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Critique de la Modernité

Dans le document L'appel de l'environnement (Page 63-78)

Ce sont nos relations à l’environnement, et plus précisément les trans- formations de notre relation à la nature sous un angle technique, qui ont contribué progressivement à l’avènement de la société moderne (Simondon, Musso). Une société Moderne technique et progressiste, rendue possible par un univers scientifique et industriel qui en transformant des ressources

 L’appel de l’environnement

naturelles à portée de main a permis à nos sociétés de se développer et nous pourrions ajouter aujourd’hui, de devenir entièrement dépendantes du rap- port énergétique. Les outils ou les armes selon l’inspiration idéologique de ces sociétés sont ceux proposés par le modèle capitaliste qui tire sa force de son mode d’exploitation, dont nous trouvons chez Marx une critique majeure.

. Le couple consommation/production

Le développement est un processus historique et une politique, ce qui implique une réflexion des sociétés sur leur évolution et la maîtrise de celle- ci. Emblème de cette critique, Marx en dénonçant l’exploitation capitaliste, critique l’évolution des sociétés industrielles :

Chaque progrès de l’agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art de dépouiller le sol ; chaque progrès dans l’art d’accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité ¹.

Marx est sans doute moins connu pour la dénonciation de l’exploitation des ressources naturelles que de celle envers l’homme. Mais l’idée est posée. Progrès, expansion, croissance sont des propriétés du développement occi- dental qui pour cela use des ressources naturelles et les transforme au besoin. Le début du  siècle marque l’apogée des sociétés industrielles capitalistes sur le mode de la production et de la consommation associées. Pourtant le fonctionnement de cette société ne fait pas le bonheur des sociologues.

La consommation ostentatoire a été jugée comme aliénante par Guy Debord en , dangereuse par Jean Baudrillard en . Elle s’impose comme un indice de distinction chez Bourdieu en , puis apparaît comme une source de libertés individuelles chez Lipovetsky en . On peut aussi évoquer, en , Mary Douglas qui montre que le goût du confort est com- battu dans certaines cultures. La critique de la consommation est récurrente dans l’analyse des effets du capitalisme qui détruit les relations sociales, aliène l’homme à son mode de vie, désenchante son environnement.

Dans une optique plus matérielle, mais aussi dans le cadre d’une relation anthropomorphique de l’homme avec la nature, la consommation est aussi l’ennemi principal des écologistes. Consommer des ressources c’est appau- vrir la planète car certaines matières et énergies ne sont pas renouvelables ou sont en quantité restreinte. Consommer c’est développer l’industrie qui pollue l’atmosphère, l’eau, les sols, les aliments. Consommer c’est détériorer

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les écosystèmes, faire disparaître des espèces. Consommer c’est dégrader à coup sûr et de manière globale la planète. Les écologistes souhaitent donc des mesures radicales sinon alternatives selon les courants de l’écologie, à l’épuisement des ressources, telles taxes ou, mieux encore, la disparition des procédés de fabrication polluants et toxiques, afin de préserver les éco- systèmes. Pour cela il faut changer de modes de vie et donc de consomma- tion, pas seulement en France mais dans tous les pays, ce qui n’est pas si simple. Notre mode de production doit aussi changer car la tension sur l’offre de pétrole engendre une crise énergétique, puis économique, puis bancaire, enfin de confiance envers les institutions et les monnaies ¹. Une réforme de nos conditions de vie s’impose, selon un point de vue économique, mais aussi humaniste qui interroge notre capacité à nous limiter dans notre entre- prise d’exploitation des ressources pour davantage de responsabilité.

Limiter la consommation ?

