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TERRITOIRE ET IDENTITE : QUELLE UTILISATION, POUR QUELLE RAISON ET AVEC QUELS MOYENS ?

I- LE TERRITOIRE ET LA CULTURE : UNE VALEUR AJOUTEE

1- FEDERER AUTOUR D’UNE IDENTITE ET UNE CULTURE COMMUNES.

Premier point à étudier, la façon dont identité et culture permettent de fédérer les acteurs de l’organisation en vue d’objectifs communs mais également en définissant des éléments partagés. Nous l’avons vu dans l’introduction de cette partie, il existe plusieurs façons de comprendre l’identité (Brubaker et Junqua, 2001, p.71-72) :

- entendue comme un motif ou un fondement de l’action sociale ou collective, l’identité est fréquemment opposée à l’intérêt dans un effort pour conceptualiser et mettre en lumière les modes non instrumentaux de l’action social et politique ;

- entendue comme un phénomène spécifiquement collectif, l’identité dénote une similitude fondamentale et conséquente entre les membres d’un groupe ou d’une catégorie. Celle-ci peut être entendue objectivement (comme une similitude « en soi ») ou subjectivement (comme une similitude éprouvée, ressentie ou perçue). Cette similitude est censée se manifester dans la solidarité, dans les inclinaisons ou une conscience commune ou dans l’action collective. Cet emploi du terme se rencontre tout particulièrement dans la littérature sur les mouvements sociaux, sur la division des sexes et sur la race, l’appartenance ethnique et le nationalisme. Dans cet emploi, la frontière entre l’identité comme catégorie d’analyse et l’identité comme catégorie pratique est souvent brouillée ;

- entendue comme un aspect central de l’individualité (particulière ou collective) ou comme une condition fondamentale de l’être social, l’identité est invoquée pour désigner quelque chose de supposément profond, fondamental,

constant ou fondateur. Elle est présentée comme une chose à valoriser,

cultiver, encourager, reconnaître et préserver. Cet emploi est caractéristique de certaines branches de la littérature psychologique, particulièrement celles qui ont été influencées par Erik Erikson. Ici aussi, les emplois pratiques et analytiques du terme identité sont souvent confondus ;

- entendue comme un produit de l’action sociale ou politique, l’identité est invoquée pour souligner le développement progressif et interactif d’un certain type d’auto compréhension collective, d’une solidarité ou d’un « sentiment de groupe qui rend possible l’action collective. Dans cet emploi, que l’on

179 rencontre dans certaines branches de la littérature du « nouveau mouvement

social », l’identité est entendue à la fois comme « un produit contingent » de

l’action sociale ou politique et comme un motif ou une base pour une action plus poussée ;

- Entendue comme le produit évanescent de discours multiples et concurrents, l’identité est évoquée pour souligner la nature instable, multiple, fluctuante et fragmentée du « moi » contemporain. Cet emploi se rencontre tout particulièrement dans la littérature influencée par Michel Foucault, dans le poststructuralisme et le postmodernisme.

Il existe des points de convergence entre toutes les définitions envisagées, ainsi Alberto Menucci, une des figures de proue de l’analyse des mouvements sociaux axée sur les questions de l’identité, admet que « le mot identité… est sémantiquement inséparable de l’idée de permanence » (Brubaker et Junqua, 2001, p.73). Ce point semble donc être une nécessité de la définition même de l’identité. Pour renforcer ce propos, nous citerons André Green (1983, p.81-82) :

« L’identité est attachée à la notion de permanence, de maintien de repères fixes, constants, échappant aux changements pouvant affecter le sujet ou l’objet par le cours du temps. En deuxième lieu, l’identité s’applique à la délimitation qui associe de l’existence à l’État séparé, permettant de circonscrire l’unité, la cohésion totalisatrice indispensable au pouvoir de distinction. Enfin l’identité est un des rapports possibles entre deux éléments, par lequel est établie la similitude absolue qui règne entre eux, permettant de les reconnaître pour identiques. Ces trois caractères vont ensemble : constance, unité, reconnaissance du même. Ils définissent ensemble les postulats de la conscience philosophique et forment les pré-conditions de son pouvoir de connaissance- de soi comme du monde. Il faut encore faire remarquer que ces propriétés n’associent pas seulement la cohérence de la connaissance consciente mais aussi celle de ses actions et de ses œuvres ».

