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191 moteur couplés : moteur économique, avec sa pompe de graissage sociale, liée à un moteur social doté d’une pompe de graissage économique ; tant il est vrai que l’un en va pas sans l’autre». Pourtant, créer une relation sociale sur la simple base du rapport dédié à la finalité productive semble être compliqué car le Pôle de Compétitivité ne peut s’inscrire dans la durée que du fait d’avoir satis fait l’ensemble de ses partenaires. Certes, ceux-ci viennent avec une visée économique mais ils cherchent aussi une reconnaissance sociale, face à une fonction parfois décriée. Le Pôle de compétitivité doit donc renforcer l’inscription, positive, dans le territoire afin de conduire une politique de communication satisfaisante pour tous. L’entrepreneur veut aujourd’hui apparaître comme un acteur social à part entière, personnage créateur d’emplois, prenant des risques pour consolider son activité mais avec des vues sociales et éthiques, pas uniquement économiques.

Toute étude organisationnelle nous semble aujourd’hui revêtir une dimension sociale et culturelle difficilement éludable. En effet, la culture de l’organisation ou le rôle de l’entreprise dans la culture locale, le lien entre les deux… sont autant d’éléments à prendre compte en cas d’étude d’une entreprise. Selon Clegg (1994, p.168):

“Organization analysis from the perspective of this paper is a form of cultural analysis. This would be as true of the analysis that organization theorists make of organizations as of the organizations themselves. Empirically, this point is the most forcefully evident in the various contributions that organization analysis makes under the rubric ‘strategy’ or ‘organizational design’ to the cultural universe that these theorists seek to delimit, describe and develop. A fusion of values and power occurs around the appropriate nature of the organization and the formal rules appropriate to a ‘vision’ for realizing it97”.

97« L’analyse organisationnelle de la perspective de cet article est une forme d’analyse

culturelle. Ceci serait aussi vrai pour les analyses que les théoriciens de l’organisation font de celle-ci que pour les organisations elles-mêmes. Empiriquement, ce point est le plus évident dans les différentes contributions que l’analyse organisationnelle réalise, sous la rubrique ’stratégie’ ou ‘agencement organisationnel’, dans le cadre de l’univers culturel que les ces théoriciens cherchent à délimiter, décrire and développer. Une fusion des valeurs et du pouvoir

192 Le lien entre la culture de l’entreprise et son environnement est alors un élément stratégique prépondérant et difficilement contournable. Dès lors effectivement le fait d’intégrer de nouveaux membres aide à fournir une base élargie à la coopération et à l’interaction. Toutefois leurs propres croyances et comportements se coulent dans le moule durant le processus. C’est donc durant ce processus que les nouveaux entrants lâchent une part de leur identité individuelle pour devenir des membres à part entière du groupe, partageant les éléments de cette identité et de cette culture de groupe (ibid., p.165).

Dans notre cas, la solidarité spatiale se vit autour d’un collectif d’entrepreneurs dont la stratégie de réaction à la contrainte extérieure est d’autant plus efficace que le collectif est ouvert à d’autres acteurs : banques, pouvoirs publics, associations, consommateurs, etc. Le collectif d’entrepreneurs doit pouvoir s’insérer dans la socio- culture du milieu où il est implanté. Il doit avoir une conscience claire et positive de son identité locale et de sa culture immatérielle. Il doit de la même manière, être reconnu comme tel par l’ensemble du corps social. La solidarité spatiale est donc le résultat d’une ambiance favorable permettant aux relations de réseau de jouer positivement en adaptant les innovations aux nécessités venues de l’extérieur. Cependant, Sennett, (2006, p.38) nous explique que « le second [aspect problématique] concerne l’expérience du travail. Les individus ont toutes les peines du monde à construire un récit, un sentiment de continuité, dans un environnement constamment en mouvement ». Il revient alors à l’organisation, afin de construire ce sentiment de communauté, d’arriver à créer un espace de stabilité. Identité spatiale et identité temporelle se rejoignent alors pour former un ensemble lié par la culture du territoire, qui incluse elle aussi cette double dimension. Ce territoire et cette culture ne constituent pas alors uniquement un gain économique mais également un gain communicationnel, fédérant en interne autour d’un élément partagé par tous et

se réalise autour de la nature appropriée de l’organisation ainsi que des règles formelles appropriées pour une vision, afin de la réaliser ».