La limitation de la consommation fait débat depuis la publication du livre de Jonas en  ². Hans Jonas avance l’idée selon laquelle le modèle écono- mique occidental ne sera plus viable si l’on ne préserve pas l’environnement. La technique moderne s’est évertuée à soumettre la nature afin que l’homme puisse en profiter. Or il y a démesure dans cette soumission. Aujourd’hui nous assistons à la destruction de ce qui était censé nous conduire en avant (le mythe de Prométhée). La découverte des sciences de l’environnement modifie notre rapport au monde pour nous rappeler que la nature est deve- nue un objet de responsabilité pour l’homme et non plus un objet d’exploi- tation. Nous avons un devoir vis-à-vis des êtres à venir, des vies potentielles et « vulnérables » que nous menaçons. Nous avons donc une responsabilité. La nature de cette responsabilité est ontologique : elle doit être. Cette res- ponsabilité doit être portée par le politique, qui doit adopter l’attitude d’un parent envers son enfant, ici la planète. La seule solution est de limiter la consommation de masse quitte à user d’autoritarisme.

Les décisions au sommet, qui peuvent être prises sans consentement préa- lable de la base, ne se heurtent à aucune résistance dans le corps social (si ce n’est peut-être une résistance passive) et, à supposer un degré mini- mal de fiabilité de l’appareil, elles peuvent être certaines d’être mises en œuvre. Cela inclut des mesures que l’intérêt individuel des sujets concer- nés ne se seraient jamais imposées spontanément, qui donc, dès lors qu’elles

. Jean-Marc J, Changer le Monde, tout un programme, op. cit.

. Hans J, Le Principe de responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique, Paris, Cerf,  ().

 L’appel de l’environnement

atteignent la majorité, peuvent difficilement faire l’objet d’une décision dans le processus démocratique. Or de telles mesures sont précisément ce qu’exige l’avenir menaçant et ce qu’il exigera toujours davantage. Pour autant il s’agit des avantages de gouvernement de n’importe quelle tyrannie, qui dans notre contexte doit simplement être une tyrannie bienveillante, bien informée et animée par la juste compréhension des choses ¹.

Cependant on peut penser, à l’instar de Jonas que les démocraties, ont des capacités d’autocorrection inexplorées par l’auteur et aujourd’hui reven- diquées par la dynamique environnementale, qui devraient permettre de se passer de conduites autoritaires. La démocratie par l’éducation et la santé est capable d’impulser et de promouvoir la cause environnementale, c’est du moins son intention, comme nous l’avons évoqué au chapitre précédent.

Le problème est moins de savoir si la démocratie favorise un développement qui inéluctablement détruit l’environnement que de savoir si la démocratie promeut des politiques environnementales susceptibles d’orienter l’écono- mie vers un sentier soutenable de développement, ce qui suppose notam- ment qu’elles réduisent les inégalités de revenu et de pouvoir. Le développe- ment économique n’est pas néfaste ou bénéfique en soi : son effet écologique dépend du niveau des inégalités, et donc du niveau d’exigence démocratique des sociétés et des gouvernements ².

Reste la problématique ouverte de l’autolimitation. André Gorz dès les années  proposait une auto-limitation sociale des besoins en établissant une norme commune du suffisant, la « simplicité volontaire », la surconsom- mation des uns étant la condamnation des autres. Auto dans le sens d’auto- nomie... Mais la consommation n’est pas qu’un effet du système capitaliste. Elle sert à fabriquer des liens, de la différentiation sociale, des identités (Bourdieu, Veblen, Douglas). La consommation peut même entraîner une destruction créatrice (Bataille) car la consommation a une valeur de lien, qui certes d’un point de vue économique profite à la croissance, mais aussi d’un point de vue social dans le cadre des relations de socialité et de sociabilité.

Il faut donc faire appel à la raison du consommateur. Ce dernier est doté d’une rationalité en valeur et en finalité, qui lui permet de s’auto-limiter volontairement : il possède une capacité de résistance en donnant à ses actes du sens. Par exemple sur un plan sanitaire, trop de protéines animales nuisent à sa santé (problème cardiovasculaire par exemple), économique- ment la viande reste une denrée chère. Si de surcroît cela permet d’atténuer l’empreinte écologique et de préserver l’environnement, alors consommer

. Ibid., p. -.