Nous concernant, nous souhaitons axer la recherche sur la notion d’identité

collective, en tant que sentiment d’appartenir à un groupe spécifique et revendiqué

(constance, unité et reconnaissance du même). Ce concept implique un sentiment de solidarité, un accord quasi total avec les compagnons du groupe ainsi qu’un sentiment de différence avec l’extérieur au groupe. Il s’agit donc d’un univers clos

180 mais choisi. On peut alors reprendre la définition de Claude Lévi-Strauss, « une sorte de foyer virtuel auquel on doit se référer pour expliquer certaines choses, mais qui n’a pas d’existence réelle84 » (Brubaker et Junqua, 2001, p.73).

À cette définition, on peut coupler celle de « Pierre Bourdieu [qui] a appelé « le sens pratique », la représentation –à la fois cognitive et affective- que les gens ont d’eux- mêmes et du monde social dans lequel ils évoluent85 » (ibid., p.77).

Selon Erik Eriksonn l’identité est liée à notre environnement psychosocial, mettant en exergue les conditions extérieures et environnementales. L’identité est le fait d’être identifié à un groupe par celui-ci et qu’en retour ce groupe fournisse « les identifications constructives du caractère et de la personnalité » (De Mijola, A., (1999), pp.1113-1114). Cependant, l’individu ne fait pas que subir, il construit grâce à ces échanges entre le groupe et lui-même, acceptant de se séparer d’une partie de lui-même contre l’appartenance au groupe.

L’identité est « un ressaisissement de la collectivité » face à la globalisation et à son corollaire l’uniformisation d’une culture, liée au média télévisuel et Internet, afin que celle-ci puisse « sauvegarder son intégrité et maîtriser sa destinée » (Rasse, 2000, p.3). De quelle manière le fait-elle ? Elle recueille et propose à ses membres tout ce qui peut permettre de créer « une force de cohésion, un ensemble de repères pour orienter l’action et développer des processus d’adaptation au changement. Ce processus fait sens et lien pour les habitants, il les rend remarquables, intéressants à découvrir pour l’étranger» (ibid.).

Cette volonté identitaire procède donc d’un mouvement commun qui mobilise toutes les énergies des territoires (élus, chefs d’entreprise, animateurs d’association, artistes, érudits, chercheurs, experts en communication), pour faire émerger et

84 (sous la dir.), L’identité, conclusion de Claude Lévi-Strauss, p. 332.

85 Bourdieu, P., (1980), Le sens Pratique, Paris, Minuit, p. 135-165 (« la logique de la

181 conserver, l’essence de l’originalité de la ville. « L’identité d’une région c’est à la fois le passé vécu par ses acteurs et un avenir voulu par eux » (Aubry86, 1996, p.57 cité chez Rasse, ibid.). La conservation du patrimoine local dépasse alors le simple cadre de la sauvegarde pour devenir l’un des bases du projet commun de développement. Si l’on se réfère à l’entrée « identités collectives » du Dictionnaire d’Économie et des

Sciences sociales, rédigée par Claude-Danièle Echaudemaison, il est noté que celles-

ci « se construisent également à travers des expériences et des processus de différenciation par rapport aux autres collectifs qui impliquent des références communes et une solidarité interne. » Selon Alain Touraine87, « c’est le conflit qui constitue et organise l’acteur ». La capacité à produire du savoir, cette richesse citée par Peter Drucker88 dans son ouvrage intitulé Post-capitalist society est également un élément de l’identité du territoire. Le savoir est latent et doit trouver des organisations lui permettant de libérer son expression.

Au final nous pensons pouvoir identifier deux types de sentiment d’appartenance différents, celui lié à la communauté et l’autre à la société. Selon Camille Laville (1997, p.53 in Denieul, 1997) :

- Communauté : liée à la volonté organique : volonté profonde, expression de la nature même : ordre affectif et sentimental.