193 mettant en évidence que Francis Fukuyama (Fukuyama, 1997, p.22) a appelé le « capital social » du territoire :

« Le capital social étant la capacité de travailler ensemble à des fins communes au sein des groupes et des organisations qui forment la société civile. […] Outre les compétences et le savoir, soutient Coleman, il est une portion du capital humain relative à la capacité des individus de s’associer les uns avec les autres, et celle-ci est d’une importance critique dans la vie économique comme pour la quasi totalité des autres pans de la vie sociale. La capacité de s’associer dépend, à son tour, des normes et des valeurs partagées par les communautés, mais aussi de la disposition des individus à subordonner leurs intérêts à ceux de groupes plus larges. De ces valeurs partagées naît la confiance, et la confiance nous le verrons, a une valeur économique importante et mesurable ».

Nous rejoignons Francis Fukuyama sur le fait, primordial, que ce sont des mécanismes culturels qui participent à la création et à la transmission de ce « capital

humain », en précisant que, dans notre cas, plus que la religion (la Méditerranée

étant une zone de confrontation d’au moins trois religions : judaïque, catholique, et musulmane) ou les traditions (ils existent autant de traditions que de communautés, fort nombreuses en Méditerranée) ce sont les habitudes historiques (dans son acceptation large donné par le Larousse de « capacité, aptitude acquise par la répétition ») qui en sont les vecteurs privilégiés. On voit alors se manifester le rapport entre la tradition portuaire, commerciale et internationale des villes méditerranéennes, les échanges internationaux physiques réguliers et leur intérêt pour la mise en place du pôle Mer et de sa vocation mondiale. Les habitudes toulonnaises se sont maintenues sur certains détails depuis près de quatre siècles : on peut donc penser que le capital humain a subi la même stabilisation.

Nous allons entrer dans le détail du commerce méditerranéen, afin de donner quelques exemples illustrant ces habitudes historiques, vecteurs de transmission et par là même de pérennisation du « capital social ». Comment ne pas déceler l’héritage, à travers ce pôle de compétitivité Mer, de la Societas Maris c'est-à-dire la

194 Société de la Mer qui est citée dès le XIIe siècle dans le Notularium du notaire génois Giovanni Scriba ainsi que dans les actes du notaire marseillais Almaric ? Cette société était constituée de deux parties, une partie restée à terre et l’autre embarquée. Elle définissait les droits et devoirs des deux parties durant la durée du voyage. Elle pouvait donc revêtir un caractère unique, mais on retrouve le terme cité plus de quatre cents fois à travers les neuf ans d’écriture de Scriba. Cependant, les sociétés, nous confient Fernand Braudel (1979), n’ont pas été les seules associations mises en place en Méditerranée durant cette époque. Certes, celles-ci se sont multipliées pour répondre aux diverses tensions, notamment liées à la confiance, avec par exemple l’apparition des compagnies, littéralement des associations familiales (cum : avec/

panis : le pain). Finalement les réseaux multiples se complètent et s’associent, mais

aussi s’affrontent. S’affronter ne veut pas toujours dire se détruire. Il existe des ennemis complémentaires qui coexistent de façon hostile mais également pérenne. On peut citer en exemple les marchands chrétiens (qu’on aurait pu diviser en d’autres sous-ensembles français, italiens…) et ceux de Syrie et/ou d’Égypte qui sont en compétition et s’affrontent régulièrement, sans que la balance ne penche irrémédiablement pour l’un ou pour l’autre, notamment parce que ses adversaires sont indispensables les uns aux autres. Le fait de considérer des concurrents non pas uniquement comme des adversaires mais également comme des partenaires potentiels, de ne pas vouloir absolument les abattre mais de vouloir les battre simplement, tout cela fait écho au réseau que les pôles de compétitivité souhaitent mettre en place.

