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4 Coût de la leucémie myéloïde chronique en France

4.2 Le coût de la LMC en France en 2014 : approche par la prévalence

4.2.1 Méthodes

Notre population d’étude correspond aux patients identifiés comme ayant une LMC au moyen de l’algorithme développé dans le cadre de cette thèse (section 2). Nous avons utilisé la méthode Sum_Diagnosis Specific qui est la méthodologie la plus fréquemment utilisée dans la littérature155,165 en adoptant la perspective de l’Assurance Maladie. Dans les résultats préliminaires que nous présentons dans la thèse, seuls le coût des traitements médicamenteux par ITK qui sont spécifiques de la LMC ont été considérés. Il s’agit donc d’une étude de coût de la maladie qui est partielle. Néanmoins, de nombreuses études précédentes ont montré que le coût des ITK représentait le principal facteur du coût médical direct.102,166–

169

Les ITK pris en compte dans l’étude de coût sont l’imatinib, le dasatinib, le nilotinib, le bosutinib et le ponatinib. Les données de délivrance et de remboursement de l’imatinib, du dasatinib et du nilotinib proviennent des tables annuelles des médicaments délivrés en ville (intitulées ER_PHA_F_ANNEE, en fonction de l’année), et sont codés selon la nomenclature du Code Identifiant de Présentation (CIP) à 7 ou 13 chiffres. Les données de délivrance et de remboursement du bosutinib et du ponatinib proviennent des tables annuelles des médicaments délivrés à l’hôpital, codés selon la nomenclature Unité Commune de Dispensation (UCD). Ces médicaments ont été initialement rétrocédés par les pharmacies hospitalières dans le cadre d’un dispositif de remboursement post-Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU). La période post-ATU correspond à la période où le médicament a obtenu son autorisation de mise sur le marché mais n’a pas encore de prix (négociations en cours entre le laboratoire et le Comité Economique des Produits de Santé). Pour le bosutinib, cette période post-ATU débute à la date de fin d’octroi de l’ATU nominative (3 juin 2013) et se termine au moment où le prix du bosutinib est fixé et devient disponible en pharmacie de ville (25 mars 2015). De manière similaire, la période post-ATU du ponatinib débute le 2 octobre 2013 et se termine le 24 juin 2016. Le bosutinib et le ponatinib ne sont donc pas identifiables dans le SNDS avant les dates de début de la période post-ATU mais le deviennent à partir de ces dates. Les codes CIP de l’imatinib, du nilotinib et du dasatinib ainsi que les codes UCD du bosutinib et du ponatinib utilisés dans l’algorithme pour l’identification des patients ayant une LMC et dans l’étude de coût sont présentés en annexe (section 7.3).

remboursement du mois de juillet (correspondant très majoritairement aux délivrances de traitements du mois de juin 2014) dans la table des médicaments de ville (ER_PHA_F_2014). Ces données manquantes concernaient tous les traitements remboursés, pas uniquement les traitements par ITK. Ce problème de flux de remboursement des médicaments de ville était limité au mois de juillet de l’année 2014 pour la table des médicaments délivrés en ville. Il n’y avait pas de données manquantes sur les tables de médicaments délivrés à l’hôpital (ER_UCD_F_ANNNEE) quelle que soit l’année. Pour pallier ce problème de données manquantes, nous avons choisi de présenter dans la thèse trois analyses : l’analyse du coût des ITK en 2013, l’analyse du coût des ITK en 2014 sur les données brutes (délivrances du mois de juin manquantes) et une analyse corrigée du coût des ITK en 2014. Pour réaliser l’analyse corrigée, nous avons tiré au sort 1/11ème des remboursements de la table des médicaments ER_PHA_F_2014, correspondant à un mois de remboursement de médicaments délivrés en ville. Nous avons ensuite ajouté ces données à la table ER_PHA_F_2014 pour créer une table corrigée contenant 12 mois de remboursement des médicaments délivrés en ville en 2014.

4.2.1.1 Définition de la population prévalente de patients ayant une LMC en

2013 et en 2014

Pour l’année 2014, la population prévalente est celle définie dans la section 0, correspondant aux patients identifiés par l’algorithme comme ayant une LMC sur la période 2006 à 2014, ayant obtenu au moins un remboursement de soins de santé durant l’année 2014 et toujours en vie au 31 décembre 2014. Nous ne pensons pas que l’absence de données de remboursement des médicaments du flux de juillet 2014 puisse avoir un impact sur l’estimation de la prévalence en 2014 car du fait de la prise journalière des ITK, les patients ont des remboursements d’ITK dans les mois précédents et les mois suivants le mois pour lequel les données sont manquantes.