- Société : liée à la volonté réfléchie : part d’un but arbitrairement conçu pour déterminer techniquement les images les meilleures.

Il s’agit donc de deux manières radicalement différentes de vivre ensemble ainsi que deux types d’agir rationnels liés à ces conceptions. Il s’agit d’une rupture avec Habermas pour qui « les acteurs recherchent une entente sur une situation d’action, afin de coordonner de manière consensuelle leurs plans d’action et de là même leur

86Aubry, P., (1996), « De la place de certains document d'urbanisme dans l'invention du

paysage » in Public et Musées n°10, Ed. Pul.

87 Touraine, A., (1973), Production de la société, Seuil, p.361-363.

88 Drucker, P., (1993), Au-delà du capitalisme, la métamorphose de cette fin de siècle, Dunod,

182 action » (Habermas, 1987, p.102) ce que l’on appelle l’agir communicationnel. Il suppose un monde vécu individuel qui, dans la perspective praxéologique, forme un contexte fournissant l’horizon d’une situation d’action et un réservoir de conviction. Arrière-plan indivisible, non problématisable, par lequel les individus sont portés à leur insu, le monde vécu est au fond l’implicite et commune humanité des sujets sociaux. René Appel et Peter Muysken89 (1987) développe le fait que la communauté communicationnelle est fondée sur l’argumentation. Cela prend alors la forme historique d’une communauté politique car elle suppose une sphère publique dans laquelle ce processus argumentaire puisse se dérouler. Ancrée dans des moments fondateurs la communauté politique est ancrée à sa perpétuelle composition. Elle n’existe que par sa capacité à assurer l’expression et de la représentation de ses membres dans un monde en mouvement. Diverses typologies d’action existent alors:

- l’action orientée vers le succès; - l’action régulée par des normes; - l’action communicationnelle;

- l’action affective, émotionnelle ou traditionnelle.

Quelle est alors la relation avec la culture ? Il nous semble nécessaire de préciser que tous les auteurs ayant travaillé sur le sujet ont mis en exergue la difficulté de cerner le mot. Nous pouvons reprendre les termes d’Özdemir (2004, p.28) selon qui « une simple analyse du mot culture relève une pluralité des activités culturelles, et une mobilité des contextes culturels comme la chute des empires, la naissance des États le montrent ». L’intérêt principal d’un contexte culturel, toujours selon cet auteur, dépend non pas du statut qu’on lui confère mais principalement des effets sur les personnes et les sociétés qui lui sont imputables. À titre d’exemple, prenons le cas du contexte culturel dans le cadre d’objectifs d’ouverture et de rapport à la culture, à travers le binôme universalisme/universalité.

89 Appel, R., & Muysken.P., (1987) Language contact and bilingualism, Edward Arnold, New

183 L’universalisme se présente comme une volonté développée par certaines puissances (sociales, économiques, politiques…) de positionner ses normes et intérêts comme celles à suivre par tous les autres. Il s’agit donc d’un processus presque brutal, en tout cas volontariste et autoritaire. La discussion n’a pas lieu d’être, chacun est sur de sa position. L’universalité repose elle sur cette volonté de dialogue, de reconnaissance et d’acceptation des différences de chacun. Pas d’imposition ici mais mise en place d’un équilibre qui permet de valoriser ses points communs par ses différences.

On retrouve donc relativement aisément le concept d’identité, à travers cette appréciation de la culture soit comme un outil de mise en place d’une suprématie soit comme outil de médiation du commun comme du différent. Nous rejoignons l’auteur sur le fait qu’entre culture Y et Culture F, puis le monde et elles aucune n’a la priorité, c’est le rapport qui est ainsi premier. Les différences viennent après. Le positionnement identitaire se déroule en dernier. Le rapport est important, c’est dans le lien, de rapport que les devenirs, les rôles et les identités des acteurs sont distribués. C’est ici que l’orientation du contexte global se joue, en faisant des ancrages au monde vécu, à vivre et à dire. Au final :

« L’activité du politique, du commerçant et du militaire est davantage liée aux soucis du vivre ensemble qui sera organisé avec les notions clés de leur discipline : légitimation des intérêts publics/civils, optimisation des ressources, légitimation de programme de défense militaire, etc. L’être humain devient à tour de rôle, un sujet gouverneur/gouverné, producteur/acheteur, objet/sujet d’un programme de défense militaire. Le sens du monde varie également, la condition humaine s’inscrit dans l’union de la pluralité » (ibid., p.30).

