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THERAPEUTIQUE; MEDECINE D'URGENCE; ADDICTOLOGIE 4804 REANIMATION MEDICALE ; MEDECINE URGENCE 4802 AMBROSI Pierre (PU-PH)

5. Synthèse des résultats et discussion :

8.2. Entretiens verbatim

8.2.10. Médecin 10 Entretien médecin N°

Femme âge : entre 45 et 60 ans secteur : rural R : Romain M : médecin N°10

R : Question N°1 M : Oui

R : Dans quelles circonstances ?

M : Heu ….. C’est souvent, souvent le même pour les ados filles dans la prescription de pilule …. Je leur demande si elles fument ; on fume du tabac ou on fume autre chose et c’est l’occasion d’en parler.

R : OK

M : Après pour les garçons, heu …, c’est un petit peu des circonstances aléatoires. Je dirais quoi déjà avec les ados, même pour les filles, c’est abordé mais ils ne se dévoilent que s’il n’y a pas les parents. De toute façon, ça c’est clair. Il faut qu’ils soient tous seuls. Enfin bon, c’est peut être une question ultérieure mais ça n’est jamais avoué devant les parents.

R : OK A partir de quel âge ? M : Alors heu …. 14 ans je dirais, R : 14 ans OK

M : Oui. Il y a déjà un peu de trafic à partir du collège et depuis 4 à 5 ans c’est bien arrivé ça. R : OK. Est-ce que à un moment donné tu voulais en parler mais il y a eu des freins ?

M : après, bien, des freins oui …. Bien de toute façon ils ont envie ou pas d’en parler ou de ne pas en parler ……. Heu. Les freins oui, c’est déjà si il y a les parents, c’est clair que si il y a des adultes à côté, la réponse sera pipée quoi. Après en tête à tête, c’est les freins comme toute …. C’est quand même assez personnel et ….. Et … ils ont envie de se confier ou pas, c’est comme pour l’alcool, c’est comme pour d’autres substances addictives on va dire …..Il y a des freins, mais c’est plus les freins qui sont liés à la consultation même je dirais, la complicité ou l’atmosphère de la relation qu’on a pu établir, voilà.

R : OK

M : Je ne suis pas un flic, je ne suis pas un juge …. Il faut faire passer ça …. Je ne suis pas non plus une copine, heu …. Il faut arriver à bien se positionner dans cette relation médecin –patient.

R : Question N° 2 :

M : Alors pour les adolescents ou même pour les jeunes adultes ? R : Pour les adolescents….

M : Adolescents …heu ….heu ….. Bien, c’est aussi, heu …, immanquablement, parce que moi je l’ai quand même vécu plusieurs fois dans ma patientèle, c’est, c’est malheureusement des troubles psychiatriques …graves, type schizophrénie ou autre qui ….. J’ai plusieurs patients sui ont été mis en évidence par une consommation de cannabis …. Est-ce que c’est vraiment de cause à effet, je ne peux pas rentrer là-dedans mais …. Quelqu’un qui n’est pas bien, qui a des troubles psychiatriques, c’est une question que j’aborde plus facilement… R : OK question N° 3 :

forcément de l’ordre d’une fréquence mais sav., …,, mais savoir si déjà la consommation se fait tout seul dans son coin. Je trouve que là, il y a déjà quelque chose de dépendant, c’est quelqu’un qui a besoin de prendre ça. Ce n’est pas le cannabis festif en cours de soirée conviviale.(R :OK)

M : Je pense que là, c’est …, mais après…, si c’est quotidien, un gamin de 13 ans fumeur au quotidien, c’est un risque qui est évident pour moi. Donc ça aussi c’est un risque, si c’est quotidien c’est un risque à 12, 13 ans. Pour moi ça me fait frémir quand même. Pour moi ça me fait frémir comme pour le tabac d’ailleurs.

R : OK. Question N°4

M : Bien, on essaye, mais alors, par contre là, ils ne sont pas demandeurs. On a du mal à faire passer le message ; ils ne sont pas dans une phase où ils ont envie d’en entendre parler. Pour eux ils arrêteront le jour où ils auront envie d’arrêter. Ils ne sont pas forcément demandeurs d’aide. Pour moi, ils sont encore trop jeunes, ils sont trop dans la phase aigüe de la consommation.

R : OK. Est-ce que tu les adresses vers des structures, des professionnels de santé ?

M : Ça peut, si il y a cette demande mais c’est possible bien ….. si je les sens vraiment,… il y a un centre d’addictologie (à l’hôpital) ou une association qui s’occupe des toxicomanies. Alors là-bas, ils sont, par contre ils dédramatisent énormément, et j’ai vu des parents qui sont même choqués du discours qu’ils tiennent là-bas, c’est un peu compliqué, ils disent c’est pas grave, ça leur passera… Bon, ce n’est pas forcément l’aide qu’on a envie d’entendre.

R : Oui, OK. Question N° 5

M : ….Le rôle du médecin généraliste ? … bien …. Heu …. Pfouuui ! J’avoue que ….. Il faut travailler en équipe avec d’autres acteurs sociaux qui s’occupent des adolescents.

Je peux alerter(les ados) sur les risques médicaux un rôle du point de vue médical et puis j’essaye d’écouter, voir si il y a un certain malaise. Mais sinon, mon rôle de prévention, …j’avoue que un gamin qui vient pour une vaccination, je ne vais pas lui sauter dessus en disant attention, fume pas ça, fais pas ci, fais pas ça . Ce serait un peu compliqué ….ça piperait aussi la relation quand même….

R : Oui, oui, ce serait compliqué pour la relation … M : Oui ;

R : Dernière question :

M : Oui ….heu ….. Bien je pense que, alors bon maintenant moi je pense qu’il n’y a pas assez d’information. Ça pourrait…. Mais est ce qu’il y a une information faite dans les collèges ? heu … Je sais que par exemple, il y a des bouquins et j’ai la liste, la pile pour donner aux gamins où ils abordent un peu ça …qu’ils aient entre les mains un bouquin donné par le ministère de la santé … qu’ils voient tous les risques et ce qui se passe. … Et l’information pour les parents …. Heu …. Pour moi, il n’y a pas de prévention pour l’instant. Et je pense que ce n’est pas en légalisant que ça changerait quelque chose. Ce n’est pas forcément bon surtout pas pour les jeunes ados …qui ont des cerveaux en formation. Ils ne sont pas tout finis quoi ….

8.2.11. Médecin 11