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THERAPEUTIQUE; MEDECINE D'URGENCE; ADDICTOLOGIE 4804 REANIMATION MEDICALE ; MEDECINE URGENCE 4802 AMBROSI Pierre (PU-PH)

5. Synthèse des résultats et discussion :

8.2. Entretiens verbatim

8.2.13. Médecin 13 Entretien médecin N°

Homme âge : plus de 60 ans secteur : rural M : médecin N°13 R : Romain

R : question N° 1 M : Oui

R : OK dans des circonstances un peu particulières ?? M : Heu ……

R : Ou spontanément sans ….

M : C’est variable. Parfois, (R : oui) Des fois c’est ciblé. Des fois je rappelle, par exemple j’ai encore eu récemment un jeune qui venait de décrocher un CDI sur un boulot où il allait avoir de la conduite.(R : oui) et je lui ai rappelé qu’il fallait qu’il fasse très gaffe que si il fumait, même s’il avait fumé le samedi soir et que le lundi c’était peut-être clair ou qu’il se sentait clair, mais que si, si il se faisait contrôler , il aurait encore des traces de cannabis et que à ce moment-là, …. Heu … c’est un motif de licenciement, heu, et pour faute lourde immédiate. Enfin, quoi, donc qu’il prenne conscience qu’il y avait, que ce n’était pas forcément, que le petit truc récréatif pouvait devenir très dangereux, à la limite presque plus embêtant par rapport à ça que l’alcool. Parce que l’alcool, s’il prend une cuite le samedi soir, le lundi matin il aura épongé quoi.

R : Oui, d’accord. Donc surtout en fonction de la profession en fait …

M : C’est un des abords. Après c’est voir aussi que il y a des fois, par rapport à des profils, il y a des jeunes où, mais cela fera peut-être l’objet d’autres questions, mais c’est vrai que le ……. Ce n’est pas quand même le sujet que je vais aborder systématiquement, par manque de temps, quand ma salle d’attente est pleine.

R : OK, c’est vraiment dans des circonstances bien particulières M : Voilà

R : OK. Est-ce que, à un moment tu as eu envie de l’aborder, mais est ce qu’il y a eu des freins, chez les ados ; est ce que tu as senti qu’ils fumaient et que voilà, il fallait ….

M : Honnêtement, je n’ai pas eu tellement l’impression. Je veux dire que, sauf si je fais l’erreur d’en parler devant un tiers.

R : OK

M : Mais, ……. Si jamais le sujet est abordé devant un tiers, pas par moi, c’est la maman qui va …. Mais si c’est la maman qui dit et cætera …, là je ne me fie pas du tout à la qualité de la réponse, ça ne veut rien dire. (R : oui).Par contre, en tête à tête, en général, j’ai, j’ai un type de relation avec les jeunes qui n’est pas très culpabilisant je pense. (R : oui). Ce qui fait qu’ils ont, ils n’ont pas trop de mal à me le dire.

R : Voilà

M : Donc je ne les culpabilise pas. C’est comme pour le tabac, quoi, je veux dire, je vais en discuter, et il est même pas rare, heu, pas tellement pour le ,Heu la ….drogue, mais pour le tabac, de leur, …dans la conversation si on en parle un peu, de leur dire que je suis un ancien gros fumeur, que j’en ai chié pour arrêter mais que j’y suis arrivé. Enfin, bref, enfin je veux dire je m’implique, Heu … l’intérêt de me mettre sur une situation d’égalité. J’ai fumé moi aussi dans le temps, pendant longtemps, donc je ne me pose pas en juge machin, en gros plutôt

comme un grand frère qui y est déjà passé, qui sait ce que c’est. R : D’accord, OK. Question N°2 :

M : Quels … Pardon ?

R : Quels antécédents, signes cliniques ou évènements font que tu vas poursuivre les investigations ?

M : Je vais plus poursuivre les investigations, principalement il me semble, je parle du cannabis, par rapport à …, si jamais il y a un…un passé Heu…Heu … neuro -psy. Je veux dire, Heu, ancienne dépression, Heu, un, une …, une nana qui a fait …, qui a été anorexique…, tout, tout ce qui pourrait me faire craindre qu’il y a une structure … assez fragile sur le plan psychologique, Heu…, va faire que je, je vais peut-être plus facilement vigilant quoi.

