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L’étude de cas est généralement Considéré avec scepticisme, depuis et pendant longtemps, comme n’étant pas une méthode de recherche rigoureuse, car associée à un pauvre design et à des procédures non systématiques (Yin, 1981; Scholz et Tictje, 2001), l’étude de cas est de nos jours devenue, non seulement une méthode qui est scientifically correct, mais elle jouit aussi d’une espèce de préjugé favorable de la part

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de la communauté scientifique (Gagnon, 2012). Cette méthode que nous avons choisi d’utiliser dans le cadre de notre étude est donc une méthode de recherche comme toutes les autres avec une validité scientifique, ses forces et ses faiblesses. Elle intègre également différentes techniques de nature qualitative (très dominante) et aussi de nature quantitative (Albarello, 2011).

L’étude de cas comme méthode de recherche est considérée par Yin (1990) comme une investigation empirique qui analyse ou examine un phénomène, contemporain au sein de son contexte réel lorsque les frontières entre le phénomène étudié et le contexte ne sont pas clairement identifiables et pour laquelle on dispose et qu’on peut utiliser de multiples sources de données. L’auteur, en s’appuyant sur sa définition de l’étude de cas, la positionne comme une stratégie de recherche à part entière qui met l’accent sur la compréhension des dynamiques présentes au sein d’un environnement unique, se limitant à un domaine d’investigation bien spécifique et permettant la collecte de données très diverses. Elle vise principalement la génération de concepts et de propositions théoriques. Certaines postures soutiennent que l’étude de cas est un travail d’investigation de nature exploratoire, qui permettrait de faire émerger du terrain des nouvelles hypothèses, à travers la description fine et systématique d’un ou de plusieurs cas. Pour Albarello (2011), l’étude de cas s’inscrit parfaitement dans une démarche scientifique de production de connaissance qui, sous certaines conditions, permet de valider les hypothèses. Pour certains auteurs, l’étude de cas est la méthode de recherche qui convient surtout pour la construction des théories (Eisenhardt, 1989; Gersick, 199; Harris et Sutton, 1986; Woodside et Wilson, 2003).

Au vu de toutes ces définitions qui sont complémentaires et en faisant une synthèse de quelques écrits sur la méthodologie de la recherche, nous avons pu recenser certaines forces de la méthode de recherche par l’étude de cas. En effet, de façon unanime elle est citée comme une méthode très indiquée pour une étude exploratoire. Elle favorise une compréhension profonde des phénomènes, des processus qui composent les cas et des acteurs qui en sont les parties prenantes. Étant l’approche inductive par excellence, l’étude de cas devient très efficace pour analyser des réalités

négligées par la science et que les théories existantes expliquent mal ou seulement en partie (Roy, 2009). Elle semble être très appropriée pour la description, l’explication, la prédiction et le contrôle de processus inhérents à divers phénomènes, individuels ou collectifs (Woodside et Wilson, 2003).

Le phénomène d’analyse de l’influence de la culture ethnique et des pratiques de gestion des connaissances sur le processus de GSTI dans l’atteinte de la performance TI est assez émergent dans les pays en développement au sens où en plus de n’être pratiquement pas étudié dans la littérature en système d’information dans le contexte de notre étude, il souffre d’un manque de théorisation établissant les liens entre les différentes variables. Le phénomène n’a pas entre retenu l’attention dans le secteur des entreprises de télécommunication. Les entreprises de télécommunication des pays en développement constituent un nouveau contexte d’exploration du phénomène. Notre problématique et les questions de recherche qui ont été dégagées se prêtent à l’étude des cas.

3.3.1 Unité théorique d’analyse : Cas multiples

La caractéristique spécifique de l’étude de cas est le fait qu’elle s’intéresse principalement à un nombre limité de sujets et ne prétend pas à une représentativité statistique (Roy, 2009), tout en réunissant un grand nombre d’informations et d’observations sur chacun d’eux et leur contexte. Le choix du ou des cas est une étape cruciale, car il influence toute l’architecture de la recherche et aura un impact considérable et direct sur la pertinence des résultats de l’étude. Lorsqu’on opte pour plusieurs cas comme c’est le cas dans cette recherche, il est recommandé de prendre en compte plusieurs critères de sélection afin de rendre la sélection plus ou moins homogène. Toutefois, il serait nécessaire que les critères choisis permettent d’obtenir des cas qui ont des caractéristiques différentes si on veut d’une part, établir ou mesurer des relations causales et d’autre part si on ambitionne d’expliquer la variation d’un phénomène entre les cas. Une section homogène sera mieux indiquée si le chercheur veut apprécier des tendances générales de nature descriptive (Roy, 2009). Pour Yin

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(1990), le choix des cas doit être fonction de l’objet de l’étude, de l’état de la recherche et en fonction des travaux antérieurs portant sur le sujet. On devrait en plus, bien délimiter le cas en définissant ces frontières théoriques. Il est en outre conseillé de prendre en considération certaines variables explicatives des cas (la taille, le secteur d’activité et ses offres). Toutefois, le design initial de la recherche peut être modifié par l’obtention d’informations nouvelles qui plaident pour une modification du nombre des cas.

Dans le cadre de notre recherche, compte tenu de l’hétérogénéité qui caractérise les entreprises objet de notre étude, par exemple : les entreprises publiques versus entreprises privées, les entreprises appartenant et dirigées par les Camerounais versus entreprises propriété des expatriés, les entreprises uniclan versus les entreprises multiclans, du niveau variable du processus de GSTI dans les entreprises camerounaises et de l’influence différente de l’environnement socioculturel dans les pratiques d’affaires, nous sommes presque obligé d’opter pour une étude multi cas.

Il est important, vu les caractéristiques divergentes de chaque cas objet de notre étude, de préciser l’unité d’observation d’analyse. Nous avons choisi de considérer chaque entreprise, membre de notre échantillon, comme une unité d’analyse tout en interrogeant plusieurs personnes qui travaillent au sein de l’entreprise. On a pu à cet effet, établir les comparaisons à deux niveaux : une première comparaison en intra- sites, c’est-à-dire entre les données issues à l’intérieur de l’entreprise, mais provenant des employés et gestionnaires des TI et une deuxième comparaison en inter-sites entre les données des différentes entreprises selon ses spécificités.