• Aucun résultat trouvé

Mise en cause et triomphe du capitalisme

Dans le document L'appel de l'environnement (Page 78-87)

Il n’y a pas d’affinité entre l’éthique environnementale et l’esprit du capi- talisme pour faire un jeu de mot. Le capitalisme vert est le résultat de puis- santes industries dans les secteurs de l’agroalimentaire, du commerce équi- table, de l’emballage, de l’équipement, voire du recyclage, dotées de lobbies de plus en plus en plus influents ¹. Cependant on peut être certain d’une veille sociale de la part des mouvements sociaux. Certains nomment cela la « transition écologique ² ».

Car la transition c’est aussi celle de l’énergie, du souhait des écologistes : décroissance, consommation sobre, co-voiturage, isolation, énergie renou- velable afin d’établir une relance de la croissance et des emplois, en usant des objets de l’écologie. Si l’économie verte est sans doute plus intéressante pour l’environnement, elle pose néanmoins la question du triomphe du capi- talisme dans un univers écologique censé le chasser. En cela le capitalisme constitue bien le retour d’un mythe.

. Le retour d’un mythe

Réconcilier la société industrielle et la nature redonne à l’entreprise pro- gressiste de l’espérance : retour à l’idée de progrès, perspective d’une vie har- monieuse avec la nature, promotion d’une industrie verte. L’écologie a ten- dance à n’envisager l’homme que comme un membre de la planète, rattaché à des écosystèmes dotés d’une empreinte écologique. Et c’est là, pour les éco- logistes, qu’il faut agir. Cette attitude nous empêche de voir la nature et de penser notre relation à elle ³. Pourtant nous sommes en quête de ce mouve- ment, ce qui rend d’autant plus inadmissible notre mode de vie ⁴. Dans ce cas il faudrait envisager un développement qui soit soutenable.

. Cf. Christian J, Les Coulisses du commerce équitable, op. cit. . Juan S, La Transition écologique, Toulouse, Ères, .

. Le comportement de l’homme est ainsi devenu absurde. Ce dernier achète des × pour aller dans la nature. Il s’agit pour Augustin Berque d’un idéal métabasiste forgé par des lois du marché dont Mitsubishi ou Land Rover tirent profit en vantant un idéal d’aventures tout- terrain. Augustin B, La Pensée paysagère, op. cit.

. Augustin B, Philippe B, Cynthia G-G (dir.), La Ville insoute-

Chapitre II. — Sociologues et écologistes 

Le développement soutenable

Pour les sociologues de l’environnement (Morin, Moscovici) la culture reste déterminante dans les manières d’agir, la créativité, la connaissance critique, la diversité et la beauté. Ce sont des bases indispensables au déve- loppement humain et à la liberté qui passent avant le développement écono- mique ¹. L’éducation environnementale se centre sur la personne et son com- portement afin qu’elle agisse avec responsabilité (par exemple trier). L’idée de « soutenabilité » est alors préférable à celui de durable.

Notre monde d’aujourd’hui ne dépend pas de la sélection naturelle dar- winienne mais de l’évolution de l’esprit des hommes et des valeurs qu’ils sont capables de promouvoir pour fonder la coopération sociale. La sélection n’est plus naturelle, elle est culturelle. Ce qui fait de la vision écologique une donnée culturelle et sociale partagée. Il faudrait alors parler de « juste déve- loppement » ou de « développement équitable ² » ou encore de « développe- ment soutenable » pour insister cette fois-ci sur la relation de solidarité qui devrait exister au sein des rapports humains : solidarité synchronique (les humains entre eux dans le présent) entre êtres de nature (avec le reste des êtres vivants) diachronique (entre générations présentes et futures).

L’idée de soutenabilité a été théorisée par l’américain Robert Solow, prix Nobel d’économie en . Après Polanyi ou Gorz, il reprend la thèse selon laquelle la croissance économique n’existe que parce qu’elle détient des liens avec le social (par exemple comment valoriser les paysages, l’espace vert). Il définit la soutenabilité comme la capacité dans le temps de produire du bien-être économique aux différentes générations :

Si la durabilité est un engagement émotionnel et vague de conserver quelque chose dans le long terme, il est très important de comprendre la nature de ce quelque chose : je pense que c’est une capacité générale à produire du bien-être ³.