R : OK. Question N°3 :

M : Soupir …. Alors là je, Heu…, personnellement, je Heu…, j’ai plus tendance à dire que le risque, il n’est pas tellement lié au produit mais aux personnalités ; c’est un peu mon vécu. Tu vois, j’ai eu un peu l’impression que …certaines personnes peuvent, Heu …., pomper. Alors, après si, Heu …, si celui qui, si ça devient un rituel quotidien, pour moi, c’est, ça devient quand même, Heu …, ça va m’inquiéter. Après, en deçà, quelqu’un qui, même depuis très longtemps, fume une à deux fois, ce que je vais appeler récréatif, de temps en temps, Heu, je ne m’inquièterai potentiellement que si je sens que ce sont des gens fragiles, pouvant … plonger mais autrement, Heu, ça ne me tracassera pas le mec qui fume ses 3 ou 4 pétards, Heu, dans la semaine, Heu …. Personnellement, j’ai peut-être tort mais c’est vrai que je le, je ne vais pas, si jamais il fume un peu le weekend, je ne, … ce n’est pas un truc,… si j’ai l’impression que c’est un type qui est solide dans sa tête, ça ne me pose pas de problème. R : OK, OK. Question N°4 :

M : Alors, en règle générale, avec le patient je vais évoquer le sujet, je vais lui en parler, je vais lui signifier, qu’à mon avis, cela devient une consommation pathologique et je lui dis que, moi et d’autres, on peut l’aider. Mais, par contre si jamais, Heu, il me dit « parle à mon cul, ma tête est malade », et bien, on en restera là pour l’instant. Je le ré-aborderai, comme un fumeur. Un fumeur, je lui fais savoir que si un jour, il veut se sevrer, je peux peut-être l’aider, Heu, mais par contre, voilà, je ne lui pourris pas la vie ; à part le gars qui vient d’avoir son deuxième infarctus, je vais quand même lui dire qu’il faut savoir si il a envie de voir grandir ses enfants. (R : oui, d’accord). Je vais être un peu brutal dans mes propos mais, Heu…, le …, le … Et c’est vrai que par contre, Heu …, un sevrage cannabique, je ne l’entreprends pas tout seul. Je me lance parfois dans le sevrage tabac ;(R ; oui) parce que j’ai mon vécu personnel qui m’a donné quelque expérience, quelque compétence entre guillemets. Mais, mais en sevrage cannabique, je… comme on a une bonne structure proche, le CSAPA, j’ai tendance à l’orienter là si jamais il est réceptif quoi. Ou je l’adresse à un généraliste qui fait de l’addictologie depuis longtemps.

R : Donc plutôt vers une structure spécialisée, ou un addictologue mais pas forcément un psychiatre ?

R : Je vois. Question N° 5 :

M : Eh bien, j’aurais tendance : détection et Heu… ? Comment dire … et tentative de prise de conscience.

R : OK. Dernière question N°6 : M : Heu…

R : Dire si c’est bien fait, c’est mal fait, s’il manquerait des choses, si …

M : Bien, si tu veux, je Heu…, je ne suis pas certain que, que, comment dire Heu, qu’il faille, Heu …, je ne suis pas convaincu qu’il faille Heu…, séparer ça du, je dirais quelque part, de la gestion du mal-être dans la vie, dans la société et cætera. (R : oui). Heu…, je …, le cannabis ne m’effraie pas outre mesure en tant que tel…parce que …

R : D’accord, c’est plutôt le mal-être…

M : C’est bon pour la libéralisation encore que ça pourrait se discuter mais j’aimerais au moins qu’on en discute, que ça génère un débat, je ne suis pas forcément pour, mais en tout cas, Heu, il me semble sur l’expérience des choses que j’ai vues, si tu veux, n’importe comment, j’ai eu d’ailleurs des cas de sevrages où , après le gars, il a réussi à ne plus fumer, à ne plus fumer de pétards voire même des fois des mecs qui s’étaient même sevrés de l’héroïne et qui ont retransféré leur truc sur l’alcool et le tabac. Et ils se sont flingués en buvant 2 litres de whisky par jour. Parce que, au total, bien oui, ils comblaient un manque avec la drogue et si jamais on se contente de lui donner des recettes pour ne pas, Heu, pour arrêter la drogue, sans régler le fait qu’il y a un manque à vider, Heu à remplir, et bien des fois je trouve, il me semble qu’il n’est pas rare qu’on ait des consommations de substitution, des, des attitudes de substitution quoi.

8.2.14. Médecin 14