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THERAPEUTIQUE; MEDECINE D'URGENCE; ADDICTOLOGIE 4804 REANIMATION MEDICALE ; MEDECINE URGENCE 4802 AMBROSI Pierre (PU-PH)

5. Synthèse des résultats et discussion :

8.2. Entretiens verbatim

8.2.9. Médecin 9 Entretien médecin n°

Homme âge : moins de 45 ans secteur :semi-rural M : médecin N°9 R : Romain

R :Question N°1

M : Heu …, oui, avec les patients je l’aborde quand ils ont un profil un peu particulier, enfin chez les jeunes surtout qui fument , je leur demande si ils fument et après je leur demande si ils consomment en général du cannabis ou des drogues .

R : OK. Particulièrement du cannabis ? M : Oui (R : OK) du cannabis.

R : Donc, dans quelles circonstances? A la demande du patient ?

M : Non pas …., pas trop …….., c’est surtout en …, remplissant le dossier et pour chaque dossier remplir le …

R : D’accord, donc de manière systématique

M : Voilà, la case cannabis (R:OK) enfin je ne le fais pas pour tous, je le fais …, c’est un peu… si ils ne fument pas, je ne demande pas si ils fument du cannabis.

R : A partir de quel âge ?

M : A partir de 16 ans, de 15 à 16 ans…

R : OK est ce qu’il y a eu des freins à un moment donné sur le fait de parler de la consommation, d’aborder le sujet ?

M : Heu …, il y a eu des freins…, ce n’est pas évident parfois d’aborder le sujet chez des … , avec des jeunes à la fois pour ne pas les braquer parce que c’est , …, si tu te dis, bon, est ce que tu consommes du cannabis de front est ce que ça ne va pas le braquer et d’un autre côté , peut-être il sera plus ouvert dans une consultation après s’il veut revenir et justement dire, bien oui j’ai finalement des questions (sous-entendu à propos du cannabis).Mais j’ai eu un jeune à qui ça a un peu ….j’ai eu du mal à lui demander et…., il était très ralenti,…, très ralenti et dans le dossier médical apparaissaient plusieurs fois , ralenti, consommation de drogues point d’interrogation, ça,… , donc, finalement , j’ai abordé le sujet avec lui et j’ai demandé est ce que tu fumes du cannabis ? Il m’a dit non mais bon après …. Est-ce que? …. (R : OK) R : Question n° 2 :

M : Antécédents tabagiques, alcool aussi .Heu…, signes cliniques …, si il tousse, déjà la toux, la toux un peu grasse ou une toux qui persiste, un peu chronique, type allergique, en fonction aussi s’il fume ou pas.

M : L’environnement social, familial, si les parents fument, si les parents consomment des drogues ou du tabac ou de l’alcool …. Et s’il est en rupture enfin son niveau éducatif ou scolaire, s’il est en rupture scolaire ou pas. Après au niveau clinique il n’y a pas grand-chose, oui les rhinites allergiques qui persistent, ça peut inciter à rechercher ça et tu m’as dit clinique ?

R : Antécédents, signes cliniques, ou des événements… je pense que c’est à peu près ... M : Des évènements, oui des évènements de vie un peu en parallèle, accident de voiture, accident de scooter, heu des …. Difficultés au travail, des arrêts de travail un peu à répétition pourquoi pas…voilà.

R : Question n° 3

M : Chez le jeune, elle est à risque quand il a du mal à avancer dans son quotidien mais alors ça c’est assez subjectif parce que lui, il ne s’en rend pas forcément compte, il va dire qu’il est bien dans sa vie, mais ses parents vont dire, il ne fait rien, il reste à la maison. A partir de quand ? C’est quand il ne peut pas faire ce qu’il a à faire. Mais à partir de quand ? Ce n’est pas évident de savoir le retenti sur le quotidien.