La culture et l’identité sont donc liées dans ce souci de faire cohabiter les personnes, elles peuvent être des outils d’expression des différences cependant cette expression ne renvoie pas à une hiérarchie mais à un dialogue entre les cultures, voire pour instaurer les identités.

184 L’identité régionale peut-elle alors devenir l’outil capable de regrouper les acteurs disparates du Pôle Mer PACA, de façon plus pérenne que les projets industriels montés sur quelques mois au mieux quelques années ? Selon Pierre Bourdieu, (1980, p.65) :

« Les luttes à propos de l’identité ethnique ou régionale, c'est-à-dire à propos de propriétés (stigmates ou emblèmes), liées à l’origine à travers le lieu d’origine et les marques durables qui en sont corrélatives, comme l’accent, sont un cas particulier des luttes des classements, luttes pour le monopole du pouvoir de faire voir et de faire croire, de faire connaître et de faire reconnaître, d’imposer la définition légitime des divisions du monde social, et par là, de faire et de défaire les groupes: elles ont en effet pour enjeu de pouvoir imposer une vision du monde social à travers des principes de di- vision qui, lorsqu’ils s’imposent à l’ensemble d’un groupe, font le sens et le consensus sur le sens, et en particulier sur l’identité et l’unité du groupe. L’étymologie du mot région (regio) telle que la décrit Émile Beneviste conduit au principe de la di-vision, acte magique, c’est-à-dire proprement social, de diacrisis qui introduit par décret une discontinuité décisoire dans la continuité naturelle (entre les régions de l’espace mais aussi entre les âges, les sexes, etc.). Regere fines, l’acte qui consiste à « tracer en lignes droites les frontières », à séparer « l’intérieur et l’extérieur, le royaume du sacré et le royaume du profane, le territoire national et le territoire étranger ».

Il est un acte religieux accompli par le personnage investi par la plus haute autorité, le Rex, chargé de rex sacra, de fixer les règles qui produisent à l’existence ce qu’elles édictent, de parler avec autorité, de pré-dire au sens d’appeler à l’être, par un dire exécutoire, ce que l’on dit, de faire advenir l’avenir que l’on énonce90. La regio et ses frontières (fines) ne sont que la trace morte de l’acte d’autorité consistant à circonscrire le pays, le territoire (qui se dit aussi fines), imposer la définition (autre sens de finis) légitime, connue et reconnue, des frontières et du territoire, bref le principe de di-vision légitime du monde social. Cet acte de droit consistant à affirmer

90 Beneviste, E., (1969), Le vocabulaire des institutions indo-européennes, II. Pouvoir, droit,

religion, Editions de minuit, p.14-15. (et aussi à propos de krainein comme pouvoir de prédire

185 avec autorité une vérité qui a force de loi est un acte de connaissance qui, étant fondé, comme tout pouvoir symbolique, sur la reconnaissance, produit à l’existence ce qu’il énonce (l’auctoritas comme l’appelle Emile Beneviste, est la capacité de produire impartie à l’auctor91). Lors même qu’il ne fait que dire avec autorité ce qui est, lors même qu’il se contente d’énoncer l’être, l’auctor produit un changement dans l’être : par le fait de dire les choses avec autorité, c'est-à-dire à la face de tous au nom de tous, publiquement et officiellement, il les arrache à l’arbitraire, il les sanctionne, les sanctifie, les consacre, les faisant exister comme dignes d’existence, comme conformes à la nature des choses, « naturelles ». Selon nous, en s’appuyant sur les propos de Pierre Bourdieu ainsi que sur le travail précédent qui concerne la formation d’identités collectives : vouloir instaurer un groupe social va obliger à délimiter des frontières avec les autres groupes. En effet, la distinction entre ceux qui font partie du Pôle Mer et les autres n’est pour nous pas suffisante, trop aléatoire, aussi nous pensons que la reconnaissance à ce groupe de caractéristiques supplémentaires comme un lien fort avec le territoire d’implantation permettrait de renforcer la cohésion du groupe en le délimitant plus fortement. Ce mouvement doit cependant être un choix mené par les tenants du Pôle Mer PACA car comme le dit Bourdieu (ibid., p.66) «le discours régionaliste est un discours performatif », en ce sens qu’il crée une réalité par le discours. Cela n’est possible que si celui qui produit le discours a la reconnaissance du reste du groupe pour le faire. Il s’agit donc par ce discours de faire en sorte que les membres du groupe acceptent, de gré ou de force, les éléments communs de reconnaissance « donc une vision identique de son unité92. » Il s’agit donc bien d’un acte mené par une personne légitime, construisant sa réflexion sur des données objectives mais les regroupant de manière purement

