I.4 Complétions et séries de Laurent en deux variables
I.4.3 Développements en séries de Laurent, se onde appro he
Dans e paragraphe, nous allons introduire une autre appro he du développement en série de Laurent. Pour ette nouvelle appro he, nous nous pla erons dans le ontexte des
(P, C)
-pairesfaibles (voirdénition I.4.9),moins restri tifque eluides(P, C)
-pairesfortes. Laprin ipalemotivationde ettese onde onstru tionestquesil'onprendunefon tion rationnellef
surS
,elle admetundéveloppementen sériede Laurentquel'on peut mettre souslaformef =X
n≥l
fi(u)vi,
où l'entier
l
désignelavaluationmS,C
-adiquedef
. Les oe ientsfi
sontdesélémentsdek((u))
. La sériefl(¯u)
est le développement¯u
-adique au voisinagedeP
de la restri tionàC
de lafon tionv
−lf
.Ils'agitdon dudéveloppementen sériedeLaurentenlavariable
u¯
d'une fon tion rationnellesurC
. Une question sepose : en est-il de même pour les autres oe ientsfi
?Soit
(u, v)
une(P, C)
-paireforte.Commenousl'avonssignalédansl'introdu tionde ette se tion,d'aprèslethéorèmedestru turedeCohen,l'anneauObS,C
estisomorpheàk(C)[[v]]
. Malheureusement et isomorphisme n'est en au un as unique. En eet, d'après [Coh46℄ théorème10( ), sik
estde ara téristiquepositive,ilyauneinnitédesous- orpsdeObS,C
qui sont envoyés sur le orps résiduelk(C)
via le morphisme de rédu tion modulomS,C
. Plus pré isément, edéfaut d'uni ité d'unreprésentantdu orps résiduelest liéau faitque e derniern'estpasparfait.D'une ertainemanière,le hoixdeu
permetde ontournerles éventuels problèmes d'inséparabilité. De e fait, pour utiliser le théorème de Cohen, nous allons hoisirunreprésentantdu orpsk(C)
quiseraenun ertainsensreliéàlafon tionu
. PropositionI.4.6 (Le orpsKu
). Soitu ∈ OS,C
une fon tiondontlarestri tionu¯
àC
est un élément séparant4
de
k(C)
au-dessus dek
. Alors, il existe un unique sous- orpsKu
deb
OS,C
ontenantk(u)
et isomorphe àk(C)
via le morphisme de rédu tion modulomS,C
. De plus, e orpsetune extensionmonogène dek(u)
engendréeparunélémenty
deObS,C
. Preuve. Existen e.Parhypothèse,l'extensionde orpsk(C)/k(¯u)
estuneextension nie séparable.D'après lethéorèmedel'élémentprimitif, il existe unefon tiony¯
rationnelle surC
quiengendrek(C)
surk(¯u)
.D'aprèslelemmedeHensel,y¯
serelèveenununiqueélémenty
deObS,C
dontlepolynmeminimalsurk(u)
est eluidey¯
surk(¯u)
.SoitKu
,lesous-anneau deObS,C
engendrépark(u)
ety
, 'est-à-direKu:= k(u)[y].
Onobtientainsiune opiede
k(C)
qui ontientk(u)
ets'envoieisomorphiquementsurk(C)
vialarédu tionmodulomS,C
.Uni ité. Soit
K
′
un orps distin t de
Ku
et vériant les mêmes propriétés. Il existe don unélémentde l'unde es orps quin'appartientpasàl'autre.Supposons parexemplequ'il existez ∈ K
′
telque
z /∈ Ku
.La lassedez
modulomS,C
est une fon tionz ∈ k(C)¯
.Cette dernièreadmetununiquerelevéz
′
dans
Ku
.De fait,soitR ∈ k(¯u)[T ]
lepolynmeminimal unitairedez¯
audessus dek(¯u)
.Alorsles élémentsz
etz
′
de
ObS,C
sonttousdeuxsolution duproblèmesuivant,Z
≡
z¯
modmS,C
R(u, Z) =
0.
