• Aucun résultat trouvé

COMPARATIF TERRAINS : AUTRES POLES DE COMPETITIVITE (ANALYSE SEMIOLOGIQUE EN RAPPORT AU TERRITOIRE)

57 Corsani, A & allii, (2001), « le capitalisme cognitif comme sortie de la crise du capitalisme

3- COMPARATIF TERRAINS : AUTRES POLES DE COMPETITIVITE (ANALYSE SEMIOLOGIQUE EN RAPPORT AU TERRITOIRE)

Pour ce faire, nous avons développé une étude comparative sur les 10 Pôles à vocation mondiale, en reprenant la problématique de notre recherche à savoir la façon dont les ils intègrent la dimension territoriale à leur communication. Nous répondrons à cette question fondamentale : pourquoi nous être limités aux Pôles à vocation mondiale et ne pas avoir pris les 53 Pôles nationaux restants ou encore les 8 Pôles mondiaux ? Nous pensons que la volonté internationale présente à la naissance même de ces Pôles leur confère une dimension différente des Pôles nationaux. Ce potentiel mondial, par définition inexprimé à la différence d’un Pôle mondial, les place dans une perspective particulière, à tel point que les penseurs des Pôles de compétitivité ont eux-mêmes créé trois catégories différentes.

Afin de distinguer ces trois catégories, le Conseil économique et social lui-même estime que les pôles à vocation mondiale constituent des « pôles mondiaux en devenir » et les pôles nationaux « davantage des clusters dont l'objectif premier est un développement territorial et un ancrage sur le tissu économique local ». La

108 catégorie des pôles mondiaux semble donc la plus éloignée des objectifs premiers de la politique des pôles de compétitivité (Conseil économique et social, « Les pôles de

compétitivité», 2008, p.1-15).

Au-delà de cette classification formelle, plusieurs interlocuteurs du groupe de travail, au premier rang desquels M. Luc Rousseau, directeur général de la compétitivité de l'industrie et des services (DGCIS), ont souligné qu'au terme de la première phase des pôles de compétitivité, trois groupes distincts de pôles de compétitivité émergeaient :

- une quinzaine de pôles (en l'occurrence les pôles mondiaux et à vocation mondiale) sont significatifs et peuvent avoir une forte visibilité internationale ;

- une cinquantaine de pôles sont d'intérêt national ; - une dizaine pourrait relever d'une catégorie régionale.

Ils semblent bien que le changement de catégorie entraine vraie différence de philosophie du projet de Pôles. Ceux-ci une fois atteints la taille critique, énoncée comme mondiale et offrant une plus grande visibilité, n’ont pas les mêmes objectifs opérationnels et stratégiques de taille plus restreinte. De même, le fait que leur caractère mondial soit potentiel induit une volonté, une envie, car le terme de vocation comme nous le verrons par la suite n’est pas passif mais introduit une dimension dynamique, un objectif sur lequel se construit tout un parcours.

Pour mener cette étude nous nous sommes basés sur les sites Internet de chacun des pôles que nous complèterons d’une étude discursive (du même type que celle menée pour le Pôle Mer PACA). Les études sémiologiques des sites Internet permettant de spécifier les deux Pôles supplémentaires présents dans notre étude, pour rendre celle-ci la plus pertinente possible.

Nous avons établi une grille d’évaluation en intégrant 5 critères de présence territoriale sur le site qui sont :

109 - la présence du nom du territoire dans le nom du Pôle de compétitivité ; - la présence de photographies représentatives du territoire ;

- d’une carte du territoire ;

- une présence du territoire dans le texte de la première page ; - et une métaphore du territoire.

Cette grille simple et fonctionnelle permet alors de donner une image réaliste de cette inscription du territoire par l’organisation à travers les signes qu’elle en offre. Cette note relative permet de classer les Pôle de compétitivité sur cette thématique et avec ces outils d’analyse. On peut se rendre compte alors que les plus enclins à utiliser une représentation iconographique du territoire sont les Pôles de compétitivité Mer PACA et Bretagne (avec respectivement 4 et 5 points).

Seuls deux marquent deux points, les Pôles de compétitivité Alsace Bio Valley et le Pôle Végépolys. Il est notable que ces deux Pôles sont très différents en termes de typologie avec un Pôle avec une activité de Haute technologie biologique dans un territoire considéré comme à forte tendance identitaire (à vocation médicale, Alsace Bio valley) et de l’autre un Pôle avec une activité traditionnelle et considéré comme à faible tendance identitaire (Pôle végétal dans la région Centre). Un point commun est cependant remarquable, la présence dans le nom de la notion de groupe (Valley et Polys, même si cette écriture de Polys peut porter à questionnement, il semble que ce soit un jeu de mot pour exprimer la multiplicité le « polys » grec signifiant multiple et le regroupement, la « polis » grecque ou la cité par définition).

Le groupe d’entreprises le plus concentré est celui se trouvant à un point avec les Pôles Image et Réseaux, I-Trans, Pôle Eau, Axelera et Movéo. Là encore pas de traits significatifs permettant de faire émerger une logique de cette tendance à ne quasi pas utiliser le territoire.

110 Deux Pôles font un score nul (Cap Digital et IAR) et tous deux sont implantés sur un territoire considéré comme ayant une faible valeur identitaire (Picardie et Île-de- France).

Je conclurai par le fait qu’un élément apparaît de manière assez évidente. Les Pôles qui mettent le plus l’accent sur l’implantation territoriale sont ceux qui ont identifié très clairement une Région de localisation. Tous les Pôles qui sont à cheval sur plusieurs régions peuvent, ou veulent, moins appuyer sur cet élément et semblent le gommer.

A partir de cette étude nous nous proposons alors de choisir deux Pôles supplémentaires pour comparer les résultats de l’analyse discursive menée sur le Pôle Mer PACA sur les différentes thématiques identifiées. Pour que les résultats soient les plus probants, nous avons décidé de prendre un Pôle de compétitivité provincial de chaque type de territoire (identité territoriale faible, moyenne, élevée). Nous nous sommes positionnées sur des organisations provinciales car les franciliennes nous semblaient trop spécifiques, du fait de la tradition centralisatrice française, et difficilement comparables. De même pour une plus grande homogénéité du terrain nous avons décidé d’orienter notre étude sur des Pôles de Compétitivité ayant une activité avec un versant traditionnel et un plus Hautes Technologies. Deux Pôles de compétitivité nous sont alors apparus comme tout à fait adaptés à savoir le Pôle Vegepolys dans le Centre et le Pôle Mer Bretagne, pendant atlantique du Pôle Mer PACA.