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APPLICATIONS DU MODELE TROIS ETATS A LA GESTION DES FUITES SUR UN RESEAU D’EAU

1. E VOLUTION NATURELLE DU DEBIT DE FUITE ET SIMULATION DE DIFFERENTES INTENSITES DE RECHERCHE

1.2. Simulation d’une intensité efficace de recherche de fuites (IERF)

1.2.3. Modélisation de la recherche de fuites comme possible outil de gestion

1.2.3. Modélisation de la recherche de fuites comme possible outil

Secteur 6

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3

50.6 51.1 51.6 52.1 52.6 53.1 53.6 54.1 54.6 55.1

âge moye n (anné e s) bit de fuite (m3.h-1.km-1)

débit de fuite modélisé débit de fuite mesuré débit lié aux fuites diffuses intensité = intensité/2

Figure 54. Gestion de la recherche de fuites sur le Secteur 6.

Le Secteur 5 est lui aussi caractérisé par une baisse globale du débit de fuite sur la période de données. Il passe de 1,16 à 1,05 m3.h-1.km-1. Cette chute est cependant moins marquée que pour le Secteur 6. L’observation de la Figure 55 montre que la pente de la courbe correspondant à l’IERF égale n’est plus négative, et le débit qui diminuait précédemment se caractérise maintenant par une tendance à l’augmentation.

Ceci traduit l’accentuation de la hausse naturelle du débit en raison du vieillissement du secteur. Alors que les réparations suffisaient à la contenir sur la période de 35,5 à 38 ans d’âge moyen, elles ne suffisent plus, à intensité équivalente, sur la période de 38 à 40 ans. Ainsi, un ensemble d’actions efficaces à un moment donné ne l’est pas nécessairement indéfiniment.

Le scénario « intensité*2 », également tracé sur la Figure 55, permet par contre de poursuivre la diminution du débit amorcée.

Secteur 5

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2

35.4 35.9 36.4 36.9 37.4 37.9 38.4 38.9 39.4 39.9

âge moye n (an né e s) bit de fuite (m3.h-1.km-1)

débit de fuit e modélisé débit de fuit e mesuré débit lié aux fuit es diffuses intensité =

int ensit é*2 int ensit é/2 intensit é st at u quo

Figure 55. Gestion de la recherche de fuites sur le Secteur 5.

1.2.3.2. Maintien d’un niveau de fuite

Nous considérons maintenant que le gestionnaire a pour objectif de garder un niveau de fuite constant sur une période donnée.

Sur le Secteur 18 (Figure 56), la valeur du débit de fuite en fin de chronique peut être jugée satisfaisante, au moins comparativement à ce qu’elle était à t0. On peut imaginer que le gestionnaire veuille simplement maintenir cette valeur en appliquant une intensité dite de statu quo. Les calculs montrent que l’IERF à appliquer, pendant les deux années sur lesquelles a lieu la simulation et pour que la situation du secteur au regard des fuites globales ne se dégrade pas, peut être 3,3 fois inférieure à celle de la période précédente. Une intensité divisée par deux suffit même à continuer à faire décroître le débit de fuite, au moins pour les deux premières années simulées.

Secteur 18

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8

50.1 50.6 51.1 51.6 52.1 52.6 53.1 53.6 54.1 54.6

âge moye n (anné e s) bit de fuite (m3.h-1.km-1)

débit de fuite mesuré débit de fuite modélisé débit lié aux fuites diffuses intensité/2 intensité statu quo

Figure 56. Gestion de la recherche de fuites sur le Secteur 18.

1.2.3.3. Inversion d’une croissance de débit

Il se peut que sur certains secteurs, bien que des opérations de recherche aient eu lieu, le débit de fuite ait augmenté durant la période d’observations. Le gestionnaire peut alors chercher à faire diminuer ce débit de fuite en intensifiant les campagnes de recherche de fuites.

Sur le Secteur 8 représenté en Figure 57, les opérations de recherche n’ont pas suffi à contrer la hausse naturelle du débit. Nous voyons que l’IERF doublée permet à peine de maîtriser le débit de fuite. Il faut noter qu’elle était de très faible ampleur sur la chronique, puisque seulement neuf réparations sur la quarantaine de fuites non repérées théoriquement présentes y ont été effectuées, et que le débit unitaire moyen associé est seulement de 0.18 m3.h-1. Ce n’est qu’en quadruplant l’IERF que l’effet sur le débit devient visiblement bénéfique.

Secteur 8

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2

36.7 37.2 37.7 38.2 38.7 39.2 39.7 40.2 40.7 41.2

âge moye n (anné e s) bit de fuite (m3.h-1.km-1)

débit de fuite mesuré débit de fuite modélisé débit lié aux fuites diffuses intensité*2 intensité*4

Figure 57. Gestion de la recherche de fuites sur le Secteur 8.

1.2.3.4. Difficultés d’interprétation et conclusion

Le modèle trois états, grâce au concept d’IERF, permet donc d’élaborer et de représenter différentes stratégies d’action dans le domaine de la recherche de fuites.

La situation du secteur à un moment donné, ainsi que l’évolution de son débit de fuite, calculée par le modèle, dicteront l’intensité avec laquelle mener les actions. Des contraintes de moyens (financiers, matériels) impacteront sur la répartition temporelle de la recherche de fuites, répartition temporelle qu’il n’est pas difficile d’inclure dans les scénarios proposés.

Tous ces résultats doivent cependant être considérés avec précaution.

Une difficulté importante subsiste en effet dans l’application des scénarios : il faut veiller à ne jamais descendre sous le seuil constitué par le débit lié aux fuites diffuses, comme c’est le cas sur la Figure 58 représentant le Secteur 2. Elle montre clairement qu’à IERF équivalente, la recherche de fuites permet d’atteindre très vite, en moins de deux ans, la limite basse du débit de fuite global. La situation ne peut plus être améliorée par de la recherche de fuites : il convient d’essayer de la rendre pérenne ou d’abaisser ce seuil, nous verrons dans la partie 2 de ce chapitre que le renouvellement peut y aider.

Secteur 2

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3

45.2 45.7 46.2 46.7 47.2 47.7 48.2 48.7 49.2 49.7

âge moye n (anné e s) bit de fuite (m3.h-1.km-1)

débit de fuite modélisé débit de fuite mesuré débit lié aux fuites diffuses intensité = intensité statu quo

Figure 58. Gestion de la recherche de fuites sur le Secteur 2.

Le tracé du débit de fuite pour l’IERF constante pose problème. Cette possibilité d’atteindre avec facilité le seuil des fuites diffuses, et donc de modéliser une élimination totale des fuites non repérées, est liée à la formulation de l’IERF. En effet, elle est considérée par définition comme reproductible d’une période à l’autre. Si cette hypothèse est vraie lorsque les fuites non repérées sont nombreuses sur un secteur, elle ne l’est certainement plus lorsqu’elles sont rares et que le débit global de fuite est proche du débit de fuites diffuses. Les mêmes causes ne produisent plus les mêmes effets et il devient certainement très difficile d’éliminer les dernières fuites présentes sur le réseau.

Une étude du lien entre effort économique de recherche de fuites et effectivité des réparations pour un débit de fuite donné peut lever cette difficulté. La connaissance de ce lien est indispensable pour faire de ce modèle un outil de gestion opérationnel.

Dans le paragraphe suivant, nous abordons les conséquences des opérations de renouvellement sur le débit de fuite.

2. E

TUDE DE L

IMPACT DU RENOUVELLEMENT DES