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Le corpus de textes en langue vernaculaire provenant de l’Achmetis Oneirocriticon se compose actuellement de trois manuscrits. Voici leurs sigles et leur localisation:

B Berlin, Staatsbibliothek Berlin, ms. lat. qu. 70, XIVe, ff. 233-281v P2 Paris, BnF, fr.24432, XIVe, 281v-302v

P1 Paris BnF, fr.1317, XIVe, 51-105v

Avant d’examiner les rapports des trois manuscrits français entre eux et comment ils se positionnent face à la tradition latine, voici d’abord leurs descriptions. Nous avons déjà démontré par notre stemma qu’elles remontaient toutes les trois à la traduction de Leo Tuscus, mais que la branche de B et P2 avait également repris des éléments de la traduction de Pascalis Romanus.

Staatsbibliothek zu Berlin, Preussischer Kulturbesitz, ms. lat. quart. 70 (B)

Parchemin; 310 folios; 220 × 150 mm; justification 170-175 × 100-105a; 28-33 lignes, majoritairement longues; daté de la 2ème moitié du XIVe siècle; initiale historiée (141r), schémas en rouge et bleu, initiales de deux ou trois lignes, lettrines bleues fili-granées de rouge et rouges filifili-granées de bleu; reliure en maroquin vert. Main anglaise.

Gloverb décrit l’écriture comme gothic cursiva anglicana formata, le catalogue de Berlinc comme littera cursiva antiquior libraria (anglicana) «de plusieurs mains proches (changements principaux en [...] 233r, 238r, 266r)».

Propriétaires: «Le manuscrit se trouve dès le XVe siècle entre Meuse et Rhin (addi-tions en dialecte ripuaire, couvrant à la fin du Moyen Âge une partie de la Belgique et du Sud des Pays-Bas). Le manuscrit appartient à Johannes Vycssen puis à Detmar de Hoveled[,] anthroponyme attesté notamment dans les archives de l’abbaye belge de

a Nous donnons les mesures en millimètres comme il est d’usage en codicologie même si les information provenant de Dominique STUTZMANN et Piotr TYLUS, Les Manuscrits médiévaux français et occitans de la Preussische Staatsbibliothek et de la Staatsbibliothek zu Berlin. Preussischer Kulturbesitz, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, 2007 (Staatsbibliothek zu Berlin. Preussischer Kultur2besitz. Kataloge der Handschriftenabteilung Erste Reihe:

Handschriften, Band 5), (p. 238) sont en centimètres.

b Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 289.

c Les Manuscrits médiévaux français..., p. 238.

d L’ex libris latin se trouve en tête du folio 1 du manuscrit B: «Liber iste pertinet Detmaro de Hovele». Selon Glover, Hovele pourrait suggérer Howell, un toponyme dans le Lincolnshire ou le Norfolk (Critical Edition..., éd.

Tongerlo, sans doute d’après la ville voisine de Oevel, assez répandu ailleurs)» et fait déjà partie de la bibliothèque du margrave de Brandebourg lors de la constitution du catalogue de Johannes Raue en 1688a. L’histoire du manuscrit, entre sa dédicace à Alice de Courci et sa présence entre les mains de Detmaro, reste à éluciderb.

Le manuscrit est dédié à Alice de Courcic (1156-1220d) de Stogursey dans le Somer-sete qui apparaît déjà comme commanditaire de la traduction anglo-normande du Pseudo-Turpin de William de Brianef. Le texte n’est pas qualifié de traduction mais

GLOVER,p. 289) mais le prénom germanique Dietmar rend cette hypothèse insulaire bien faible.

a[Johannes Raue], Catalogus Manuscriptorum Bibliothecae Electoralis Brandenb. Coloniensis, MDCLXVIII, folio 109rv n°26. Ce catalogue est constitué lorsque le margrave rend publique sa collection privée, la Churfürstliche Bibliothek zu Cölln an der Spree. Au fil des siècles et des rebondissements historiques, et après l’intégration de bon nombres d’autre fonds externes, cette dernière deviendra la Staatsbibliothek zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz, lieu où le manuscrit est encore conservé aujourd’hui. Nous remercions Michael Bernd de la Staatsbibliothek zu Berlin pour ces informations. Pour l’histoire de la Staatsbibliothek zu Berlin, voir