Il s’agit ici d’un besoin, que l’on doit élargir, selon Amartya Sen, prix Nobel d’économie l’année suivante en  pour ses travaux sur la famine, la pau- vreté et le bien-être, à la notion de « capabilité ⁴ » : être capables d’étendre les libertés des générations présentes sans compromettre celles des générations futures. La question de la « soutenabilité » ou de la « capabilité » reprend celle . Le CGLU (Cités et gouvernements locaux unis) a approuvé en  la déclaration « La culture : quatrième pilier du développement ».

. Laurent É, La Social-Écologie, op. cit., p. .

. Robert S, « An Almost Practical Step Toward Sustainability » Resources Policy, vol. , n , , p. .

 L’appel de l’environnement

de la santé et de la justice environnementale. Par exemple l’accès à une ali- mentation de qualité suppose des produits frais dont l’achat est soumis à l’inégalité des revenus. Ces mêmes produits consommés auront un impact sur la santé des consommateurs. Les inégalités ont une dimension sociale et écologique due à un impact environnemental sur la santé humaine. Nous avons évoqué ces points précédemment qui retrouvent avec le développe- ment une assise concrète. Ces derniers régénèrent l’idée que le progrès social, sanitaire et humain ne peut se faire sans développement économique, ni maî- trise et responsabilité. Ne sommes-nous pas en train d’espérer le retour du mythe prométhéen ?

La saga de l’environnement

Des figures médiatiques créditent le mythe du développement par l’éco- logie : nombreuses sont les personnalités qui veulent sauver la planète et s’associent aux organismes de défense de l’environnement : Al Gore, candi- dat américain à la présidence de , mène une lutte contre le réchauffe- ment climatique (La vérité qui dérange) qui lui vaut le Prix Nobel de la paix en . Arnold Schwarzenegger défend aussi cette cause lors de sa ré-élection au poste de gouverneur de Californie en . Leonardo Di Caprio milite en faveur des énergies renouvelables. Harrison Ford sensibilise l’opinion autour de la déforestation des forêts tropicales qui lui valent diverses distinctions dont le « Prix mondial du citoyen écologique » de la faculté de médecine de Harvard. Et bien d’autres qui se posent en tant que médiateurs entre la société et la planète.

Bien que les valeurs portées par la Modernité apparaissent aujourd’hui décalées, notamment du fait des critiques sociologiques et écologiques pré- cédemment évoquées, des résidus s’en échappent qui continuent à travailler les sociétés. Le capitalisme est tout à la fois un mythe porté par les sym- boles du progrès et du bonheur, une utopie, celle de tout maîtriser, une reli- gion, le caractère sacré et profitable de la technique. En renouvelant l’idée que les sociétés et leurs industries peuvent produire de manière écologique, c’est tout cet imaginaire qui se trouve réactivé. L’innovation technologique peut poursuivre son chemin, pour peu qu’elle ait pris soin de préserver les valeurs du développement durable : recycler, économiser l’eau, s’intéresser à la nature. Les grandes entreprises ont d’ailleurs l’obligation de publier leurs efforts pour soutenir l’environnement. Pour cela les industries et com- merces payent des taxes, subventionnent des programmes de recherches, proposent des emballages biodégradables ; les administrations se dotent de papiers recyclés, vous invitent à économiser le papier en usant d’Internet ;

Chapitre II. — Sociologues et écologistes 

les citoyens doivent rouler moins vite ou préférer le vélo et marcher à pied, consommer vert, trier leurs déchets, économiser l’énergie.

L’incitation à adopter des stratégies vertueuses en matière de développe- ment propre repose toujours sur une logique mercantile : s’ouvrir de nou- veaux débouchés, améliorer son image de marque, pouvoir légitimement augmenter ses prix. Certes, cette tactique obtient des résultats puisqu’elle aboutit à légitimer l’adoption de technologies plus propres, ou plus effi- caces, y compris dans des pays qui ont paru pourtant longtemps réfractaires, comme les États-Unis. Mais, l’environnement, comme la lutte contre la pau- vreté, reste une variable d’ajustement pour des objectifs commerciaux ou stratégiques ¹.