Ce problème admetune solutionuniqued'aprèsle lemme deHensel ([Eis95℄ théorème7.3) e qui ontreditl'hypothèseque
z
n'appartientpasàKu
.CorollaireI.4.7. Soit
u
unefon tionrationnellesurS
régulièreauvoisinage deC
dontla restri tionu¯
àC
estunélément séparantdek(C)/k
.Alors, toutefon tionrationnellef
surS
admetununiquedéveloppement dansKu((v))
.RemarqueI.4.8. Enréalité,lerésultaténon édansle orollaireI.4.7estvalable pourtout élémentdu omplété
mS,C
-adiquedu orpsk(S)
.Notonsque,pourdé rire e orps
Ku
nousavonseubesoinde onditionsplusfaiblessuru
que ellesqui sontexigéesdansla dénition de(P, C)
-paireforte.C'est e qui motivela dénitionsuivante.Dénition I.4.9 (
(P, C)
-paires faibles). Une(P, C)
-paire faible est une paire(u, v)
d'élé- mentsdeOS,C
vériantles onditions suivantes.(1) Larestri tion de
u
àC
estune uniformisantedeOC,P
. (2) Lafon tionv
est uneuniformisante deOS,C
.RemarqueI.4.10. Dans[Par76℄,le ontextedé ritpage699revientexa tementàsedonner une
(P, C)
-paire faible.Il vade soi qu'une
(P, C)
-paire forte est faible, mais la ré iproque est fausse. En eet, en e qui on erneu
,le fait quesarestri tion àC
soit régulière auvoisinagedeP
ne signie pasqueu
l'est.Quantàv
, la ondition : être une équation lo ale deC
au voisinage deP
estplusforteque elled'êtreune uniformisantedeOS,C
.L'exemplequisuit permet des'en onvain re.Exemple I.4.11. Supposonsque
S
soitleplanane omplexemunide oordonnéesanesx
ety
.SoientC
ladroited'équationy = 0
etP
l'origineduplanane.Posonsu :=
(x + y)(x − y)
x
etv := xy.
Alors,le ouple
(u, v)
est une(P, C)
-pairefaible qui n'estpas forte.En eet,la fon tionu
n'estpasrégulièreenP
etlafon tionv
estdansm
2
S,P
,ellen'estdon pasuneéquationlo ale deC
auvoisinagedeP
.Nouspouvonsmaintenantprésenterlese ondpro édédedé ompositionensériesdeLaurent.
Proposition I.4.12. Soit
(u, v)
une(P, C)
-paire faible, il existe un uniquemorphismeϕ :
k(S) ֒→ k((u))((v))
qui envoieOS,C
surk((u))[[v]]
etenvoieu, v
sureux-mêmes.Preuve. Existen e.Tout ommedanslapreuvedulemmeI.4.3,ilsut deprouverl'exis- ten e d'un morphisme
ϕ0
: OS,C
֒→ k((u))[[v]]
envoyantu
etv
sur eux-mêmes, puisd'ap- pliquerlapropriétéuniverselledes orpsdefra tions.La ourbeC
estsupposéeabsolument réduite.Don ,d'après[Mum99℄propositionII.4.4(i),l'extensionk(C)/k
estséparable,don admetunebasedetrans endan eséparante.Parailleurs,lafon tionu¯
estuneuniformisante deOC,P
⊂ k(C)
, don sadiérentielled¯u ∈ Ω
1
k(C)/k
est nonnulleet d'après[Bou59℄ V.16.7 théorème5, 'estunélémentséparantdek(C)/k
.D'aprèsle orollaireI.4.7,ondisposed'uneinje tion