<http://staatsbibliothek-berlin.de/deutsch/allgemeines/ geschichte/>, consulté le 12 mai 2009.

b Nous savons uniquement que «[t]he last Courcy lord of Stogursey, William (IV), died unmarried and childless in about 1194 and the honour passed to his sister, Alice de Courcy, by whom it was transmitted, albeit divided, to her two daughters by her first and second husbands respectively» (Steve FLANDERS, De Courcy. Anglo-ormans in Ireland, England and France in the eleventh and twelfth centuries, Dublin, Four Courts Press, 2008, p. 43).

c Alice de Courci a conservé son nom de jeune fille malgré deux mariages à des hommes d’importance: Henry de Cornhill puis Warin fitz Gerold (Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 283, cite Henry C. MAXWELL-LYTE, «Curci», Somerset Archaeological Society Proceedings, 66.2 [1920], pp. 98-126, ici p. 113). Le nom de Warin Fitz Gerold (1168-1218, voir Pseudo-Turpin..., pp. 4-5) fut apposé en qualité de témoin de la Magna Carta en 1215.

d SHORT, The Anglo-orman Translation of the Pseudo-Turpin Chronicle..., p. 47. Alice de Courcy est bien décédée en 1220 et non pas 1229 comme Short écrit dans l’introduction du Pseudo-Turpin.

e Après des identifications erronées qui lisaient Courtenei (Moritz STEINSCHNEIDER, «Ibn Shahin und Ibn Sirin», Zeitschrift der Deutschen morgenländischen Gesellschaft, 17 [1863], pp. 227-244, ici p. 239), et Alice de Couty (Exposicions..., éd. BERRIOT, p. 42: La «traduction anglo-normande, Berlin 968Q, effectuée, elle aussi, pour un grand personnage [“Dame Alice de Couty” et non “Alix de Courtenay” ainsi qu’avait transcrit, un peu hâtivement, l’érudit La Croze pour son catalogue], dans une langue assez archaïque qui pourrait bien dater de l’extrême fin du XIIIe siècle»), nous suivons la thèse de Glover, corroborée par STUTZMANN/TYLUS, même si ces derniers impriment Alice de Courti (Les Manuscrits médiévaux français..., p. 242). Il s’agit de la fille de Guillaume de Courcy III et Gundreda de Warenne (FLANDERS, De Courcy..., p. 181), dont la famille provient de Courcy-sur-Dives dans le Calvados.

f Ian Short a édité ce texte sur la base du ms. Londres, British Library, Arundel 220: The Anglo-orman Pseudo-Turpin Chronicle of William de Briane: an edition and study, Thèse de doctorat (dactylographiée), London, University College, 1966. Nous remercions le professeur Ian Short de nous avoir prêté son exemplaire personnel, puisque les deux bibliothèques de Londres censées conserver le manuscrit n’ont pas ‛retrouvé’ leur copie, celles-ci ayant peut-être été détruites suite à l’édition (accompagnée d’une introduction fortement abrégée), dans la

simplement désigné par «cest escrit»a et a pu être confectionné par un scribe-copiste dans une des institutions religieuses avec lesquelles Alice entretenait des relationsb. Le modèle de la version anglo-normande, latin ou vernaculaire, a pu parvenir à Alice soit en passant par la Sicile, soit à travers un contact personnel entre son mari Warin fitz Gerold et Renaud de Boulogne. La Sicile était une des voies principales par lesquelles le savoir byzantin transitait vers l’Occident et on est en droit de penser que plusieurs manuscrits sont passés de la librairie impériale à la cour de Palerme pendant la deuxième moitié du 12e sièclec. Vu la communication intense, diplomatique et intel-lectuelle, entre la Sicile normande et les terres anglo-normandes, l’Achmet de Tuscus aurait pu atteindre Alice de Courci par ses fiefs et, plus particulièrement, par les mai-sons religieuses dont elle bénéficiait. Toujours à travers la Sicile, elle aurait pu recevoir l’Achmet latin de son jeune frère, William de Courci, ou de son futur mari, Warin, tous deux en Sicile en même temps, le 6 octobre 1190d. La deuxième variante de transmis-sion se situe au niveau du contact personnel entre Warin fitz Gerold et Renaud, comte