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moins de viande ne devrait pas poser de problèmes. Le retour à la nature permet au consommateur de se diriger vers une alimentation plus végétale. En se servant du point de vue écologique (préserver l’environnement de l’action néfaste du capitalisme), le consommateur critique sa société. Les personnes peuvent exercer une sorte de conduite dans la consommation, qui les guide vers un style de vie contestataire. Les pratiques associées à la consommation s’illustrent dans l’ombre du pouvoir ¹ : les points, les nœuds, les creux au sein desquelles le social semble se cristalliser pour prendre le parti de la « résistance ² ». Ainsi refuser de manger de la viande ou limiter sa consommation, choisir des produits labellisés commerce équitable, boy- cotter des produits importés, c’est protester contre un mode de vie. Les per- sonnes s’affichent pour ou contre quelque chose, non pas pour affirmer une identité nationale mais pour signaler des prises de position. La consomma- tion est alors un choix que la rationalité financière ignore. Il s’agit d’un lan- gage des sens, celui des valeurs à défendre fondées sur des émotions afin de ne pas sombrer dans une « impénétrable obscurité ³ » au profit d’une raison sensible (Maffesoli).

La question de l’utilité est posée par la science. Tout doit être utile et maîtrisé techniquement pour faire l’objet d’attention, il s’agit de la mise en œuvre d’une rationalité en valeurs et en fins, soulignée par Max Weber. Ce dernier a découvert le triomphe d’une raison calculatrice qui disperse le cadre de vie, impose une logique économique et engendre la perte du sens (celle du vivre-ensemble). L’écologie pointe la faille entre une société conçue et une société vécue. Les moments d’effervescence, la mise en avant des tra- ditions (marché du terroir, festivals, fêtes médiévales et folklores) peuvent combler cette faille. Dans les moments de dépense et d’agitation, le vin coule à flots et l’on préfère parfois boire plutôt que manger ⁴. La société vécue fait obstacle à la rationalité moderne. Bourdieu évoquait l’attitude de consomma- tion comme la mise en avant d’un style de vie, révélateur d’une classe sociale ; aujourd’hui la consommation écologique déplace ce débat vers l’autonomie des individus afin de les responsabiliser. Il s’agit alors de « réduire la consom- mation, ou consommer autrement, telles semblent être aujourd’hui les voies de l’autonomie civile face à la question écologique ⁵ ».

. Michel F, Surveiller et punir, Paris, PUF, .

. Michel M, Le Temps des tribus, Paris, La Table Ronde,  (). . Serge M, Réenchanter la nature, op. cit., p. .

. Philippe J, La Fête à pleins bords. Bayonne : fêtes de rien, soif d’absolu, Paris, C.N.R.S., .

 L’appel de l’environnement

À l’image d’une nature tantôt fragile, tantôt dévastatrice, le consom- mateur participe à cette raison écologique. Certains indicateurs nous per- mettent d’explorer ce domaine de l’action sociale à valeur écologique et économique :

— La frugalité met en avant un comportement limitatif : préférer la qualité à la quantité de vie.

— La consommation verte : sélectionner ses produits en choisissant ceux qui sont verts, biologiques, recyclables, labellisés.

— Le faire soi-même : connaître l’origine des produits, faire appel à des savoirs-pratiques, privilégier les relations de face-à-face ou de co-présence, si possible se lancer soi-même dans la production. — Le style alternatif : se diriger vers des styles de vie en relation avec

la nature, régimes végétariens ou végétaliens, médecine douce, telles homéopathie, aromathérapie, phytothérapie, acupuncture, des activi- tés réputées sereines, le sport, la marche, le vélo, le yoga.

— Le tri sélectif : plus que de songer à faire disparaître ses déchets, les valoriser.

