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Les objectifs globaux des politiques d’efficacité énergétique

Chapitre II : Fonctionnement des marchés et stratégies des opérateurs

Chapitre 3 : L’efficacité énergétique

3. Eléments d’efficacité énergétique

3.1. Les objectifs globaux des politiques d’efficacité énergétique

Les politiques d’efficacité énergétique visent à atteindre un PIB plus élevé pour moins d’énergie et avec de fortes économies d’énergie au niveau mondial. L’intensité énergétique est un indicateur qui permet de suivre avec quelle efficacité l’énergie est utilisée et de dégager les grandes tendances en matière de performance énergétique. Cet indicateur peut cependant être affecté par des changements dans la structure de l’économie nationale d’un pays ou de son bouquet énergétique. A l’échelle planétaire, l’intensité énergétique a chuté d’environ 1,6% par an en moyenne entre 1990 et 2006. Cette baisse a induit de fortes économies d’énergie évaluées à 4,4 milliards de tonnes-équivalent-pétrole depuis 1990 soit 37% de la consommation mondiale57.

Le niveau d’intensité énergétique varie selon les régions et les pays. On observe, pour l’exemple, qu’il est relativement bas en Europe de l’ouest, au Japon, et dans le sud est Asiatique, se situant en dessous de la moyenne mondiale, alors qu’il est élevé en Amérique du nord et en Océanie (Australie, Nouvelle Zélande) dépassant largement cette moyenne. En Russie, au Moyen-Orient, et en Afrique, l’intensité énergétique est encore plus élevée que dans le reste du monde, en raison d’une faible efficacité

énergétique, de la mise en place d’industries intensives en énergie et d’un faible prix des ressources.

D’une manière générale, cependant, quasiment toutes les régions ont connu une diminution régulière de la quantité d’énergie utilisée par unité de PIB. Cette décroissance de l’intensité énergétique a été renforcée par les programmes de conservation d’énergie et de diminution des émissions de CO2(gaz carbonique).

L’augmentation de la productivité de l’énergie est nettement marquée dans certains pays. La chine, en particulier, qui a enregistré la plus forte intensité énergétique du monde en 1980 (industrialisation très accélérée), a réalisé depuis, la performance la plus rapide en matière de productivité énergétique : environ 6% par an, soit une décroissance presque quatre fois plus rapide que la moyenne mondiale (1,6%)58. On constate, actuellement, un ralentissement du niveau de l’intensité énergétique dans ce pays qui avoisine 1,6% par an et se situe, désormais, dans la moyenne internationale.

Au niveau mondial, l’intensité énergétique finale décroit plus rapidement que l’intensité énergétique primaire, du fait des pertes croissantes dans la conversion énergétique. Le graphe 7 fait ressortir cette évolution.

Graphe 7 : Variations des intensités énergétiques primaires et finales (1990 - 2006)

Source : ENERDATA (2007)

Les changements structurels dans l’économie affectent, par ailleurs, l’intensité énergétique. Celle-ci semble plus faible dans les régions à forte croissance économique, comme le montre le Graphe 8.

Graphe 8 : Impacts des changements de structure du PIB (1990 – 2006)

Source : ENERDATA (2007)

On observe sur le graphe, une diminution de grande ampleur de l’intensité énergétique, notamment en Chine, en Asie du sud-est et en Amérique du nord, régions caractérisées par un taux de croissance économique élevé (10% en moyenne en Chine). En revanche, le niveau d’intensité énergétique au Moyen-Orient croit, c'est-à-dire que la quantité d’énergie utilisée par unité du PIB progresse. Cette tendance est particulièrement remarquable dans le secteur industriel, gros consommateur d’énergie.

La tertiarisation de l’économie, caractérisée principalement par le développement à grande échelle des services peut, en outre, impacter significativement l’évolution de l’intensité énergétique. On considère, en effet, que l’industrie nécessite sept fois plus d’énergie que les services pour produite une unité de PIB. La progression continue de

l’économie tertiaire dans certains pays du Golfe, par exemple, a donné des résultats concluants en matière de réduction de l’intensité énergétique.

- Dans le domaine industriel et plus précisément dans les industries intensives en énergie, la tendance générale est à la diminution de l’utilisation de l’énergie par tonne de produit. Ceci explique, dans une certaine mesure, la performance globale de l’efficacité énergétique. Cependant, si dans la plupart des pays développés les niveaux d’intensité énergétique convergent actuellement, la situation dans les autres pays est différenciée, et ces niveaux peuvent diverger selon les technologies mises en œuvre.

- Dans le domaine du transport, malgré le retard pris par certains pays, la majorité des régions ont connu une amélioration de l’efficacité énergétique. Cette dernière a été vigoureuse et régulière en Amérique du nord depuis le début des années 1970 et s’explique principalement par les progrès réalisés dans les performances énergétiques des véhicules, encore forts consommateurs de carburants comparativement au reste du monde suite à la mise en place de normes pour l’économie de l’énergie.

En Europe, des programmes d’efficacité énergétique ont été lancés après les deux chocs pétroliers (1973 et 1979), dont les effets bénéfiques ne sont apparus que bien plus tard.

A partir de 1990, et ces dernières années en particulier, l’effet combiné des améliorations techniques des voitures, de l’accroissement régulier des prix des

ralentissement certain dans la consommation d’énergie des transports, qui progresse désormais à un rythme plus lent que celui du PIB.

La même évolution a été constatée en Chine et Asie du sud où le développement du parc automobiles s’est accompagné du maintien du rôle prépondérant du transport ferroviaire pour les marchandises.

En Afrique, et au Moyen-Orient, par contre, l’activité économique est lourdement affectée par l’augmentation de la consommation d’énergie dans les transports et cette situation risque de s’aggraver si des mesures urgentes de rationnement ne sont pas prises. Mais, au total on observe que les améliorations d’efficacité énergétique dans le secteur du transport deviennent de plus en plus probantes à travers le monde. Le graphe 9 nous en donne une illustration.

Graphe 9 : Consommations spécifiques de carburant des voitures neuves (litres/100Km)

Sur la période s’étalant de 1975 à 2003, soit trois décennies environ, on constate une nette diminution dans les consommations de carburants pour l’ensemble des pays représentés. Ceci dénote d’une amélioration technique significative de l’efficacité énergétique des voitures neuves.

Au niveau des ménages, la consommation d’électricité par personne augmente, mais diverge sensiblement au sein des régions développées59. Cet accroissement de la consommation est, notamment, ressenti dans les pays émergents où la croissance économique est de plus en plus élevée. Aujourd’hui la tendance générale est au ralentissement, en particulier dans les pays de l’OCDE qui ont réussi à élaborer des politiques visant à améliorer l’efficacité énergétique des équipements électriques (normes d’efficacité, labels).

Dans le secteur des services, en revanche, l’intensité électrique augmente, c'est-à-dire que la quantité d’électricité utilisée pour produire une unité de valeur ajoutée augmente, et ceci dans quasiment toutes les régions. Le développement accéléré des services, pour répondre aux besoins sans cesse grandissants d’une population mondiale en croissance régulière, explique certainement cette situation.