Pour l’année 2013, nous avons utilisé une méthode similaire d’identification des patients prévalents. La population de patients LMC prévalents au 31 décembre 2013 correspond aux patients identifiés par l’algorithme comme ayant une LMC sur la période 2006-2013, ayant obtenu au moins un remboursement de soins de santé durant l’année 2013 et toujours en vie au 31 décembre 2013.

Pour chaque année étudiée, les analyses ont été faites sur l’ensemble de la population prévalente (tous les régimes d’assurance maladie ont été pris en compte).

4.2.1.2 Description des ITK et estimation de leurs coûts annuels

Pour chaque ITK et chaque année, nous avons calculé le nombre et le pourcentage de patients ayant eu au moins une délivrance de l’ITK concerné sur la population prévalente. Nous avons ensuite étudié les différentes combinaisons possibles d’ITK au cours de l’année.

Chaque molécule d’ITK est délivré sous différents conditionnements (par exemple Glivec 400 mg 30 comprimés ou Glivec 100 mg 60 comprimés). Chaque conditionnement a un code CIP ou UCD qui lui est propre. Pour chaque conditionnement, nous avons calculé le montant remboursé par l’Assurance Maladie en multipliant le nombre de boites facturées par son prix unitaire et par le taux de remboursement du régime obligatoire (Assurance Maladie). Ce taux est de 100% pour les ITK. Nous avons utilisé les prix unitaires des conditionnements et le taux de remboursement présents dans le SNDS et non des tarifs ou des taux de remboursement théoriques. Pour chaque ITK et chaque patient, nous avons calculé le montant annuel de remboursement de l’ITK concerné en sommant les montants annuels de chaque conditionnement. Pour chaque patient, nous avons ensuite calculé le coût annuel des ITK en sommant les coûts annuels pour les cinq ITK.

Ainsi, nous présentons le coût annuel moyen des ITK par patient sur l’ensemble de la population prévalente (consommant ou non des ITK l’année étudiée) ainsi que dans la population des patients ayant eu au moins une délivrance d’ITK l’année étudiée (population consommant des ITK). Nous estimons également le coût annuel moyen de l’imatinib (respectivement du nilotinib, du dasatinib) chez les patients n’ayant été traités que par imatinib (respectivement nilotinib, dasatinib) l’année étudiée.

Nous avons étudié la variation du remboursement annuel moyen des ITK par patient en fonction de l’ancienneté de la maladie, sur les données corrigées de 2014. L’ancienneté de la maladie de la population prévalente au 31 décembre 2014 correspond au délai entre le 31 décembre 2014 et la date de diagnostic de la LMC identifiée dans le SNDS. Nous avons repris la date utilisée lors de la validation externe de l’algorithme avec les données des registres (date la plus antérieure parmi la première date de remboursement d'ITK ou d’hydroxycarbamide, la date de début de prise en charge au titre de l'ALD "Leucémie myéloïde" ou la première date d'hospitalisation comportant un diagnostic de LMC). Cette date correspond majoritairement à la date de mise en ALD pour Leucémie Myéloïde. Ce délai a été découpé en 7 classes : [0-1 an[, [1-2 ans[, [2-5 ans[, [5-10 ans[, [10-15 ans[, [15-20 ans[ et 20 ans et plus. Tous les coûts annuels moyens par patient sont présentés avec leur intervalle de confiance à 95%.

Enfin, nous avons estimé les coûts annuels des ITK à l’échelle de la France pour les années 2013 et 2014. Pour l’ensemble de la population prévalente française, pour chacune de ces années, nous avons sommé le coût annuel des ITK des patients de la population prévalente. Nous avons calculé la part de chaque ITK dans le coût annuel total. Nous avons également réalisé une analyse de sensibilité de nos estimations du coût annuel total des ITK en prenant en compte les baisses de prix des ITK intervenues postérieurement à l’année 2014

ITK en utilisant les tarifs unitaires de l’année 2018 pour les 3 ITK principaux (tarifs 2018 des génériques de l’imatinib, tarifs 2018 du Tasigna® (nilotinib) et du Sprycel® (dasatinib)). Les tarifs utilisés proviennent de la Base des Médicaments et Information Tarifaire (http://www.codage.ext.cnamts.fr/codif/bdm_it/index.php?p_site=AMELI). Ces résultats correspondent à ce que pourraient être le coût moyen des ITK par patient et le coût annuel total en 2018 sous les hypothèses d’une taille de la population prévalente 2018 égale à celle de 2014, d’une substitution systématique du Glivec® par ses génériques pour l’ensemble des patients et d’une répartition similaire des ITK en 2018 par rapport à 2014.