III.4 Réalisation par lithographie électronique
III.4.6 Métallisation
Les nanols et les électrodes étant fabriqués, il faut alors réaliser les contacts
ohmiques et les grilles latérales. Pour cela, comme nous l'avons vu dans le chapitre
précédent, la métallisation va se faire par évaporation. Nous allons maintenant voir
quels sont les résines utilisées et les métaux déposés pour les contacts ohmiques et
pour les grilles.
III.4.6.1 Les contacts ohmiques
Généralement, une bi-couche de résine est utilisée lors de la métallisation,
per-mettant d'obtenir un prol en casquette an de faciliter l'étape de lift-o (retrait
de la résine). Cependant, si deux motifs à métalliser sont très proches, comme c'est
le cas pour les ls de longueur 100 nm avec les contacts arrivant aux extrémités
du l (structure de type C), il y a un risque que la résine inférieure située entre
les deux contacts se dissolve totalement, et que la casquette s'eondre. Nous avons
donc utilisé une simple couche de résine dans le cas où le masque comportait des
espacements entre les motifs faibles (100 nm), et une bi-couche dans les autres cas.
Bi-couche de résine Les résines utilisées pour réaliser cette bi-couche sont la
COPO 13% et la PMMA 3% 495K. Lors de l'étape de révélation, la COPO se
dissolvant plus vite dans le développeur que la PMMA, il en résulte un prol de
résine dit prol en casquette comme le montre la gure III.27a. Ainsi, lors du
dépôt métallique, le métal déposé sur la surface ne touchera pas la résine, ce qui
facilitera le lift-o.
III.4 Réalisation par lithographie électronique
Fig. III.27 (a)Prol en casquette obtenu avec deux couches de résines diérentes.
(b)Après dépôt, le métal ne touche pas la résine inférieure, ce qui facilite le lift-o.
De plus, le lift-o sera également plus facile si l'épaisseur de la résine inférieure
(COPO) est au moins deux fois celle de l'épaisseur de métal déposé. Le dépôt
mé-tallique se situant entre 150 nm et 350 nm d'épaisseur, une couche de COPO de 680
nm et une couche de PMMA de 63 nm sont déposées avec les paramètres suivants :
Dépôt de COPO 13%
Vitesse : 2900 tr/min
Accélération : 100 tr/min/s
6Temps : 12 s
Recuit sur plaque à 80°C pendant 1 minute
Recuit dans une étuve à 170°C pendant 30 minutes
Dépôt de PMMA 3% 495K
Vitesse : 3400 tr/min
Accélération : 1000 tr/min/s
Temps : 12 s
Recuit sur plaque à 80°C pendant 1 minute
Recuit dans une étuve à 170°C pendant 30 minutes
Couche simple Pour la couche unique, une étude sur l'ingénierie de dose a été
faite pour s'assurer des dimensions des diérents gaps. Une épaisseur de 500 nm de
COPO 13% est déposée avec les paramètres suivants :
Vitesse : 4000 tr/min
Accélération : 100 tr/min/s
Temps : 12 s
Recuit sur plaque à 80°C pendant 1 minute
Recuit dans une étuve à 170°C pendant 30 minutes
Ensuite, une variation de dose de 150µC/cm
2à 305µC/cm
2par pas de 5µC/cm
2à 50 keV a été eectuée. Pour le gap de 100 nm, nous pouvons voir sur l'image III.28a
qu'il y a encore des résidus de résine dans les ouvertures pour une dose de 155
µC/cm
2, et qu'il faut une dose de 160 µC/cm
2(image III.28b) pour que les motifs
soient correctement ouverts. Cependant, à cette dose, le gap mesure 88 nm, ce qui
est déjà plus petit que la distance de 100 nm voulue, et si l'on augmente encore la
dose, le gap deviendra de plus en plus faible à cause des eets de proximité. Pour
palier à ce problème, nous avons décidé d'utiliser une énergie d'écriture plus élevée,
diminuant ainsi les eets de proximité non désirés.
6L'accélération pour le premier dépôt est mise à 100 tr/min/s pour éviter que les ls ne se cassent lors du démarrage de la tournette.
CHAPITRE III. RÉALISATION DE STRUCTURES 1D SILICIUM
CONNECTÉES
Fig. III.28 Images MEB des ouvertures pour un gap de 100 nm à 50 keV. (a)Avec
une dose de 155 µC/cm
2, des résidus de résine sont encore présents dans les
ouver-tures. (b)Avec une dose de 160 µC/cm
2, les motifs sont correctement ouverts, mais
le gap est trop faible.
Nous avons donc réalisé une nouvelle variation de dose (de 200 µC/cm
2à 355
µC/cm
2par pas de 5µC/cm
2), à 100 keV. Les résultats sont bien meilleurs puisque
pour une dose de 260 µC/cm
2, les motifs sont correctement ouverts et le gap est
mesuré à 97 nm (gure III.29a). Tous les autres gaps (de 200 nm à 1400 nm) sont
également bien dénis pour cette dose (La gure III.29b montre le gap de 200 nm
pour une dose de 260 µC/cm
2).
Fig. III.29 Images MEB des ouvertures pour un gap de (a) 100 nm et (b) 200 nm
à 100 keV pour une dose de 260 µC/cm
2.
