III.4 Réalisation par lithographie électronique
III.4.5 Réalisation des ls et des électrodes
III.4.5.2 Insolation au masqueur électronique
L'insolation électronique aura pour eet de polymériser la résine à l'endroit où
le faisceau aura été focalisé. Lors de cette réaction de polymérisation, des liaisons
Si-H et Si-O des monomères vont se casser, permettant ainsi aux monomères de se
lier entre eux pour former un réseau (voir gure III.20) qui sera plus résistant lors
de l'étape de développement que la structure cagique.
Fig. III.20 Schéma de la structure chimique de la HSQ. (a)Forme cagique initiale.
(b)Forme réseau obtenue après polymérisation de la résine sous l'eet du faisceau
d'électrons. [43]
Pour obtenir des nanols de largeur dénie, il est nécessaire de réaliser une étude
sur l'ingénierie de dose. En eet, lors de l'exposition de la résine, les électrons émis
par le faisceau incident entrent en interaction avec le substrat, et des électrons
ré-trodiusés ainsi que des électrons secondaires vont venir irradier les zones voisines,
comme le montre la gure III.21. C'est ce que l'on appelle les eets de proximité.
CHAPITRE III. RÉALISATION DE STRUCTURES 1D SILICIUM
CONNECTÉES
Fig. III.21 Schéma de la répartition et de la nature des électrons lors d'une
inso-lation électronique. [42]
La dose reçue par la résine va donc être plus importante que la dose souhaitée au
départ
4, à cause de ces eets de proximité. Cela va donner lieu à un élargissement
des petits motifs lorsqu'un motif de grande taille est situé juste à côté. De même, si
la densité des motifs à écrire augmente, les espaces inter-motifs vont être surexposés,
et si la dose reçue devient supérieure au seuil de révélation, les motifs ne seront pas
disjoints (voir gure III.22).
Fig. III.22 Illustrations des eets de proximité. Dans le cas de réseau dense
(sché-mas de droite), les espaces entre les lignes reçoivent une dose supérieure au seuil de
révélation, et les lignes du centre ne seront donc pas disjointes [42]
An de limiter ces eets, des chiers de correction de proximité peuvent être
incorporés dans le chier qui sera lu par le nanomasqueur. Ces chiers vont permettre
d'appliquer une dose diérente en fonction de la géométrie des motifs. Pour les créer,
des simulations Monte-Carlo sont d'abord réalisées pour connaître la trajectoire des
électrons et obtenir ainsi la distribution radiale de la densité électronique reçue par
la résine. Ensuite, en convoluant la contribution de chaque pixel au dessin de masque
utilisé, l'énergie totale reçue en chaque point du masque est obtenue. Le masque sera
alors subdivisé en régions qui dépendent de la géométrie de celui-ci et des coecients
de correction seront attribués à chacune d'elles qui permettront d'obtenir une dose
4La dose de base correspond au nombre d'électrons primaires pénétrant dans la résine via le faisceau pendant l'impact. Elle dépend du courant du faisceau et du temps d'insolation.III.4 Réalisation par lithographie électronique
réelle uniforme sur tous les motifs.
Un autre moyen de limiter ces eets de proximité est d'utiliser une forte énergie
pour le faisceau d'électrons. En eet, comme le montre la gure III.23, plus la tension
d'accélération est élevée, plus les électrons incidents vont en profondeur dans le
substrat et moins les électrons rétrodiusés auront d'inuence sur la résine.
Fig. III.23 Eet de la tension d'accélération lors de la lithographie électronique.
(a)Etendue des électrons rétrodiusés. (b)Densité d'énergie reçue par la résine. [44]
Ainsi, nous avons utilisé une énergie de 50 keV pour le faisceau électronique, un
courant de 330 pA et un pas d'exposition de 5 nm pour réaliser les nanols.
Le premier essai de dose a été réalisé avec le motif présenté sur la gure III.13b,
sur lequel des nanols simples et croisés de 20 nm à 100 nm de large sont présents.
La variation de dose a été faite de 1500 à 5000µC/cm
2avec un pas de 100µC/cm
2.
Ainsi, si la dose n'est pas assez élevée, les nanols ne seront pas présents après
révélation ou alors ils auront une taille plus petite que celle souhaitée, et au contraire,
si la dose est trop forte, les dimensions seront plus grandes que celles voulues.
La gure III.24 présente le résultat obtenu pour une dose de 4500 µC/cm
2. A
cette dose, nous pouvons constater que tous les ls sont présents sauf pour les ls
de 20 nm, indiquant que la dose n'est pas susante pour que ces ls soient révélés.
En revanche, la structure en forme de quadrillage pour les ls de 20 nm de large
est présente dûe aux eets de proximité qui entraînent un sur-dosage des ls (voir
gure III.24b).
Ceci nous a permis d'obtenir des informations sur les doses nécessaires pour
révéler des nanols isolés ou groupés. Par la suite, nous avons rajouté des électrodes
aux extrémités des nanols, venant de ce fait augmenter les eets de proximité, et
nous avons alors ajuster les doses pour les diérents nanols. Les doses nalement
employées sont présentées dans le tableau III.2.
Enn, lors de l'écriture, à chaque dose diérente correspond un niveau diérent
sur le masque. Cependant, an de ne pas avoir de problème d'alignement entre les
nanols et les électrodes, ces niveaux ne sont pas écrits les uns à la suite des autres,
mais ils sont tous écrits en même temps grâce à un chier de correction qui permet
CHAPITRE III. RÉALISATION DE STRUCTURES 1D SILICIUM
CONNECTÉES
Fig. III.24 Résultat obtenu sur le masque de test pour une dose de 4500 µC/cm
2.
(a)Vue globale montrant que cette dose est trop faible pour les plus petits motifs.
(b)Zoom sur le motif quadrillé composé de ls de 20 nm de large.
Largeur des nanols Dose électronique (µC/cm
2)
10 nm 5000
20 nm 4500
30 nm 3500
50 nm 3500
100 nm 3000
Electrodes 1100
Tab. III.2 Doses électroniques utilisées pour les électrodes et les nanols.
d'attribuer à chaque niveau un coecient en fonction de la dose. Des images MEB
montrant les motifs obtenus en résine après développement sont présentées dans la
section suivante sur la gure III.25.
Dans le document
Fabrication top-down, caractérisation et applications de nanofils silicium
(Page 106-109)