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Les hommes forts, porteurs de fierté régionale

3.1 Héros et archétypes masculins du passé comme modèles

3.2.2 Les hommes forts, porteurs de fierté régionale

Si les organisateurs et journalistes évoquent de différentes manières un héritage canadien-français, ils expriment aussi une fierté régionale. Les sources consultées montrent des organisateurs, des journalistes et un public qui sont fiers de voir se produire des hommes forts de leur région : « En effet, les 11 et 12 août prochains, différentes activités [du Festival du Bûcheron de Sainte-Aurélie] mettront

290 Jacques Gouin, « Jos Montferrand n’était pas un « hercule mal dégrossi – Les

hommes de chantier (5) », Le Droit, 7 juillet 1971, p.33.

291 Gilles Lemieux, « Jos Montferrand : « le pied plus dangereux que le point – Série

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en vedette un ouvrier très connu dans la région, le bûcheron, mais trop souvent oublié dans les célébrations et fêtes diverses »292.

De 1846 à 1945, le courant régionaliste dans la littérature québécoise valorise les valeurs agricoles traditionnelles293. L’homme qui travaille la terre en été et la forêt

en hiver y est présenté comme un homme libre, travailleur, fort et robuste294. On

laisse ainsi entendre que, à cette période et même au-delà295, presque chaque région

ou village québécois avait « son » homme fort. Par exemple, Louis-Joseph Doucet dans Campagnards de La Noraye (1918)296 traite en héros le meilleur batailleur de

son village, un homme connu pour son endurance physique et sa capacité de travail297. Il présente ainsi la force physique comme un trait distinctif des hommes de

sa région. Malgré l’émergence de nouveaux modèles masculins dans les années 1967 à 1990, des pères plus impliqués dans le quotidien familial ou des rapports hommes- femmes plus égalitaires298, l’idéal forestier de la virilité persiste dans les festivals à

l’étude. Comme un journaliste l’affirme en 1975 : « les hommes forts de la région

292 Charles-Édouard Parent, « Ste-Aurélie, un festival hors de l’ordinaire »,

L’Éclaireur-Progrès, 8 août 1979, p.B-26.

293 Sur ce mouvement littéraire québécois, on peut notamment consulter Annette

Hayward, La querelle du régionalisme au Québec (1904-1931). Vers

l’autonomisation de la littérature québécoise, Ottawa, Le Nordir, 2006, 622 pages;

Dominique Garant, La griffe du polémique, Montréal, L’Hexagone, 1989, 246 pages; Denis Saint-Jacques et Maurice Lemire, dir., La vie littéraire au Québec. Tome V.

1895-1918. Sois fidèle à ta Laurentie, Québec, Presses de l’Université Laval, 2005,

702 pages.

294 Élisabeth Laflamme, op. cit., p.105.

295 Prenons en exemple Saint-Jean-de-Matha et Donat Gadoury, connu comme

l’homme fort de la municipalité. Celui-ci est toujours vivant pendant le Festival des Sucres et y participe en faisant des démonstrations de sa force physique.

296 Louis Joseph Doucet, Campagnard de La Noraye (d’aprèes nature), Québec,

L’auteur éditeur, 1918, 124 pages.

297 Maurice Lemire, op. cit., p.155.

298 Arnaud Baubérot, « On ne naît pas viril, on le devient », Jean-Jacques Courtine,

dir., Histoire de la virilité. La virilité en crise? XXe-XXIe siècle, Paris, Éditions du Seuil, 2011, p.159-184.

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prendront la hache et le godendard pour tenter de remporter les honneurs d’un concours de bûcherons à l’ancienne »299.

En Outaouais, de 1967 à 1973, le journal Le Droit publie fréquemment des articles d’histoire régionale pendant le Festival des Raftsmen, évoquant les péripéties de Jos Montferrand et des hommes de chantier300, attribuant du même souffle leurs

qualités à l’ensemble des hommes de la région : le festival permet ainsi « à des colosses de la région de se révéler »301 tout en ayant « cet avantage de pouvoir puiser

sa publicité à même un folklore légendaire et une histoire merveilleuse »302.

