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Les formes de segmentation du tourisme

LES HORIZONS DU TOURISME

III. Les formes de segmentation du tourisme

L’une des premières catégorisations du tourisme est sans doute celle qui a été proposée par le sociologue et anthropologue Américain N. Graburn443 en 1989. Ce dernier a notamment distingué deux grands genres fondamentaux : « le tourisme culturel » et « le tourisme de nature ». Bien que ces derniers représentent des activités distinctes, il arrive pourtant que ces deux types de tourisme puissent se confondre. Ainsi, un site

archéologique peut se trouver en pleine campagne, et donc un tourisme de culture être aussi de nature444. Il n’est pas rare en effet, que deux types de tourisme se rejoignent et

s’entrecroisent. Un grand nombre d’auteurs spécialisés dans le tourisme ignorent souvent l’étape de la catégorisation du tourisme. De part la diversité des pratiques touristiques, il est difficile d’enfermer telle ou telle forme de tourisme dans une catégorie bien définie.

Les recommandations de la conférence de l’OMT sur les statistiques du tourisme, qui a eu lieu a Ottawa du 24 au 28 Juin 1991, ont distingué trois formes de base du tourisme comme suit : le tourisme interne (représente le tourisme des visiteurs résidents à

l’intérieur du territoire économique du pays de référence) ; le tourisme récepteur (représente le tourisme des visiteurs non résidents à l’intérieur du territoire économique du pays de référence ) ; le tourisme émetteur (représente le tourisme des visiteurs résidents en dehors du territoire économique du pays de référence)445. Ces dernières

peuvent être associées de différentes façons et permettent ainsi d’aboutir aux catégories touristiques suivantes : le tourisme intérieur qui regroupe le tourisme interne et récepteur ;

le tourisme national qui regroupe le tourisme interne et le tourisme émetteur ; le tourisme international qui regroupe le tourisme récepteur et le tourisme émetteur446. Les recommandations de l’OMT sur les statistiques du tourisme exposent également une classification des motifs de visite pour le tourisme récepteur, émetteur et interne comme suit : loisirs, détente, vacances ; visites à des parents et amis ; affaires et motifs

professionnels ; traitement médical ; religions et pèlerinage ; autre447. C’est ainsi que

443

Graburn, N., Tourism the sacred journey, in V.L Smith, host and guest, 1989, p : 27.

444

Urbain, J. D., L’idiot du voyage : histoires de touristes, Editions Payot et Rivages pour l’édition de poche, Paris, 1993, P : 109.

445

OMT, Recommandation sur les statistiques du tourisme, Ottawa, du 24 au 28 Juin 1999, p :5.

446 Ibid., p : 6. 447

110 l’OMT, a mis en place une catégorisation officielle des différents types de tourisme, que prennent pour référence de nombreux auteurs.

Par ailleurs, le sociologue J.-D. Urbain qui s’est spécialisé dans l’étude du tourisme, en a proposé une typologie qui le divise en deux grandes catégories : le tourisme de circulation et le tourisme de transplantation. Pour ce qui est du tourisme, dit de circulation, il représente les voyageurs et les nomades qui partent à la découverte du monde. Ce qui guide leur comportement, c’est leur esprit d’ouverture sur le monde et leur soif de connaissance. Ce type de tourisme, implique de la part des voyageurs une certaine immersion dans la culture visitée, marquant ainsi une rupture totale avec leurs modes de vie. Quant au tourisme de transplantation, il représente les individus qui désirent rester le plus proche possible de leurs habitudes quotidiennes. En effet, la perte temporaire des repères identitaires, crée chez les individus, isolés de leurs cadres de vie habituelle, une angoisse qui s’exprime face à l’étrangéité et à l’exotisme de la population hôte. Dans ce sens, ce genre de touristes, privilégient les villages et les clubs de vacances, généralement construits à l’écart des villes touristiques. Ces derniers se présentent sous forme d’installations conçues uniquement pour les touristes et qui proposent des services normés et standardisés, à la hauteur de leurs attentes.

