3.4 la classe CC
3.4.2 Introduction d'une classe de fonctions Hamiltoniennes sur un es-
Notations
Dans notre approche, nous considérons n cellules, décrites par les coordonnées
spa-tiales de leurs centres (x
i)
i=1,...,n. A chaque cellule est attaché un type, noté(τ
i)
i=1,...,n.
Ainsi, un ensemble de cellules, appelé conguration et noté ϕ, peut se formaliser par :
(a)
−−−−−→
1 itération
(b) 4 itérations
−−−−−→Fig. 3.14: Exemple de calculs de diérence d'Hamiltoniens entre une
con-guration initiale et une concon-guration terminale en fonction du
pas de discrétisation pour le modèle de Graner et Glazier. Le
jeu de paramètres choisi est : J = 3 pour une interaction entre
un pixel d'une cellule grise et un pixel d'une cellule blanche,
A = 4 comme aire cible pour une cellule grise et pour une
cel-lule blanche. Dans le cas(a), où le pas de discrétisation vaut 1,
la diérence d'Hamiltonien entre la conguration de droite et la
conguration de gauche vaut ∆H = 26−31 =−5. Dans le cas
(b), où le pas de discrétisation vaut 1/2, ∆H = 62−58 = 4.
Ainsi dans le cas(a), le changement est accepté avec une
proba-bilité de1, tandis que dans le cas(b), le changement est accepté
avec une probabilité de exp(−4/(kT)). Si l'interaction entre 2
pixels est pondérée par le pas de discrétisation, dans le cas (a),
∆H reste inchangé : ∆H = 5. Dans le cas (b), nous avons :
∆H = 34,5 −35,5 = −1. La probabilité d'acceptation reste
diérente entre le cas (a) et (b) mais reste du même ordre de
grandeur.
131 3.4. la classe CC
Par la suite nous noteronsx= (x, τ
x) un point marqué, oùx correspond à la
locali-sation spatiale du point (ou du centre de la cellule), etτ
x, la marque attachée à ce point.
Ainsi une conguration de cellules,ϕ, peut-être vue comme une conguration de points
marqués de la manière suivante :
ϕ={ϕ, τ
ϕ},
oùϕ={x
1, . . . , x
n}correspond à un processus de points non marqués etτ
ϕ={τ
x1, . . . , τ
xn}
correspond aux marques associées à chaque point.
Nous proposons un modèle continu en associant à chaque cellule biologique une zone
d'inuence dansR
2dénie par la cellule de Dirichlet centrée sur chaque point(x
i)
i=1,...,n.
L'utilisation du diagramme de Dirichlet pour modéliser des cellules biologiques est
as-sez répandue. Cette modélisation a été étudiée en détail par Honda [Honda, 1978] et
[Honda, 1983]. Au début des années 2000, un test mesurant l'agressivité d'une tumeur a
été développé à partir d'une modélisation de cellules biologiques par un diagramme de
Di-richlet [Nawrocki-Raby et al., 2001]. Nous allons rappeler ici la dénition du diagramme
de Dirichlet, également appelé diagramme de Voronoï. Pour de plus amples détails, le
lecteur est invité à se référer à [Okabe et al., 2000].
Dénition du diagramme de Dirichlet
Dénition 12 Soit ϕ un ensemble de points dans une conguration quadratique, i.e.
trois points de ϕne peuvent être sur la même ligne et quatre points de ϕne peuvent être
sur le même cercle. La cellule de Dirichlet d'un point x∈ϕ est dénie par :
Dir
ϕ(x) ={η∈R
2:|x−η| ≤ |y−η|pour tout y∈ϕ\x}.
La cellule de Dirichlet de xest donc l'ensemble des points de R
2qui sont les plus proches
de x que des autres points deϕ. Ces cellules sont des polygones convexes qui constituent
une subdivision du plan appelé diagramme (ou mosaïque) de Dirichlet.
La gure 3.15 reproduit un exemple de diagramme de Dirichlet calculé à partir de
100 points répartis selon un processus de Poisson sur le carré unité.