91 Beneviste, E., (1969), op. cité p.150-151.

92 Cf. Bourdieu, P. & Boltanski, L. (1975), « le fétichisme de la langue » in Actes de la

Recherche en Sciences Sociales, 4, p.2-33 : les fondateurs de l’Ecole Républicaine donnaient

explicitement pour fin d’inculquer, entre autres choses par l’imposition de la langue « nationale », le système commun de catégories de perception et d’appréciation capable de fonder une vision unitaire du monde social).

186 volontariste pour prouver la cohérence de son discours. Bien entendu, ce discours ne sera considéré comme valable que lorsque les membres du groupe se reconnaitront dans ce qui est exprimé. Il s’agit alors comme le disent Brubaker et Junqua (2001, p.84), de :

« Convaincre les gens qu’ils ne font qu’un ; qu’ils constituent un groupe fermé, spécifique et solidaire ; que leurs différences intestines ne comptent pas, en tout cas en vue des fins à atteindre à l’instant où l’on parle, c’est là une partie normale et nécessaire de la politique. […] De tels réseaux transcendent nécessairement les frontières culturelles et nationales et relient des régions particulières ou des revendications particularistes à des préoccupations plus vastes. […] Les modifications que les déplacements des acteurs faisaient subir au réseau entraînaient la reformulation des enjeux ».

On est bien dans le cadre de ce que cherchent à faire l’ensemble des projets de système de production territorialisé. La difficulté réside ensuite dans la formulation cohérente de ce qui fait l’unité.

Selon Bernard Lamizet (2004, p.16), « la médiation consiste désormais, à mettre en scène dans l’espace public, une identité qui se fonde sur la différence. Au lieu d’être une médiation de l’identité, la communication s’institue, désormais, comme une

médiation de la différence. » Cependant, il nous semble que dans le cadre de la

création d’une identité de groupe, il est nécessaire que cette médiation de la différence se couple avec une médiation de l’identique. L’auteur voit dans notre société actuelle, une évolution de la médiation qui ne se contente plus de lier les binômes singulier/collectif ou réel/symbolique, mais doivent également jouer avec une autre forme de médiation identitaire le binôme culture identitaire/culture véhiculaire.

La culture identitaire consiste dans ma représentation du monde, m’aidant à construire mon identité et donc en constante évolution, et qui permet aux autres de m’identifier, me connaître et reconnaître. Cette représentation m’appartient mais est également construite par la transmission historique entre les générations d’éléments

187 publics et privés. La culture véhiculaire est la Culture au sens noble du terme celle portée par les acteurs culturels (littérature, médias, institutions…). Celle-ci représente également un apport important sur l’identité même du sujet. Nous pensons que le potentiel le plus intéressant du Pôle Mer PACA réside justement dans sa capacité à lier ces deux formes de culture, pour créer une médiation (ainsi qu’une communication au sens opérationnel du terme) culturelle au sens le plus complet du terme, à la fois véhiculaire et identitaire.

Dans ce cadre, nous ne pouvons que rejoindre Paul Rasse (2000, pp.8-9) lorsqu’il énonce le caractère urgent de la protection à mener pour les cultures locales, le tout par des dispositifs qui commencent à poindre mais sont selon lui encore en grande