Ainsi, on remarque que proposer une classification pertinente et formelle des différents types de tourisme, ne représente pas une chose simple. Comme nous l’avons vu dans ce chapitre, certains auteurs, ont tenté tour à tour de catégoriser le tourisme, en fonction de leurs préoccupations sur la question. Toutefois, au-delà des catégorisations touristiques, le tourisme revêt de multiples formes, qui se sont développées dès l’antiquité. Ainsi le tourisme peut être rural, urbain, balnéaire, montagnard, campagnard etc. Le tourisme se manifeste également dans différentes catégories comme suit : le tourisme culturel, le tourisme religieux, le tourisme colonial, le tourisme d’affaire, le tourisme sportif, le tourisme thermal, le tourisme de santé, etc.

L’abondance des formes touristiques, fait qu’il est très difficile de les étudier en profondeur dans leur ensemble. Ceci dit, cette thèse de doctorat s’appuie sur le tourisme culturel qui représente la forme la plus répandue du tourisme à Fès.

III.1. Le tourisme culturel

A l’aune du XXIème siècle, les discours sur le tourisme et ses effets sur les foyers d’accueil touristique se multiplient. Paradoxalement, on prône les avantages socio- économiques liés à la mise en tourisme d’une région tout en dénonçant la détérioration et la dénaturation des sites touristiques. Depuis les années quatre-vingt-dix, qui ont fortement été marquées par l’émergence de la doctrine du développement durable et la mise en place des nouvelles formes de tourisme (responsable, écologique, durable etc.), alternatives au tourisme de masse, les relations entre le tourisme et le patrimoine ont connu bien des évolutions. On a d’abord, accusé à tord ou à raison le tourisme de détruire le patrimoine culturel, notamment à travers la notion de « capacité de charge 448», avant

448 La notion de « capacité de charge » ou de « population limitée » a été introduite dans le domaine du tourisme pour faire

111 de voir en l’activité touristique une opportunité à saisir pour la promotion et la restauration du patrimoine local. Ainsi, dans le prolongement de la charte de Venise et sur ses bases,

mais aussi sur celles de huit autres textes qui suivirent de 1981 à 2003, l’ICOMOS449 a pu

promouvoir la notion de tourisme culturel sur les bases d’une charte du tourisme culturel. Rédigée une première fois en 1976, elle a été actualisée en 1999 comme charte internationale du tourisme culturel450. Jusque là, le patrimoine architectural et historique était l’affaire de chaque nation, c’est-à-dire que chaque pays était considéré comme l’unique détenteur du patrimoine qui se trouve sur son sol et en était donc le seul responsable en termes de protection et de conservation. Cependant, le second texte de la charte internationale du tourisme culturel fait évoluer la définition du patrimoine comme suit : au sens le plus large, le patrimoine naturel et culturel appartient à tous les hommes.

Nous avons chacun un droit et une responsabilité de compréhension, d’appréciation et de conservation de ses valeurs universelles451. En ce sens, le tourisme culturel est destiné à favoriser une prise de conscience générale sur l’importance de la connaissance et de la conservation du patrimoine culturel terrestre, qu’il soit matériel ou bien immatériel.

Il n’est pas aisé de définir avec précision le concept de tourisme culturel car ce dernier est situé ente la notion de « culture » et celle de « tourisme ». Il hérite donc forcément des manques et des incertitudes d’appréhensions dus à l’évolution constante de ces deux concepts. Les définitions du tourisme abondent et diffèrent sensiblement dans les discours scientifiques, compte tenu de la mobilité humaine, la durée du déplacement ainsi que du motif du voyage, à partir de divers paramètres. Pour ce qui est de la notion de culture, les définitions sont aussi multiples mettant l’accent sur la pratique

d’une activité artistique ou artisanale ou référant aux industries mises en place pour promouvoir la chanson, le cinéma, la musique, le théâtre ; selon d’autres définitions sociologiques et anthropologiques de la culture, il sera plutôt question des us et coutumes des populations, de leur manière de vivre, de leur patrimoine matériel ou immatériel452. Ainsi, la rencontre entre le tourisme et la culture donne lieu au tourisme culturel, qui est devenu au cours de ces dernières décennies, un des aspects les plus vivants et les moins contestables du tourisme mondial. Cependant, l’ambigüité constante des significations qui se dégagent du vocable « culture », fait que la pratique du tourisme culturel varie d’un touriste à un autre. Dans ce sens, pour la majorité des « consommateurs » de tourisme, la