Si nous arrêtons notre voyage dans le temps aux alentours du XIIe siècle du fait de la proximité lexicale Société de la Mer et Pôle de compétitivité Mer, les premières apparitions d’une société cosmopolite proprement méditerranéenne remontent cependant au début du IIe millénaire avant notre ère, à l’époque des Proto- Phéniciens et des Proto-Grecs. Ces premiers navigateurs du lointain en Méditerranée voyageaient sur la moitié orientale de la Méditerranée créant ainsi « un espace

195 économique unitaire, où bientôt tout s’échange, les objets, les techniques, les modes, les goûts, les hommes bien entendu et même les correspondances diplomatiques » (Braudel, 1985, p.91).

Le besoin de confiance obtient réponse alors pour le pôle Mer à travers la proximité géographique qui, on le voit, a comme corollaire une certaine proximité culturelle. Ce lien entre économie et culture, je l’opérerai aussi à travers les auteurs cités qui bien que de parcours complètement différents se rejoignent sur l’essentiel :

« Voyage contrasté et ambivalent : les patrimoines et les urbanismes qui nous sont légués sont le résultat d’histoires souvent incertaines et douloureuses. Les tours et les basiliques qui attirent aujourd’hui les vénérations eurent souvent pour vocations premières d’être guerrières ou mystificatrices. Il serait regrettable de ne pas savoir utiliser cet héritage quand il est enfin sorti du contexte difficile qui l’a engendré. La civilisation occidentale s’est construite à force de tâtonnements et d’expérimentation. L’ivresse des réussites technologiques a soudainement ouvert de nouveaux horizons au bout desquels risquent de se perdre les traces du long cheminement. Dès lors l’homme exalté défie le temps et gomme les espaces. […] A l’inverse de cette course panique, sans doute y a-t-il une place pour une démarche plus fructueuse, mais infiniment difficile, au départ de laquelle on se souviendra avec F. Choay que l’étymologie du mot « monument » renvoie au latin monere : avertir, rappeler. […] Parcours initiatiques, si le monument et le musée donnent les clefs d’un paysage dont les éléments multiples et changeants, engagent un incessant dialogue, incitant parfois la pause, suggérant éventuellement une réhabilitation, inspirant un projet » (Gas, 2004,

conclusion).

Si l’on considère les principales caractéristiques de ce capital social, à savoir le fait qu’il ait pour support les relations sociales, les réseaux, les normes et les valeurs ainsi que le fait que ses produits soient la coopération et la cohésion, alors l’examen de la relation avec le concept des parties prenantes paraît relativement évident. Si l’entreprise commence à tisser un ensemble de relations avec celles-ci, alors la coopération et la cohésion qui en découlent induiront des gains. Ainsi leur intégration dans les démarches de l’entreprise permet de construire un capital social

196 perçu comme une ressource concurrentielle. Dans ce cadre, responsabilité sociale et avantage concurrentiel ne sont plus antinomiques. Par exemple, les études concernant les stratégies d’entreprise dédiées au développement durable ont démontré que leurs stratégies exigent des modes de solutions systémiques impliquant de nombreuses relations à l’extérieur de l’entreprise. Ainsi, l’information nécessaire au développement d’une stratégie fondée sur le développement durable nécessite de s’investir dans les diverses communautés, en raison de l’incapacité du marché à fournir de l’information. Le développement du capital social paraît ainsi se réaliser en construisant une interface entre les représentants des parties prenantes et les représentants de l’organisation perçus au sens large comme tous ceux qui interagissent avec les membres/partenaires. Ces représentants sont communément qualifiés de gate keepers. La clé de la construction du capital social avec les parties