À Saint-Raymond, les journalistes qui présentent la programmation du Festival de la Grosse Bûche en 1983 font fréquemment référence aux pratiques régionales développées autour des chantiers forestiers :

La tradition voulait que les anciens conservent la plus grosse bûche qu'ils coupaient pendant l'hiver pour la sortir à la fin du chantier. Au retour des bûcherons qui venaient retrouver femmes et enfants, la grosse bûche était l'occasion de sortir le caribou et de faire la fête. Le festival est donc devenu un évènement culturel au reflet de la vie des anciens et à l'image de la vocation de ville du bois qu'est Saint-Raymond depuis son défrichage et la formation de son premier « noyau » en 1835303.

Le journaliste rappelle ainsi que le village célébrait les hommes à leur retour des chantiers, célébration que le Festival de la Grosse Bûche de Saint-Raymond veut

299 Gilles Loyer, « Le deuxième Festival des Sucres, un événement à ne pas

manquer », Joliette Journal, 12 mars 1975, p.A-5.

300 Les articles d’histoire régionale sont particulièrement nombreux en 1969, 1971,

1972 et 1973. Voir Gilles Bernier, « En descendant la Gatineau, la « pitoune » en aurait long à raconter après un long voyage », Le Droit, 5 juillet 1969, p.17; Gilles Lemieux et Jacques Gouin, série de huit articles intitulée « Les hommes de chantiers » et publiée dans le journal Le Droit du 2 au 10 juillet 1971; Gilles Lemieux signe également les articles suivantes : « La vie dans les chantiers en Outaouais », Le

Droit, 4 juillet 1972, p.18; « La terreur de l’Outaouais », Le Droit, 6 juillet 1972,

p.20; « Sir Wilfrid Laurier raconte Joe Montferrand », Le Droit, 7 juillet 1972, p.14; « Joe Montferrand fait maison nette à Buckingham », Le Droit, 10 juillet 1972, p.14; « Il n’y a pas de Dieu à Bytown », Le Droit, 7 juillet 1973, p.13-14.

301 Germain Dion, « Robert Normand se dit satisfait du Festival des Raftsmen », Le

Droit, 18 juillet 1967, p.13.

302 Louis Roque, « L’immortel Jos Montferrand », Le Droit, 4 juillet 1969, p.6. 303 s.a., « Reflet d’une vie », Courrier de Portneuf, 12 juillet 1983, p.18.

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commémorer des décennies plus tard. La thématique de l’édition de 1983, « De retour aux souches », est d’ailleurs présentée comme un « rappel de la vie des ancêtres de Saint-Raymond »304. Dans ce contexte, les journalistes et les organisateurs des

évènements s’approprient en quelque sorte la réussite des concurrents. L’usage de déterminants possessifs, « nos hommes forts », « les hommes forts de notre région », ainsi que l’identification de leurs origines, les « hommes forts de chez nous », « les hommes forts de Saint-Raymond et des environs », l’illustrent bien. Les organisateurs du Festival des Sucres présentent d’ailleurs la municipalité de Saint-Jean de Matha comme le « pays des hommes forts » et donnent rendez-vous « aux amateurs d’émotions fortes » pour « rendre hommage aux hommes forts de la région »305.

Les organisateurs et les journalistes décernent le titre d’« hommes forts » à tous les participants dès le départ : « le lancer de la bûche, également nouveau au programme s’adresse quant à lui, aux hommes forts »306. Tous les participants

semblent se mériter ce titre, même les plus jeunes dont les performances n’atteignent pas encore le niveau de celles des hommes adultes : « Jean Éthier, 17 ans, démontre qu'il sera éventuellement un des hommes forts de la ville de Hull »307. Les

organisateurs du Festival des Raftsmen de Hull (1967-1973) font ainsi appel aux « hommes forts de la région »308 avant même le début des festivités tandis que ceux

du Festival des Sucres de Saint-Jean-de-Matha (1974-1984) affirment qu’ils sont au « pays des hommes forts » puisque c’est là qu’a vécu Louis Cyr.