OS,C֒→ Ku[[v]]
etKu
estisomorphe àk(C)
vialemorphismederédu tionmodulomS,C
.Deplus, ommeu¯
estuneuniformisante deOS,P
, le omplétémC,P
-adiquedek(C)
est isomorpheàk((¯u))
. On dispose don d'une inje tionKu
֒→ k((u))
qui s'étend oe ient par oe ient en un morphismeKu[[v]] ֒→
k((u))[[v]]
.Onendéduit l'existen edel'appli ationϕ0: OS,C֒→ k((u))[[v]]
re her hée. Uni ité. Soitϕ
′
0
: OS,C
→ k((u))[[v]]
, unautre morphismed'anneauxenvoyantu
etv
sur eux-mêmes.Nousallonsmontrerquelediagrammesuivantest ommutatif.OS,C
ϕ′
0
ϕ0
b
OS,C
∼
Ku[[v]]
r
k((u))[[v]]
idk((u))[[v]]
Comme
ϕ
′
0
envoiev
sur lui-même,on endéduit que 'est un morphismelo al non ramié. Lapropriétéuniverselledu omplété,impliquel'existen eetl'uni itéd'unmorphismeϕˆ
′
0
qui fait ommuterlediagrammesuivant.OS,C
ϕ′
0
ϕ0
b
OS,C
∼
ˆ
ϕ′
0
Ku[[v]]
r′
r
k((u))[[v]]
k((u))[[v]]
Lemorphismer
′
estla omposéedumorphismeinversede
Ob
S,C
∼
Ku((v))
etdeϕˆ0
.Il reste àmontrer quer = r
′
. Un morphismelo al de
Ku[[v]]
dansk((u))[[v]]
est entièrement déterminéparlesimagesdeu
,v
ety
.Ilsutdon demontrerquer(y) = r
′(y)
.Remarquons dès à présent que, d'après la onstru tionde
ϕ0
et don der
, on ar(y) = ψ(u)
, oùψ(¯u)
est ledéveloppementensérie deLaurentenP
dey ∈ k(C)¯
. SoitF ∈ k(¯u)[T ]
, lepolynme minimalunitairedey¯
surk(¯u)
.L'élémenty
deObS,C
vérieF (u, y) = 0
et ommer
etr
′
sont desmorphismesd'anneau,onendéduit
F (u, r(y)) = 0
etF (u, r
′(y)) = 0
dans
k((u))[[v]].
Deplus,parpassageauquotientmodulov
,onar(¯y) ≡ r′(¯y) ≡ ψ(¯u)
mod (v).
Ainsi
r(y)
etr
′(y)
sonttousdeuxsolutionduproblèmesuivant.
F (u, Z) =
0
Z
≡
ψ(u)
mod (v).
D'aprèslelemmedeHensel, eproblèmeadmetuneuniquesolutionquiest
ψ(u)
.Cedernier étantégalàr(y)
, ela on lutlapreuve.Remarque I.4.13. La prin ipale diéren e entre les résultats de e hapitre et eux de la premièrepartiede[Par76℄estque ederniersupposequele orpsdebaseestparfait,alorsque nous nenous sommes donnésau unerestri tionsur
k
dans e hapitre. Ontrouve dans et arti leladémonstrationd'unénon éanalogueà eluidelapropositionI.4.12. Cettedernière se trouve de faitsimpliéegrâ eà ettehypothèse supplémentaire surk
.Ainsi, nous avons montré que si
(u, v)
est une(P, C)
-paire forte, les deux appro hes fournissent les mêmes développements ensérie deLaurent. Parailleursnous avonsobtenu une réponse à la question posée à la n de la se tion I.4.2. Cela donne lieu au orollaire suivant.CorollaireI.4.14. Soit
(u, v)
,une(P, C)
-pairefaible.Alors,toutefon tionf ∈ k(S)
admet ununiquedéveloppement en sériesde Laurentf =X
j≥l
fj(u)vj
∈ k((u))((v)).
De plus,pourtout