R : Surtout à partir du moment où il y a un retentissement sur la vie socioprofessionnelle ? M : Oui mais alors après, es t ce que c’est la vie socioprofessionnelle, alors, soit c’est quelqu’un de l’entourage qui dit qu’il a modifié son comportement et que maintenant ce n’est plus comme avant, il ne sort plus , il ne fait plus le ….voilà , parce que, en général, ils ne se rendent pas compte les jeunes qui fument du cannabis que pour eux si ils restent chez eux, pour eux ce n’est pas un problème. A partir de là ça devient un problème …oui voilà. … A part ça…. Je cherche ? car là,(maintenant ) c’est un peu à chaud.

R : Question n° 4 M : HEU…

R : C’est-à-dire, réalises tu un suivi, un sevrage de consommation de cannabis et tabac chez tes patients adolescents ?

M : Non, non je n’ai pas réalisé un sevrage cannabique. Dans un premier temps, une première consultation, je vais lui dire ce qu’est le cannabis, je vais faire de la prévention, informer sur les risques à la fois du tabac.., qui sont très importants…. Surtout le tabac qui fait 70000 morts par an en France et les risques du cannabis qui sont …. Plutôt la désinsertion socioprofessionnelle. Les risques sur la santé liés au cannabis, il n’y en a pas trop qui ressortent dans les études mais …. …. Il y a quand même des risques d’insertion, de désinsertions socioprofessionnelles et de mémoire. C’est seulement de la prévention (mon action).

R : OK. Vers quelles structures professionnelles de santé l’orientez-vous ? Si, …, dans le cas où il fume ?

M : Si il fumait, si vraiment il a du mal avec sa consommation de cannabis, je vais déjà essayer de …, si il y a vraiment un retentissement sur sa vie quotidienne, que …, et qu’il a envie d’arrêter, à ce moment-là , on va essayer de le faire au cabinet, et , si ça ne marche pas , avec un suivi assez régulier, j’orienterai vers un C.M.P. ou un CSAPA, voilà, un centre des addictions. Je n’ai pas encore eu le cas, mais je pense que je ferai ça.

R : Question n° 5 :

M : Selon moi, on a plutôt un rôle d’information et de prévention. La formation sur les risques liés à la santé comme tous les généralistes et de prévention sur les maladies que ça peut causer et …., et de prise en charge , bien sûr, une fois qu’il y a eu un retentissement, si il y a une consommation à risque, ce que cela peut entrainer , les accidents de voiture …..

R : Question n° 6 : M : HEU…

R : Savoir s’il manque des choses, si on est assez équipés, si on a eu assez de connaissances, plutôt dans ce genre-là.

M : En France, il n’y a pas beaucoup de prévention sur le cannabis ; je n’ai pas l’impression d’en voir dans la rue quand on se balade, il n’y a pas beaucoup de panneaux ; il faut vraiment être dans un …. C’est vraiment très ciblé cette prévention. C’est un peu dommage, d’ailleurs, ils veulent même dépénaliser le cannabis .Mais enfin, est ce que on a eu une formation sur le cannabis ? Non, on n’a pas eu de formation sur le cannabis. Mais c’est vrai qu’il n’y a pas d’étude qui ait montré que le cannabis, c’était mauvais pour la santé à part, à part au niveau de l’insertion sociale et de la mémoire. Il n’y a même pas eu de lien entre les maladies psychiatriques et le cannabis, j’ai fait des stages en psychiatrie et ils disaient que, qu’il n’y avait pas de lien, les psychiatres disaient ça ; si les psychiatres disaient ça… mais il n’y a pas de lien et après on n’a pas été formé sur le cannabis. J’ai été formé sur le tabac et l’alcool, ça oui, les problèmes de santé publique en France, mais le cannabis non c’est vrai. Il faut faire un peu à sa sauce et « re-aider » la réinsertion quand il y en a besoin. Après, en France, on pourrait faire de la prévention mais de qui serait ce le rôle (qui aurait le rôle) de faire de la prévention ? Je ne sais pas si c’est vraiment le rôle du médecin généraliste de, d’aborder le sujet oui dans sa consultation, mais est ce que ce n’est pas un programme plus vaste de prévention au niveau national, en priorité ?

8.2.10. Médecin 10