304 s.a., « La Grosse Bûche revient après une année de réflexion », Courrier de

Portneuf, 12 juillet 1983, p.17.

305 Mme Guy Deschamps, « Le 5e Festival des Sucres démarre en grand », Joliette

Journal, 29 mars 1978, p.E-4.

306 s.a., Pour la 13e année, un festival de la grosse bûche rempli de nouveautés,

Courrier de Portneuf, 10 juillet 1989, p.3.

307 s.a., photographie « 965 livres dans une brouette », Le Droit, 6 juillet 1970, p.15. 308 Gilles Loyer, « Le deuxième Festival des Sucres, un événement à ne pas

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Conclusion

De 1967 à 1990, les hommes forts des festivals forestiers demeurent admirés, malgré le fait qu’ils n’aient pas le même statut que leurs prédécesseurs du XIXe siècle

et du début du XXe siècle. Leur participation aux épreuves de force constitue un

moyen de commémorer les hommes forts du passé ainsi que l’histoire nationale et régionale. Ce qui incite les participants à concourir est donc la reconnaissance des organisateurs, des journalistes et des spectateurs, mais également le lien établi entre eux et cette histoire.

Ce lien avec l’histoire est d’autant plus présent que les festivals font tous référence à des personnages ou à des figures historiques du Québec considérés comme des « hommes forts », soit Jos Montferrand, Louis Cyr et le bûcheron traditionnel. Sans aspirer à devenir leurs égaux, les hommes forts des festivals de 1967 à 1990 se contentent d’y être associés et de participer à une sorte de reconstitution historique de l’environnement où ces modèles masculins ont évolué.

Les organisateurs, les journalistes et le public demeurent fiers de voir que certains concitoyens font toujours preuve de force physique. Si certains historiens attribuent le grand nombre d’hommes forts connus au Québec à leur bagage génétique, certains journalistes considèrent que la célébration de cette force physique était la seule réponse d’un peuple qui n’arrivait pas à se défendre autrement. Ceci n’a pas empêché les organisateurs à encourager la participation locale ainsi que les références aux traditions régionales.

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CONCLUSION

Les compétitions de force des festivals forestiers du Québec entre 1967-1990 se sont révélées très riches pour analyser les différentes thématiques que nous désirions aborder dans ce mémoire, soit les liens entre force physique et masculinité, la culture populaire et l’histoire régionale. En trois chapitres, nous avons exploré différentes facettes de l’idéal masculin mis de l’avant dans les festivals forestiers de cette période. Nous avons établi que l’association entre force et masculinité dans ce contexte se décline en plusieurs composantes. D’abord, elle est étroitement liée au travail du bûcheron québécois, tel qu’il se pratiquait entre la fin du XIXe et les années

1940 ou 1950. Ensuite, elle est mise en scène dans un contexte essentiellement ludique, mais également comme un spectacle et présente, parfois, des pratiques qui s’apparentent aux compétitions sportives professionnelles. Enfin, elle s’appuie sur plusieurs modèles historiques masculins qu’elle commémore et perpétue : Jos Montferrand, le raftsman de l’Outaouais, Louis Cyr, l’homme le plus fort du monde, ainsi que la figure du bûcheron québécois. Alors que les festivals forestiers québécois des années 1967 à 1990 se déroulent à une période où les chantiers d’exploitation forestière sont déjà fortement mécanisés, les organisateurs de ces évènements choisissent délibérément de mettre en valeur les aspects traditionnels (plutôt que contemporains) du travail du bûcheron qui font davantage appel à la force physique.