Le développement durable se présente à la manière d’une morale des socié- tés, diffusée par les médias, plébiscitée par les écologistes, encouragée dans l’enseignement et appliquée par l’industrie : la garantie d’assurer le bonheur des hommes en leur apportant aujourd’hui comme demain un ensemble de biens, qui leur certifie d’être en tête dans la course à l’innovation, et de pou- voir disposer d’un large choix de consommation, approprié aux revenus de chacun, ce qui implique en fait une extension indéfinie de la production ². Le développement durable parvient ainsi à nous proposer une grille de lecture selon le triptyque :

. Durabilité écologique . Viabilité économique . Équité sociale

Il est frappant de constater combien le commerce équitable est parvenu à se saisir de cette logique et à la promouvoir de manière si moralisatrice. Un exemple :

Ce que je bois [...] ce que je défends [...] des communautés indiennes mar- ginalisées accèdent à un développement [alors que] l’iniquité règne : les grands propriétaires terriens monopolisent les meilleures terres et l’eau d’irrigation ³.

Nous pouvons nous demander s’il existe aujourd’hui un pan du social ou de l’économie qui n’ait intégré la dimension écologique. Il existe un marke- ting très fort, oppressant sur ce sujet. Nous l’avons évoqué en tant que stra- tégies commerciales dont les supports de communication, presse, télévision,

. Sylvie B, À qui profite le développement durable ?, op. cit., p. .

. Marcel J (dir.), Le Développement durable, de l’utopie au concept, op. cit., p. . . Cf. www.ethiquable.coop en date du  décembre .

 L’appel de l’environnement

publicité notamment nous inondent ; mais nous retrouvons son empreinte partout : dans les achats, au sein des activités sportives ou de loisir, à la mai- son où les citoyens sont démarchés pour renouveler leur isolation, modifier leur énergie, pour adopter un comportement responsable. Les fédérations sportives orientent leurs adhérents autour d’un « sport responsable » qui s’adosse à une charte dont voici quelques éléments : la promotion des valeurs du sport comme vecteur d’épanouissement, la sensibilisation aux bons com- portements pour préserver la santé et la sécurité des pratiquants (lutte contre le dopage, rappel des gestes à effectuer pour prévenir les blessures et accidents, enseignement des bénéfices du sport pour la santé), des actions en faveur de pratiques éco-responsables : au sein du club, dans l’organisation des événements, dans la gestion et l’utilisation par le club des équipements sportifs et des lieux de pratique : éco-mobilité dans les transports, limitation de la consommation des ressources, réduction des déchets, réintégration de la biodiversité, achats responsables, éco-communication ¹.

Le développement durable porte en lui une promesse, celle de soutenir croissance et environnement. Le capitalisme s’en est emparé vigoureuse- ment au rythme proposé par l’écologie. Le citoyen bouleverse sa relation au monde : comment peser moins sur ses ressources, améliorer son efficacité énergétique ? Il s’agit d’une véritable révolution culturelle et économique. C’est aussi un projet de recherche, un nouvel idéal, un désir de société tout comme la démocratie ou le progrès. Cette intention s’articule autour de ce que l’on pourrait qualifier de « convergence sémantique », une manière de promulguer un sens aux conduites portées par le développement durable. Cette convergence s’appuie sur :

— Un environnement : l’intérêt de la biodiversité.

— Un système de précaution qui consiste à ménager l’avenir, s’abstenir lorsque le contenu est incertain, en tous les cas, lorsqu’il ne s’inscrit pas dans la durée.

— L’idée de préserver un patrimoine, un peu à la manière d’une dette sociale, une forme de solidarité intergénérationnelle.

— Une éthique : responsabilité des pratiques et équité dans l’accès à la croissance aujourd’hui comme pour demain.

— Un mode de production : le capitalisme qui a su s’adapter aux demandes de la société : plus propre, affichant l’image de ses efforts en faveur de l’environnement, labellisant ses produits, créant des chartes. Les marques se positionnent ainsi dans le respect de l’environnement. La . Cf. le site www.sport-responsable.com en date du  décembre .