collection de l’Anglo-Norman Text Society (numéro 25, 1973). Michelle G. Glover, que nous suivons ici au plus près, a elle-même tiré la majorité de ses informations de la thèse dactylographiée de Short. Sur le rôle joué par les femmes de l’aristocratie anglo-normande et de la France septentrionale, aux douzième et treizième siècles, voir Critical Edition..., éd. GLOVER,p. 283, qui cite Brian WOLEDGE et H.P. CLIVE, Répertoire des plus anciens textes en prose française, depuis 842 jusqu’aux premières années du 13e siècle, Genève, Droz, 1964 [Publications romanes et françaises 74], pp. 21-27 et sur les patrons anglo-normands, voir Ian SHORT, «Patrons and Polyglots», Proceedings of the Battle Conference 1991, ed. by Marjorie CHIBNALL, Ipswich, Boydell, 1992 (Anglo-Norman Studies XIV), pp. 229-249. Alice de Courcy continue la lignée des femmes aristocratiques du 12e siècle, sponsors de l’historiographie en langue vernaculaire (Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 283, cite Diana TYSON, «Patronage of French vernacular history writers», Romania, 100 (1979), pp. 180-222, ici p. 202).

a Manuscrit B, folio 233r.

b Pour les maisons religieuses concernées, voir Critical edition..., éd. GLOVER, p. 283 et MAXWELL-LYTE, «Curci», pp. 99-102. Nous n’avons pas trouvé de sources plus récentes. Voir aussi A. W. VIVIAN-NEAL, «Cannington Court», Somerset Archeological Society Proceedings, 104 (1959-1960), pp. 62-86, ici pp. 62-66.

c Surtout après le rétablissement de relations pacifiques entre l’empereur Manuel Comnène et le roi de Sicile, Guillaume Ier en 1158 (Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 285 et HASKINS, «North-Italian Translators», pp. 161 et 164).

d Warin fait partie des témoins de Richard Cœur de Lion lors du traité avec le roi Tancrède de Sicile et William faisait partie des autres nobles normands, Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 285 et SHORT, The Anglo-orman Translation of the Pseudo-Turpin Chronicle..., p. 35.

Figure 2: Tableau généalogique des Courcy, tiré de De Courcy, Anglo-ormans..., p. 181.

de Boulogne, ainsi que son vassal Hugues de Saint Pol, tous deux commanditaires d’une traduction du Pseudo-Turpin, avec lesquels Warin a pu être en contact soit pendant la troisième Croisade, en France pendant la guerre de Richard et Jean contre Philippe

Au-guste, ou encore en Angleterrea. D’un côté, il est possible que Renaud de Boulogne ait introduit l’Achmet de Tuscus en Angleterre lorsque, après avoir deserté Philippe Auguste, il résida à la cour du roi Jean entre 1212 et 1213b. Comme dans le cas du Turpin, Renaud a pu amener avec lui non seulement la version latine de l’Achmet mais également sa traduction françaisec. D’un autre côté, la version latine de Tuscus et une traduction française ont très bien pu arriver chez les fitz Gerold à travers Hugues de Saint Pol et sa femme Yolanded, dont le neveu Baudouin devint empereur de Constantinople. Hugues accompagna Baudouin IX, comte de Flandre, à Jérusalem en 1202 puis à Constantinople et était présent à Constantinople lors du couronnement de Baudouin en 1204. Hugues ou Baudouin ont tous deux pu mettre la main sur l’Achmet de Tuscus lorsque la bibliothèque des Comnène tomba aux mains des conquérants occidentauxe.

a Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 285 et SHORT, The Anglo-orman Translation of the Pseudo-Turpin Chronicle..., p. 76ff.

b Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 286 et SHORT, The Anglo-orman Pseudo-Turpin Chronicle..., p. 7. Alors que sa revendication de s’être procuré le Pseudo-Turpin latin à l’abbaye de Saint-Denis est sans doute sans substance, Achmet est le type de texte qui pouvait raisonnablement être en possession de l’abbaye, soit en latin ou en grec, peut-être même les deux. Glover ne remet pas en doute le fait que Tuscus soit le traducteur de la version latine qui a servi de modèle à l’Achmet anglo-normand, mais elle veut mettre en relief l’attitude inhabituelle de l’abbaye de Saint Denis envers la littérature grecque. Loin d’être limitée par le «Grecum est, non legitur» médiéval, l’abbaye a été activement intégrée dans la traduction de textes grecs vers le latin au 12e siècle. Guillaume le Mire, abbé de Saint Denis de 1172 à 1186, traduisit la Vita secundi philosophi à partir d’un manuscrit ramené de Constantinople. Voir Léopold DELISLE, «Traductions de textes grecs faites par des religieux de Saint Denis au XIIe siècle», Journal des savants (décembre 1900), pp. 722-739, ici pp. 726-728. Voir aussi «Le liber thesauri occulti...», éd. COLLIN-ROSET, pp. 111-112. Nous renvoyons également à la thèse de Pierre Gandil, Les études grecques à l’abbaye de Saint-Denis au XIIè siècle, Thèse de l’École des Chartes/Sorbonne, Paris, 2003, que nous n’avons pas pu consulter.

c Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 286 et SHORT, The Anglo-orman Pseudo-Turpin Chronicle..., p. 7.

d Yolande de Saint Pol était également la sœur de Baudouin VIII de Flandres qui, en 1195, lui légua le Turpin latin duquel Hugues avait commandité une traduction en français. Mais Alice a pu connaître les Saint Pol déjà avant son mariage avec Warin, puisque le frère de son premier mari, Reginald de Cornhill, et Hugues de Saint Pol étaient propriétaires de terres avoisinantes au Kent (Pipe Roll 10, Richard I, pp. 198 et 204). Un intérêt commun pour les œuvres littéraires a pu les rapprocher (Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 286-287). Sur Reginald de Cornhill, voir SHORT, The Anglo-orman Pseudo-Turpin Chronicle..., pp. 4-5, n. 4.

e Critical Edition..., éd. GLOVER, p 287, et SHORT, The Anglo-orman Translation of the Pseudo-Turpin Chronicle..., p. 190. Voir aussi Mary D. STANGER, «Literary Patronage at the Medieval Court of Flanders», French Studies, XI (1957), pp. 14-227, ici pp. 218-219). Le comte n’aurait eu que peu de temps pour commanditer la traduction puisqu’il mourut en Terre Sainte juste après son couronnement, mais le livre a pu faire partie des biens qui

Le terminus ante quem pour le modèle de B est la date du décès d’Alice de Courci en 1220. Le terminus post quem semble être vers la fin des années 1170a.

L’existence (certaine pour Glover) d’un ancêtre vernaculaire commun à B et P2b, ainsi que les indices suggérant qu’Alice de Courci aurait pu avoir accès à des traductions en français continental de textes latins font que Glover rejette plutôt la théorie d’une traduction directe du latin en anglo-normand, et la remplace par une adaptation anglo-normande d’une traduction en français continental. Elle s’imagine difficilement comment ce texte anglo-normand, visiblement conservé en Angleterre, aurait pu provoquer une adaptation en français continental. Nous savons pourtant qu’un tel cas de figure n’est pas tout à fait exclu, comme le montrent des textes comme le Secretum Secretorum dans la version fortement anglo-normande de Jofroi de Waterfordc, copiée par le wallon Servais Copale, ou encore les Fables d’Eudes de Cheriton dont le texte, copié dans le Sud-Ouest du domaine d’oïl, est à localiser en Normandie voire en Angleterred.

accompagnèrent son corps lorsqu’il fut rapatrié en France. Là, en Picardie, une traduction a pu être faite: elle aurait ensuite circulé en Angleterre peu après, puisque les Saint Pol y possédaient des terres. Si l’on pouvait prouver que les de Saint Pol jouèrent un rôle non négligeable dans la traduction de l’Achmet, cela révèlerait que les fortunes du traité en langue vernaculaire sont étrangement liées à la même famille à travers le Moyen Âge, de la version anglo-normande de la fin du 12e/début 13e siècle à la traduction française du 14e siècle conservée dans le ms. P1, en possession de Louis de Luxembourg, comte de Saint Pol, puis de sa petite-fille, Marie (Critical Edition..., éd. GLOVER, p 287 et SHORT, The Anglo-orman Translation of the Pseudo-Turpin Chronicle..., p. 4).

a Cela aurait permis à la traduction latine de Tuscus, achevée en 1176, d’atteindre l’Occident, d’être traduite en français continental, puis d’arriver et de circuler en Angleterre sous cette forme (Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 283).

b Pour une liste des erreurs communes à B et P2, voir Critical Edition..., éd. GLOVER, p. 281.