prenantes reposerait donc sur les capacités de la firme à construire une vision

partagée de développement durable, ou plus généralement de visée éthique. Celle-ci influe sur l’organisation de façon d’autant plus importante qu’elle permet de renforcer sa communication et son identité. Le point commun se trouve dans des valeurs partagées comme l’innovation, le développement durable, l’intégration au territoire, etc. Ce faisant, elle peut communiquer sur des éléments autres que les seuls aspects projets de l’organisation et trouver des communications autres que financières. Il s’agit alors d’implémenter une stratégie de « générosité communicationnelle », permettant de créer une communication par faisceaux indirects, renforçant sa position au sein du territoire.

Pourquoi pensons-nous que le territoire méditerranéen est particulièrement propice à la création de cette forme d’interaction, basée sur la culture et la discussion des identités ? Il est nécessaire de commencer par rappeler qu’aucune autre région à la surface du globe n’a vu autour d’un si petit espace autant de civilisations et de peuples différents, tantôt dominants tantôt dominés : Égyptiens, Hébreux, Phéniciens, Crétois, Grecs, Romains, Byzantins, Gaulois, Ibères, Berbères, Arabes,

197 Turcs, Européens… Sans oublier que cette mer (mère ?) est le berceau des trois religions monothéistes - Judaïsme, Christianisme, Islam- qui se sont répandues sur notre planète. Mer de fortes affirmations identitaires, souvent génératrices de guerres, c’est aussi celle des migrations et des métissages. Elle a contribué à la naissance de la citoyenneté, du cosmopolitisme et de l’humanisme. Zone de rupture et de confrontations, elle n’a jamais cesse d’être depuis quelque dix mille ans, un carrefour d’échanges où commerce, culture et conflits se sont toujours conjugués. Comme le dit Chris Patten98, commissaire européen chargé des relations extérieures, « le bassin méditerranéen symbolise la coexistence de cultures et de traditions. Au cours des siècles, une succession exceptionnelle de grandes civilisations ont vécu- parfois en paix et parfois en conflit- sur les deux rives de la Méditerranée. Mais même durant les périodes de guerre et de confrontation, les échanges culturels ont progressé dans la Mare Nostrum dans des domaines aussi différents que les langues, la religion et l’art ».

La principale référence d’une vision unificatrice de la Méditerranée est celle l’héritage grec de la civilisation occidentale également mobilisé comme la référence de la démocratie. Or la civilisation grecque est maritime et méditerranéenne. Fernand Braudel, écrivant à l’époque de la France coloniale depuis l’Algérie, est le premier à reconstruire la vision d’une Méditerranée comme espace cohérent et unificateur.

« Pour Braudel, l’espace méditerranéen, même s’il divise, est par cette division même créateur d’unité, grâce à la complémentarité des besoins qu’elle engendre. La Méditerranée est un facteur géographique naturel et permanent qui facilite la circulation des hommes, des marchandises et des idées et permet l’essor des civilisations. Pour Braudel, la Méditerranée n’est plus seulement un milieu, elle est aussi un centre qui unifie les peuples placés à la circonférence. La théorie braudélienne de l’unité de la Méditerranée est en phase avec le projet colonial qui veut la réaliser. Il théorise ce qui se

98 Patten, C., (2002), Dialogue between Culture and civilisations in the Barcelona Process,

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traduisait déjà dans le vocabulaire dès le XIXe siècle. L’adjectif méditerranéen qui évoquait « ce qui était entre deux terres » d’une manière générale s’est progressivement rattaché de manière exclusive à la Méditerranée et non plus à tout espace au milieu des terres. Mais cette Méditerranée dont on vante l’unité pour justifier le projet colonial porte aussi en elle l’idée d’une mission civilisatrice et donc la possibilité de réduire, parfois par la force, l’altérité des peuples de l’autre rive. Éduquer et civiliser c’est aussi unifier. Et c’est d’autant plus légitime si la Méditerranée est une par principe. Ni la décolonisation du Maghreb, ni les conflits ne viennent effacer l’idée de cette unité. Les relations entre la France et l’Algérie notamment ont été trop intimes. Les souvenirs partagés, bons et mauvais, sont trop nombreux et trop récents » (Moisseron,

2005, p.30).

