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Mesure de la conscience environnementale par l’échelle du Nouveau Paradigme

3.2 Présentation de l’outil de mesure

3.2.3 Mesure de la conscience environnementale par l’échelle du Nouveau Paradigme

Paradigme Écologique (Schleyer-Lindenmann et al., 2016)

Afin de mesurer les convictions générales des déconsommateurs au regard de l’environnement, nous avons utilisé l’échelle «  Nouveau Paradigme Écologique » (« New Ecological Paradigm Scale » – NEPS) de Dunlap et al. (2000) qui a été traduite de l’anglais au français et dont la validité a été testée statistiquement à travers deux études (n = 251 et n = 182) par Schleyer-Lindenmann et al. (2016). L’échelle « Nouveau Paradigme Écologique » est l’échelle la plus connue et la plus utilisée pour « mesurer les attitudes à l’égard de la nature, de sa sauvegarde, des menaces qui pèsent sur elle et des comportements humains à proscrire ou à encourager pour sa préservation » (Schleyer-Lindenmann et al., 2016). Elle est composée de 15 items : les items impairs (8 sur 15) sont formulés dans le sens de la NEP (exemple : nous nous approchons du nombre limite de personnes que la terre peut nourrir), les items pairs dans le sens opposé (exemple : les êtres humains ont le droit de modifier l’environnement naturel selon leurs besoins). Selon Dunlap et al. (2000), les 15 items renverraient à 5 croyances : limites à la croissance (croyance dans l’existence de limites environnementales à la croissance de l’activité humaine), équilibre de la nature (croyance dans l’importance de respecter les équilibres naturels), rejet de l’anthropocentrisme (croyance selon laquelle l’homme n’est, ni le centre, ni le maître de la nature), rejet de

l’exemptionalisme humain (croyance selon laquelle la société industrielle moderne ne

permet pas à l’homme de s’affranchir des lois de la nature), crise écologique (croyance selon laquelle l’humanité va au-devant de perturbations graves du fonctionnement de son environnement naturel). Chaque croyance est composée de 3 items. Dans l’étude originale de Dunlap et al. (2000) réalisée aux États-Unis auprès de 676 adultes, les corrélations items-tests varient de 0.33 à 0.62 et l’homogénéité de l’échelle est assez élevée (α = 0.83). Le mode de réponse de l’échelle originale est de type Likert en 5 points (1=totalement d’accord et 5=totalement en désaccord). Afin de rester cohérents avec le reste du questionnaire, nous avons choisi d’utiliser une échelle en 7 points comme pour la mesure des autres valeurs. Nous avons alors demandé aux participants d’indiquer leur niveau d’accord sur une échelle allant de 1=totalement en désaccord à 7=totalement en accord avec les phrases énoncées concernant la relation entre les êtres humains et l’environnement.

Tableau 3.3 Traduction en français des items de la NEPS (Schleyer-Lindenmann et al., 2014), les croyances associées et alpha de Cronbach

Notre échelle présente un coefficient de Cronbach standardisé de 0.72, elle a donc un bon niveau de cohérence interne.

Item Intitulé de l’item Croyance 훼

1 Nous nous approchons du nombre limite de personnes que la terre

peut nourrir Limites à la croissance

0.72 2 Les êtres humains ont le droit de modifier l’environnement naturel

selon leurs besoins Anti-anthropocentrisme

3 Quand les êtres humains essaient de changer le cours de la nature

cela produit souvent des conséquences désastreuses Équilibre de la nature 4 L’ingéniosité humaine fera en sorte que nous ne rendrons PAS la

terre invivable Anti-exemptionalisme

5 Les êtres humains sont en train de sérieusement malmener

l’environnement Crise écologique

6 La terre posséderait une infinité de ressources naturelles si

seulement nous savions comment en tirer mieux parti Limites à la croissance 7 Les plantes et les animaux ont autant le droit que les êtres humains

d’exister Anti-anthropocentrisme

8 L’équilibre de la nature est assez fort pour faire face aux effets des

nations industrielles modernes Équilibre de la nature 9 Malgré des aptitudes particulières, les humains sont toujours soumis

aux lois de la nature Anti-exemptionalisme

10 La prétendue « crise écologique » qui guette le genre humain a été

largement exagérée Crise écologique

11 La terre est comme un vaisseau spatial avec un espace et des

ressources très limités Limites à la croissance

12 Les humains ont été créés pour gouverner le reste de la nature Anti-anthropocentrisme

13 L’équilibre de la nature est très fragile et facilement perturbé Équilibre de la nature

14 Les humains vont un jour apprendre suffisamment sur le

fonctionnement de la nature pour pouvoir le contrôler Anti-exemptionalisme 15 Si les choses continuent au rythme actuel nous allons bientôt vivre

3.2.4 Mesure des valeurs par la Short Schwartz Value Survey (Lindeman et Verkasalo, 2005)

Pour mesurer les valeurs, nous avons introduit dans le questionnaire une version raccourcie à 10 items (Short Schwartz Value Survey) de la célèbre échelle de mesure des valeurs de Schwartz (1992). L’échelle des valeurs de Schwartz comporte 57 items qui permettent ensuite d’établir un score au regard des 10 valeurs retenues par Schwartz. Chaque valeur possède entre trois et neuf items. Dans la version élaborée par Lindeman et Verkasalo (2005), les mêmes 10 valeurs sont conservées, mais un seul item est retenu par valeur. Dans notre étude, nous avons donc utilisé cette échelle et demandé aux répondants de donner leur niveau d’accord sur chacune des valeurs « en tant que principe qui guide VOTRE vie » sur une échelle allant de 1=totalement en désaccord à 7=totalement en accord. Selon les auteurs, une échelle en 7 points est préférable à une échelle en 5 points, car elle permet des résultats plus optimaux. Chaque valeur de base est présentée comme suit : son nom : la/les nécessité(s) universelle(s) qui en découlent (la liste des items qui se trouvent dans le questionnaire complet utilisé pour mesurer la valeur correspondante). Exemple :

La bienveillance : préservation et l’amélioration du bien-être des personnes avec lesquelles vous vous trouvez fréquemment en contact (serviabilité, honnêteté, pardon, loyauté, responsabilité, amitié).

Cette échelle raccourcie de l’échelle des valeurs de Schwartz (1992) a été développée spécifiquement pour répondre au besoin des chercheurs qui souhaitent intégrer la notion de valeurs dans leur étude sans avoir à utiliser la version originale à 57 items de Schwartz. La validité de cette version à 10 items a été testée par Lindeman et Verkasalo (2005) à l’aide de quatre études sur un total de 4081 participants et a révélé être une alternative fiable à l’échelle originale. Intégrée dans un questionnaire, l’étude des valeurs prend alors 2 minutes au lieu de 12 minutes.

Notre échelle présente un coefficient de Cronbach standardisé de 0.64, elle a donc un bon niveau de cohérence interne.


Tableau 3.4 Intitulé des items de la mesure des valeurs et alpha de Cronbach de l’échelle

3.3 Mesure des pratiques touristiques : pratiques de déconsommation, motivations et