c Die Diätetik nach dem ‛Secretum secretorum’ in der version von Jofroi de Waterford, Teiledition und lexikalische Untersuchung von Yela SCHAUWECKER, Verlag Königshausen und Neumann, Würzburg, 2007 (Würzburger medizinhistorische Forschungen 92), p. 30: le texte est probablement de la main anglo-normande de Jofroi de Waterford, copié par le wallon Servais Copale.

d Takeshi MATSUMURA, Compte-rendu de «Recueil général des Isopets. Tome IV. Les Fables d’Eudes de Cheriton publiées par Pierre RUELLE, Paris, Société des Anciens Textes Français, 1999», Revue de Linguistique Romane, 68 (2004), pp. 284-285. Laurent BRUN, Compte-rendu de «Recueil général des Isopets. Tome IV. Les Fables d’Eudes de Cheriton publiées par Pierre RUELLE, Paris, Société des Anciens Textes Français, 1999», Zeitschrift für romanische Philologie, 120 (2004), pp. 190-194, ici p. 191, affirme que «le texte est originalement anglo-normand, ce qu’attestent les quelques mots qu’on n’aura su transposer en français continental».

Bibliographie

Dominique STUTZMANN et Piotr TYLUS, Les Manuscrits médiévaux français et occitans de la Preussische Staatsbibliothek et de la Staatsbibliothek zu Berlin. Preus-sischer Kulturbesitz, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, 2007 (Staatsbibliothek zu Berlin. Preussischer Kulturbesitz. Kataloge der Handschriftenabteilung Erste Reihe: Handschriften, Band 5).

Contenu

1. f. Ir [Jocalis] (extrait) «Militis uxorem clamidis me(rcede) subegit...»

2. f. Ir [Hugo Aurelianensis: Versus de Mantello], texte latin.

3. f. 1r-36v, 37rv [Pseudo-] Aristoteles: Secretum secretorum, traduction latine.

4. f. 38r-51r [Guilelmus de Chonchis: Dragmaticon Philosophiae], texte latin.

5. f. 51v-118v Marco Polo: De conditionibus et consuetudinibus orientalium regionum, traduction de Francesco Pipino, texte latin.

6. f. 119r-127r [Honorius Augustodunensis]: Imago mundi, texte latin. Folios 127v-128v blancs

8. f. 128v addition contemporaine de vers arithmantiques et astrologiques sous le titre de Radix pictagii avec table de nombres associés à l’alphabet latin, les condordances avec les féries et les interpré-tations numérologiques: Collige per numerum quicquit cupis esse probandum.

9. f. 129r-140v [Burlaeus, Gualterus]: Expositio libri meteororum, texte latin.

10. f. 141r-224v Martinus Oppaviensis: Chronicon pontificum et imperatorum, texte latin. Folios 196v et 225rv blancs.

11. f. 226r-229v [Somniale Danielis], texte latin, somniale alphabétique.

12. f. 229v-232r [Lunarium], texte latin, somniale lunaire.

13. f. 233r-281v [Muhammad Ibn-Sirin (?): Achmetis Oneirocriticon, traduction latine de Leo Tuscusa: De interpretatione somniorum],

a Et non pas de Leo Etherianus, comme l’imprime le catalogue Les manuscrits médiévaux français..., p. 242.

duction française anonyme: Exposicions et significacions des songes. Somniale thématique.

14. f. 282r-297v [Bernardus Silvestris (?): Experimentarius], texte latin.

15. f. 298r-308v [Pseudo-] Albertus Magnus: Secreta, texte latin.

16. f. 309r [Pseudo-] Bernardus Claraevallensis: De regimine [vitae], texte latin. Addition du XVe siècle.

17. f. 309v-310v Additions du XVe siècle de plusieurs mains: Da requiem cunctis Deus hic et ubique sepultus sunt / Ut sin in requie propter tua vulnera quinque. – Een bilde nach wunsche ... (westmittel-deutsch) – Ecl. 4,7-8 – (310r) Celocriis Rodis moncupatur (?) – Regimen sanitatis Salernitanum (extr.) – Bede kurtz ind andechtich haff god leyff stedlich (ripuarisch). – (310v) (très effacé) 12000 homines sepulti sunt in cimiterio nomine usiz (?) ... qui morte pestifera seu epidimianda (?) infecti ... pre-nominatum ... anno M CCC LI a festo sancti Jacobi usque ad annum ... Item quadam villa nomine Smetsate (?) sepulti sunt M CCC XV ... in civitate erff. Par-dessus est écrit Deo patri sit gloria ejus quo... – Est hominis vita: kalff, falc, leo, cat, canis, auca. 6 etates hominis.

