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Lien entre la classe CC et le modèle de Potts étendu

3.4 la classe CC

3.4.3 Lien entre la classe CC et le modèle de Potts étendu

Dans cette section, nous allons donner quelques ingrédients heuristiques expliquant

dans quelle mesure la classe de modèles CC (Equation 3.4) correspond à l'expression de

l'Hamiltonien (Equation 3.3) du modèle de Potts étendu. Pour cela, nous allons réécrire

l'équation 3.3, rappelée ci-dessous :

H

GG

= X

(i,j)∼(i0,j0)

J τ(σ(i, j)), τ(σ(i

0

, j

0

)) 1−δ

σ(i,j)(i0,j0)

X

σ

(a(σ)−A

τ(σ)

)

2

Γ(A

τ(σ)

).

La notion de voisinage dans le modèle de Potts étendu est dénie uniquement sur les

pixels de discrétisation de la façon suivante : les huit pixels qui entourent le pixel (i, j)

forment le voisinage du pixel (i, j) (voir gure 3.9). Nous pouvons étendre la notion de

voisinage dans le modèle de Potts étendu au voisinage entre cellules de la façon suivante.

Soient deux cellules,σ etσ

0

, nous dénissons :

σ∼σ

0

⇐⇒ ∃(i, j)∈σ,∃(i

0

, j

0

)∈σ

0

tels que(i, j)∼(i

0

, j

0

).

Ainsi, deux cellules sont voisines si et seulement s'il existe une relation de voisinage

entre un pixel de chaque cellule respective.

La surface de contact entre les cellulesσ etσ

0

est alors notée σ∩σ

0

. La longueur de

cette surface de contact, notée |σ∩σ

0

|, peut se dénir comme suit :

|σ∩σ

0

|= 1

2card {(i, j),(i

0

, j

0

)} tels que(i, j)∈σ,(i

0

, j

0

)∈σ

0

et(i, j)∼(i

0

, j

0

),

où card(E) représente le cardinal de l'ensembleE. La longueur de la surface de contact

entre les cellules σ etσ

0

correspond donc au nombre de relations de voisinage entreσ et

σ

0

. Le facteur 1/2 traduit le fait que ∼est symétrique. Un exemple de calcul de surface

de contact est proposé à la gure 3.17.

Fig. 3.17: Exemple de calcul de la surface de contact entre deux cellules. La

celluleσ (en gris) et la cellule σ

0

(en blanc) ont une surface de

contact de longueur |σ∩σ

0

|= 10. Chaque trait noir représente

une relation de voisinage.

L'Hamiltonien du modèle de Potts étendu peut donc se réécrire de la façon suivante :

H

GG

= X

σ∼σ0

|σ∩σ

0

|J τ(σ), τ(σ

0

)

X

σ

(a(σ)−A

τ(σ)

)

2

Γ(A

τ(σ)

).

Lorsque les surfaces de contact entre deux cellules contigües s'apparentent à des

droites (ce qui est biologiquement fondé), le terme |σ∩σ

0

| est de l'ordre de grandeur

de h.d(A, B) où h est le pas de discrétisation, A et B sont les extrémités de la surface

de contact etd(., .) la distance euclidienne (voir gure 3.18). Ainsi d(A, B) représente la

longueur de la surface de contact entre les cellulesσ etσ

0

dans le cas où cette surface est

modélisée par une droite.

La gure 3.18 montre deux exemples représentatifs pour lesquels la longueur de la

surface de contact est de l'ordre de grandeur deh×(le nombre de relations de voisinage).

Dans le cas d'une surface de contact horizontale entre σ et σ

0

, |σ ∩σ

0

| = 3/h−2, où

h est le pas de discrétisation. Dans le cas d'une surface de contact en diagonale entre

σ etσ

0

, |σ∩σ

0

|= 4/h−5, oùh est le pas de discrétisation. Ainsi, si nous considérons

que le potentiel d'interaction pour une relation de voisinage, noté J dans le modèle de

Potts étendu, est pondéré par le pas de discrétisation,|σ∩σ

0

| est bien du même ordre

de grandeur quel

σ,σ0

, oùl

σ,σ0

représente la longueur de la surface de contact, modélisée

par une droite, entreσ etσ

0

.