culture se réduit à l’approche des biens culturels préexistants, et une ignorance quasi agressive des peuples qui les ont conçus ou qui en sont les dépositaires453. Cette position se traduit souvent dans la pratique du tourisme culturel par un fort engouement des touristes envers le patrimoine architectural et naturel ainsi qu’un réel intérêt pour les productions culturelles artistiques et artisanales populaires, sans porter la moindre attention à la population locale, à son histoire, ses traditions et ses habitudes de vie. Pourtant la pratique du tourisme culturel, doit être dotée d’un enthousiasme particulier l’environnement et les communautés locales. Cette notion consiste à mettre en place un seuil de tolérance pour ce qui est de la capacité d’accueil des monuments, des réserves et des parcs naturels que les collectivités locales s’engagent à ne pas dépasser.

449 L’ICOMOS (Conseil International des Monuments et des Sites) est une organisation internationale, non gouvernementale

qui œuvre pour la conservation des monuments et des sites dans le monde.

450

Lazzarotti, O., Patrimoine et tourisme : Histoires, lieux, acteurs, enjeux, Editions Belin, Collection BelinSup Tourisme, Paris, 2011, p : 107.

451

Ibid.

452 Decroly, J-M., Duquesene, A-M., Delbaere, R., Diekman, A., Op. Cit., p : 66. 453

112 envers les populations hôtes ainsi qu’une soif de connaissance et de savoir de la culture visitée. Il s’agit là du principe fondamental du tourisme culturel. En effet l’un des objectifs premiers du tourisme culturel est d’apprendre à connaitre et à respecter les autres peuples, en établissant entre autres un contact et un dialogue interculturel, qui favorise la compréhension entre les peuples. Dans ce sens, le tourisme culturel a fait de l’identité

culturelle d’une société l’objet même de l’échange touristique, en déléguant à la population locale le soin d’en assurer la promotion454.

Le tourisme culturel, peut être défini comme un déplacement (d’au moins une

nuitée) dont la motivation principale est d’élargir ses horizons, de rechercher des connaissances et des émotions au travers de la découverte d’un patrimoine et de son territoire455. Ainsi, le tourisme culturel serait un tourisme de la connaissance, qui fait appel

aux éléments cognitifs des visiteurs, par le biais duquel, le touriste accumulerait des savoirs sur la culture visitée, bien plus importants que ceux qu’il possédait avant le voyage, à travers notamment l’expérience du vécu. Le tourisme culturel recouvre ainsi les voyages à but culturel, par lesquels le voyageur vise l'élargissement de son horizon intellectuel. C. Origet du Cluzeau, affirme en 2000 que le tourisme culturel est une

pratique culturelle qui nécessite un déplacement ou que le déplacement va la favoriser456. L’expression « tourisme culturel » a été longtemps un pléonasme : jusqu’au

tiers du XXème siècle, la France, comme dans les autres pays occidentaux, les grands voyageurs, hormis tous ceux qui circulaient pour des raisons professionnelles ou militaires ou bien encore les paysans errants chassés de leurs terres par les contrecoups de la révolution industrielle, étaient des adeptes du voyage culturel »457. Ce n’est qu’à partir des

années soixante que la notion de « Tourisme culturel » va connaitre un développement considérable en France. Ainsi, en 1981, J. Lang (ex-ministre des affaires culturelles), va faire du tourisme culturel un élément important des politiques culturelles.

Le tourisme culturel qui représente une activité originairement initiée par les anglais, connait un sens très large. Il comprend en effet toutes les activités culturelles entreprises

par des visiteurs ainsi que les produits culturels offerts aux visiteurs dans le cadre de leur visite458. Dans ce sens, on peut qualifier un tourisme de culturel si le voyage revêt un caractère culturel ou si le déplacement est motivé par une activité culturelle, quelle qu’elle soit. Ainsi, cette pratique culturelle du tourisme peut prendre plusieurs formes, à savoir : la découverte d’une nouvelle culture et/ou d'un nouveau pays ; la visite d’un patrimoine matériel et/ou immatériel d’une région ; la participation à une manifestation culturelle (tel que le Festival des musiques sacrées du monde de Fès, qui attire un grand nombre de touristes internationaux chaque année). Sous le vocable de tourisme culturel on regroupe l’ensemble des activités culturelles et on entend ainsi par tourisme culturel, les voyageurs

motivés par la visite des musées, festivals, manifestations culturelles et célébrations diverses (le bicentenaire de la révolution française par exemple). Le pèlerinage religieux