Choix des métaux An de savoir si un contact métal/semi-conducteur est un
bon contact ohmique, la méthode généralement employée est celle des TLM, pour
Transmission Line Model. Cette méthode, mise au point par Shockley en 1964 et
développée par Reeves et al. [48] en 1982, permet d'obtenir la résistance de contact
par des mesures de résistances entre des plots de tailles identiques à des distances
variables déposés sur le matériau semi-conducteur (voir gure III.30).
III.4 Réalisation par lithographie électronique
Fig. III.30 Représentation des mesures TLM en quatre points.
Pour mesurer les résistances, une mesure en 4 points est eectuée. Celle-ci permet
de s'aranchir des résistances de contact entre les pointes et le métal : un courant
est injecté entre les pointes 1 et 3 et la tension associée est mesurée par les pointes
2 et 4 (voir gure III.30). La résistance totale mesurée en fonction de la distance l
qui sépare les contacts ohmiques vaut alors :
R
T= R
shW ×l+ 2R
C(III.5)
avecR
shcorrespondant à la résistance supercielle du matériau semi-conducteur,
W la longueur des contacts et R
Cla résistance de contact entre le métal et le
semi-conducteur. En prenant l'hypothèse que la résistance supercielle sous les contacts
est la même que celle en dehors des contacts,R
Cvaut :
R
C= R
shW ×L
tcoth d
L
t !(III.6)
avec d la largeur des contacts et L
tla longueur de transfert (distance
caracté-ristique sur laquelle se produit le transfert de courant entre le contact ohmique et
le semi-conducteur). Les valeurs typiques de L
tsont de l'ordre du micron, ainsi, en
prenant une largeur de contact beaucoup plus grande, l'équation III.6 se simplie et
donne :
R
C= R
shW ×L
t(III.7)
Enn, la résistance spécique du contact ohmique ρ
Cqui correspond à la
ré-sistance de l'interface métal/semi-conducteur rapportée à une unité de surface et
exprimée en ohms.cm
2est donnée par la relation :
ρ
C=L
2tR
sh(III.8)
Un bon contact ohmique est alors caractérisé par une résistance de contactR
C<1
CHAPITRE III. RÉALISATION DE STRUCTURES 1D SILICIUM
CONNECTÉES
Fig. III.31 Courbe schématique obtenue par les mesures TLM, avec les diérentes
valeurs caractéristiques des contacts ohmiques.
Toutes ces valeurs peuvent être déduites de la courbe représentant la résistance
totale en fonction de la distance inter-plot (voir gure III.31).
Dans la littérature, pour réaliser un contact ohmique sur du silicium de type P,
l'aluminium est généralement employé [49]. Cependant, une couche de Ti ou de TiN
est préconisée pour former une barrière de diusion et éviter ainsi la diusion de
l'aluminium dans le silicium [50, 51]. Pour le silicium de type N, une métallisation
en titane/or donne de bon contacts ohmiques.
Nous avons donc choisi d'utiliser pour le type N un contact en Titane/Or (500/1000
Å) et pour le type P un contact en Titane/Aluminium/Nickel/Or (120/2000/400/1000
Å). Les résultats des mesures TLM sont présentés sur la gure III.32 et les
caracté-ristiques des contacts correspondants sont données dans le tableau III.4.
Fig. III.32 Courbes obtenues par les mesures TLM pour le type P (a) et pour le
type N (b).
Comme nous pouvons le constater, à cause du fort taux de dopage de nos
échan-tillons, les contacts sont directement ohmiques, sans avoir besoin de recuit.
III.4 Réalisation par lithographie électronique
Type P Type N
R
C(Ω.mm) 0.152 0.644
ρ
C(Ω.cm
2) 1.42 10
−76.06 10
−6L
t(µm) 0.09 0.922
R
sh(Ω/2) 1754.7 696.5
coecient de corrélation r
20.99995 0.99997
Tab. III.4 Caractéristiques des contacts ohmiques.
Dépôt des métaux et lift-o Lors du dépôt, an d'éliminer la couche d'oxyde
natif présente en surface, le substrat est plongé dans du BHF (Buered-HF, aussi
appelé BOE (Buered Oxide Etchant), mélange de 6.3% de HF et de 34.8% de NH
4F
dans notre cas) pendant 5 secondes juste avant la métallisation faite par évaporation.
Une fois les métaux déposés, le lift-o se fait en plongeant l'échantillon dans un
bain d'acétone. La résine se dissout et emmène avec elle le métal présent au-dessus,
ne laissant sur la surface que le métal qui était en contact direct avec le substrat.
III.4.6.2 Métallisation des grilles
Pour la métallisation des grilles latérales, une bi-couche classique en COPO 13%
et PMMA 3% 495K est utilisée (voir III.4.6.1). Ensuite, un dépôt de 100 Å de
titane suivi de 500 Å d'or est eectué. Le lift-o s'eectue de la même façon que
précédemment en plongeant le substrat dans un bain d'acétone.
La gure III.33 présente des images MEB et AFM des diérentes structures de
nanols avec grilles latérales obtenues.
III.4.7 Gravure locale des nanols pour former une barrière
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Fabrication top-down, caractérisation et applications de nanofils silicium
(Page 111-116)