Plusieurs acteurs contribuent à la popularité des compétitions de force dans ces festivals, qu’il s’agisse des organisateurs, des concurrents, des journalistes et du public. Cette popularité indique que de telles compétitions répondent à différents besoins quant à l’affirmation d’un idéal masculin. Les participants y trouvent du plaisir, appréciant les dimensions à la fois ludiques et compétitives des épreuves qui les incitent à se mesurer à leurs concitoyens, à repousser les limites de leurs capacités

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physiques et à se conformer au modèle de masculinité d’après-guerre esquissé par Dummitt309. Les spectateurs, quant à eux, apprécient les aspects spectaculaires des

performances. Les journalistes et les organisateurs, enfin, contribuent à créer et à publiciser les concours de force par le choix des épreuves et la mise en scène ainsi que par la publication des annonces et des résultats. Pendant un temps, ils s’efforcent même de projeter une image « professionnelle » des concurrents.

La figure de l’homme fort héroïsé est très présente dans les différents festivals forestiers analysés, que ce soit par la valorisation d’un archétype (le bûcheron traditionnel) ou la commémoration d’hommes forts célèbres (Jos Montferrand et Louis Cyr) qui ont fortement imprégné l’histoire des régions concernées. Les organisateurs en font des thèmes centraux de leur programmation. Pourtant, les participants et les vainqueurs des épreuves ne semblent ni recueillir ni aspirer au même genre de renommée que ces personnages. Les festivals et les compétitions de force semblent plutôt donner l’occasion de commémorer et célébrer une histoire régionale qui associe force et masculinité.

Nous tenions également à souligner la présence de certaines femmes dans cet univers dominé par les hommes. Il valait la peine de se pencher sur les quelques « femmes fortes » qui s’y aventurent et qui contestent, très publiquement, l’association entre force physique et masculinité. Si leur présence ne semble pas soulever de véritables levées de boucliers, il est clair qu’elles ne sont que des invitées de passage à la présence très aléatoire. Et si les hommes forts sont admirés pour leurs performances, il est tout aussi clair que les femmes fortes sont soit ignorées soit considérées comme des « curiosités ». Il s’agit ici d’une forme de renforcement des stéréotypes associés au genre.

Au fil des dernières pages, nous avons déjà souligné quelques pistes de recherche qui pourraient être explorées plus avant. Par exemple, étant donné les

309 Christopher Dummitt, The Manly Modern : Masculinity in Postwar Canada,

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limites du corpus utilisé, nous n’avons pas pu analyser en profondeur la présence des femmes fortes dans ces compétitions majoritairement masculines. Il serait ainsi intéressant d’établir des parallèles avec l’augmentation de la participation féminine dans les milieux sportifs des années 1970 et 1980 ainsi qu’avec les mouvements féministes qui haussent le ton à l’époque. La présence des femmes dans les sports dits masculins suscite déjà une historiographie grandissante310 à laquelle nous espérons

avoir contribué. Peu d’études se sont cependant penchées sur les femmes haltérophiles ou sur celles qui s’adonnent au culturisme (bodybuilding) au Québec, même si quelques sociologues français commencent à s’y intéresser311.

D’autres pistes de recherche pourraient également être explorées au sujet des hommes forts, telles les conceptions de la beauté masculine, l’expression de l’hétérosexualité, le rôle masculin de pourvoyeur, etc. Par exemple, dans l’Écho

Abitibien en 1976, un journaliste mentionne la nomination d’un « M. Bûcheron » qui

semble avoir été choisi pour son allure et sa beauté physique. Par ailleurs, les journalistes du Droit ont mentionné à une ou deux reprises en 1968, que certains des concurrents étaient pères, mariés ou fiancés, que les gains du vainqueur pourraient

