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PARTIE 1 : LES TROUBLES OBSESSIONNELS COMPULSIFS :

X. Cas particuliers

2. Les obsessions sexuelles et religieuses

Ces obsessions sont moins fréquentes que les obsessions de saleté ou d’erreur. Elles sont très difficiles à vivre pour le sujet car elles sont associées à la honte (48),(60).

a. Le TOC religieux

Les TOC religieux également appelés « scrupulosité » ou « scrupulosity » sont différents des TOC dits « classiques ». Ils ont un mode opératoire particulier avec l’intégration de la foi dans le TOC ce qui rend plus complexe la prise en charge du patient. En effet, ces derniers voient les exercices comme des actes blasphématoires. Le TOC religieux touche tous les types de religions.

Les obsessions religieuses ont pour origine la crainte de déplaire à Dieu, de commettre un péché ou d’être au service de « Satan ». Elles rejoignent un thème de perfection, d’exactitude, de sexualité ou de malheur.

- Les obsessions religieuses de perfection et d’exactitude est la forme la plus commune des obsessions religieuses. Le patient souffre d’un souci de perfection dans sa conduite, dans son culte, dans sa foi. Il en fait jamais assez et va multiplier ses prières. Toutes pensées considérées comme blasphématoires vont devoir être expiées par un rituel de prière.

- Les obsessions religieuses sexuelles correspondent à des images mettant en jeu des êtres représentant la religion (Jésus…) associées à des actes sexuels.

Comme dans les TOC « classiques », les obsessions religieuses conduisent à des compulsions pour « se faire pardonner ses péchés ». Les compulsions peuvent être physiques ou mentales.

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Dans les compulsions physiques on retrouve le fait d’aller se confesser excessivement, de chercher à se réassurer via les leaders religieux ou les proches, de réaliser de manière répétée des rituels de purifications, des actes d’abnégation, de visiter des lieux religieux plus fréquemment.

Dans les rituels mentaux, on retrouve la réalisation de prières excessive, l’imagination répétée d’images ou de phrases sacrées, la répétition de passages de textes sacrés dans la tête, la réalisation de pactes avec Dieu (62).

b. Les obsessions sexuelles

Les obsessions sexuelles font partie des obsessions les plus culpabilisantes pour le patient. Il s’agit, le plus souvent, d’images ou d’impulsions visant à commettre une agression sexuelle, à avoir des rapports sexuels avec des personnes du même sexe ou des enfants. L’obsession sexuelle peut être associée à une obsession sur un thème religieux. Elle peut également correspondre à des obsessions sur l’infidélité, l’inceste ou encore le masochisme. Ces obsessions provoquent une grande détresse chez le patient qui peut se considérer comme « un monstre ».

Ce type d’obsession peut être accompagné ou non de rituels. Les compulsions pour ce type d’obsession sortent des schémas habituels. En effet, il n’y pas de logique entre l’obsession et le rituel comme dans les TOC plus classiques. Par exemple, pour une obsession de saleté, on va avoir des rituels de lavage. Dans le cas d’obsessions sexuelles, on va par exemple avoir des rituels de comptage.

Pour éviter ces pensées, le patient peut avoir tendance à éviter les situations qui pourront provoquer leurs apparitions : il va donc par exemple éviter les parcs pour enfants, les écoles, ou éviter d’étreindre ou d’être en contact rapproché avec la personne à l’origine des pensées… Ce type d’obsessions provoque un sentiment de honte important chez le patient. Il est difficile pour celui-ci de les partager et la prise en charge s’en trouve de ce fait compliquée (63).

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En résumé

Le Trouble obsessionnel compulsif serait la 4ème pathologie psychiatrique la plus commune

avec une prévalence 1 à 3%. On en retrouve des descriptions dès le moyen-âge avec une accélération des recherches et des découvertes dès le début du 19ème siècle.

Le mécanisme physiopathologique de la maladie est encore mal cerné mais plusieurs hypothèses émergent avec notamment des pistes génétiques, neurobiologiques, neuroanatomiques ou encore infectieuses.

Le TOC est caractérisé par la présence d’obsessions et de compulsions. Les obsessions correspondent à des pensées intrusives répétées qui apparaissent contre la volonté du patient et qui génèrent de l’anxiété. Leurs thèmes sont multiples : peur de la contamination, des maladies, obsessions d’erreur, d’agression, de malheur…. Les compulsions, également appelées rituels, correspondent à des actes répétés réalisés en réponse à l’obsession. Elles ont pour but de diminuer l’anxiété et chasser l’obsession. Les rituels peuvent être mentaux (avec la répétition de prière, de phrases magiques…) ou moteurs (lavage de mains, vérification…). Le patient peut vouloir éviter la confrontation avec la situation qu’il craint : il s’agit de

l’évitement. Les obsessions et compulsions sont considérées comme pathologiques dans la

mesure où elles perturbent la vie quotidienne du patient (au moins 1 heure par jour...). Il existe des cas particuliers avec notamment les obsessions religieuses ou sexuelles.

Dans la plupart des cas, le patient a conscience de l’absurdité de ses obsessions et compulsions ce qui provoque souvent chez lui un sentiment de honte qui l’empêche d’en parler à son entourage. Le diagnostic est donc souvent tardif. C’est une gêne au niveau professionnel ou une dégradation des relations personnelles qui peut pousser le patient à consulter.

Le diagnostic est alors réalisé par le médecin sur la base du DSM-V avec l’utilisation d’outils

pour aider à l’évaluation précise du TOC. Certains de ces outils vont impliquer le patient lui- même, il s’agit de questionnaire d’auto-évaluations. Le diagnostic de TOC isolé est rare. Il est retrouvé dans seulement environ 15% des cas. La présence de comorbidités est donc très fréquente. Parmi ces comorbidités on retrouve les troubles anxieux ou encore les troubles de l’humeur avec, comme principale complication de la maladie, le risque suicidaire et la dépression. Chez l’enfant, le TOC se présente de façon différente.

La prise en charge du patient devra donc prendre en compte l’ensemble des critères de la pathologie afin de proposer la thérapie la plus adaptée possible.

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PARTIE 2 : LES TROUBLES

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