Il s’agit bien là d’une attitude philosophique, une éco-sophie, qui tente d’établir les liens nécessaires entre un état d’esprit, une mentalité écologique dont nos sociétés se sont dotées et des pratiques citoyennes qui interrogent le fonds des choses : pourquoi trier ? Consommer vert ? Faire soi-même ? Il s’agit d’une morale en acte portée par la société, une éthique des pratiques soutenue par les citoyens. Nous y reviendrons. Ces derniers perçoivent dans cette attention portée à la consommation et à la production, la possibilité de soutenir leur environnement tout en se réconciliant avec leur culture. La qua- lité de vie se trouve améliorée. Pour ce faire, patrimoine (savoir-faire hérités, paysages préservés) et territoire (mise en valeur des produits et de l’environ- nement) sont mis en avant.

Ignacy Sachs est considéré comme un précurseur des réflexions concer- nant l’économie, les sociétés et l’écologie et leur mise en œuvre qui aboutira à l’idée de développement durable. Il développe en  l’écodéveloppement, « un développement des populations par elles-mêmes, utilisant au mieux les

ressources naturelles, s’adaptant à un environnement qu’elles transforment sans le détruire ¹ ». Cette idée fait appel à un homme responsable de ses actes car il sait maîtriser ses conditions de vie et son milieu.

Chapitre II. — Sociologues et écologistes 

Responsabilité et maîtrise

Il existe un rapport de dépendance entre l’homme et la nature : l’homme conduit la planète (la biosphère) pour devenir le roi des éléments (appropria-

tion et maîtrise des ressources). Puisque l’ensemble du monde naturel dépend

de nous, nous sommes donc responsables du devenir des écosystèmes et de nos conduites et pratiques face aux questions environnementales. Il s’agit d’un principe de responsabilité et de maîtrise de la consommation. Ces deux idées méritent un détour car elles sont en contradiction avec les idéaux modernes de liberté et de conquête qui les ont portées.

Le principe de responsabilité est historiquement fondé sur la faute : chacun est le seul acteur de son destin. La sanction juridique qui vient se lier à ce fondement réclame de l’homme qu’il soit prévoyant et prudent. L’homme doit sa sécurité à sa prudence. Le concept de solidarité relié à celui de « dette sociale » (Bourgeois) et de sécurité sociale va bouleverser ce dispo- sitif. Le raisonnement ne se situe plus en terme de fautes, mais de risques dont l’instrument principal reste l’assurance qui va fortement se développer au cours des années . La responsabilité n’est alors plus une vertu puis- qu’elle n’incombe plus seulement à l’individu mais fonctionne sur le principe de la solidarité.

Les années quatre-vingt s’avèrent une période vulnérable pour la science. Les questions relatives aux accidents médicaux, à l’environnement, à la res- ponsabilité des producteurs marquent le fait de responsabilités humaines, par suite, l’apparition de la notion de précaution trace une nouvelle limite. Responsabilité et solidarité ne suffisent plus à satisfaire la vie sociale. C’est la découverte qu’il existe de l’irréparable. L’indemnisation ne calme plus les victimes et il est des choses irréversibles. Dès lors il n’y a plus seulement à compenser, mais il faut punir et interdire. Le principe de précaution inter- vient alors, c’est une logique de décision devant une situation d’incertitude scientifique ¹.

L’approche environnementale renouvelle le principe de responsabilité. Elle permet de réfléchir au fait que le danger n’est plus dans la vie présente mais dans le futur et les risques associés pour l’environnement. Nous retrou- vons des traces de cette nouvelle logique dans le sommet de Rio en , dont la précaution constitue le dixième principe dans le but de prévenir les dégradations de l’environnement. Le Traité de Maastricht consacre un article sur l’action préventive des atteintes à l’espace. Le Parlement renforce la protection de l’environnement par la loi Barnier du  février . Ainsi, . François E, « Philosophie de la précaution », L’Année sociologique, Paris, PUF, vol. , n , , p. -.

