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PRESENTATION DES DONNEES DE L’ETUDE : DESCRIPTION, VALIDITE, ANALYSE

1. N ATURE DES DONNEES DE L ’ ETUDE

1.2. Données disponibles

1.2.2. Chroniques de réparations

Aux chroniques de débits décrites précédemment sont associés des historiques de réparations qui permettent d’étudier les effets de celles-ci sur le débit de fuite. Le nombre de réparations par semaine sur le secteur est connu pour la même période de temps, c’est-à-dire deux ans et demi environ.

Deux distinctions importantes sont opérées au sein des données sur les réparations :

- les différents organes hydrauliques concernés (canalisations, branchements, vannes…). Ceci peut permettre de mieux repérer les points sensibles du réseau et d’éventuellement tenter de répartir le débit de fuite selon ces organes ;

- le facteur déclenchant, à savoir si la réparation fait suite à un appel téléphonique relayant une détection visuelle d’un particulier ou plus directement d’une équipe de surveillance, ou bien à une opération de recherche de fuites. Ce point traduit l’activité du gestionnaire en matière de recherche de fuites, à interpréter également en fonction de la nature du sol.

Ainsi, comme le montre le Tableau 7, les réparations sont réparties en 14 catégories selon la double distinction évoquée.

Tableau 7. Double distinction des réparations : exemple du Secteur 9.

Secteur 9 (nb de réparations) détection visuelle opération de recherche

fuite sur canalisation de distribution 0 3

fuite sur vanne 0 6

fuite sur compteur 2 0

fuite sur branchement 11 14

fuite sur joint de prise en charge 0 1

fuite en partie privée 4 4

intervention sur boîtier de branchement 12 0

Si l’on souhaite maintenant superposer les données sur les réparations aux chroniques de débit déjà tracées, pour établir un éventuel lien entre réparations et débit de fuite, il semble judicieux de ne plus considérer que la distinction sur le facteur déclenchant. Elle permet de tenir compte uniquement de deux catégories et, de plus, la nature différente de ces deux types de réparations se manifeste nettement graphiquement. Les réparations discriminées selon les organes sont en général trop peu nombreuses dans chaque catégorie pour que leurs effets respectifs soient visibles sur le débit de fuite.

Les réparations de casses manifestes, détectées visuellement, se font de manière continue dans le temps, au fur et à mesure de l’apparition des casses et sans réelle variabilité d’intensité, hormis peut-être lors de conditions météorologiques très marquées qui ont un impact sur le terrain où reposent les conduites (grand froid, forte pluie ou sécheresse). A l’opposé, les réparations sur recherche de fuites sont beaucoup plus ciblées dans le temps, ces opérations n’étant généralement pas déclenchées fréquemment. De plus, à une semaine t correspondant à une opération de recherche, plusieurs réparations, parfois en nombre important, peuvent avoir lieu, ce qui est plus rare pour les casses manifestes.

Le phénomène décrit s’observe bien sur la Figure 4 représentant, pour le Secteur 5, la superposition des chroniques de débits et de réparations. Les sauts visibles sur les courbes de réparations, correspondant au nombre de ces réparations, sont plus marqués pour les casses réparées suite à des opérations de recherche que pour les casses réparées sur signalement. De même, les plages de temps sans réparation sont plus longues dans le cas de la recherche de fuites. Le nombre total de casses réparées pour les deux catégories est au final quasi équivalent, mais nous voyons bien qu’elles ne sont pas du tout issues du même type d’action.

Il nous semble donc tout à fait pertinent pour la suite de l’étude de conserver cette distinction.

Secteur 5

0 0.5 1 1.5 2 2.5

09-avr-01 18-juil-01 26-oct-01 03-févr-02 14-mai-02 22-août-02 30-nov-02 10-mars-03 18-juin-03 26-sept-03 te mps (jj-mois-aa)

bit (m3.h-1.km-1)

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4

cumul des réparations (nb/km)

débit nocturne mesuré estimation du débit de fuite estimation de la consommation cumul des réparations sur détection visuelle cumul des réparations sur recherche

Figure 4. Distribution temporelle spécifique des réparations sur détection visuelle ou sur recherche de fuites.

Cette séparation entre recherche et détection visuelle reprend de manière concrète celle proposée par Lambert entre fuites non repérées et casses manifestes.

En effet, les opérations de recherche de fuites sont inopérantes sur les fuites diffuses et non nécessaires pour les casses manifestes. Elles concernent précisément les fuites non repérées.

En complément, les casses manifestes sont les casses repérées visuellement. Cette équivalence sera conservée et utilisée indistinctement par la suite.

Enfin, l’observation de cette même Figure 4 permet d’analyser les conséquences sur le débit de fuite des réparations après recherche. Celles-ci se manifestent par des chutes marquées du débit à chaque opération. En revanche, il est beaucoup plus délicat de repérer l’effet des réparations sur appels téléphoniques.

Pour dépasser et interpréter cette simple constatation visuelle, il faut se souvenir que la courbe de débit est composée de valeurs minimales horaires hebdomadaires. En toute logique, une réparation de casse manifeste ne doit pas faire diminuer le débit de fuite. Le pas de temps d’observation d’une semaine est suffisamment grand pour qu’une casse manifeste soit éliminée durant cette période et qu’il n’en reste pas trace dans le débit minimum. En cela, nous supposons que la réactivité du gestionnaire est suffisante. Quand bien même certaines casses manifestes perdureraient plus d’une semaine, ce qui rendrait alors visibles et la hausse de débit correspondante, et la chute associée lors de la réparation, ce phénomène doit a priori être exceptionnel sur un secteur.

Au paragraphe 2 de ce même chapitre, nous mettrons en place un modèle qui aura pour principal objectif de déterminer si les réparations de casses manifestes contribuent ou non à expliquer le débit de fuite.