Remarque : L'aire de la cellule de Dirichlet associée au point x pour la
congura-tion ϕ, s'écrit |Dir
ϕ(x)|. Lorsque deux points x et y possèdent des cellules de Dirichlet
Fig. 3.15: Exemple de diagramme de Dirichlet engendré par un processus
de Poisson d'intensité 100 sur le carré unité.
qui s'intersectent, nous notons l'arête de Dirichlet commune à x et y par le symbole
Dir
ϕ(x)∩Dir
ϕ(y). La longueur de l'arête commune à x ety pour la congurationϕ se
note|Dir
ϕ(x)∩Dir
ϕ(y)|.
Lorsqu'il n'y a pas d'ambiguïté sur la conguration de points considérée et pour
alléger les notations, nous omettrons la dépendance entre la cellule de Dirichlet et la
conguration en notant
Dir(x)la cellule de Dirichlet du point x,
133 3.4. la classe CC
Dir(x)∩Dir(y) l'arête commune aux pointx ety,
|Dir(x)∩Dir(y)|la longueur de l'arête commune aux point x ety.
Diagramme de Dirichlet et triangulation de Delaunay
Le diagramme de Dirichlet permet la dénition d'une topologie de voisinage pour les
points d'une conguration quadratique. Cette topologie de voisinage, appelée
triangula-tion de Delaunay, est dénie de la manière suivante :
x∼
ϕy ⇐⇒Dir
ϕ(x)∩Dir
ϕ(y)6=∅,
où le symbole ∼
ϕreprésente une relation de voisinage pour la congurationϕ.
L'exemple de la gure 3.15 est repris à la gure 3.16 en rajoutant les relations de
voisinage, au sens de Delaunay, entre les points de la conguration. Pour une conguration
donnée, ϕ, nous pouvons noter l'ensemble des arêtes de Delaunay,Del
2(ϕ) et l'ensemble
des triangles de Delaunay,Del
3(ϕ).
De nouveau, lorsque le contexte n'introduit aucune ambiguïté sur la conguration,
nous omettrons la dépendance entre la topologie de voisinage et la conguration. Dans
ce cas, deux points x ety voisins sont notésx∼y.
Dénition de la classe de fonctions CC
Ces notations nous permettent d'introduire une nouvelle classe de fonctions
Hamil-toniennes, la classe CC, dénie de la manière suivante :
H
CC(ϕ) = X
x∼ϕy
g(|Dir
ϕ(x)∩Dir
ϕ(y)|)J(τ
x, τ
y) +X
x∈ϕ
h(Dir
ϕ(x), τ
x), (3.4)
où les fonctions g,J eth sont des fonctions à valeurs réelles.
Ces fonctions Hamiltoniennes se décomposent en deux termes. Le premier terme est
une somme sur l'ensemble des cellules voisines au sens Delaunay. Ce terme fait intervenir
une fonction d'interactionJ, analogue de la fonctionJdans le modèle de Potts étendu, qui
dépend des types des cellules voisines. Cette dépendance aux types modélise l'hypothèse
DAH. De plus, l'interaction entre cellules voisines est pondérée par la longueur de la
surface de contact entre les cellules. Cette pondération modélise, quant à elle, l'aspect
fermeture éclair des liaisons adhérentes. Le second terme fait référence à la contrainte
Fig. 3.16: Exemple de diagramme de Dirichlet engendré à partir d'un
pro-cessus de Poisson d'intensité 100 sur le carré unité. Sur cet
exemple, les relations de voisinage représentées en traits pleins
forment les triangles de Delaunay.
135 3.4. la classe CC
de forme proposée par le modèle de Potts étendu. En eet, ce terme est une somme
sur l'ensemble des cellules, et met en jeu la forme de la cellule en fonction de son type.
De manière analogue au modèle de Potts étendu, la classe de modèles CC propose des
fonctions d'énergie composées d'une contrainte d'interaction entre cellules contigües et
d'une contrainte de forme sur les cellules.
Dans le document
Modèles statistiques du développement de tumeurs cancéreuses
(Page 130-136)