Chapitre II. — Sociologues et écologistes 

stratégie est payante, le capitalisme dit « vert » joue sur nos émotions et notre imaginaire, il nous donne même des leçons de morale. Cette attitude pèse sur nos affects pour instaurer une dynamique de consom- mation et offrir une plus grande résistance à ses détracteurs.

Il nous faut maintenant envisager l’autre versant. Si le capitalisme vert représente le retour d’un mythe, il illustre aussi la thématique proposée par Schumpeter d’une destruction créatrice, en faveur d’une perspective environnementale renouvelée.

. Une destruction créatrice

L’école de Francfort (Horkheimer, Habermas, Marcuse) a fortement criti- qué le capitalisme, « totalitarisme marchand », accusé d’avoir dénaturalisé les rapports sociaux, vidé les conduites de leur sens pour introduire l’utilité économique et financière comme référence. Le social doit être utile. Ainsi la confiance est utilisée pour économiser des coûts de surveillance, favori- ser des pratiques d’achats face à un consommateur ou un fournisseur moins méfiant. Georg Simmel précise que, sans la confiance des hommes les uns envers les autres, la société tout entière se disloquerait et, avec elle, le capita- lisme menacé par un univers d’incertitudes. Si la société capitaliste n’inspire plus confiance aux écologistes, la défiance ayant pris le pas, et qu’elle attire aussi la défiance des sociologues, alors, l’arme verte pourtant brandie par le citoyen, nous interpelle. Serions-nous face au simulacre dont parle Jean Baudrillard ?

L’illusion renouvelée

André Gorz en , puis Roegen en , en avaient appelé à la décrois- sance : la production entraîne la destruction des ressources naturelles. Les économistes l’annoncent, les écologistes lancent un cri d’alerte, les socio- logues s’en plaignent. Pourtant, la rupture avec la société capitaliste n’est pas certaine : commerce équitable, énergies renouvelables, tourisme vert sont des formes concrètes du développement. Le projet consiste à réconcilier la nature et le progrès, le mondial et le local, la production et la consommation. Nous avons évoqué la présence d’un « capitalisme vert », prédicateur de pratiques d’achat : il n’est pas besoin de soutenir la cause écologiste pour acheter vert ou bio. Il s’agit d’un nouveau marché en plein essor, ouvert à tous et proposant un marketing à la hauteur. Le capitalisme s’est fort

 L’appel de l’environnement

bien adapté en développant un « éco-business ¹ », nouvelle source de profit. Les individus sont toujours encouragés à désirer des biens au-delà de leurs besoins. Félix Guattari développe en  trois registres pour l’écologie ² : environnemental, social et mental pour montrer l’importance du désir écolo- gique qui peut constituer un moteur révolutionnaire. Ce désir est posé dans le cadre d’une sorte de praxis ou d’écosophie qui pousse les gens à l’action, mais c’est aussi une manière d’aspirer à de nouveaux produits, censés être plus sains, meilleurs, dotés de nouvelles technologies. L’économie tient une place croissante dans la formalisation des enjeux environnementaux.

Les effets externes de la production et de la consommation (dégradation, exploitation, pollution) ont été intégrés au système capitaliste qui remet au goût du jour la « destruction créatrice » de Schumpeter (). L’intérêt éco- nomique est de maintenir, voire de renforcer, la consommation et la pro- duction en changeant d’énergies et d’industries. De frein, l’écologie est deve- nue un moteur de marketing : énergies propres, développement de niches économiques pour une industrie propre. Ainsi s’établit la réconciliation ou le triomphe du système capitaliste avec son environnement. Il s’en trouve régénéré, à moins que ce ne soit son aboutissement ?