137 3.4. la classe CC

(a) (b)

Fig. 3.18: Exemple de modélisation de la distance entre le point A et le

point B par un voisinage latticiel. Dans les deux congurations

proposées, le tissu est composé de deux cellules, une grise et une

noire, et du milieu extracellulaire (en blanc). Nous nous

inté-ressons à la surface de contact entre la cellule grise et la cellule

noire. Pour un pas de discrétisation de h = 1/4, la distance

euclidienne entre A et B vaut d(A, B) = 1 dans le cas (a) et

d(A, B) =2 dans le cas (b). Le nombre de relations de

voisi-nage, pour le modèle étendu vaut 10 dans le cas(a), et11 dans

le cas(b). Nous pouvons montrer facilement que pour un pas de

discrétisation de1/n, le nombre de relations de voisinage dans le

cas(a)vaut3n−2et dans le cas(b)vaut4n−5. La pondération

par le pas de discrétisation permet de conserver le même ordre

de grandeur pour le nombre de voisins et donc pour l'interaction

de paires.

Si nous supposons que la grille de discrétisation est inniment ne, nous avons donc :

H

GG

X

σ∼σ0

l

σ,σ0

J τ(σ), τ(σ

0

)

X

σ

(a(σ)−A

τ(σ)

)

2

Γ(A

τ(σ)

).

On retrouve donc ici, pour le premier terme de la somme (le potentiel de paires), une

expression analogue à la fonction Hamiltonienne formulée dans les modèles de Sulsky

(voir Equation 3.1) et de Graner et Sawada (voir Equation 3.2). Nous rappelons ici

que les auteurs de ces modèles proposent une résolution déterministe. Notre classe de

modèles, dénie par les Hamiltoniens formulés à l'équation 3.4, propose une résolution

non-déterministe du problème initié par Sulsky. Nous proposons également une

géné-ralisation de ce type de modèle en intégrant une contrainte de forme sur chacune des

cellules.

Dans la suite de ce chapitre, nous allons tout d'abord exhiber une classe de

pro-cessus ponctuels marqués de Gibbs associée à la classe de fonction Hamiltoniennes CC,

présentée dans cette section. Le cadre éprouvé des processus ponctuels de Gibbs nous

permettra de déterminer certaines conditions sur les fonctionsg,J eth de la classe CC,

garantissant l'existence de tels modèles. Les deux ingrédients principaux caractérisant

l'existence de tels modèles sont la stabilité locale de l'énergie et la quasilocalité. La

sta-bilité locale de l'énergie nous permet de faire exister le modèle dans tout borélien borné.

Cette propriété constitue également un argument fondamental pour l'étude

mathéma-tique d'un algorithme de simulation que nous proposerons par la suite. La quasilocalité

permet d'étendre l'existence de notre classe de processus àR

2

en s'appuyant sur un

en-semble de spécications locales. La propriété de quasilocalité permet également l'étude

théorique d'estimateurs de pseudo-vraisemblance pour l'ensemble des paramètres du

mo-dèle. Bien que nous ne nous attacherons pas à étudier théoriquement ces propriétés, nous

proposerons des estimateurs de pseudo-vraisemblance pour les paramètres du modèle.

La dénition formelle de la classe de processus ponctuels de Gibbs associée à la classe

de fonction Hamiltoniennes CC nécessitent quelques rappels sur la théorie des processus

ponctuels.

Remarque : Pour notre modélisation nous avons choisi de tenir compte de l'inuence

des marques sur la disposition des points. Dans le modèle que nous allons proposer, nous

perturbons la mesure de Poisson d'un processus ponctuel marqué. Pour le processus ainsi

139 3.5. Les processus ponctuels