 L’appel de l’environnement

même si les mesures portent sur des applications en faveur de la nature, la situation d’incertitude face aux développements techniques en reste le moteur. Une illustration médiatique célèbre concerne le principe de précau- tion établi à travers la décision de suspendre la commercialisation du maïs transgénique au nom des risques qu’il comporte, notamment celui lié à la résistance aux antibiotiques et à la pollinisation d’autres plantes. Le principe de précaution met donc à jour une défiance à l’égard de la science et intro- duit des doutes quant à ses réalisations pour le bonheur de l’homme. Hier les O.G.M. nous perturbaient en raison de notre ignorance sur les procédés et leurs conséquences non mesurables et non représentables. Le débat sur les O.G.M. est en ce sens révélateur d’une mobilisation collective effective. Aujourd’hui ce sont les nanotechnologies qui nous interpellent, demain les organismes synthétiques. Ils nous introduisent à une figure du tragique qui, comme l’explique François Ewald, est celle de ces « situations où, en raison de transformation de la conscience et de la nature des choses, le consommateur va découvrir, dans une sorte de révélation rétroactive, le mal qui le frappe, sa déception, sa confiance déçue ¹ ».

Cependant, face aux incertitudes écologiques, la notion de précaution reste difficile à appliquer et nous retrouvons la problématique des risques : vitesse des changements, impacts, vulnérabilité des populations restent inconnues. L’univers de la controverse s’installe en tant que construction scientifique et sociale, qui nous propose des mondes possibles différents au sein desquels chacun tente de se faire une idée de ce que sera la réalité future ². Dans cette optique l’idée de responsabilité renouvelée par l’écologie (chacun est responsable de sa consommation et de ses actes pour protéger la planète) reste contradictoire à travers l’optique de la sociologie du risque (nul ne sait au juste de quoi sera fait demain). Nous serions responsables face à l’incertain.

Un second élément contradictoire réside dans l’idée de maîtrise. L’idée de « maîtrise » renvoie à la philosophie cartésienne : « devenir maître et possesseur de la nature » (Descartes). C’est ce à quoi s’est employée la révolution industrielle, c’est l’idéologie défendue par une société progres- siste qui, lasse de subir la nature, entend imposer sa vision conquérante et lui soutirer ses richesses. On voit donc comment cette idée de maîtrise est des plus choquantes pour les écologistes : la maîtrise et l’exploitation de la nature ont conduit à sa destruction. Maîtriser une ressource c’est la

. Ibid., p. .

. Olivier G, Claude H, Patrick L, Erwann M-K, Traité des

Chapitre II. — Sociologues et écologistes 

dominer. Au chapitre précédent nous avons vu que les idées de restauration ou de remédiation, s’immiscent dans cette entreprise de valorisation, afin de reconquérir des espaces grâce à la problématique écologique.

Le troisième élément concerne le comportement : en tant qu’êtres doués de raison, les individus sont capables de se maîtriser. Il s’agit de la capa- cité à repousser les dimensions instinctives et barbares présentes en cha- cun de nous. Maîtriser sa consommation fait appel à la raison écologique enthousiaste mais radicale, afin, d’abord de supprimer les comportements frénétiques et compulsifs d’achats, puis de songer à une consommation stric- tement limitée aux besoins essentiels. Raisonner ainsi ruine les principes d’une économie de marché basée sur le cycle de la production/consommation. La croissance doit être limitée en fonction de ce que l’on peut faire suppor- ter à l’environnement. Il faut être capable de choisir son progrès qui n’est pas illimité ni automatique. Il faut revenir à la source. Ainsi les sociétés tradi- tionnelles étaient davantage préoccupées par leur qualité de vie et non par la multiplication des biens. Songeons avec Marcel Mauss ou Georges Bataille ¹, aux destructions périodiques des biens jugés inutiles ou dangereux du fait de

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