La nature est toujours une ressource, mais qui n’a pas forcément besoin d’être transformée pour être désirée et vendue. Au besoin, elle peut être civilisée (les jardins japonais en sont une illustration), modifiée pour pro- duire du vivant comme le sont les O.G.M. Le monde de l’expertise scien- tifique, immergé dans l’écologie et les politiques environnementales, nous propose une nouvelle gouvernance écologique. Les alter-mondialistes, les mouvements écologistes mais aussi les associations de producteurs nous proposent un modèle économique plus sobre. Il s’agit simplement de chan- ger nos modes de vie et nos manières de produire (artisans du monde), de manger (fast food), de consommer (casseurs de pub). Mac Donald a introduit les tomates cerise en option à la place des frites dans ses menus enfants, de l’ananas en sachet au dessert, des salades.

L’écologie serait en passe de devenir un « mythe dormant » : il y aurait un consensus social autour des pratiques écologiques, tels le tri, le recyclage, la nourriture biologique, de telle sorte que le récit, « l’écocentrisme ³ », tra- versant l’écologie n’a plus besoin d’être raconté car il serait appliqué instinc- tivement. Les individus ont accepté le principe écologique, ils s’en soucient . Denis D, Les Industriels et les risques pour l’environnement, Paris, L’Harmattan, .

. Félix G, Les Trois Écologies, Paris, Éditions Galilée, .

. L’écocentrisme considère que les éléments naturels dans leur dimension holistique sont prioritaires et possèdent une valeur intrinsèque face à notre anthropocentrisme.

Chapitre II. — Sociologues et écologistes 

moins, tant du point de vue de l’action que des pratiques, donnant naissance à un « imaginaire régressif ¹ » bâti davantage sur le sensible que sur l’action. Le sensible, c’est justement notre propos. Ce dernier est difficilement mesu- rable. C’est pour cette raison que la troisième partie est consacrée au carac- tère sensible propre à l’imaginaire, en évoquant une ambiance sociale qui montre la dimension concrète de l’écologie qui, loin de répondre à un « ima- ginaire dormant » ou « régressif », serait en fait réfléchi et prégnant.

L’Empire contre attaque

Aspe et Brunel soulignent la dimension aliénante des pratiques écolo- giques : les individus sont prisonniers de leurs gestes (le recyclage, le tri en particulier). Le geste devient mécanique, il s’insère dans un mode de produc- tion censé combattre le profit avec pourtant à la clé des emplois et des indus- tries. Le recyclage est emblématique de ce point de vue. Les déchets ména- gers sont de plus en plus nombreux et c’est le consommateur qui doit les trier, les réduire et les transporter jusqu’aux zones de tri. Il existe une industrie de l’emballage et du recyclage qui sort son épingle de la morale écologique (emplois, usines) tandis que le citoyen reste concentré sur le recyclage. En incitant à investir dans l’économie d’énergie (isolation des maisons, voitures propres), en achetant neuf plutôt qu’en réparant, la société de consomma- tion est renouvelée, la décroissance oubliée, et nos modes de vie inchangés. Les emballages sont toujours là, voire plus nombreux. Il suffit de comparer les poubelles et leur couleur.

Les écologistes eux-mêmes mesurent leurs erreurs. Le pacte écologique de Nicolas Hulot comportait plus de  recommandations alors qu’il aurait fallu n’en privilégier qu’une dizaine pour espérer leur aboutissement. Les politiques n’ont signé ce pacte que pour s’éviter la candidature de Nicolas Hulot à la présidentielle et jouer sur les récupérations de voix ².

Mais il existe des formes de sensibilité qui, si elles se sont effectivement accommodées du capitalisme, ne l’ont fait que pour répondre à la question du moins pire en attendant la réalisation d’autres choses. Manifestement, nous ne pouvons que domestiquer le capitalisme et non l’éliminer. Nos choix technologiques en matière d’industries moins polluantes nous montrent une irréversibilité dans les manières de produire. Le débat ne porte plus sur les dimensions techniques de la production dorénavant normalisée par les indicateurs environnementaux et les labels, mais sur l’application. Deux . Jean-Paul B, « L’écologisme autrement : naissance d’un grand récit et désins- titutionnalisation des formes d’action écologiste », op. cit., p. -.

 L’appel de l’environnement

exemples : l’énergie nucléaire est promue, mais à la place de quoi, pour qui

Dans le document L'appel de l'environnement (Page 78-87)

Documents relatifs