III.6 Une autre appli ation possible des théorèmes à la Bertini
IV.1.4 Minorations de la distan e minimale de l'orthogonal d'un ode fon tionnel
fon tionnel
NousallonsutiliserlapropositionIV.1.6pourobtenirdeuxrésultatsdeminorationdela distan eminimaledu ode
CL(∆, G)
⊥
.
ThéorèmeIV.1.7. Onsuppose
N
supérieurouégalà2
.Soitm
unentiertelqueG ∼ mLX
, alors (1) la distan e minimaled
⊥
du odeCL,X(∆, G)
⊥
véried⊥
≥ m + 2
etil y aégalitésietseulement silesupport de
∆
ontientm + 2
pointsalignés; (2) sinon,silesupportde∆
ne ontientpasm + 2
pointsalignés,alorsd⊥
≥ 2m + 2
etilyaégalitésietseulementsilesupportde
∆
ontient2m + 2
pointssurunemême onique plane.Ladémonstrationdu(1)de ethéorèmeferaappelauxlemmesIV.1.8etIV.1.9quisuivent etqui serontdémontrésenannexeE.
LemmeIV.1.8. Soient
r
etm
deuxentiersnaturelsaver ≥ 1
,alorstoutefamillederm+2
pointsrationnels distin ts deP
N
appartenant àune même ourbede degré
r
estm
-liée. LemmeIV.1.9. Soitm
unentiernaturel.(1) Si
m + 2
pointsrationnels distin ts deP
N
sont
m
-liés, alors ils sontalignés. (2) Toutr
-uplet de pointsrationnels deux àdeux distin ts deP
N
ave
r ≤ m + 1
est en positionm
-générale.Démonstrationdu(1) duthéorèmeIV.1.7. LapropositionIV.1.6etlapropriété(2)dulemme IV.1.9entraînentqueladistan eminimaledu ode
CL(∆, G)
⊥
estsupérieureà
m+2
etqu'une onditionné essairepourqu'ellesoitatteinteestquelesupportde∆
ontiennem + 2
points alignés.D'aprèslelemmeIV.1.8, ettedernière onditionest susante.Exemple IV.1.10. Si
G ∼ LX
,alorsladistan eminimaledeCL,X(∆, G)
⊥
estminoréepar
3
. Cetteborneest atteinte dèsquele supportde∆
ontient troispoints alignés.Remarquons quelaborneestparexempleatteintedèsqueX
ontientune droiterationnelle.Lepoint(2)duthéorèmeIV.1.7sedémontredelamêmefaçonquelepoint(1)enutilisant lapropositionIV.1.6,lelemmeIV.1.8etlelemmeIV.1.11énon é i-dessous.Nousrenvoyons lele teuràl'annexeEpourunedémonstrationde e dernier.
Lemme IV.1.11. Soient
m
etr
deuxentiersnaturelstelsquer ≤ 2m + 1
. (1) Une famille der
pointsdistin ts deP
N
telle que
m + 2
d'entre eux sont non alignés esten positionm
-générale.(2) Soit
P1, . . . , P2m+2
un(2m + 2)
-uplet de points rationnels distin ts deP
N
tels que
m + 2
d'entre eux ne sont pas alignés. Alors, es points sontm
-liés, si et seulement s'ilsappartiennentàune même onique plane.Peut-on allerplusloin?
Unegénéralisation naturelle (maisfausse)du théorèmeIV.1.7serait : soient
m, s
deux entiers naturels, supposons quepour toutr < s
,un(rm + 2)
-upletde pointsdu supportde∆
n'est jamais ontenu dansune ourbede degrér
,alorsd
⊥≥ sm + 2
.
Malheureusement, e résultat est faux. En eet, d'après la proposition IV.1.6, un tel résultat impliqueraitque
sm + 1
pointsdeP
N
tels quepourtout
r < s
, un(rm + 2)
-uplet d'entreeuxn'estjamais ontenudansune ourbededegrér
,sontenpositionm
-générale.Or, sis = 3
etm = 3
, elasignieraitque10
pointsdeP
2
telsque
5
d'entreeuxsontnonalignés et8
d'entre eux ne sont pas sur une même onique sont toujours en position3
-générale. Or d'après[Har77℄ orollaireV.4.5, onpeut onstruire un9
-uplet depoints3
-liésvériant es propriétés.Un tel9
-uplet depoints est onstruit enprenantlespointsd'interse tion de deux ubiquesréduitessans omposanteirrédu tible ommune.Ces ongurationsdepoints provenantd'interse tionsdeN
hypersurfa esdansP
N
sontdi ilesàrepéreret ompliquent lesdémonstrationsde
m
-généralitélorsquel'onveutaméliorerleslemmesIV.1.9etIV.1.11. En on lusion,onsaitquelesdeuxpremières ongurationsminimalesdepointsrationnelsm
-liésdansP
N
sont
(i) m + 2
pointsalignés;(ii) 2m + 2
pointssurunemême onique plane. Nouslaissonsune questionouverte.Question 6. Quelles sontles ongurations minimales suivantes?