454

Picard, M., L’identité balinaise à l’épreuve du tourisme : du « tourisme culturel » (Pariwisata Budaya) à « Bali debout » (Ajeg Bali), Revue Espacestemps.net, Le 12 Avril 2010.

455

Origet du Cluzeau, C., Le tourisme culturel, Editions Presses universitaires de France, Collection Que sais-je ?, Paris 2007, 1ère Edition 1998, p : 3.

456

Chadli, M., (sous la direction de Geffroy, Y.,), Musée et médiation du patrimoine, Université de Nice Sophia Antipolis, 2007, p : 190.

457 Waresquiel, E., (sous la direction de), Op. Cit., p : 594. 458

113

ainsi que les grandes manifestations sportives se rapprochent également de cette forme de tourisme459.

Le tourisme culturel regroupe plusieurs formes de pratiques touristiques, qui sont dotées d’un caractère culturel à savoir : le tourisme colonial et le tourisme de mémoire, le tourisme religieux et spirituel, le tourisme gastronomique.

 Tourisme colonial et tourisme de mémoire

A l’aube du XXème siècle, les phénomènes de colonisation et de colonialisme, ont permis le développement d’un nouveau type de tourisme nommé : le tourisme colonial. En effet, un certain nombre de pays, pour la plupart en développement, se sont ouvert au tourisme sous l’impulsion des colonisations et des protectorats. Dans ce sens on peut citer l’exemple du Maroc, de la Tunisie ou encore de l’Egypte. Jusque là, le tourisme en général revêtait des objectifs qui s’éloignaient de la volonté de rencontre avec l’Autre. Néanmoins, le tourisme colonial va faire adhérer la notion d’interculturel au sein du tourisme. Entre 1890 et 1910, la publication de guides touristiques se multiplie et les différents empires coloniaux de l’époque, sont conscients des profits qu’ils peuvent tirer du tourisme. M. Naciri, prend l’exemple du développement touristique au Maroc, sous le protectorat Français (1912/1956), comme suit : il est vrai que dans de la politique

coloniale du Maroc, le tourisme montagnard, comme outil et alibi de pacification, fut promu par Lyautey, afin de soumettre la montagne rebelle460. Ainsi, l’intérêt de la politique

coloniale, dans le développement touristique, parait avoir d’autres finalités que la promotion du lieu, à savoir la soumission du peuple en question à la politique coloniale. Cependant, après la fin des empires coloniaux, certaines ex-colonies, surtout celle de l’Afrique du Nord, deviennent quelques décennies plus tard, des destinations de vacances

à bon marché pour les Français, qui ne semblent pas avoir progressé dans la connaissance de l’autre, ni avoir remisé les préjugés, comme le caricature si bien, le sketch de Guy Bedos461 : vacances à Marrakech462. Dans ce sens le touriste et le colonial se présentent donc, comme deux fâcheux facteurs d’uniformisation, ils réduisent en effet, l’ailleurs au même et assurent le triomphe de l’Occident. Quant à la volonté de rencontre avec l’Autre, elle semble avoir disparu. Ainsi, le tourisme tout comme le colonialisme, semble nier la diversité culturelle du monde, à travers l’abolissement des spécificités culturelles. Toutefois, à la différence des colons étrangers, les touristes ne sont que des

visiteurs temporaires, n’occupant pas de poste politique ou économique influant, auxquelles la population entière sera soumise463. On peut donc conclure que le tourisme diffère de la colonisation et que l’association des deux termes représente un phénomène qui a permis la mise en tourisme d’un nombre conséquent de territoires qui étaient jusque là fermés à ce type d’activité.

459 Charollois, P., Les métiers du tourisme : guide accompagnateur, chef de produit, forfaitiste, Editions BP Partners, Jeunes

éditions, 1998, p : 59.