Des éléments aussi simples que la cuisine, la littérature, les voyages, sont autant d’éléments qui gardent à la Méditerranée son aspect enchanteur, poétique, mythique. La Méditerranée du début du 21e siècle s’est raffermie sous l’effet des mouvements généraux que constituent la mondialisation, l’émigration, le tourisme et les médias. Mais l’idée d’unité de la Méditerranée fait sens surtout pour le Nord. Pour la rive sud au contraire, nous nous en sommes rendus compte lors de voyages en Afrique du Nord, la Méditerranée n’est pas un référent mobilisateur. Le processus euro méditerranéen traduit dans son énoncé même son caractère euro centré puisqu’il définit un espace qui n’a du sens que pour la rive nord et ampute le référent central de la rive sud (du moins en grande partie) que constitue le monde arabe. La politique actuelle ne semble pas forcément unificatrice aux populations de cette zone, cependant des éléments plus concrets viennent en contradiction de cette volonté politique globale : l’émigration (permanente avec des familles de part et d’autre de la mer ou temporaire notamment pour les études), les relations microéconomiques, tous les échanges physiques finalement.

199 Tous ces échanges sont tellement importants que déjà vers la fin du colonialisme, en janvier 1969, le Général de Gaulle pouvait tenir ce discours99:

« Le commerce, l’économie, la culture, c’est très important. Il faut parler de ce qui se fait parce que cela prépare l’avenir, et il faut voir loin. Voyez-vous, il y a de l’autre côté de la Méditerranée, des pays en voie de développement. Mais il y a aussi chez eux une civilisation, une culture, un humanisme, un sens des rapports humains que nous avons tendance à perdre dans nos sociétés industrialisées et qu’un jour nous serons probablement très contents de retrouver chez eux. Eux et nous, chacun à notre rythme, avec nos possibilités et notre génie, nous avançons vers la civilisation industrielle. Mais si nous voulons autour de cette Méditerranée- accoucheuse de grandes civilisations- construire une civilisation industrielle qui ne passe par le modèle américain et dans lequel l’homme sera une fin et non un moyen, alors il faut que nos cultures s’ouvrent très largement l’une à l’autre ».

Il s’agit alors de trouver une autre forme de collaboration que l’hégémonie proposée par les Américains (notion regroupant économie et culture). Toutes les démarches ont abouti à la déclaration de Barcelone de 1995 qui substitue à la notion de coopération celle de partenariat, une idée neuve. Elle comporte trois volets :

- partenariat politique et de sécurité : définir un espace de paix et de stabilité ; - partenariat économique et financier : construire une zone de prospérité

partagée ;

- partenariat dans le domaine social, culturel et humain : développer les ressources humaines, favoriser la compréhension entre les cultures et les échanges entre les sociétés civiles.

La culture méditerranéenne peut-elle être un outil du Pôle Mer PACA ? La culture permet donc une communication interne préexistante à l’organisation et permet de créer un échange sur des bases positives sans avoir même à travailler pour s’en

99 Propos rapporté par le témoignage de l’écrivain Philippe de Saint Robert* au colloque de

l’Université Paris-Sorbonne Abu Dhabi : « Charles de Gaulle et le monde arabe » (16-18 novembre 2008) et figurant sur le site France-irak-actualités (page consulté le 15 mars 2011)

http://www.france-irak-

actualite.com/pages/La_politique_de_la_France_au_ProcheOrient_par_Philippe_de_Saint_Rob ert-4664448.html