IV.1.5 Appli ations
LethéorèmeIV.1.7permetd'obtenirdesminorationsasseznesdeladistan eminimale de l'orthogonaldu ode
CL,X(∆, G)
⊥
dans le asoùl'entier
m
telqueG ∼ mLX
est petit. Commençonsparétudierle asbien onnu oùX
estune ourbe.Courbesalgébriques planes, omparaisonave ladistan eminimale onstruitedeGoppa
Soit
X
une ourbe algébrique proje tive plane lisse de degréd ≥ 2
et dénie surFq
. Soientm
un entier natureletG
un diviseur surX
linéairement équivalentàmLX
. Soient ennP1, . . . , Pn
une famillede points rationnelsdeX
qui évitentle support deG
etD
le diviseurD := P1+ · · · + Pn
.OnrappellequelegenredeX
s'obtientparlaformulegX=
(d − 1)(d − 2)
2
et que l'orthogonal du ode fon tionnel
CL(D, G)
est le ode diérentielCΩ(D, G)
. Par ailleurs,onrappelleégalementqueladistan e minimaled
⊥
du ode
CΩ(D, G)
(qui estégal àCL(D, G)
⊥
)vérie
d⊥≥ deg(G) − (2gX− 2).
Laquantité
deg(G) − (2gX− 2)
estappeléedistan e onstruitede Goppa etnotéeδ
⊥
La ourbe
X
estsupposéeplane et lisse,elleest don irrédu tible.Ainsi, ommed ≥ 2
, alorsX
ne ontientpasplusded
pointsgéométriques alignés.Par onséquent,nous allons distinguerles as0 ≤ m ≤ d − 2
etm ≥ d − 1
.•
Si0≤ m ≤ d − 2
, alorslethéorèmeIV.1.7(1)nousfournitlaminorationd⊥≥ m + 2.
Quantàladistan e onstruitedeGoppa,onpeutl'exprimerenfon tionde
m
etd
.En eet, ommeG ∼ mLX
,onendéduitqueledegrédeG
estmd
etδ⊥= md − (d − 1)(d − 2) + 2.
Faisonsladiéren ede esdeuxminorantsde
d
⊥
.
m + 2 − (md − (d − 1)(d − 2) + 2) = m − md + (d − 1)(d − 2) = (d − 1)(d − 2 − m).
En on lusion, la minorationfournie par le théorème IV.1.7 (1) est meilleure que la distan e onstruitedeGoppa si
m < d − 2
.Elleestenparti ulier nettementmeilleure lorsquem
est petit.•
Sim≥ d − 1
,alors,d'aprèslethéorèmedeBezout,m + 2
pointsdeX
nesontjamais alignés.LethéorèmeIV.1.7(2)fournit laminorationd⊥
≥ 2m + 2.
Ladiéren eentre eminorantde
d
⊥
et ladistan e onstruitedeGoppaest
2m + 2 − δ⊥= (d − 2)(d − 1 − m).
Comme
m
estsupposéesupérieureàd − 1
,ladiéren e i-dessusesttoujoursnégative et don ladistan e onstruitedeGoppafournitune meilleureminorationded
⊥
.
Con lusion. Dans e ontexte des ourbes planes, les te hniques développées en se tion IV.1.4fournissentunemeilleureminorationdeladistan eminimalede
CL(D, G)
⊥= C
Ω(D, G)
que ellefournieparladistan e onstruitedeGoppasi etseulementsi
m ≤ d − 2.
Surfa esde
P
3
Soit
S
unesurfa edeP
3
dedegré
d
déniesurFq
.Soientégalementm
unentiernaturel,G
un diviseur surS
telqueG ∼ mLS
et∆
un0
- y le de laforme∆ = P1+ · · · + Pn
où lesPi
sontdespointsrationnelsdeS
qui évitentlesupportdeG
. Onnote denouveaud
⊥
, la distan e minimale du ode
CL,S(∆, G)
⊥
. Tout omme dans leparagraphe pré édent, le théorèmeIV.1.7fournit lesminorationssuivantes.
(i)
Pourtoutm
,onad
⊥≥ m + 2
.
(ii)
Sideplusm ≥ d − 1
etqueS
ne ontientpasdedroiterationnelle,alorsd
⊥≥ 2m + 2
.
Exemple IV.1.12. Soit
S
, une surfa e ubique lisse deP
3
. Soit
L
undiviseur surS
donné parunese tionhyperplanedeS
etG := mL
avem ∈ N
.On hoisitenn omme0
- y le∆
, lasommedespointsrationnelsdeS
quiévitentlesupportdeG
.Onnoted
⊥(m)
ladistan e minimaledu ode
CL,S(∆, mL)
⊥
.Lesrésultatsdelase tionIV.1.4nousdonnent
d⊥(1) ≥
3;
d⊥(2) ≥
4
siS
ontientunedroite rationnelle;
6
sinon.Danslepremier aslaborneest atteinteseulementsi lesupportde
∆
ontienttrois points alignés. Nous verrons au hapitre V que e phénomène est très fréquent et que e ode possède en général de nombreux mots de poids3
. Dans le dernier as, la borne inférieure n'est atteinte que si le support de∆
ontient6
points appartenant à une même oniqueRemarque IV.1.13. Remarquonsque la lassi ation des surfa es ubiques lisses réalisée parSwinnerton-Dyerdans [SD67℄assurel'existen e de ubiques ne ontenantpasde droites rationnelles. Cela fait d'ailleurs partie des exemples introduits par Zarzar et Volo h dans [VZ05 ℄.
Exemple IV.1.14. On reprend les mêmes notations que dans l'exemple IV.1.12,mais ette fois,
S
estunesurfa elissededegré4
.Onobtientalorslesminorations(i) d⊥(1) ≥
3;
(ii) d⊥(2) ≥
4;
(iii) d⊥(3) ≥
5
siS
ontientunedroiterationnelleet♯ Fq
≥ 5;
8
sinon.Dans le as
(i)
(resp.(ii)
), laborne est atteinte seulement siS
ontient3
(resp.4
) points alignés. Dansledernier as,labornen'estatteintequesi lesupportde∆
ontient8
points appartenantàunemême oniqueplane.Remarque IV.1.15. En e qui on erne le as