310Riitta Pirinen, « Catching Up with Men?: Finnish Newspaper Coverage of

Women’s Entry into Traditionnally Male Sports », International Review for the

Sociology of Sport, Vol. 32, No. 3 (1997), p.239-249; Michael A. Messner, Margaret

Carlisle Duncan et Cheryl Cooky, « Silence, Sports Bras, and Wresling Porn. Women in Televised Sports News and Highlights Shows », Journal of Sport & Social Issue, Vol. 27, No. 1 (2003), p.38-51; Peter G. Mewett, « Conspiring to Run. Women, their Bodies, and Athletics Training », International Review for the Sociology of Sport, Vol. 38, No. 3 (2003), p.331-349; Christine Mennesson, « La gestion de la pratique des femmes dans deux sports "masculins" : des formes contrastées de la domination masculine », Sciences et techniques des activités physiques et sportives, Vol. 1, No. 64 (2004), p.89-106; Christine Mennesson, Être une femme dans le monde des

hommes. Socialisation sportive et construction du genre, Paris, L’Harmattan, 2005,

365 pages; Christine Mennesson, « Les "formes identitaires" sexuées des femmes investies dans des sports "masculins" », Movement & Sport Sciences, Vol. 1, No. 54 (2005), p.63-90; Élise Detellier, « "Bonifier le capital humain" : le genre dans le discours médical et religieux sur les sports au Québec, 1920-1950 », Revue d’histoire

de l’Amérique française, Vol. 62, No. 3-4 (2009), p.473-499.

311 Peggy Roussel et Jean Griffet, « Le muscle au service de la "beauté" : la

métamorphose des femmes culturistes », Recherches féministes, Vol. 17 (2004), p.143-172; Mylène Bilot, « Des femmes colosses : perforer la virilité? Martin Schoeller, "Female Bodybuilders" », Recherches féministes, Vol. 27 (2014), p.13-29.

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permettre à un jeune homme de se mettre en ménage, etc. Il aurait également été possible d’établir des parallèles entre l’évolution des festivals à l’étude et celle de la question nationale au Québec en pleine effervescence à la même période. Alors que les régions administratives sont reconfigurées afin de mieux respecter leurs identités respectives dans les années 1980312, le Parti Québécois mené au pouvoir cherche de

son côté à apporter l’émancipation aux francophones de la province313 qui trouvent

une nouvelle voix pour s’exprimer. Ce sont là des idéaux masculins qui ont été trop rapidement mentionnés par les journalistes, parfois sans mise en contexte et en nombre insuffisant pour nous permettre d’en tirer une analyse. Par manque d’information, ces différentes pistes ont ainsi dû être abandonnées. Nous n’avons pas non plus pu exploiter les liens entre masculinité hétérosexuelle et force physique ni creuser la manière dont les épreuves de force mettent en scène l’esthétique des corps masculins qui constitue pourtant une dimension majeure des compétitions de culturisme (bodybuilding). Ce sera pour une prochaine fois.

L’étude présentée dans ce mémoire pourrait être reproduite dans le cadre temporel actuel puisque les festivals forestiers mettant en scène des « hommes forts » qui ont été analysés se perpétuent. Ils sont toujours aussi nombreux dans les diverses régions du Québec que ce soit dans la Capitale-Nationale au Festival de la Grosse Bûche de Saint-Raymond qui existe toujours (1976-2016)314, dans Chaudière-

Appalaches à Saint-Pamphile depuis 1981315, en Abitibi-Témiscamingue à Senneterre

depuis 1994316, ou en Estrie à Saint-Adrien depuis 2008317. Bien que les hommes

soient toujours les principaux acteurs de ces évènements, les femmes y sont

312 Guillaume Rousseau, L’État-nation face aux régions. Une histoire comparée du

Québec et de la France, Québec, Septentrion, 2016, p.298-346.

313 Daniel Béland et André Lecours, « Le nationalisme et la gauche au Québec »,

Globe : revue internationale d’études québécoises, Vol. 14, No. 1 (2011), p.37-52.

