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POLE MER PACA (IDENTITE MOYENNE)

II- LES EXEMPLES FRANÇAIS ET INTERNATIONAUX ?

Après avoir développé les quelques pôles choisis, nous nous livrerons tout de même à une étude documentaire sur un grand nombre d’exemples français et internationaux de groupements d’entreprise dédiés à la compétitivité afin d’en tirer les facteurs clés de succès ou les causes d’échec. Nous pensons que la France a connu une évolution vers le collaboratif et le coopératif, bases conceptuelles du cluster et des systèmes territorialisés, lorsqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le besoin s’est fait ressentir d’un rapprochement avec l’Allemagne. Ainsi au niveau étatique, Balantzian (1997) cite les exemples de Schuman signant la CECA en 1951, puis en 1975 création du comité européen à l’énergie atomique (Euratom). Le système institutionnel de la communauté européenne découle d’une volonté de coopération entre tous les pays membres. Les français ont donc commencé à goûter les problématiques de collaboration dans des conditions particulières.

Au niveau industriel, la France a longtemps reflété la hiérarchie des activités économiques. Les régions riches et les régions d’industrie lourde opposées aux régions pauvres, à dominante agricole. Les régions riches se trouvaient à l’est d’une diagonale Le Havre/ Marseille. La prépondérance du Nord Ouest sur le Sud Est s’est renforcée par la présence de la concentration parisienne. Cette dernière exerce toujours un formidable pouvoir d’attraction dont on a pu dire qu’il déséquilibrait le territoire. La France rurale s’exilait vers les centres industriels sous la poussée de l’amélioration de la productivité agricole et de la concentration industrielle avide de main d’œuvre peu qualifiée. Ce dualisme réel, simpliste, est également entretenu dans les esprits. Cette opposition valorise également un modèle de développement

121 dans lequel la grande entreprise entraîne autour d’elle de l’activité économique et où l’industrie (au sens d’une production matérielle, tangible) est la seule activité véritablement créatrice de richesse. Sont considérées comme chanceuses les villes qui avaient pu accueillir des entreprises nationales, souvent proches du pouvoir politique : Clermont-Ferrand/Michelin, Sochaux/Peugeot, Lyon/Rhône- Poulenc… Dans les années 1980, les politiques d’aménagement du territoire ont tenté de rompre avec ce fonctionnement en proposant primes et allégements fiscaux et ont réussi à délocaliser 40000 emplois vers l’ouest. Cependant la mentalité était toujours de délocaliser de grosses unités pour favoriser le développement industriel (Renault à Rennes, Bull et Thomson à Angers). Aujourd’hui, les priorités ont changé : il ne s’agit plus de délocaliser des emplois mais d’arriver à les conserver là où ils sont. Nous présenterons donc quelques uns des exemples qui nous semblent les plus pertinents dans un premier temps en France puis à l’international, le tout dans un ordre alphabétique.

1- PETIT LISTING NON-EXHAUSTIF DE SYSTEMES DE PRODUCTION TERRITORIALISES

ET EXEMPLES INTERESSANTS EN FRANCE

Centre d’excellence : regroupement géographique d’entreprises et d’organismes

(recherche, enseignement, services) regroupant des compétences métiers (savoir- faire et technologies) dont l’excellence est reconnue au plan international.

Le cluster, dans sa définition régionale, on utilise le terme de « cluster » pour désigner un lieu (géographique) présentant une concentration au-dessus de la moyenne de sociétés industrielles et d’organismes de recherche et d’enseignement supérieur, opérant dans un domaine particulier à un niveau de classe internationale ou visant à le devenir rapidement ; chaque domaine étant renforcé par la présence d’un capital risque et l’appui de l’état et des collectivité territoriales. L’ensemble de ces acteurs partageant une vision commune de sa dynamique de croissance et de sa stratégie d’innovation (communauté d’intérêt).

122 On le voit, quelque soit le système utilisé, les définitions sont proches et mettent en avant la collaboration public-privé, la masse critique à atteindre et l’innovation.

Filière : on retiendra plutôt la notion de filière industrielle plutôt que technologique.

Regroupement de compétences d’activités complémentaires capables de s’organiser en une chaîne de valeurs regroupant l’ensemble des compétences permettant de satisfaire les besoins d’un marché.

Parc scientifique : né dans les pays anglo-saxons, aménagés à l’initiative de

universités et à proximité des campus, leur développement est lié aux firmes possédant un département de « recherche et développement » en croissance ou déjà renommé, associé avec les laboratoires universitaires et avec d’autres unités subordonnées. Cet ensemble se compose de bureaux, de laboratoires et d’ateliers (exemple classique de Cambridge Research Park en Grande-Bretagne). Les technopôles français s’inspirent souvent de ce modèle.

Pôles de compétitivité : il s’agit de la combinaison sur un espace géographique

donné d’entreprise, de centres de formation et d’unités de recherche publiques ou privées, qui sont engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets communs au caractère innovant. Ce partenariat s’organisera autour d’un marché et d’un domaine technologique.

Après ces quelques mots sur chacun des dispositifs existant ou ayant existé sur le territoire français, nous nous étendrons sur la présentation de quelques dispositifs qui nous semblent les plus dignes d’intérêt en rapport avec notre réflexion.

Systèmes productifs locaux (SPL), la notion de SPL recouvre : une organisation

productive particulière localisée sur un territoire correspondant généralement à un bassin d‘emplois. Cette organisation fonctionne comme un réseau d’interdépendances constituées d’unité productives ayant des activités similaires ou complémentaires qui se divisent le travail (entreprise de production ou de servies, centres de recherche, organismes de formation, centres de transfert et de veille

123 technologique, etc.). (Exemples : il existe des SPL en région PACA : « saveurs- senteurs »(Forcalquier), « Parfums-cosmétique » (Grasse), « Habillement-mode » (Marseille), « céramique » (Lubéron), « Bigarreaux » (Apt)).