460

Naciri, M., Dominer : cartes et quadrillages, Editions Maspero, Paris, 1979, p : 55/56.

461

Guy Bedos est un humoriste Français, d’origine pied noir. Il est né en Algérie en 1934.

462

Horcajo, A., Horcajo, C., La question de l’Altérité du XVIème siècle à nos jours, Editions Ellipses Marketing, Collection Réseaux, Paris, 2003, p : 69.

463

114 Dans l’imaginaire collectif, le tourisme colonial cédera la place au tourisme de mémoire, qui renvoie aux évènements historiques tragiques des peuples. En effet, Le

tourisme de mémoire s’inscrit dans cette optique. Certes, le fait d’accoler les termes tourisme et mémoire peut sembler curieux, voir antinomique. Le tourisme évoque une activité de plaisir, un loisir ; la notion de mémoire renvoie au contraire en partie au souvenir d’un évènement et est chargée de gravité, de recueillement, voire de tristesse464

. Le tourisme de mémoire se trouve être éloigné de l’ensemble de l’offre touristique, qui se limite généralement à des activités de loisirs et de récréation. Il dépasse cet aspect

classique du tourisme, pour déclencher une réflexion sur la société à laquelle nous appartenons, sur notre culture, bref sur notre propre histoire465. On remarque ainsi que le tourisme de mémoire est soutenu par la motivation de la préservation de l’héritage en général et de la transmission aux générations futures. En effet, ce type de tourisme incite l’exploration des lieux de mémoire, qui permettent la valorisation du patrimoine civil et militaire dont dispose pratiquement l’ensemble des pays du monde. Ainsi, on définit le tourisme de mémoire comme une démarche incitant le public à explorer les éléments du

patrimoine mis en valeur pour y puiser l’enrichissement civique et culturel que procure la référence au passé466. Selon, J.-D., Urbain, le tourisme colonial renvoie généralement à l’histoire des grands conflits socio-politiques, aux guerres et aux colonisations. A l’intérieur du pays, il aide à la prise de conscience de la population de son passé ainsi qu’à sa mise en valeur. Il est un outil de consolidation d’une unité culturelle, d’une construction

identitaire, d’une formation des peuples. A l’extérieur, pour le visiteur étranger à la culture d’accueil, il est un vecteur de diffusion d’une image, d’une identité culturelle467. Ainsi, le tourisme de mémoire, vecteur de patrimoine et d’identité culturelle s’imbrique naturellement dans le tourisme culturel.

 Tourisme religieux et tourisme spirituel

Il est difficile de remonter jusqu’aux toutes premières formes de mobilité humaine qui étaient incitées par des motivations d’ordre religieux. Pour cela, on plongera les racines historiques du tourisme religieux dans le moyen âge. Le voyage médiéval revêtait un caractère mystique, se manifestant à travers les déplacements guidés par les hauts pèlerinages et les missions d’endoctrinements religieux. De nos jours, la principale motivation du tourisme de religion demeure confinée à la pratique du pèlerinage. Dans ce sens, les croyants et les fidèles pratiquants des religions monothéistes, se déplacent régulièrement vers les grands sites religieux de la planète, à savoir la Mecque en Arabie Saoudite pour les musulmans, Jérusalem en Israël pour les personnes de confession juive ainsi que l’ensemble des pèlerinages dans le Vatican Italien, pratiqués par les croyants catholiques. De nos jours, il semble que le tourisme religieux soit un phénomène

qui commence à prendre de la force et à contredire la thèse qui prophétisait la fin de la religiosité. En effet, il y a de plus en plus d’individus qui participent aux processions religieuses à travers le monde, en guise de remerciement ou suite à des promesses

464

Breton, J.-M., (sous la direction de), Op. Cit., p : 107.

465

Ibid., p : 108.

466

www.defense.gouv.fr (Site du ministère de la défense Français), Consulté le 01/06/2012.

467 Urbain, J.-D., Tourisme de mémoire, un travail de deuil positif, In Tourisme de mémoire, Revue Les Cahier Espaces

115

personnelles468. En plus des célèbres pèlerinages, on trouve de nombreux sites moins