314 Festival forestier de Saint-Raymond, http://www.grossebuche.com/, page

consultée le 3 juin 2016.

315 Festival du bûcheux, http://festivaldubucheux.ca/, page consultée le 3 juin 2016. 316 Festival forestier de Senneterre, http://festivalforestier.ca/, page consultée le 3 juin

2016.

317 Festival du bûcheron d’antan, http://festivaldubucheron.org/, page consultée le 3

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maintenant explicitement invitées. Certains de ces festivals proposent même des épreuves mixtes. Les compétitions mises à la programmation de ces festivals d’hommes forts sont cependant beaucoup plus diversifiées que par le passé, mais elles font toujours appel aux aspects autant traditionnels que modernes du métier de bûcheron. Si les compétitions de force des festivals ne mènent pas à l’héroïsation des participants, c’est en autre dû au contexte d’émergence des mouvements féministes. Les femmes entrent dans les épreuves de force des festivals tout comme elles le font dans les compétitions de culturisme ailleurs au pays et aux États-Unis. Tranquillement, le muscle, apanage des hommes et symbole de leur virilité, voire de leur hétérosexualité, n’est plus le leur. Des femmes et des homosexuels-les se rejoignent aux hommes dans cette culture de la force physique après 1990, c’est-à- dire dans les années suivant la période étudiée dans ce mémoire318. Sans pour autant

être associé à la féminité, le muscle n’est ainsi plus aussi exclusivement masculin.

318 Jean-Jacques Courtine, « Balaise dans la civilisation : mythe viril et puissance

musculaire », Jean-Jacques Courtine, dir., Histoire de la virilité. La virilité en crise?

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BIBLIOGRAPHIE

I. SOURCES

Journaux régionaux

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BAnQ, Collection nationale, Joliette Journal, MIC A90, bobines No. 27, 29, 31, 34, 37, 40, 43, 46, 47, 50, 51, 53, 55, 58

BAnQ, Collection nationale, L’Écho Abitibien, MIC A85, bobines No. 39, 42, 45, 49, 52, 57, 61, 65, 69, 73, 77, 81

BAnQ, Collection nationale, L’Éclaireur-Progrès, MIC A88, bobines No. 64, 65, 68, 69, 72, 75, 77, 80, 82, 84

BAnQ, Collection nationale, La Frontière, MIC A346, bobines No. 52, 55, 58, 62, 65, 69, 72, 75, 77, 80,83, 85

BAnQ, Collection nationale, Le Courrier de Portneuf, MIC A2219, bobines No. 1, 3, 5, 7, 10, 12, 15, 17, 19, 21, 23, 25

Fonds d’archives

AFEUL, Université Laval, Fonds Robert Bouthillier, No. 201 BAnQ, Centre de Gatineau, Fonds Festival des raftmen, Cote P143

BAnQ, Centre de Québec, Joie de vivre au Québec, Cote E6, S7, SS2, DFC07868

II. ÉTUDES

Hommes forts et femmes fortes

BAUBÉROT, Arnaud. « On ne naît pas viril, on le devient ». COURTINE, Jean- Jacques, dir. Histoire de la virilité. La virilité en crise? XXe-XXIe siècle, Paris, Éditions du Seuil, 2011, p.159-184

BEAUDOIN, Réjean. « Apologie de la force virile ». Liberté, Vol. 37, No. 2 (1995), p.118-126

BILOT, Mylène. « Des femmes colosses : perforer la virilité? Martin Schoeller, "Female Bodybuilders" ». Recherches féministes, Vol. 27 (2014), p.13-29

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CHAPMAN, David L. et Douglas BROWN. Universal Hunks. A Pictorial History of

Muscular Men Around the World, 1895-1975, Vancouver, Arsenal Pulp Press, 2013,

303 pages

CHAPMAN, David L. et Patricia VERTINSKY. Venus with Biceps. A Pictoral