Stokseth et v´erifier s’il peut le remplacer dans une bonne approximation. La plupart des travaux en vision par ordinateur [Nayar 94] [Tomczak 98] (voir le chapitre 3) qui traitent du flou utilisent un flou gaussien bas´e sur les travaux de Pentland [Pentland 87]. Afin de rester proche des travaux effectu´es en vision par ordinateur, il peut ˆetre int´eressant de travailler avec un mod`ele gaussien.

Nous avons pr´esent´e [Dey 01] un mod`ele d’OTF qui d´erive du mod`ele de Stokseth (Eq. 4.7) ; nous allons approximer la fonction de Bessel par une gaussienne. On peut trouver des g´en´eralit´es int´eressantes sur les fonctions de Bessel dans [Num.Rec. 93, Ch.6]. L’expression g´en´erale du d´eveloppement en s´eries de Taylor en 0 de la fonction de Bessel Jn(x) d’ordre n est donn´ee par l’Eq. 4.8 :

Jn(x) = X m=0 (−1)m(x2)n+2m m! (m + n)! (4.8) Pour un Jinc(x) = 2J1(x)

x , cela donne Jinc(x) = 1 − x82 + 192x4x6

9216 + .... L’expression g´en´erale du d´eveloppement en s´eries de Taylor pour une gaussienne G(x) = e−α2x2 est donn´ee par l’Eq. 4.9 :

G(x) = X m=0 (−1)m(α x)2m m! (4.9) ce qui donne G(x) = 1 −x82+x644x6

512+ ... si α2= 18. Ces d´eveloppements sont similaires en ce qui concerne l’alternance du signe et les puissances des termes, mais les d´enominateurs dans la d´ecomposition de Bessel augmentent plus vite que dans le cas de la gaussienne. Jinc(x) a des valeurs n´egatives alors que la gaussienne est d´efinie positive. On approche Jinc(x) par ex28 ce qui transforme l’Eq. 4.7 en :

H(q, ε) = (1 − 1.38 (q fc ) + 0.0304 (q fc )2+ 0.344 (q fc )3) e( 4k w(ε)(1−fcq) q fc)2 8 (4.10)

Sur la Fig. 4.16, nous avons repr´esent´e l’OTF de Stokseth et son approximation gaussienne pour 2 valeurs de d´efocalisation. Nous avons fait tous ces d´eveloppements pour x  1,

4.4. TROISI `EME ´ETAPE : LA MOD ´ELISATION DU SYST `EME OPTIQUE 97

Fig. 4.16 – Coupes `a 1D des 2 types d’OTF : l’OTF de Stokseth et son approximation par une gaussienne. Il y a 2 paires de courbes : les 2 courbes sup´erieures sont d´efocalis´ees de 1 µm et les courbes du bas de 2 µm.

mais sachant que ces fonctions d´ecroissent toutes les deux vers 0, l’erreur pour les grandes valeurs de x n’est pas divergente.

Nous pouvons ´etudier l’erreur entre le mod`ele de Stokseth et le mod`ele gaussien en fonction de la d´efocalisation. Cette erreur est une erreur cumul´ee au sens des moindres carr´es. Nous avons trac´e cette erreur en fonction de la d´efocalisation sur la Fig. 4.17 (a). Elle est maximale `a ±1.6 µm. Il ne faut pas oublier qu’une grande partie de l’erreur provient du fait que le mod`ele gaussien est positif, tandis que le mod`ele de Stokseth peut devenir n´egatif. Le mod`ele gaussien annule donc l’effet d’inversion de contraste (OTF n´egative) dont on a parl´e dans le chapitre 2. De plus, une diff´erence entre 2 OTF induit une diff´erence dans l’´energie qui va pouvoir passer. Sur la Fig. 4.17 (b) nous voyons que l’approximation gaussienne peut laisser passer plus d’´energie que l’OTF de Stokseth, et il faut investiguer plus en avant.

L’OTF d’un syst`eme est en quelque sorte un filtre qui laisse ou non passer de l’´energie. L’´energie qui passe est proportionnelle `a la surface situ´ee sous cette courbe (voir Fig. 4.18 (a)). Entre deux courbes, on peut consid´erer qu’il y a plus d’´energie qui passe si la surface d’int´egration est sup´erieure et vice-versa. Sur la Fig. 4.18, nous avons repr´esent´e en pour-centages la variation relative de surface du mod`ele d’OTF de Stokseth par rapport `a son approximation par une gaussienne. Ces calculs sont effectu´es pour des intervalles de d´ efo-calisation de [−30; 30] µm (Fig. 4.18 (b)) et sur la portion la plus proche de la profondeur de champ, dans l’intervalle [−5; 5] µm (Fig. 4.18 (c)). Nous voyons des variations relatives de ±20% ce qui est tr`es important.

De plus, un calcul de vitesse d’algorithme sur un PC Linux ´equip´e d’un processeur Pentium III cadenc´e `a 850 MHz et de 128 Mo de m´emoire vive donne une moyenne

98 CHAPITRE 4. LE MOD `ELE PROPOS ´E

(a) erreur cumul´ee `a 1D (b) erreur relative pour ε = 1.6µm

Fig. 4.17 – Diff´erence entre le mod`ele de Stokseth et le mod`ele `a base de gaussienne. (a) Nous avons trac´e la courbe de l’erreur cumul´ee (au sens des moindres carr´es) en fonction de la d´efocalisation. Les calculs ont ´et´e fait `a 1D sur toute la zone de variation des mod`eles d’OTF (pour une fr´equence absolue inf´erieure `a la fr´equence de coupure) en prenant un ´echantillonnage fin de 104 points par micron. Le grand nombre de points explique que les valeurs culminantes des erreurs soient ´egalement tr`es fortes (199.5 au maximum). Si on divise par 10 le nombre de points, cela revient aussi `a diviser par 10 cette valeur maximale. (b) Etude plus d´etaill´ee de la diff´erence relative entre l’OTF de Sokseth et son approximation gaussienne pour un des pic de l’erreur cumul´ee (on a choisi ε = 1.6 µm). Sur cette sous-figure, nous voyons donc que les valeurs prises par la gaussienne sont sup´erieures `a celle de l’OTF de Stokseth.

de 6.89 s pour le mod`ele de Stokseth et de 6.31 s pour son approximation gaussienne (100000 points par pixel, d´efocalisation de 3 µm). Le gain en vitesse est int´eressant mais pas r´evolutionnaire, puisqu’il se situe aux alentours de 10%.

En conclusion, toutes ces raisons font que nous ne nous int´eressons pas `a un mod`ele d’OTF gaussien et que nous conservons celui de Stokseth.

5), en utilisant le flou gaussien, la simulation est satisfaisante. Le probl`eme inverse visant `

a enlever le flou pr´esent dans une s´equence d’images r´eelles est alors r´ealisable en utilisant les m´ethodes de d´econvolution gaussiennes comme celle de Haar [t. Haar Romeny 94] (voir chapitre 3 pour plus de d´etails bibliographiques).