Éditions du Somniale

Exposicions et significacions des songes. Les Songes Daniel. Manuscrits Français de la Bibl. at. de Paris et de la Staatsbibliothek de Berlin, 14e, 15e et 16e siècles, éd.

François BERRIOT, Genève, Droz 1989 (Travaux d’Humanisme et Renaissance CCXXXIV).

Édition partielle dans l’apparat.

Critical Edition of the Middle French Version of Achmet Ibn Sirin’s Oneiromancy found in Ms. Français 1317, folios 51r-106v, Paris, Bibliothèque ationale, entitled (cy comence la table des) Exposicions et significations des songes par Daniel et autres exposez, éd. par Michelle G. GLOVER, Thèse de doctorat, University of London, Birkbeck College, 1999 (non publiée).

Édition partielle dans l’apparat.

Paris, B1F, f. fr. 1317 (P1)

Vélin; 107 feuillets, 272 x 185 mm, justification 166 x 120 mm; 2 colonnes de 32 lignes; daté de 1396; lettres ornées, rubriques en rouge, majuscules en bleu et or, fleuries en rouge et bleu, sur cinq lignes

Propriétaires: Anc. 7474, Marie de Luxembourg (*ca 1460 - †1547), Louis de Luxembourg (*1415- †1475), comte de Saint-Pola, grand-père de la précédente. On ignore tout de la provenance de ce manuscrit avant son entrée dans la bibliothèque de Louis de Luxembourgb, en dehors de l’inscription suivante sur la page de garde du co-dex: «La cognoissance des corps humains avec l’Exposition des songes par Daniel et aultres, translaté en l’an 1396 par Frere Nicole Saoul aultrement dict de Sainct Marcel».

Frère Nicolas Saoul de Saint-Marcel était un frère des Carmes de la place Maubert à Parisc.

Au folio 51, le manuscrit comporte une incision dans le parchemin, dont la languette qui en résulte, une fois repliée vers l’extérieur, permettait d’ouvrir le codex directement à la table des matières du livre de songes, une sorte de marque-page intégré au manuscrit.

Bibliographie

Catalogue des manuscrits français. Tome Premier. Ancien fonds. Publié par ordre de l’empereur, Paris, Didot, 1868 (Bibliothèque impériale, Département des manus-crits), p. 212.d

a Et non pas son épouse, comme l’a cru Berriot dans Exposicions..., éd. BERRIOT, p. 41.

b Hanno WIJSMAN, «Le connétable et le chanoine», Le livre au fil de ses pages, Actes de la 14e journée d’étude du Réseau des Médiévistes belges de Langue française, Université de Liège, 18 novembre 2005, éd. par Renaud ADAM et Alain MARCHANDISSE, Bruxelles, 2009 (Archives et bibliothèques de Belgique, numéro spécial, 87), pp. 119-150, ici p. 125. Mais le codex ne peut pas s’être trouvé dans le coffre de livres qui a échappé à la confiscation des biens de Waleran III de Luxembourg par Charles V lors de la disgrâce de celui-là, puisque cela se passait en 1380 donc avant la date du manuscrit P1 (WIJSMAN, «Le connétable...», pp. 133-134).

b Hanno WIJSMAN, «Le connétable et le chanoine», Le livre au fil de ses pages, Actes de la 14e journée d’étude du Réseau des Médiévistes belges de Langue française, Université de Liège, 18 novembre 2005, éd. par Renaud ADAM et Alain MARCHANDISSE, Bruxelles, 2009 (Archives et bibliothèques de Belgique, numéro spécial, 87), pp. 119-150, ici p. 125. Mais le codex ne peut pas s’être trouvé dans le coffre de livres qui a échappé à la confiscation des biens de Waleran III de Luxembourg par Charles V lors de la disgrâce de celui-là, puisque cela se passait en 1380 donc avant la date du manuscrit P1 (WIJSMAN, «Le connétable...», pp. 133-134).